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singulièrement; je n'ai plus assez de flexibilité dans le caractère pour les supporter. Sans doute, il faudra bien que le département, les villes qui désireront acquérir se fassent éclairer sur les valeurs par des experts se connaissant à ces sortes de choses. Nous donnerons à ces experts toutes les communications qu'ils pourront désirer; seulement, nous nous refusons d'entrer dans les débats du détail de leur estimation. Nous avons établi notre prix, et ce sera à eux à juger si, conformément à notre pensée et à nos intentions, ce prix est avantageux, même généreux envers ceux qui leur ont donné leur mission, s'il n'y a pas don de notre part de 19 à 20,000 fr.

Nous l'avouons sans honte : nous ne sommes point habitué à voir nos opinions adoptées par nos compatriotes. Nous ne serons donc pas étonné qu'il s'élève plus d'une opposition à l'exécution de nos plans. Qu'on suppose charitablement que nous ne sommes mu que par une idée financière, un désir d'argent, nous ne nous abaisserons pas à discuter dans ce cercle d'idées.

Les départements, la ville de Nancy peuvent manquer des ressources nécessaires pour faire une affaire désirable, être forcés de la remettre à un temps plus propice. D'ailleurs, le personnel des administrations est très-variable, et ce qu'un conseil n'a pas jugé à propos de prendre en considération peut être vivement appuyé dans un conseil suivant. C'est dans cette pensée que nous adressons à MM. les ministres, à MM. les préfets, à M. le maire de Nancy deux exemplaires de notre catalogue, l'un pour être déposé dans la bibliothèque attribuée à l'exercice de leurs fonctions, et l'autre pour être déposé aux bureaux des conseils établis près de leur personne, de manière que MM. les ministres, préfets, maires qui leur succéderont, puissent connaître nos plans et les prendre sous leur protection, s'ils le jugent convenable.

J'attendrai toute ma vie. Après ma mort, j'engage mes enfants à conserver toutes mes collections et à attendre encore quatre ans. Passé ce terme, si la ville de Nancy, et à son défaut, celles d'Epinal, de Bar, de Verdun ou de Metz ne les ont point acquises pour faire un Musée lorrain, ils pourront offrir ces collections à acquérir à S. M. I. l'empereur d'Autriche. Au cas de refus, ils vendront ou partageront comme ils le croiront le plus convenable.

De mon côté, je ne ferai aucune sollicitation; je crois que le sacrifice que je m'impose est une sollicitation très-suffisante. D'ailleurs, il existe à Nancy un comité spécialement chargé du Musée lorrain; c'est à ce comité que l'option appartient directement. Je lui confie mes intérêts et lui donne tous pouvoirs de faire telle démarche ou demande qu'il croira convenable aux fins de faire entrer mes collections dans son Musée. Nous avons confiance dans son zèle et ses lumières. Toutes les an

ciennes familles lorraines qui tiennent à l'illustration de leurs aïeux doivent seconder de tous leurs efforts l'établissement d'un Musée lorrain.

Ainsi, MM. les ministres, MM. les préfets, M. le maire, nous ne sollicitons de vous aucune faveur; nous désirons seulement que notre plan nous acquière votre bienveillance. Nous n'avons pas l'orgueil de croire qu'on ne puisse pas faire bien en suivant un autre projet que le nôtre; mais nous vous demandons, nous vous prions de prendre en haute considération l'utilité d'un Musée lorrain et d'être persuadé que

nous sommes,

Messieurs,

avec respect,

votre très-humble et obéissant serviteur.

NOËL.

AVERTISSEMENT.

Le catalogue que nous publions n'est pas l'œuvre d'un bibliophile, d'un numismatiste, d'un iconographe; c'est tout simplement l'œuvre d'un patriote qui, depuis plus de quarante ans, cherche à réunir tout ce qui peut être relatif à l'histoire du pays qui l'a vu naître. Sans doute, nous possédons de grandes raretés, de très-belles reliures, mais nous sommes moins frappé de ces spécialités, qui font les délices des bibliophiles et que nous avons plusieurs fois oublié d'indiquer, que nous ne le sommes de l'utilité historique du livre. Les bibliothécaires, les savants faiseurs de catalogues, qui rangent plus ou moins bien les livres d'après leurs titres, seront quelquefois déroutés par l'ordre établi dans la série de nos numéros; nous faisons observer que ce n'est point dans l'intérêt spécial du lecteur que le catalogue a été conçu, mais bien plus dans l'intérêt du possesseur, pour lui faciliter le moyen de trouver un ouvrage désiré. Nous allons donner quelques explications sur la méthode que nous avons suivie.

Nous croyons que, pour le catalogue d'une spécialité, on ne doit point adopter la méthode que l'on suit pour les généralités. Nous avons fait quinze chapitres, et plusieurs ont des sous-divisions; ils sont rangés suivant leur importance relative à l'histoire de Lorraine. Nous avons lu une grande partie des ouvrages. Nous avons plusieurs fois remarqué que les titres n'étaient point en

harmonie avec les textes; dans ces circonstances, c'est moins le titre que le contenu qui a déterminé le classement. Nous avons fait un chapitre des histoires générales, un autre des histoires de localités, un intitulé: Généalogie. Nous avons été fort souvent embarrassé dans l'attribution des spécialités à chacun de ces chapitres. Tel ouvrage, qui semble ne traiter que d'une spécialité, embrasse les généralités : une généalogie princière est une histoire de la principauté; une pièce de vers ou littéraire est souvent un pamphlet politique ou historique. Les classements, dans ces circonstances embarrassantes, seront toujours susceptibles de critiques plus ou moins bien fondées. Dans les chapitres, nous avons suivi l'ordre chronologique pour les ouvrages reliés; quelquefois cet ordre a été interrompu pour réunir des ouvrages de même nature, mais chaque chapitre a des recueils. Les ouvrages en recueil reliés ont été mentionnés suivant l'ordre où ils se trouvent entre eux, bien qu'il puisse s'en trouver qui dussent faire partie d'un autre chapitre. Les recueils les plus importants, les plus nombreux, sont dans des custodes; ils sont composés de brochures, de pièces éphémères, plaquettes, feuilles volantes, etc., ainsi réunies pour en assurer la conservation. Les pièces, dans chaque custode, sont rangées par ordre chronologique. En arrivant aux numéros de chacun de ces recueils, le lecteur est frappé de remonter à des temps antérieurs à ceux qu'il vient de quitter. C'est, pour les inflexibles bibliothécaires classificateurs, un bouleversement téméraire qu'ils ne peuvent pardonner; peut-être ils l'auraient toléré, si les custodes n'avaient qu'un seul ordre chronologique. C'est bien sans doute ce qui aurait eu lieu si toutes les brochures avaient la même taille. Est-il possible d'accoupler tous les formats? On a été obligé de faire des custodes in-12, in-8, in-4, in-fol., et nous avons voulu mettre dans notre catalogue à peu près l'ordre qui se trouve dans notre bibliothèque.

Nous indiquons les formats; mais, malgré les règles données sur cet objet par le savant Peignot, nous sommes loin d'être sûr de ne nous être point trompé. Nous avons mis moins d'importance à cette indication, après avoir vu des bibliophiles fort distingués tenir un volume en main et n'être point d'accord sur son format. Nous sommes tout dérouté quand nous rencontrons des volumes in-8 moins hauts qu'un in-16, des in-8 plus hauts que des in-4, des in-4 grands comme des in-fol. On fait acheter un volume annoncé in-8; il vous arrive moins haut qu'un in-12. Comment fera-t-on pour indiquer le format de ces ouvrages modernes, imprimés par des presses mécaniques sur une seule feuille dite sans fin? En vérité, c'est un dévergondage épouvantable dans la librairie, que cette variété de hauteur avec le même format. S'il y avait seulement dix bibliophiles à la chambre des représentants, nous ne doutons pas qu'ils ne fissent passer une loi qui obligerait tous les imprimeurs à conserver à chaque format une hauteur déterminée. Nous déclarons passer condamnation sur toutes les erreurs involontaires que nous avons pu commettre en indiquant un in-8 au lieu d'un in-12 ou un in-12 pour un in-16.

On a inventé l'elzéviromètre pour mesurer les marges. Effectivement, c'est bien la largeur des marges qui détermine le mérite des exemplaires d'un même ouvrage. Il nous souvient d'avoir eu, il y a une cinquantaine d'années, pour médecin, un friand bibliophile (le docteur Martin). A sa première visite, il remarqua un volume de ma bibliothèque; à sa seconde, il s'était pourvu de son bout de toise, et, avant de me tâter le pouls, il avait mesuré la hauteur du volume, que nous avons été obligé de lui céder, craignant qu'au cas de refus ses soins ne nous rendissent dangereusement malade. Nous pensons qu'on devrait, pour les ouvrages importants, indiquer la hauteur du cadre de l'impression et la hauteur de la feuille ;

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