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ment et à propoz, quant besoing sera, trouver èsdictz registres ce dont l'on aura à besongner. Et d'autant qu'il nous a semblé et semble qu'en cest endroit vous serez pour bien nous servir et sur ce ensuivre diligemment et exactement noz vouloir et intencion, confians à plain de voz sens, suffisance, intégrité, loyauté, expériance et grande diligence, vous avons commis, ordonné et depputé, commettons, ordonnons et députons par ces présentes pour, appelez et assistans avecques vous nostre amé et féal conseiller et maistre ordinaire de noz comptes, maistre

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et

le trésorier de noz chartres, que pareillement nous commectons en ceste partie, aller et entrer audict Trésor, duquel nous voullons, entendons et nous plaist vous estre faict ouverture toutes et quantes fois que bon vous semblera et verrez estre requis; pour par vous veoir et visiter lesdictes chartres; tiltres, papiers et enseignemens, et les prendre les ungs après les aultres, par inventaires deuement signez et certifiez de vous trois, contenant les délivrances et réception d'iceulx à mesure que vous les prendrez et emporterez en vostre maison pour les enregistrer, d'autant que telz registres ne se pourroient bonnement et commodément faire ne dresser audict Trésor, ouquel vous les repporterez quant ilz seront enregistrez. En quoy faisant, vous sera rendu l'inventaire par lequel vous vous serez chargé de les reporter, et en reprendrez d'aultres par semblables inventaires, qui vous seront rendus en rapportant ce que vous en aurez prins, et jusques à la perfection entière d'iceulx registres, lesquelz seront par vous deuement collationnez et signez, miz et délivrez, avecques leurs répertoires, en icelluy Trésor, avec tel ordre que vous adviserez pour le meilleur et le plus convenable. Et pour ce qu'il est plus que raisonnable de paier et satisfaire les clercs qui par vous seront emploiés à escripre, grossoier et mectre au net lesdictz registres, nous avons commis et député, commectons et députons par ces mesmes présentes les premier et second présidens de nostre Chambre des comptes, et chacun d'eulx en l'absence de l'aultre, avec plein pouvoir et mandement spécial pour veoir et visiter iceulx registres, ainsi qu'ilz leur seront présentez, et sur ce faire, en leur loiaulté et conscience, ausdictz clercs telles taxations pour leurs sallaires des escriptures et grosse desdictz registres qu'ilz verront estre affaire par raison. Lesquelles tauxations nous avons dès à présent auctorisées et auctorisons comme si par nous avoient esté faictes, et voullons que les sommes à quoy elles se monteront soient paiées, baillées et délivrées ausdictz clercs par le receveur des exploitz et amendes de nostre Court de parlement à Paris et des deniers provenans de sa recepte desdictz exploitz et amendes, sans ce qu'il soit besoing en lever aultre acquict ne mandement que cesdictes présentes, signées de nostre

main. En rapportant lesquelles ou vidimus d'icelles faict soubz scel royal, pour une fois, ensemble lesdictes tauxations et ordonnances desdictz premier et second présidens de noz comptes ou de l'ung d'eulx en l'absence de l'aultre, nous voullons les sommes contenues par icelles estre passées et allouées ès comptes et rabatues de la recepte dudict receveur de noz exploictz et amendes par noz amez et féaulz les gens de nozdictz comptes, leur mandant ainsi le faire sans difficulté. Car tel est nostre plaisir, nonobstant quelzconques ordonnances, tant anciennes que modernes, sur le faict de noz finances, ausquelles, ensemble à la derrogatoire y contenue, nous derrogeons, et à quelzconques aultres ordonnances, restrinctions, mandemens ou deffences à ce contraires; vous donnant, quant à faire et accomplir ce qu'il vous est par nous mandé et commis cy-dessus, ensemble ausdictz

et tré

sorier de noz chartres, pour vous assister, signer, arrester et restituer lesdictz inventaires, selon et ainsi que dict est, plain pouvoir, auctorité, commission et mandement spécial. Mandons et commandons à tous noz justiciers, officier et subjectz que à vous, en ce faisant, soit obéy. Donné à, etc.

Il est assez probable que Jean du Tillet avait brigué cette commission, et qu'il en sollicita le renouvellement de Henri II, avec l'intention d'en profiter plutôt pour lui-même que pour le bien du Trésor des chartes et de l'État. Au lieu de suivre le système tout élémentaire indiqué par les lettres patentes de François Ier, il se borna (c'est lui qui nous l'apprend1) à compiler quatre volumes des « querelles de la troisième lignée, » un cinquième volume des ordonnances. et un sixième concernant la personne et la maison royale. Ce sont les matériaux dont il se servit pour composer successivement le Mémoire sur les libertez de l'Église gallicane, le Recueil des guerres d'entre les roys de France et d'Angleterre, ceux des Rangs des grands de France, des Roys de France, etc., c'est-à-dire les premiers livres qui eussent été écrits sur des documents originaux et authentiques, les premiers produits d'une méthode vraiment historique.

Pour l'entreprise que François Ier avait eue en vue, il faut avouer qu'elle était singulièrement lourde les mille trente-un cartons qui nous restent aujourd'hui du Trésor des

1. Dédicace du Recueil des Roys de France.

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chartes, et qui ne dépassent guère le règne de Henri II', contiennent encore, dit-on, 16 945 pièces, quoiqu'ils aient subi beaucoup de pertes. Dans l'état où se trouvaient alors les layettes, Jean du Tillet pouvait-il sérieusement songer à reclasser et à transcrire ces monceaux de documents épars, pour l'usage des générations à venir? Il prétend avoir poursuivi cette opération jusqu'au jour où les ressources lui manquèrent pour retenir les nombreux collaborateurs qu'il avoit longtemps entretenus, partie du sien, partie d'espérance de récompense. » Henri II et Catherine de Médicis lui avaient promis en effet de pourvoir à cette récompense; mais le trésorier de l'Epargne était moins facile à séduire que ses maîtres, et du Tillet resta seul au milieu des layettes. « Il m'advint, dit-il, ce que maistre Girard de Montagu, secrétaire et thrésorier des chartres du roy Charles cinquiesme, escrit en l'épistre liminaire de son répertoire général et registre dudit Thrésor cotté par A. A., qu'aucuns ses antécesseurs audit office avoient laissé l'œuvre par eux commencé audit Thrésor imparfait, pour estre surchargez de frais. » C'est alors sans doute que se commirent les détournements, ou, si l'on veut, les déplacements que les Dupuy signalèrent quatre-vingts ans plus tard, et qui ne paraissent pas douteux, vu les facilités accordées par la commission de François Iers. De tout le magnifique butin

1. C'est le temps où commencèrent à se former beaucoup d'archives secondaires, et du Tillet le dit lui-même, dans une dédicace à Henri II: « Les instructions, missives et autres lettres concernant les affaires communément se perdent, sans estre gardées pour le service des princes, comme il appartiendroit. Mais les héritiers, amis ou serviteurs de ceux qui en ont charge, s'emparent après leur décès de ce qu'ils peuvent, combien que la moindre pièce en son temps serviroit. » Voilà bien nettement posé, dès le seizième siècle, ce principe essentiel des archives administratives, qui devait triompher au dix-huitième, mais que notre temps méconnait trop souvent. Les historiens à venir s'en apercevront. 2. Traictez touchant les droits du Roy, p. 1011.

3. L'académicien Bonamy, dans son mémoire sur le Trésor des chartes (Mémoires de littérature de l'Académie des inscriptions et belleslettres, t. XXX, p. 719), cite deux récépissés de du Tillet restés au Trésor à la place des deux cartulaires de Philippe-Auguste qui se devaient retrouver plus tard dans la bibliothèque Colbertine. Il y eut donc là plus de négligence que d'indélicatesse ou de prévarication. Un procèsverbal de récolement de l'année 1583 (mss. Dupuy, no 233, fol. 121) constate que, sur trois cent vingt-une layettes, il en manque cinquantehuit, tandis qu'il n'en manquait que quinze ou seize en 1482. Il y est

de Jean du Tillet, il ne nous est resté ni un répertoire, ni une transcription; mais on doit reconnaître que les ouvrages cités plus haut ont souvent tous les mérites de l'inventaire le plus exact, et que la science a pu s'en servir pour faire d'importantes identifications. Quant à reprocher au greffier de n'avoir pas plus exactement rempli sa mission primitive, n'y songeons point. L'histoire du Trésor des chartes, depuis sa reconstitution au treizième siècle jusqu'à la Révolution, n'est remplie que de tentatives analogues. Mais, pour faire le seul inventaire des layettes que nous possédions, il n'a rien moins fallu que le zèle d'un Pierre Dupuy et d'un Théodore Godefroy, soutenu par le crédit de Mathieu Molé et l'autorité du cardinal de Richelieu. Aujourd'hui que la publication des actes des layettes est entreprise avec toutes les ressources dont la science moderne dispose, et poursuivie courageusement par nos plus savants archivistes, nous pouvons apprécier en connaissance de cause l'étendue de la tâche assumée par Jean du Tillet aussi imprudemment que s'il se fut agi du Trésor des chartes primitif et d'une transcription analogue à celles des premiers gardes, les Gautier de Nemours, les Guérin de Senlis, les Jean de Calet.

III

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185. ALBERT. L'industrie des chaises à porteurs à

dit que Jean du Tillet a renvoyé un bahut plein de titres, mais qu'on n'en a pas vérifié le contenu, et que son fils, le nouveau greffier, détient encore les registres X (saint Louis), XXVI (Guérin de Senlis), XXVII (1100), LI (Louis le Hutin), et IXxx XIII, enlevés depuis 1568.

112

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Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.

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