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côté du port, au Nord et au Sud, un plateau d'environ 30 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Ces deux plateaux dominent le port par des falaises taillées presque à pic, très irrégulièrement découpées au sommet de celui du Nord, s'élève un petit fort et à son pied s'étend le village; celui du Sud est couvert par le campement quarantenaire.

Le fond de la vallée est formé par une couche d'alluvions calcaires et siliceuses dont il serait important d'étudier l'épaisseur au moyen de quelques sondages. Dans cette couche sont creusés quelques puits peu profonds qui ne fournissent qu'une eau saumâtre. Pour avoir de l'eau potable, il faut aller jusqu'à la station des caravanes; là se trouvent plusieurs puits garnis de maçonnerie, au fond desquels on trouve la nappe d'eau alimentée par les pluies, qui pendant l'hiver tombent sur la surface des roches cristallines.

Le port, qui ne peut aujourd'hui contenir que 3 ou 4 navires, pourrait être agrandi par des draguages pratiqués vers l'Est dans les terrains d'alluvion, si leur épaisseur est reconnue suffisante; dans le cas où cette opération serait impossible à exécuter, on pourrait se servir pour les navires d'un excellent abri qui se trouve à quelques milles vers le Sud, entre la côte et une série d'ilôts assez considérables.

L'attention de M. le Dr Gaillardot a été principalement attirée par la constitution géologique des grands plateaux dont nous avons parlé.

D'après les voyageurs qui ont étudié l'Hedjaz et le Yemen, une longue chaîne formée de plusieurs massifs de montagnes court du Nord au Sud parallèlement à la côte de la Mer Rouge.

Cette chaîne est séparée de la côte par une plaine plus ou moins large, appelée dans le pays Téhâma, peu élevée audessus du niveau de la mer : cette plaine est un exemple des mieux caractérisés des plages soulevées sur une longue étendue; quelquefois elle n'a pas plus de deux à trois kilomètres

de largeur; souvent, vers le Sud surtout, elle en a plus de 25 à 30. C'est une plage de sable identique par sa composition et par les débris d'animaux qu'il renferme avec celui qui forme le fond de la mer Rouge, le long des côtes les coquilles roulées et les débris de polypiers qu'on y rencontre. en abondance, sont les mêmes que ceux qui, à quelques mètres plus à l'Ouest, vivent encore sous les eaux.

Plusieurs des membres ici présents ont pu constater ce fait aux environs de Suez, entre les Sources de Moïse (Aïoun Mousa ) et la jetée qui a été construite pour faciliter le débarquement des pèlerins. Il est donc évident que toute la côte orientale de la mer Rouge qui dans l'origine baign ait le pied des montagnes, a subi, à une époque relativement peu reculée, un exhaussement dont le résultat a été la formation du Téhâma.

A El-Ouedj, les choses se sont passées d'une manière toute différente. Les deux plateaux sur lesquels sont placés le village et le campement quarantenaire, s'étendent à perte de vue au Nord et au Sud, formant une bande d'environ 1,500 mètres de largeur, parallèle à la côte, se terminant à l'Est et à l'Ouest par des falaises, dont la première, un peu plus élevée que la seconde, domine un petit ravin perpendiculaire au vallon qui descend des montagnes vers le port, tandis que la seconde tombe presqu'à pic sur la mer, de laquelle elle n'est séparée par aucune plage.

A l'angle Nord-Est du plateau du sud, des éboulements ont mis à nu, sur une hauteur d'environ 30 mètres, les couches qui forment cette bande: c'est un calcaire crayeux, peu compacte, terreux, d'un jaune foncé, ressemblant beaucoup à la craie tufau de la Touraine.

(Voir la coupe ci-jointe).

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Niveau de la Mher.

A. Calcaire crayeux, por compacte: quelquefois terreux janne force.
ressemblant à la irais lufte de la Couraine. ( Etage sinonien ? )
Couche d'argile verdâtre avec tett de cogailles.

B

C.

a

Couche formée de débris du caliaire crayeux empatant une énorme
quantité de fossiles (Polypiers et amoyshoroaires.)

D. Grands amorphoroaires isolés.

quillardel)

Cette masse de calcaire dans laquelle on ne remarque ni silex ni aucune trace de stratification, est traversée à 8 ou 10 mètres au-dessous du sommet du plateau par une couche horizontale d'environ 30 centimètres d'argile verdâtre, mêlée d'une grande quantité de coquilles dont le test est réduit en chaux carbonatée blanche presque pulvérulente.

5 à 6 mètres au-dessus de cette couche d'argile se trouve une couche d'environ 3 mètres d'épaisseur formée de débris du calcaire crayeux, mélangé de petites quantités d'argile et de sable, et empâtant une énorme quantité de fossiles appartenant aux classes des zoophytes et des amorphozoaires.

Les amorphozoaires paraissent appartenir au genre Coscinopora (Goldfuss) ou au genre Turonia (Michelin); quoique passés à l'état crayeux, ils sont dans un état parfait de conservation; plusieurs d'entre eux ont été isolés par des éboulements. Hauts de près de 3 mètres, mesurant environ 1 mètre 50 de largeur à leur sommet, portés sur un pédoncule qui n'a pas plus de 30 à 40 centimètres d'épaisseur, ils paraissent comme d'énormes cônes renversés, à surface concave, sillonnée régulièrement de bourrelets concentriques; ils occupent toute l'épaisseur de la couche; leur base se confond avec la surface de la couche inférieure et leur sommet arrive au niveau du sol. Les intervalles qui les séparent sont remplis comme il est dit plus haut par les débris du calcaire crayeux, empâtant un grand nombre de polypiers appartenant au moins à une vingtaine de genres différents, complétement pétrifiés, intacts, ni brisés ni roulés. Quelques-uns sont de petite dimension, d'autres, se rapprochant plus ou moins de la forme sphérique, ont près d'un mètre dans leur plus grand diamètre.

M. le Dr Gaillardot n'a pas eu le temps de chercher si des fossiles appartenant à d'autres classes se trouvent mêlés à ceux qu'il vient de citer, mais il ne doute pas de leur existence,

Le sol des plateaux est solide, dur, comme macadamisé : on n'y rencontre que les affleurements, les têtes des polypiers de grande dimension qui ont vécu dans la couche qui forme le sous-sol et qui appartiennent tous à des genres bien différents de ceux qui vivent aujourd'hui dans la mer Rouge. A la surface, il n'y a ni sable ni coquilles roulées, ni débris de roches ou de fossiles appartenant à une époque relativement récente.

En résumé, voici les conclusions qu'il croit pouvoir tirer de ce qui précède :

1o Le terrain calcaire qui forme les plateaux d'El-Ouedj paraît appartenir à l'étage supérieur de la craie, à l'étage sénonien.

2o La couche supérieure, celle dans laquelle se rencontrent en si grande abondance les polypiers et les amorphozoaires, devait, à la fin de la période crétacée, former le fond d'une mer tranquille où vivaient ces animaux, dont nous retrouvons les squelettes encore en place et dans un état de conservation qui indique qu'ils n'ont été soumis à aucune action violente, à aucun remaniement.

3o C'est alors que l'éruption du massif de roches cristallines, que nous trouvons à quelques kilomètres de là, a soulevé un lambeau de ces terrains et a formé les plateaux d'El-Ouedj relevés vers l'Est, inclinant légèrement vers la mer, à l'Ouest. Dans une des crevasses qui ont dû se produire pendant que ce lambeau émergeait, les eaux qui descendaient des montagnes ont dù trouver leur écoulement et creuser le vallon à l'extrémité duquel est le port.

4o Ces phénomènes se sont-ils produits avant ou après la formation de la mer Rouge? Cette question est trop complexe et exigerait pour être résolue une étude plus approfondie que celle que M. le Dr Gaillardot a pu faire pendant la trop rapide excursion qu'il a eu l'occasion d'entreprendre à El-Ouedj. Cependant l'absence complète de débris apparte

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