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a signalé le n de Nathan (Zur Gesch., p. 342), Kennicot et d'autres ont connu et utilisé les mss. bibliques de la bibliothèque de Wolfenbüttel. M. Heinemann nous en donne une description exacte, comme la demande la science moderne. Je rends hommage à son excellent travail en y faisant les remarques suivantes.

Le n° 3 contient un ms. sur parchemin renfermant le Pentateuque, les Megillot et les Haftarot avec le Targum, datant du XIVe siècle. Dans une note allemande du fo 1 on dit, suivant l'opinion courante, que les haftarot ont été mises en usage parce qu'il était défendu aux Juifs de lire le Pentateuque. Dans le n° 5, ms. de la Vulgate, le livre des Nombres s'appelle liber Vaiedaber, Josue Bennuch. No 35, ms. du x1° siècle, fo 192

שלום על ישראל ועל יהודה b, en marge inférieure, contient les mots

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sans rapport avec le bref qui se trouve sur cette page. No 71, fo 1-16,
contient Recesse und Termyn devant la chambre impériale entre Hesse,
juif de Stoffelstein, et Wolfen Pronner, citoyen de Francfort, probable-
ment XVIe siècle. N° 78, fo 138, a une pièce de vers burlesques, dialecte
des paysans souabes, sur l'exécution capitale du juif Süss Oppenheimer,
en 1738, avec dessin de la potence à laquelle il a été pendu.
N° 165,
fo 14-15, baptême de deux garçons juifs à Brunswick en 1653, le 15 fé-
vrier. - N° 236 a la lettre bien connue du rabbin Samuel Maroccanus ;
aussi dans nos 404 et 487. - No 334, une Invectio contre les Juifs.
N° 416, f 355, le serment des Juifs du xv° siècle, le voici in-extenso: Ju-
ramentum Judeorum a divinis Romanorum imperatoribus consumatum et
ex antiquis temporibus in tota terra canonice firmiter observatum. Primo
intret Judeus synagogam cum iudice et actore et imponat dextram manum
usque ad membrum brachii totam in librum qui dicitur Levitici et clauda-
tur liber et incipiat clericus iuramentum prenarrare cum Judeo. Clerico da-
bitur pro suo labore unum talentum piperis vel pretium equivalens. In li-
bro, qui dicitur ebraice Lesmeoc iuramentum est tale: Der ansprake, de
desse man tyet, der bistu unschuldich, dat dy Got also helpe, de de erden
geschap unde den hemmel uphuf unde dy de ee scref myt synem vinghere
an eyne stenen tafelen, de he her Moyse ghaf, dat he se dy brechte unde
alle dyneme sclechte unde de darby ghenesen doehten. Ef du hefst unrecht,
des dy desse man tyget, dat du alzo digest also Sodoma unde Gomora dede.
Resume of du etc., dat du ghewandelt wordest in eynen solten stensulen
also Lottes wyf dede, dose von Sodoma ghink. Resume : of du etc., dat dy
de suloe suke besta, de Ves bestunt her Vlyseus knechte, of du hebbest
unrecht, dat dyn sat nummer ghemenghet werde to anderme sade ef du
hebbest unrecht, dat dy de erde vorslinde, also se dede Datan unde
Abiron. ef du etc., dat din erden nummer ghemenghet werde to ander erden,
eft dat dyn sele vorwyzet werde in de neddersten dusternisse, dar nyn vo-
rlosinghe ys wen de ewighe vordominisse, du luddest den Got, der dar le-
vet an ende, dat he dy a'so helpe an dyneme lesten ende, also du eynen
rechten eyt ghesworen hefst. Den eyt den du dessen manne ghesworen hefst,
ys recht unde var, dat dy Got also helpe unde de vif boke Moyses: sprek
Amen dat dy nummer got eysche. Cf. Revue, VII, 252 et suiv.
contient cette date: sexta feria post Reminiscere mensis Adar
fo 134 b, Alphabetum hebraicum et Dei nomina.- N° 479, recueil du xv siè-
cle, contient, fos 177-183 b, le Liber Abrahe principis de redemptione Israel
quem transtulit de gallico in latinum Theodoricus de Northem, baccularius
theologie, ordinis Predicatorum ; c'est probablement une traduction d'Abra-
ham bar Hayya. No 485, fo 201, écriture du xv° siècle, Tractatus de con-
versione Pauli episcopi Burdigalensis antea Judei. No 103, une partie
du canon d'Avicenne écrit par Jacob Halphan.

:

No 435 No 477,

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David Kaufmann.

HERRMANN (S.). Esther, Schauspiel in vier Aufzügen für Kinder. Niederbronn, chez l'auteur; Brumath, impr. du Zornthal-Boten, in-12 de 10 p. non chiffrées.

JACOBS (Joseph). The Jewish Question, 1875-1884, Bibliographical Handlist. Londres, libr. Trübner, in-8° de x1-96 p.

M. Jacobs, que nous connaissons depuis longtemps par d'excellents travaux de statistique sur le Judaïsme publiés dans le Jewish Chronicle, a réuni, dans ce joli petit volume d'une si élégante exécution typographique, les articles de bibliographie sur le mouvement antisémitique qu'il a insérés dans le Trübner's European and American-Oriental Record que nous avons déjà signalés ici. M. J. a recueilli, avec une application et un soin infinis, les titres des ouvrages et brochures qui ont été publiés, de 1875 à 1884, contre et pour les Juifs, il les accompagne d'un signe qui permet d'en connaître la tendance générale (antisémitique, prosémitique, conver sionniste), il indique si les noms des auteurs sont des pseudonymes ou non, et il donne quelquefois la clé du pseudonyme. Il donne, en outre, une liste très remarquable des articles du Times qui ont paru sur les Juifs pendant la même période, plus la description ou reproduction d'un certain nombre d'affiches, de cartes-postales, de médailles et de breloques antisémitiques publiées ou fabriquées en Allemagne ou en Autriche. Ce n'est pas la partie la moins curieuse de son travail. L'ouvrage contient 571 numéros, avec une table systématique (dans la préface), où les ouvrages les plus importants sont désignés par un astérisque. Nous sommes heureux de voir que nos Revues bibliographiques ont pu quelquefois servir à l'auteur, quoique nous en ayons écarté tout ce qui, dans ce genre de littérature, n'a pas de caractère scientifique. Voici quelques observations et corrections qui pourront servir lorsque M. J., comme nous n'en doutons pas, sera amené à publier une seconde édition. Et d'abord, quelques fautes d'impression (elles sont peu nombreuses): Arvède, non Arvide (no 84); Jeiteles, non Teiteles (n° 296), Briemann ou Brimann, non Breimann (no 559); Coup d'œil, non Un coup d'œil (n° 150); Grousilliers, non Gronsilliers (no 203); Mäuse, non Mäule n° 299); Seiberling, non Serberling (no 473). Pour le procès de Tisza-Eszlar (no 53 a), la meilleure publication est sans contredit le compte rendu sténographique publié, jour par jour, par le Pester Lloyd. Est-ce que le livre de Kahal (no 106) a véritablement été imprimé à Paris? nous croyons que c'est à Odessa (nous écrivons cet article sans avoir sous la main aucun instrument de recherche). Le n° 126 a été traduit et publié en français, à Paris. En général, dans une seconde édition, il sera bon de donner, sur les traductions, les indications bibliographiques complètes. Il a paru du Judenspiegel (no 251 a) une édition (plus ou moins altérée ?) portant le nom du Dr Ecker et dont celui-ci a récusé la paternité. On pourrait aussi placer ici les prospectus pour la publication du Talmud publié, par une librairie d'Insbruck, avec le concours de JustusBriemann. Neofito (no 323 a) n'est pas un nom propre, M. J. le sait, mais indique un juif converti, auteur vrai ou prétendu de la brochure; l'original grec existe, nous en possédons un exemplaire. L'Antisémitique (no 334) était bien hebdomadaire. L'article de l'Economiste français (no 372) était signé, si nous ne nous trompons, Albert Towim ; ce n'est pas un pseudonyme, à ce que nous croyons. Au n° 423 il faut ajouter la conférence faite par M. Renan. en 1883 également, à la Société des Etudes juives. Saint-Yves d'Alveydre (n°448 a) n'est pas un pseudonyme, mais le nom d'un écrivain parfaitement connu et qui n'a rien de commun avec le roi Louis de Bavière. N° 449 a : il y a aussi une publication du prince Orloff (en russe et en français), sur les cultes dissidents en Russie, où il est question des Juifs. Dans la lettre V, on peut insérer un excellent article publié par Carl Vogt, dans un journal de Francfort (vers 1882), et dont une traduction française a été imprimée à Neufchâtel. Nous croyons que l'anonyme du n° 532 est M. Friedländer, de Vienne. On sait maintenant qui est Corrado Guidetti (no 553) : c'est M. Trèves, de Padoue, ancien éditeur du Giornale degli Eruditi, de cette ville. Nous remarquons avec plaisir que c'est M. Jacobs qui est l'auteur du no 52 (Persecution of the Jews in Russia, inséré dans le Times de 1881).

On trouvera plus loin, dans la Revue bibliographique, quelques additions à la liste de M. Jacobs.

JACOBS (Joseph). On the racial characteristics of modern Jews. Londres, impr. Harrison, in-8° de 62 p. Extrait du Journal of the anthropological Institute, août 1885.

M. J. cherche à indiquer quels sont les caractères anthropologiques des Juifs modernes et il étudie ce problème délicat avec une méthode rigoureuse, aidée d'une très vaste érudition. Le travail se compose principalement de trois chapitres: 1. Statistique biologique ; 2. Anthropométrie; 3. Données historiques. Dans la partie biologique, M. J. résume les travaux qu'il a publiés autrefois dans le Jewish Chronicle et qui paraîtront prochainement sous le titre de Studies on Jewish Statistics. Les conclusions auxquelles il est arrivé sur ce sujet confirment en grande partie ce que l'on sait déjà sur la matière. Nous n'admettrions pas aussi facilement que M. J. que le peu de fécondité des mariages mixtes de Juifs avec des chrétiens indiquerait une différence de race. Les mariages mixtes entre catholiques et protestants sont aussi beaucoup moins féconds que les mariages de catholiques entre eux et de protestants entre eux; l'infécondité relative ne peut donc pas venir de la race, mais de la différence d'éducation et de sentiments. Si, par exemple, le coefficient des mariages mixtes entre chrétiens de cultes différents est de 1/2, nous n'hésitons pas à dire que celui des mariages mixtes entre Juifs et chrétiens doit être de 1/4. Dans le second chap., la partie consacrée aux cheveux, yeux et teint nous a particulièrement intéressé, quoiqu'ici encore nous ayons plus de tendance que M. J. à croire aux analogies avec les autres races et aux différences dans les types juifs entre eux. Il y a des représentations romaines de person nages juifs où l'on ne reconnaît pas la moindre analogie avec le type juif actuel. Nous croyons de même que J. est trop affirmatif quand il soutient que les anciens payens n'ont pas fait irruption dans le judaïsme, la question est évidemment encore très obscure, mais nous demandons d'où est venu le million de Juifs égyptiens (s'il n'y a pas exagération) et tous les Juifs répandus en France et en Espagne. Est-il possible de croire qu'ils soient descendus, en dernière ligne, des Juifs palestiniens? Ces remarques montrent que l'étude de M. J., si riche en faits, a encore le merite de soulever des problèmes intéressants et d'ouvrir la voie à des recherches sur lesquelles il apporte des documents et des idées dignes d'être pris en considération. JASTROW (Morris). Abu Zakarijjâ Jahjâ ben Dawûd Hajjug und seine zwei grammatischen Schriften über die Verben mit schwachen Buchstaben und die Verben mit Doppelbuchstaben. Inauguraldissertation... Giessen, impr. Wilh. Keller, in-8° de 32 p.

Hajjug est en vogue; voici, après le travail de Drachmann (voir plus haut), une autre étude sur lui. M. Jastrow apprécie Hayyug comme M. Dr. et comme leurs devanciers; dans le détail, il a des observations intéressantes et qui annoncent un bon esprit critique. Cette publication a, du reste, pour principal objet de servir, pour ainsi dire, de prospectus scientifique à l'édition arabe des ouvrages de Hayyug que l'on possède dans cette langue et que M. Jastr. se propose d'imprimer. M. J. nous en donne un petit chapitre avec une traduction allemande.

JELLINEK (Ad.). Der jüdische Stamm in nichtjüdischen Sprichwörtern. Dritte Serie französische, italienische, rumänische und slavische Sprichwörter. Vienne, libr. Bermann et Altmann, in-8° de 76 p.

M. J. continue ses ingénieuses, spirituelles et instructives explications des proverbes concernant les Juifs. Ces proverbes sont quelquefois assez obscurs, plus d'un d'entre eux prête à deux explications entièrement

nent.

opposées. Sur tous, M. J. trouve à dire des choses intéressantes, fines, et quelquefois profondes. Français: Riche comme un Juif; Avare comme une rabbine; Italiens: Obstiné comme un Juif; les Hébreux ont fini par se dégoûter de la manne; C'est un Juif qui est mort; N'est pas bon chrétien qui n'a été (avant sa conversion?) bon Juif; Juif, dame et homme couronné (moine, d'après M. J.) jamais ne pardonRoumains: Ni Juifs sans Roumain, ni Roumain sans Juif (is sont toujours ensemble); Il a raison, quoique Juif; Il travaille comme un Juif (Rhutène : L'âme et le Juif ne s'endorment jamais); Grec galant, Juif borné, Tsigane probe, sont trois impossibilités; Tête juive (intelligent); Un Juif trompe deux Roumains; un Grec, deux Juifs; un Arménien, deux Grecs. Slaves: Pieux comme un Juif en voyage; Le ⚫ bientôt du Russe vaut le tout-de-suite du Juif; Juif, noble et Allemand gâtent tout de fond en comble; Se soutiennent ordinairement noble et noble, paysan et paysan, Juif et Juif; Les Juifs sont comme les abeilles, chacun soutient tous les autres; Pas de marais sans diable, pas de grand sans Juifs; Dans le malheur on va chez le Juif, dans la misère chez le prêtre, dans la détresse chez Dieu; Le Juif à la foire (est indispensablel comme le pope au baptême; Le paysan n'a pas froid dans la poitrine (il boit), le Juif au talon (il remue toujours); Le Polonais aux oreilles ; On le frappe (pour rire) comme l'Haman juif; Au travail (il est) un lièvre, à table un Juif (ce proverbe, que M. J. n'a peut-être pas bien expliqué, nous paraît désigner un homme qui ne sait ni travailler ni manger bravement; allusion à la sobriété des Juifs); Un pont polonais, un jeûne allemand, un office religieux juif, sont purs enfantillages, Courir le monde comme un Juif. En appendice, un chapitre intitulé: Dante défenseur du Talmud. On s'est beaucoup moqué et scandalisé d'un passage talmudique où Dieu cède, pour ainsi dire, à l'autorité des docteurs juifs, en s'écriant, avec un sourire Mes enfants m'ont vaincu. Un passage analogue se trouve dans le Paradis du Dante: Regnum cœlorum violenzia pate... Dante se désole de ne pas pouvoir admettre dans le Paradis les payens pieux, un Socrate, un Platon. La doctrine rabbinique donne place dans le Paradis à tous les justes des autres nations. L'Enfer de Dante est rempli de supplices horribles, le judaïsme ne connaît rien de pareil, et, s'il n'aurait point placé Torquemada dans le Paradis, il ne lui aurait pas non plus rendu, dans son Enfer, supplice pour supplice, et torture pour torture.

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Die Kabbale, ihre Hauptquellen und ihr Verhältniss zum Christenthum. Innsbruck, 1885.

La publication de cet ouvrage a déjà été signalée ici. On prétend que l'auteur est le Dr Justus (pseudonyme de Briemanu), mais il nous semble qu'il contient, en différents endroits, des idées opposées à celles que ce faussaire, maintenant fameux, a exposées dans ses pamphlets contre le judaïsme. L'auteur du Die Kabbale veut prouver que l'idée de la Trinité existait parmi les Juifs au temps de Jésus. Ses arguments ne sont pas forts on ne voit pas, dans les Evangiles, que les Pharisiens fassent des objections à Jésus contre la Trinité; la Trinité se trouve dans le Zohar, qui, pour notre auteur, appartient, pour le fond, à Siméon b. Johaï. Sil avait connu l'article de M. Schiller Szinessy sur le Zohar dans l'Encyclopé die britannique, il y aurait trouvé un appui pour l'antiquité du Zohar. Mais il ne connaît guère les recherches modernes ou il ne veut pas les connaître, il ne cite ni Zunz, ni Graetz, ni Jellinek, dont les études sur la cabbale sont pourtant importantes. Il cite le Yuhasin, le Salsélet haccabbala, le Cémah David, il a même entendu parler du Séfer ha-schem de Moïse de Léon et il espère qu'on le découvrira un jour en Espagne (l'ouvrage se trouve en manuscrit dans un grand nombre de bibliothèques). Le Séfer Jecira, qu'on attribue à Abraham et à Akiba, est, pour l'auteur, le même que celui qui est cité dans le Talmud. Ce qui prouve, pour lui que

. ר' אלכסנדראי אמר

le Zohar est de Siméon b. Johaï, c'est qu'il est écrit en araméen, idiome éteint après l'époque talmudique! L'auteur ne sait pas que les Consultations des Gaonim sont en araméen. Comment Moïse de Léon, dit-il, auraitil pu écrire un ouvrage si vaste en araméen au commencement du xvi® siècle? A cette objection feu S. D. Luzzatto a répondu, il y a longtemps, en montrant les fautes idiomatiques et grammaticales que l'auteur du Zohar a commises; la langue du Zohar est tout ce qu'il y a de plus artificiel. L'auteur dit encore qu'on ne trouve pas trace, dans le Zohar, de la philosophie aristotélique; dans une des lettres du feu Rappoport, dont le premier fascicule vient d'être publié par M. Eisig Gräber à Jaroslaw, ce savant a prouvé jusqu'à l'évidence que dans un passage du Zohar hadasch on trouve toute une sentence tirée du Traité sur l'âme d'Alexandre d'Aphrodise (sans doute d'après l'arabe ou même d'après une traduction hébraïque), mais que l'auteur du Zohar hadasch introduit cette sentence par les mots de R. Alexandrai a dit. Faut-il une preuve de plus pour démontrer que le Zohar est une pure fabrication? Après avoir donné les passages relatifs à la Trinité qu'on trouve dans le Zohar (l'un serait le verset Ecoute Israël, Jéhovah notre Dieu est Jéhovah un, où les deux mots Jéhovah feraient les deux personnes de la divinité, dont la troisième serait représentée par le mot notre Dieu), l'auteur fait observer que Raymond Martini est arrivé à la même explication de ce verset sans avoir connu le Zohar. Nous demandons: Comment se fait-il que ce grand inquisiteur, qui s'était procuré une bibliothèque splendide, composée de Midraschim que nous ne possédons plus tous, et qui s'est donné tant de peine pour prouver la messianité de Jésus et la Trinité par des midraschim assez modernes, tels que le Midrasch Tillim, n'ait pas connu le Zohar en Espagne, vers 1270, si ce livre est si ancien? Il serait superflu, du reste, de rappeler ici que le dogme de la Trinité n'a pas été énoncé par Jésus et qu'il n'était pas encore inventé du temps de Siméon b. Johaï, puisque notre auteur ne croit pas aux recherches modernes. Dans la limite des écrits qui lui sont connus, notre auteur donne, à ce qu'il nous semble, une description juste des idées cabbalistiques renfermées dans le livre Jecira et dans le Zohar. Il s'élève contre ceux qui (a-t-il en vue le Dr Justus ?) croient par ignorance ou font croire aux autres par malice à ces calomnies perfides. L'auteur nous paraît être un catholique fervent, il croit à l'antiquité du Zohar, nous respectons une croyance, même erronée, quand elle est sincère et s'appuie sur un sentiment d'humanité. - A. N.

KAHN (Léon). Histoire de la communauté israélite de Paris. Les Professions manuelles et les institutions de patronage. Paris, libr. Durlacher, in-8° de 96 pages.

M. Léon Kahn a déjà publié, dans l'Annuaire de la Société des études juives, une histoire des écoles primaires israélites de Paris. Son Histoire des professions manuelles sera lue avec le même intérêt. M. K. a dépouillé les documents qui se trouvent aux Archives du Consistoire israélite de Paris, il a donc pu réunir, dans son travail, de nombreux et précieux matériaux, il les a groupés dans un ordre excellent et y a joint des explications qui en relèvent la valeur. L'ouvrage est divisé en trois chapitres. Le chapitre 1er est consacré à l'époque où la communauté juive de Paris était encore en voie de formation; dans le chapitre II, on voit les progrès faits par l'apprentissage des métiers grâce aux encouragements du Comité de bienfaisance israélite, de la Société israélite des Amis du travail (1825) et de la Société des jeunes garçons israélites de Paris (1850). Le chapitre II est consacré aux institutions suivantes : la Société de patronage des apprentis et ouvriers israélites de Paris (1853), la Société pour l'établissement des jeunes filles israélites (1843), l'Orphelinat Salomon et Caroline de Rothschild (1857), l'école de travail pour les jeunes filles, fondée par M. et Mme Bischoffsheim (1872), la maison de refuge pour l'enfance (1866).

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