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l'église de Mazan, diocèse de Carpentras, le 45° aoust 1633, jour de l'Assumption de la glorieuse Vierge.

Entre quatre et cinq heures du soir, après le Magnificat des Vespres, le Rd P. Sauveur, observantin Recollet d'Aix, de la famille de Mazan, preschant le jour de l'Assomption, en l'églize parrochelle dudit lieu ces parolles, assumpta est Maria in cælum, estant sur l'entrée qu'elle faisoit dans le ciel, remonstrant les embrassements et caresses que son fils bien aymé, Jésus-Christ, lui faisoit, ravi sur les eytases et ravissements des esprits célestes, son discours estant sur ces parolles, quæ est ista quæ ascendit, le foutdre du ciel après quelques tonnerres descendit, et donnant sur le clocher de lade églize faict en piramide, rompit deux degrés de ceulx qui servent pour monter au feste (sic) ou cime de ladite piramide, briza quelques pierres dudit clocher et en tira une ung peu dehors.

A l'horrologe qui est audit clocher, rompit l'érain, la porte par laquelle on entre audit horrologe, à une petite porte de la chapelle appelée de Bagnols, tua une femme appelée Anthonette Bagnolle, femme de Claude Borrelli; le foutdre roulant par icelle chapelle brusla les habits de plusieurs personnes, sans les offencer grandement; à la chaire, où preschoit le R. P. Sauveur feist deux petits trous l'ung a cousté droict, l'aultre à gauche, print ledit père despuis la plante du pied gauche, suivist tout de long, luy entra a deffault des costes et sortit par la teste y ayant faict troup comme d'un pois chiche, le tomba mort, brûla son capuchon et le rompit en pièces, son compagnon n'eust point de mal.

Autour de la chaire brusla l'estomach de damoiselle Louise de Boveille (?), deschira tout le corps de sa robe sans brusleure.

A l'autel de Sainte-Anne qui est joignant la chaire, noircit ung peu d'un pignoir, deschira une nape qui estoit sur l'autel, sans brusleure, brusla le soulier et le bas de chausse de damoiselle Isabeau Corrade, femme du sieur Jacques Ligier, sans luy offenser la chair, luy osta sa fille Françon, aagee de six ans et la porta sur l'autel de Sainte-Anne sans aucun mal.

Ledit foutdre passa par ung trou, au coing du ciel de la chaire, feist ung trou à une tribune qui est au-dessus de ladite chaire, rompit une grosse pierre de la corniche de l'églize qui tua madamoyselle Françon de Causans et feist sortir la moitié des cervelles d'une sienne petite niepce aagée de sept à huit ans.

notice d'Arago sur le tonnerre. Gabriel Peignot n'a rien cité de plus frappant dans son opuscule: Essai chronologique sur les hivers les plus rigoureux... suivi de quelques recherches sur les effets les plus singuliers de la foudre depuis 1676 jusqu'en 1821 (Dijon, 1821, in-8°). Puisque nous en sommes aux singularités électriques, je renverrai mon lecteur à la description que fait le poète Du Bartas (La sepmaine, second. jour) des merveilleux effets et efforts de la foudre et surtout aux quatre derniers

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vers de cette description, et comme ces quatre vers ne seraient pas facilement compris, je renverrai encore mon lecteur, mon patient lecteur, a une note de la Revue de Gascogne, de juin 1882 (tome XXIII, page 292), note intitulée : Explication d'un passage obscur de Du Bartas.

Au-dessus de la tribune, tua ung jeune homme de dix-huit à vingt ans, appelé Alexandre de Cohorne sans qu'on aye cogneu aulcune meurtrisseure en luy, renversa touts ceulx qui estoient près de luy fors ung auquel j'heus loisïr de donner l'extrême-onction et audit de Cohorne qui souffloit encore.

Au chœur de l'église, où nous chantons, renversa touts ceulx qui y estoient sans les offencer excepté Monsieur Anthoine Sauveon, prebtre, lequel fut ung peu blessé à la cuisse droicte, d'où il a cloché et senti quelque douleur durant quelques jours.

A Laurens Baile qui estoit appuyé sur l'autel de la chapelle des Bagnols, osta les heures mains, luy laissa les bras touts engourdis et commence seulement à les remuer. Il coupa le talon à ung jeune homme appelé Pierre Crescheux.

Quand le foutdre tomba, laissa une grande fumée par toute l'églize. Tout le monde estoit en effroy, on n'entendoit que cris de miséricorde. Incontinent je mis le Saint-Sacrement en évidence, Nous chantâmes le Pange lingua, je donnai la bénédiction avec le Saint-Sacrement, et miraculeusement la fumée cessa. Cela faict, chacun se retira dans sa maison, bien effrayé. Les pauvres morts furent aussi portés dans leurs maisons, et le lendemain ensevelis.

MOTTA, Vicaire de Mazan.

Extraict, des actes de la chancellerie de l'évesché de Carpentras, par moy notre et sectre soubs, deue collaôn faict.

F. FERMIN, secrétaire 3.

1 Bibliothèque d'Inguimbert, à Carpentras, collection Peiresc, registre LIII, f» 222. On trouve, au fo 223, une lettre qui complète le récit que l'on vient de lire. La voici :

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Mon Reverend Pere, les larmes aux yeux je vous fais scavoir la mort du Pere Sauveur Icard: je ne scay si je la dois appeler funeste o glorieuse, funeste puisque ce feust par un coup de tonnerre, mais glorieuse puisque ce feust le jour de l'assomption de la glorieuse Vierge, preschant actuellement ses louanges apres vespres, apres les quatre heures, estant sur ces paroles sur la fin de son sermon : exaltata est. Il cria après le coup: O mon Dieu, o Vierge sainte, ayez pitié de nous! Mademoiselle Francon de Causans en est morte, sa niepce la petite Jehanne, le fils de la veuve de Corno (sic) et auitres que je ne scay encores, avec une vingtaine de blessés. Je n'ay ni esprit ni respit. Je ne puis dire sinon que justitia tui abyssus multa et que punitur justus pro injustis et vous conjure de tout mon cœur de faire prier Dieu pour luy, quoyque je l'estime bien heureux, je vous en conjure encore un coup. Vostre tres humble et obéissant frere, . F. CASSIAN, recol..

Mazan, le 16 aoust 1633.

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Adresse: Au Reverend Pere ven. Pere de Salsis, vicaire des P. recol, à Avignon.

PH. TAMIZEY DE LARROQUE.

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L'archéologie sémitique doit à l'infatigable activité de M. Löytved, vice-consul de Danemark à Beyrouth, la connaissance de deux nouvelles inscriptions phéniciennes. L'une, provenant de Tyr, a été publiée par M. R. Schroeder dans la Zeitschrift der deutschen morgenländischen Gesellschaft, XXXIX, 317-321. L'autre, trouvée à Ma'soub, localité située entre Saint-Jeand'Acre ('Akkai) et Oumm-el-'Awàmid, également en pays de Tyr, a été remise à M. Clermont-Ganneau, qui l'a publiée dans la Revue archéologique (3" série, tome V, 380-384). Les lecteurs de cette Revue seront sans doute désireux d'être mis au courant de ces découvertes et d'avoir sous les yeux les textes phéniciens.

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Elle est gravée sur un côté d'une conduite d'eau en marbre blanc, de forme cubique. Les têtes de lignes sont perdues, ainsi que les lignes inférieures, dont on ignore le nombre exact. La première ligne a beaucoup de lettres effacées. D'autres lacunes assez graves se présentent aussi sur le reste du fragment. En voici la partie à peu près lisible; les lettres douteuses sont surmontées d'un point:

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אדנבעל השפט בן עזמלך פעל אית חצי הסף ז
..ת יתן אית החצי הסוכן ?
.אדן (בן צדשפט בן
....צאת.......בן...
..... עבד בעל.....

? a été fait ce bassin... pour la somme (?) de 90 sicles d'argent, monnaie de Tyr. Tout (?)..... qu'a voué son serviteur Adoniba'al, le suffète, fils de 'Azmalk, fils de..... (?) fils de Bodmelqart, le suffète, fils de Do'mmalk.....? [Adoniba'al, le suffè]te, fils de 'Azmalk avait fait la moitié de ce bassin..... a donné la moitié manquante (?)..... a]don, fils de Cedschaphat (?)... fils fils de... 'Abdba'al (?).

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Adoniba'al, surpris probablement par la mort, ne put achever que la moitié seulement du bassin qu'il avait fait vou de construire, paraît-il, dans l'enceinte d'un temple de Tyr; les frais de l'autre moitié de la construction ont été fournis par d'autres personnes, peut-être par un ou plusieurs de ses enfants.

L'expression nouvelle de cette inscription est a qui, de prime abord, semble répondre au mischnaïtique (pl. a) « demisicle »; toutefois la chose est peu sûre, étant donné que ce mot s'emploie aussi dans le sens général de pièce monnayée; il s'agit donc vraisemblablement du sicle tyrien, dit . Au lieu de « la moitié du bassin » (Schröder), qui doublerait irrégulièrement l'article, il faut peut-être lire « la moitié manquante»; o serait le participe passif de 55, au sens de «< manquer »<, d'où « pauvre ». Pour la nuance, comparez << absent, manquant » de ¬ « compter ». Parmi les noms propres, presque tous connus d'ailleurs, on relève ¬ pour -Aopczλw; « Do'm a prospéré » et NINDIT = Sopavws « Do'm a gratifié ». □ se compare aisément à l'arabe « colonne » et paraît coïncider avec le dieu araboaraméen Ammudates = , qui a la même signification.

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דעם צלח forme comme ,דעם־מלך

=

M. Schröder place notre inscription au Ive ou au v° siècle avant l'ère vulgaire; mais la mention de la monnaie locale de Tyr me semble indiquer une origine postalexandrine. La forme des lettres conduit également à cette date le et le sont déjà ouverts par le haut; le affecte déjà un trait à droite et le trait du milieu traverse sa base; les lettres,, accusent des abréviations de traits constitutifs; tout cela caractérise suivant moi l'époque grecque.

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« Galerie du côté du levant et ses annexes, qu'ont construites le magistrat Malak-Malkastart et son serviteur Ba'alhammon, pour Astarté, dans le sanctuaire de El-Hammon; en l'an 26 de Ptolémée, seigneur des Basilies, l'illustre, Evergète, fils de Ptolémée et d'Arsinoé, dieux f[rè]res, cinquante-troisième année du peuple de [Tyr], quand ils ont reconstruit tous les autres sanctuaires du pays, pour que ce leur soit (en souvenir et bon renom ?) éternellement. >>

Je suis d'accord avec M. Clermont-Ganneau sur l'interprétation presque intégrale du texte. y est l'arabe « galerie, balcon »; « région » figure souvent dans le protocole des rois assyro-babyloniens shar kibrat arba'i « roi des quatre régions ou points cardinaux ». 7 N « sortie du soleil, orient » est la forme complète de l'hébreu (Psaumes LXXV, 7) « le

ptolemaique κυρίου βασιλείων μελαγοδόξου εὐεργέτου ; celui de Ptolémée et d'Arsinoé est le grec tev adɛλçшv. La forme d'état cons

reproduit le protocole אדן מלכם האדר פעל נעם vant ». Le titre

montre que le lapicide אחים de י ainsi que le ,(אלני = אלן truit

avait d'abord écrit « les dieux des vivants » et que, dans le but de reproduire la formule grecque, il a corrigé le en ; aussi, cette lettre a-t-elle une forme assez indistincte sur la photographie. Les différences de ma traduction consistent dans les points suivants :

Je vois dans box non une corruption de une variante dialectale de l'hébreu

« nord », mais qui, en qualité de

verbe, a le sens de «< ajouter ». En langage mischnaïtique

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