<< donnée par ce dernier à Sir Roderick Murchison, Bien << que le gisement de ce fossile ait besoin d'être confirmé par << d'autres découvertes, ce document suffit pour mettre en garde contre des proscriptions trophâtives et pour per<< mettre d'espérer que les recherches futures amèneront << l'identification de quelques-uns des terrains schisteux << que nous venons de décrire avec quelque étage de la série << paléozoïque. » L'insuccès des tentatives qui ont été faites jusqu'à présent, loin d'être un motif de découragement, doit, au contraire, être une raison de plus pour pousser à de nouvelles explorations faites, sans parti pris d'avance, par des hommes compétents. Mais, avant tout, il serait indispensable de combler la lacune qui existe encore et de travailler à une carte géologique de la Haute-Egypte, œuvre utile à tous les points de vue. M. Gatteschi demande encore à M. le Dr Gaillardot à quoi se rattache l'existence de ce que l'on appelle la forêt pétrifiée qui se trouve aux environs du Caire. M. le Dr Gaillardot répond que la forêt pétrifiée n'est point un accident local, mais qu'elle fait partie d'un vaste ensemble de phénomènes qui ont commencé à se produire vers la fin de la période tertiaire et dont l'action se continue encore aujourd'hui sous une forme différente. L'heure étant trop avancée et la question à traiter trop longue et trop importante, à cause surtout des conclusions qu'on peut en tirer, M. le Dr Gaillardot désire remettre à une des séances prochaines les explications qu'on lui demande : il se borne à dire aujourd'hui que le point de départ de ces phénomènes est, selon lui, l'apparition de grandes nappes d'eaux thermo-siliceuses analogues à celles de l'Islande, jaillissant par d'innombrables sources contemporaines d'éruptions volcaniques, parcourant dans diverses directions l'Egypte et la Lybie et silicifiant sur place les forêts qui alors couvraient ces contrées. M. le Président observe que les stalactites mêmes, produits par les sources siliceuses, peuvent facilement prendre des formes et acquérir une structure capable de faire croire à l'existence d'arbres pétrifiés. M. le Dr Gaillardot dit que bien entendu ce n'est pas le cas pour la forêt pétrifiée du Caire, où les couches concentriques des bois, les fibres, les nœuds, sont conservés de telle manière que non-seulement on ne peut avoir aucun doute sur l'origine de ces fossiles, mais que même on a reconnu l'essence de plusieurs arbres vivant encore en Egypte, de dattiers, de sycomores et d'acacias. M. le Dr Gaillardot lit ensuite une lettre dans laquelle M. Arcelin, en accusant réception du dernier bulletin de l'Institut, revient sur la question des silex taillés trouvés en Egypte. Avant la guerre de 1870, MM. Mariette-Bey et Gaillardot avaient formé le projet d'aller dans la Haute-Egypte étudier cette question, dont la solution réclame le concours de la géologie plutôt encore que celui de l'archéologie; en effet, l'idendité de matière, de taille, de forme que présentent les instruments de silex dans tous les gisements où ils ont été trouvés, nous indique, comme il a été déjà plusieurs fois répété ici, que c'est la nature de ce gisement et l'époque géologique à laquelle il doit être rapporté qui doivent avant tout nous servir à classer ces instruments et à fixer la période à laquelle ils appartiennent. Malheureusement ce projet n'a pu être mis à exécution; d'autant plus malheureusement qu'il a été cause que M. Arcelin, à qui M. Gaillardot l'avait communiqué, a renoncé à celui qu'il avait formé, de son côté, pour l'exploration et la construction d'une bonne carte géologique de la HauteEgypte en compagnie de plusieurs de ses collaborateurs archéologues et géologues. M. Arcelin regarde comme de nulle valeur la preuve négative qu'on invoque contre la possibilité d'un âge de pierre en Egypte, par la raison bien simple qu'on n'a fouillé : jusqu'à présent que les monuments des temps historiques, tandis que c'est dans leurs gisements géologiques qu'il faut aller chercher les témoins des âges préhistoriques s'ils existent réellement, et cela n'a point été fait. Les hauts plateaux de Bab-el-Molouk et les débris recueillis sous les limons du Nil à Abou-Manga sont, il est vrai, dans ces conditions; mais deux observations sont bien loin de suffire pour entrainer la conviction; il en faut d'autres, de toute nécessité. M. Mariette élimine les ateliers de Bab-elMolouk et les considère comme datant des temps historiques; c'est là justement ce qu'il s'agit de démontrer or, d'un côté, la position de ces ateliers en plein air n'exclut point l'idée de leur antiquité, car on en a retrouvé en Europe un bon nombre d'évidemment anciens, dans les mêmes circonstances; d'un autre côté, que sont devenus les produits de l'immense fabrication à laquelle sont dùs ces ateliers? On n'en a retrouvé jusqu'ici qu'un bien petit nombre associés aux débris des âges dont l'histoire nous est connue, et ce nombre est si faible qu'on n'y avait pas même fait attention; pourquoi ne les retrouve-t-on pas dans les tombeaux ou dans les ruines antiques, en abondance égale à celle des ateliers de fabrique? En un mot, la production ne parait nullement en rapport avec la consommation; et si, dans l'état actuel de la question, il serait prématuré d'affirmer l'existence en Egypte des débris de l'âge de la pierre taillée, que de trop rares observations peuvent cependant nous faire pressentir, jusqu'à présent rien ne peut autoriser à penser que l'usage vulgaire des silex se soit conservé parmi les populations, pendant les temps historiques. « Quoiqu'il en soit, ajoute M. Arcelin en terminant sa << lettre, les faits révélés par M. Mariette sont très impor<< tants et montrent qu'en Egypte comme ailleurs la tradi<«<tion d'un âge de pierre antérieur persistait encore à l'àge << des métaux. Les choses se passaient à peu près de même << dans l'Egypte des Pharaons et dans notre Europe de l'âge << de bronze, où le bronze et le silex se trouvaient employés << simultanément; ce qui me confirme dans une idée que << j'ai développée déjà quelque part, que la civilisation << égyptienne est le vrai type de l'àge du bronze, type << dont nous n'avons eu en Europe que des déviations << barbares. » : M. le Dr Gaillardot ajoute qu'il partage la manière de voir de M. Arcelin les recherches relatives à l'âge de la pierre en Egypte ne font que commencer, et nous sommes loin encore d'avoir les éléments nécessaires pour pouvoir conclure d'une manière définitive; il faut se rappeler quelles contradictions, quelles discussions, quelle indignation même ont soulevées dans le monde savant les découvertes et les opinions de Boucher de Perthes, qui, cependant, ont fini par triompher, en ouvrant à la science un horizon nouveau et créant une des branches les plus importantes de l'histoire des hommes. Pendant combien de temps ne s'est-on pas entêté, comme le dit M. Arcelin dans sa lettre, à « considérer en Europe les grands ateliers de << l'âge de la pierre comme des ateliers de fabrication de << pierres à fusils ! » M. Arcelin terminait sa lettre en offrant à l'Institut de la part de l'Académie de Mâcon l'échange de son bulletin avec ses annales qui paraissent tous les ans en volume. Cette demande est acceptée. M. le Dr Gaillardot propose de nommer M. Arcelin comme membre correspondant de l'Institut et M. le Dr Bimsenstein comme membre résident. La décision relative à cette double demande est remise à la prochaine séance. Divers membres, au sujet de l'inauguration projetée de la statue de Mohamed-Aly, sur la grande place d'Alexandrie, proposent à l'Institut de se joindre à cette solennité par une adresse au Khédive. Les souvenirs que rappelle le nom de Mohamed-Aly sont d'une telle importance pour l'avenir matériel et moral de l'Egypte que l'Institut ne peut y rester étranger. La proposition est adoptée à l'unanimité; la question de réalisation sera examinée à une prochaine séance. OUVRAGES OFFERTS A L'INSTITUT. Bulletins de la Société d'Archéologie de Paris. Tome VIme (2me série), de juillet à novembre 1871. Bollettino delle osservazione ozonometriche meteorologiche fatte in Roma da Caterina Scarpellini (settembre 1872). ·Mémoire sur l'antique Alexandrie, ses faubourgs et ses environs, découverts par les fouilles, sondages, nivellements et autres recherches faites d'après les ordres de S. A. le Khedive, par S. E. Mahmoud-Bey; offert par l'auteur. Carte de l'antique Alexandrie et de ses faubourgs, et Carte des environs d'Alexandrie, par le même. Le système métrique actuel d'Egypte comparé au système Français; les nilomètres et les anciennes coudées de l'Egypte, par le même. Bulletin du comité géologique d'Italie; numéros 9 et 10 (septembre et octobre 1872). Suez Kanalens Aabning, Breve til Hjemmet, par M. Robert Walt, offert par l'auteur. Principi elementari di filosofia morale, par Vittore Testa, offert par l'auteur. Fables de divers auteurs Espagnols et Italiens, traduites par Hippolyte Topin, offert par l'auteur. Mélanges littéraires, prose et vers, par le même. |