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borateur, l'éditeur des OEuvres de Suger, a obtenu la première place pour les Comptes du roi Réné; la seconde est réservée pour le Cartulaire de Longpont, que publiera notre collègue, M. Marion. Avec de pareils éléments de succès, on peut espérer que la Société de l'École des chartes persévérera dans une voie que tous ceux qui s'intéressent à elle l'invitaient à suivre, et où elle peut, plus facilement qu'aucune autre compagnie, bien mériter de l'histoire.

M. Lecoy de la Marche a eu la bonne fortune de découvrir (le mot est parfaitement exact) tout un Trésor des chartes du duc d'Anjou, dont les titres originaux étaient dissimulés, depuis des siècles, dans les énormes portefeuilles du dépôt des fiefs de la Chambre des comptes de Paris. Avec l'habileté et la patience de l'archiviste, il a redonné un ensemble et un corps à tous ces documents épars, lettres patentes ou missives, ordonnances ou mandements, devis, marchés, comptes, correspondances, etc. Tantôt reproduisant les textes in extenso, et tantôt les analysant plus brièvement, par un travail de sélection que le lecteur eût exécuté péniblement, il a fait ressortir tous les côtés artistiques de cette sympathique figure de René, non pas du roi de Provence que MM. de Villeneuve-Bargemont et de Quatrebarbes ont si heureusement mis en relief, mais du prince angevin, moins connu jusqu'ici, malgré les recherches de Bodin ou les savantes publications de MM. Godard-Faultrier, Marchegay et C. Port. Ce volume n'est composé que des pièces pouvant servir à l'histoire des arts presque toutes étaient inédites, très-peu ont trait aux travaux de Provence. Les documents politiques ou administratifs ont été réservés pour une autre occasion.

Voici les divisions adoptées par M. Lecoy de la Marche: 1o édifices d'Angers, le château, une des plus imposantes masses de l'architecture féodale, la Chambre des comptes, la Ménagerie, les sépultures de SaintMaurille et de Saint-Bernardin, les bâtiments municipaux; 2o bâtiments et domaines d'Anjou, toute une série de châteaux : Saumur, les Pontsde-Cé, Beaufort-en-Vallée, Baugé; ou de maisons de plaisance : Chanzé, la Ménitré, Reculé, la Baumette, dont les restes charmants ou les souvenirs embellissent encore l'Anjou; 3° travaux publics, ponts et levées de la Loire, pavages et barrages; 4o objets d'art, peintures, livres, tapisseries, joyaux, orfévrerie, armures et costumes; 5o mobilier; 6o cérémonies, musique, représentations théâtrales, processions, etc. En tête du volume, une préface, beaucoup trop courte, puisqu'elle ne dit pas un mot du roi René, explique le plan, ses divisions et subdivisions. Les sept ou huit cents articles que comprend le volume sont suivis d'une table alphabétique; mais l'éditeur n'a pas cru nécessaire de donner un répertoire philologique, quoique bien des termes techniques ou locaux fussent nouveaux et peu intelligibles.

98.LEGRIX. Notes pour servir à une géographie historique du Calvados. In-8, 67 p. Caen, Le Blanc-Hardel. 99. LEMOINE. Note sur les origines historiques des églises dans les Gaules, et spécialement sur la mission de saint Julien. In-8, 32 p. Le Mans, Leguicheux-Gal

lienne.

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100.LEPAGE. L'ancien diocèse de Metz, et pouillés de ce diocèse. In-8, 178 p. Nancy, L. Wiener.

101. LEPAGE. Sur des cyrographes conservés aux Archives de la Meurthe. In-8, 20 p. Nancy.

102. Les savants Godefroy, mémoires d'une famille pendant les seizième, dix-septième et dix-huitième siècles (par le marquis de Godefroy-Ménilglaise). In-8, 420 pages. Paris, Didier et Cie.

Est-il besoin de rappeler les titres des savants Godefroy et d'énumérer leurs services incomparables? Voici en quelques lignes les principaux travaux des six générations qui ont accru successivement la gloire d'un nom cher aux lettres et à l'histoire.

Denis Godefroy (1549-1622), professeur, magistrat et diplomate tout à la fois, le plus docte et le plus profond entre tous les interprètes des lois civiles, se présente le premier, avec le Corpus juris civilis, la Pratique civile, les Consuetudines, les Authores linguæ latinæ et les éditions de Cicéron, Sénèque, etc.-Jacques Godefroy, l'un des fils de Denis, adopté par la république génevoise comme le premier de ses administrateurs et le plus actif de ses représentants à l'étranger, a publié le Codex theodosianus, le Manuale juris et vingt autres ouvrages d'érudition, presque tous écrits en latin. Théodore, l'autre fils, revenu à la France et à la religion catholique, nommé historiographe royal dès les premiers temps du règne de Louis XIII, et mort à Munster dans les fonctions de secrétaire au Congrès et de ministre plénipotentiaire, a laissé dix-huit volumes imprimés les Histoires de Charles VI, de Charles VIII, de Louis XII, du maréchal Boucicaut, du chevalier Bayard, le Cérémonial françois, les généalogies des maisons de Portugal, de Lorraine, de Bar et d'Autriche, le Traicté des droits du roy (en collaboration avec P. Dupuy), etc. La nomenclature de ceux de ses travaux qui sont restés inédits est désespérante; outre les inventaires du Trésor des chartes et du chartrier de Lorraine, elle comprend ces monceaux de mémoires et de documents originaux ou de copies dont se devaient enrichir plus tard les deux bibliothèques du Roi et de la Ville. Les portefeuilles de l'Institut dont M. L. Lalanne a fait le dépouillement dans cet Annuaire, viennent aussi de Théodore.

Denis II, historiographe comme son père, et pourvu par Colbert d'une charge créée pour lui, celle de directeur des dépôts de la Chambre des comptes de Lille, réédite le Cérémonial, le Juvenal des Ursins, le Charles VIII, publie le Commines, l'Histoire de Charles VII, les Connétables, chanceliers, etc., et prépare une collection des historiens français destinée à continuer le recueil de Duchesne et à devenir la base d'une histoire générale de la France. Denis III, fils aîné du précédent, termine l'Histoire de Charles VIII et fait diverses publications historiques. Jean, qui hérite, après Denis II, de la direction de Lille, réédite le Commines de son père, la Satyre Ménippée, les Mémoires de Marguerite de Valois, le Journal de P. de l'Estoile, les Mémoires de Castelnau, le Fæneste; il publie les Lettres de Louis XII et du cardinal d'Amboise, etc. - Le dernier conservateur des riches dépôts de Lille, D.-J. Godefroy de Maillart, resta fidèle à ces traditions; il avait

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SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE.

déjà préparé cinq volumes de l'inventaire des titres de Flandre et deux volumes de celui des titres d'Artois, quand la Révolution, proscrivant archives et archiviste, le força d'émigrer. Le ministre Garat eût volontiers remplacé les archives par la Déclaration des Droits de l'homme, sans la résistance courageuse d'un ancien commis du directeur, rallié à la cause républicaine. Plus tard, quand D.-J. Godefroy rentra en France comme simple particulier, il n'usa de l'influence de son nom et du souvenir des services rendus par sa famille que pour attirer l'attention des gouvernants sur la conservation des archives et sur l'organisation des études paléographiques.

Tels sont les principaux personnages que leur digne héritier, notre collègue et ancien vice-président, M. le marquis de Godefroy-Ménilglaise, a réunis dans un cadre trop modeste. Plus apte que personne à remplir ce pieux devoir et à raconter l'existence toute laborieuse de ses ancêtres, il a craint sans doute de céder à un trop vif attrait et s'est imposé des limites qui semblent bien étroites pour le sujet : « Je passerai en revue, dit-il, pour chacun, ses ouvrages, ses emplois, sa vie publique et privée, et donnerai volontiers un coup d'œil aux intérieurs domestiques. Écrivant des annales de famille, je consignerai ce que je sais des individus de chaque génération et aussi des alliés; je ne négligerai point les renseignements de fortune, les détails intimes; je dirai tout, avec simplicité et sincérité, sans panégyrique, sans dissimulation de ce qui peut donner prise à la critique ou au blâme. Et il me sera permis d'arborer le mot de Montaigne : «< Cecy est œuvre de bonne foy. Ce plan était excellent, mais à condition de recevoir tous les développements nécessaires, et l'auteur n'a pu, en quelques lignes, en quelques courts chapitres, que nous esquisser ces figures dont chacune mérite et exige un volume entier. M. de Godefroy a su pourtant, en termes simples et émus, faire ressortir les merveilles produites, grâce à un labeur de tous les instants et à une longévité remarquable, par des hommes qui ne vivaient que pour l'histoire. Le travail représentait pour eux toutes les jouissances humaines; il leur valut en outre l'admiration des contempo. rains et leur a assuré la reconnaissance de la postérité.

103.- LIÈVRE. Notes sur Couhé et ses environs. 2° partie. In-8, 161-292 p. et 18 pl. Poitiers, Bernard.

104. -LOUISE et AUGER. La ville franche et prévôté d'Haspres (692-1794). In-8, 129 p. Douai, Crépin.

2166. Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.

DE LA

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE.

I.

PROCÈS-VERBAUX.

SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION,

TENUE LE 4 MARS 1873,

Aux Archives Nationales, à trois heures et demie,

SOUS LA PRÉSIDENCE DE M. MAURY, L'UN DES DEUX VICE-PRÉSIDENTS.

(Procès-verbal adopté dans la séance du 1er avril 1873.)

Le procès-verbal de la précédente séance est lu par M. de Boislisle, secrétaire adjoint; la rédaction en est adoptée par le Conseil.

M. le président proclame membres de la Société, après avoir soumis leur nomination à l'approbation du Conseil :

1685. M. le marquis A. de ROCHAMBEAU, officier d'Académie, correspondant du ministère de l'Instruction publique, boulevard Malesherbes, no 43; présenté par MM. Paul Lacroix et J. Desnoyers.

1686. M. LOONES, libraire de la Société, successeur de Mme Renouard, rue de Tournon, no 6.

1687. M. MAURIN (Charles), manufacturier, rue GayLussac, no 36.

1688. M. GRUYER (Julien), négociant, rue Sainte-Apolline, no 2.

Ces trois nouveaux sociétaires sont présentés par MM.Ed. Dupont et J. Desnoyers.

T. X, 1873.

6

1689. M. le baron DE JOINVILLE (Maurice), inspecteur général des établissements pénitentiaires, rue de Clichy, n° 6; présenté par MM. Boulatignier et Gaspaillart.

Ouvrages offerts.

Revue des Sociétés savantes, etc., publiée par le ministère de l'Instruction publique. 5° série. T. ÎV. Juillet-août

1872. In-8.

Revue des questions historiques. 7° année, 25 livraison, 1er janvier 1873. Paris, Palmé. In-8. Société de l'histoire du protestantisme français. — Bulletin historique et littéraire. 2o série, 8° année. No 1, 1er janvier 1873.- N° 2, 15 février 1873. Paris. In-8. Revue bibliographique universelle. Tome IV. Janvierfévrier 1873. In-8.

Les savants Godefroy. Mémoires d'une famille pendant les seizième, dix-septième et dix-huitième siècles (par M. le marquis de Godefroy-Ménilglaise, membre du Conseil de la Société de l'Histoire de France). Paris, Didier, 1873. 1 vol. in-8. Mademoiselle de Scudéry, sa vie et sa correspondance, avec le choix de ses poésies, par MM. Rathery, membre du Conseil de la Société de l'Histoire de France, et Boutron. Paris, Techener, 1873. 1 vol. in-8. Resumé historique sur l'instruction primaire considérée au point de vue religieux, par M. Nigon de Berty, chef de division honoraire au ministère de l'Instruction publique et des cultes. Paris, 1872. Broch. in-8 de 10 pages.

La manière de langage, qui enseigne à parler et à écrire le français. Modèles de conversation composés en Angleterre, à la fin du xiv siècle, et publiés d'après le manuscrit du Musée britannique, par M. Meyer. Paris, 1873. Broch. in-8. de 40 p. (Extrait de la Revue critique d'histoire et de littérature.)

L'église et le monastère de Moutier-Grandval, par M. A. Quiquerez, ancien préfet de Delémont (Suisse). Besançon, 1870. Broch. in-8 de 45 p., avec plan.

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