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L'ILE San Miguel est la plus grande des Açores; sa forme est irrégulière; sa longueur, du N. O. au S. E., excède 48 milles; sa plus grande largeur est de 11 milles, et la moindre de 6.

La partie la plus étroite de l'île est celle qui contient le plus de plaines et qui est le mieux cultivée. Elle est bornée au N. O. par le Morro das Capellas, au N. E. par le Morro da Ribeira Grande, la Ponta Delgada au S. O., et la Ponta da Galera au S. E. Entre les deux premiers

(1) A Description of the Island St. Michael comprising an account of its geological structure with remarks on the other Azores or Western Islands... by John W. Webster. Boston, 1821, in-8°.

points est renfermée, au nord de l'île, une baie considérable, et, entre les deux derniers, une baie semblable au sud.

Vue de la mer, l'ile, offre un aspect âpre et montagneux : la côte est généralement escarpée ; les bases de la plupart des montagnes s'étendent jusque sous la mer. En approchant, on aperçoit d'innombrables ravines longues, profondes, et dont la largeur varie depuis quelques pieds jusqu'à plusieurs mètres (yards). Presque partout, la terre s'élève soudainement du sein de la mer; souvent elle présente un mur de rochers perpendiculaires, jusqu'à une hauteur de 130 pieds.

La vue que l'on a de l'ancrage, au sud de l'île, est singulièrement variée et pittoresque. Ponta Delgada Pointe Aiguë) est la principale ville de San Miguel. Elle s'élève au bord de l'eau, et a pris son nom d'une pointe de rocher près de laquelle elle est bâtie; elle est à 88° 35′ de longitude occidentale du méridien de Londres..

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La blancheur des maisons, la régularité avec laquelle elles s'élèvent en amphithéâtre, les églises et les couvens qui dominent au-dessus d'elles donnent à la ville une apparence séduisante, mais le prestige disparoît dès qu'on y pénètre. Les maisons ont généralement trois étages bâties en lave et blanchies extérieurenrents, elles offrent un aspect sombre et triste qui annonce des prisons plutôt que des habi

tations. Au rez-de-chaussée, pavé de grandes dalles, sont des écuries, des celliers, des magasins. Le premier étage est décoré de balcons qui s'avancent sur la rue, et que garnissent souvent des jalousies derrière lesquelles les femmes peuvent voir sans être vues. L'usage des carreaux de vitres n'a été que depuis peu introduit à San Miguel. Les chaises étoient également inconnues. On s'asseyoit, les jambres croisées, sur une estrade recouverte d'un tapis, et élevée d'un pied environ à l'un des côtés de la chambre. On ne fait jamais de feu que dans la cuisine.

Le commerce des Anglois et des Américains a apporté quelque changement dans les goûts des habitans de San Miguel. Les maisons sont plus propres : des meubles, moins massifs et plus élégans, remplacent les produits des manufactures portugaises; mais partout encore on observe uné préférence marquée pour les choses brillantes et bizarres. Des fresques, quelquefois assez belles, couvrent les murs des appartemens dans les maisons les plus modernes, et l'on a vu dépenser plus de deux mille dollars pour décorer ainsi une pièce d'une grandeur ordinaire. Les rues sont étroites, mal pavées, horriblement sales, et toujours encombrées de pourceaux, presque tous d'une taille énorme. Quelques rues se prolongent hors de la ville et offrent des routes d'une largeur suffisante. Mais, dans

l'intérieur de l'ile, il n'y a point de chemins où l'on puisse, avec sécurité, faire usage de voitures; aussi ne voyage-t-on guère que sur des ânes. Les morgados (propriétaires de biens substitués) sont les seuls qui aient des cabriolets bien lourds et bien mal construits.

On pense à percer de routes commodes l'île entière les montagnes de pierre-ponce, si sujettes à s'ébouler, contrarieront l'exécution de ce projet, non moins que les précipices qu'il faudra cotoyer ou franchir. Les chemins existans sont impraticables, dès que grossissent les torrens qui les traversent et sur lesquels on n'a point jeté de ponts.

L'étranger qui aborde à San Miguel est conduit par des soldats au château de San Braz devant le gouverneur, qui examine ses passeports et les motifs qui l'amènent dans l'île. Il faut subir ensuite le même examen devant le le corregidor qui, s'il n'y voit pas de danger, accorde la permission de rester à terre. La moindre contravention à cette règle exposeroit à perdre, et pour long-temps, sa liberté.

San Miguel, en 1790, avoit 61,058 habitans: on portoit, en 1818, sa population à environ 80,000 ames. Celle de Ponta Delgada est éva

luée, d'une manière incertaine, de 8 à 12,000

personnes.

L'île est divisée en trois districts: Ponta Delgada, Ribeira Grande, et Villa Franca.

Un gouverneur militaire, qui étend son pouvoir sur les îles San Miguel et Santa Maria, réside à Ponta Delgada. Il est nommé par la cour, et reste en place trois ans.

La principale charge civile est celle du corrégidor, nommé de même et pour le même temps.

Dans chaque district siége un sénat de six membres, y compris le juge du district, qui en préside les assemblées. Elles ont lieu deux fois par semaine; leur principal objet est la police

du pays.

Les morgados ou propriétaires de biens substitués forment, dans les Açores, une classe distincte qui a peu de commerce avec les autres. Pour eux semble fait le proverbe. portugais : "Vomir du sang dans une cuvette d'or.» Riche, mais négligé à l'excès dans ses habillemens et laissant l'intérieur de sa maison dans un dénuement honteux, le morgado borne ses jouissances à dormir, à manger et à amasser; il enfouit la plus grande partie de son revenu, et ce n'est qu'à l'instant de la mort qu'il découvre à son héritier immédiat les lieux où il a caché son or et son argent. Presque toujours dépourvu d'éducation,

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