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daigné d'insérer un exposé de leur vie publique. Brockhaus entreprit encore, sous le titre d'Hermès, un recueil littéraire trimestriel, dans lequel il s'était proposé pour modèle le Quarterly Review et l'Edinburgh Review. Quoique l'Allemagne ne manque point de journaux critiques, l'Hermès, écrit avec indépendance et fesant des excursions dans la haute politique, a pris rang parmi les meilleurs recueils littéraires de ce pays, et des écrivains distingués y consacrent leurs talens. Le développement qu'avait pris l'esprit public en France et en Allemagne, en 1817 et 1818, inspira à Brockhaus le désir de contribuer à l'amélioration de la condition humaine dans sa patrie; il sentit l'importance de propager des idées généreuses, par le moyen d'une feuille journalière. Il vint à Paris, en 1819, étudia alternativement l'esprit des journaux, et fit connaissance avec ceux qui les rédigeaient. Il rechercha surtout avec soin le fondateur et les principaux rédacteurs de la Revue Encyclopédique, qui venait d'être établie, et dont il apprécia toute l'importance et prédit le succès.

De

retour en Allemagne, il acheta la propriété de la fameuse feuille littéraire établie par Kotzebue, et se proposa d'y parler le langage de la vérité, et d'y défendre intrépidement les droits sacrés de l'humanité. Mais déjà de toutes parts des entraves avaient été mises à la liberté de la presse; son courage eut à lutter contre des obstacles infinis en Prusse, on soumit

à une censure particulière tous les ouvrages quelconques sortis de sa presse; à Leipsick, où il avait transféré son établissement, on lui donna des censeurs. Il crut que des gouvernemens qui veillaient avec tant d'inquiétude sur la presse, protégeraient au moins la librairie, et leur adressa un mémoire imprimé, sur la nécessité d'arrêter la piraterie des contrefacteurs dans les États de la Confédération Germanique; mais cette piraterie s'exerce encore, sans qu'il ait été

pris aucune mesure générale pour la faire cesser. La feuille journalière que Brockhaus avait mise en circulation eut du succès et en a encore; mais l'éditeur dut malbeureusement se convaincre que, dans les circonstances actuelles, il est impossible, en Allemagne, ou du moins dans la plus grande partie de cette contrée, de rendre la presse journalière vraiment utile à ses concitoyens. Il serait trop long de citer ici toutes les entreprises littéraires auxquelles Brockhaus se livra, depuis la paix de 1815. Il suffira de dire qu'aux foires 'de Leipsick sa maison était toujours du petit nombre de celles qui fournissaient le plus de nouveautés et d'ouvrages intéressans, et que tous les hommes à talent trouvaient dans ses entreprises de quoi exercer leur plume et émettre leurs pensées, et s'assurer une existence honorable. Brockhaus, marchant sur les traces de Nicolaï à Berlin, et de feu Panckoucke à Paris, savait stimuler le zèle et l'amour propre des littérateurs, provoquer leur activité, et leur suggérer souvent les idées des ouvrages auxquels ils étaient les plus propres. 11

avait assez de littérature et de connaissances pratiques pour distinguer le mérite de ses collaborateurs, et pour coopérer lui-même aux entreprises qu'il avait conçues. Ainsi, tout en dirigeant une maison de librairie très-considérable, en correspondant avec les gens de lettres, en allant dans le monde, il trouvait encore le tems de travailler à son Encyclopédie, à sa feuille journalière, et d'autres ouvrages qu'il mettait sous presse. Un des élémens de ses succès, fut de se tenir constamment au courant de la littérature du jour, en France et en Angleterre, et de présenter aux lecteurs allemands, dans leur nouveauté, ce que ces deux pays produisaient d'intéressant. La mort d'un libraire aussi laborieux et aussi lettré, est une grand perte, tant pour les gens de lettres que pour le public d'Allemagne; et quoiqu'on se propose de continuer

toutes ses grandes entreprises, on regrettera long-tems, dans ce pays, un libraire de ce caractère prononcé et indépendant, qui ne tremblait point devant le pouvoir, et qui regardait l'estime de ses concitoyens comme la récompense la plus digne de ses tra

vaux.

Fribourg il n'existe plus d'école pu blique pour les garçons. Celles des filles sont dirigées par des Ursulines, d'après la méthode de l'enseignement simultané, suivie par les frères de l'école chrétienne.

CANTON DE VAUD.

Avenches.-Maison d'aliénés.— Parmi les institutions philanthropiques dont la Suisse s'honore, on distingue l'établissement médical formé à Avenches, en 1812, par M. le docteur Schnell, pour la guérison des personnes atteintes d'aliénation mentale. Nourri d'études approfondies dans le traitement des maladies morales, secondé par une longue expérience et par des talens reconnus, M. Schnell joint à ces avantages la présence d'esprit et la persévérance, la force de volonté et la bonté du cœur. La confiance dont il a été constamment honoré vient d'acquérir un nouveau degré de force par le suffrage du conseil de santé, qui, après avoir fait visiter les divers établissemens qui existent dans ce genre, a déclaré

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que les rapports des médecins chargés de ces visites, sont tous en faveur de M. Schnell; que son local est très-vaste, salubre et convenablement distribué; que les soins qu'il donne aux malades sont conformes aux principes raisonnés d'humanité, et qu'il a obtenu des succès qui attestent la bonté de sa méthode et doivent lui mériter la confiance du public."

FRIBOURG.

Instruction élémentaire.-Depuis le 4 juin, le sort des écoles perfectionnées a été décidé. L'enseignement mutuel a été aboli par le grand conseil, à une majorité de 79 voix contre 35; immédiatement après les écoles ont été fermées, et le R. P. GIRARD, ainsi que ses cinq collaborateurs, MM. les professeurs Chappuis, Jager, Thurler, Berchfold et Rauch, ont donné leur démission; de sorte qu'à

VILLARS-SOUS-YENS.

Antiquités.-Des habitans de ce pays, en labourant une pièce de terre qui avait fait partie d'un pâturage communal, ont trouvé quelques centaines de médailles d'argent des empereurs Gordien-le-Pieux, Q. Herennius, Philippe Volusien, Trebonien, Trajan-Dèce, etc.; des impératrices Ottacilie, Etruscille, etc. La cassette de cuivre qui les renfermait était entièrement corrodée. D'après l'invitation que les conservateurs des antiquités nationales avaient fait circuler dans le canton, pour être instruits de tout ce qui serait découvert, les personnes qui ont trouvé ces médailles les leur ont apportées, et le conseiller d'état en a ordonné l'acquisition pour le musée cantonnal.

PALERME.

Volcan de boue.-Il existe à Terrapilata, dans le voisinage de Caltanisetta, en Sicile, deux petits volcans, dont les émanations de gas hydrogène ressemblent à celles du volcan de même espèce appelé Maccalubba, qu'on voit près de Girgenti. Ces deux premiers présentent un phénomène singulier. Chaque fois qu'on éprouve, en Sicile, un tremblement de terre, il se forme dans ces volcans une fente de la largeur de deux à plusieurs pouces, qui s'étend au travers du pays et vient se terminer au couvent della Grazia. C'est à ce phénomène que les habitans de Caltanisetta attribuent l'avantage dont ils jouissent de n'avoir, à aucune époque, éprouvé les désastres que causent ordinairement les tremblemens de terre. La circonstance de ce phénomène donne un dégré de plus d'intérêt au rapport fait par don Grégoire

Barnabé LIVIA, religieux du MontCassin, sur le dernier tremblement de terre qui s'est fait sentir si violemment en Sicile. En voici un extrait : "Le 5 Mars 1823, à 5 heures 25 minutes après midi, le vent du nord soufflait par raffales, le ciel était serein; un petit nombre de nuages épais, formant de longues bandes découpées et aiguës, paraissaient à l'occident; le thermomètre de Réaumur indiquait-9°, lorsque cinq secousses de tremblement de terre se firent sentir, dans l'espace de neuf secondes, dans la direction du sud-est au nordouest. Le mouvement de la première était continu, tandis que celui des autres était ondulatoire. Aucun édifice n'éprouva de dommages je me transportai de suite au volcan hydroargileux de Terrapilata, avec MM. le duc de Villarosa, Louis Bazile et l'abbé Salvatore Rivolsi, et nous trouvâmes que toute la partie élevée de ce volcan présentait plusieurs fentes, de dix à dix-huit pouces de France de largeur; que les volcans avaient beaucoup augmenté de volume; qu'au lieu de rejeter, en bouillonnant, de l'eau, de la craie, et de gaz hydrogène, comme on l'observait

ordinairement, les uns lançaient de la boue à la distance de sept pieds, et exhalaient du gaz; que d'autres fesaient entendre un sifflement, et donnaient du gaz hydrogène seul, tandis que quelques-uns, qui n'avaient pas plus de cinq pieds de profondeur sur environ un pied de vide en diamètre, vomissaient diverses matières semblables à celles dont se composent les éruptions ordinaires. Nous avons examiné avec soin la principale fente, et nous avons reconnu qu'elle part de l'endroit où l'on voit réunies le plus grand nombre de ces bouches volcaniques; qu'elle coupe la vallée du Balayeur (del Scopatore) et les flancs de la montagne, par une ouverture de quatre pouces; que de là elle traverse le district de Pic di grotta s'élève jusqu'à l'église de Santa Flavia, où elle a encore quinze lignes de largeur; et que, traversant le couvent della Grazia, elle se termine, en se rétrécissant peu à peu, auprès de l'église de Sainte-Pétronille. Après cinq jours de fortes et continuelles éruptions, les volcans se calmèrent insensiblement, et se trouvèrent réduits à leur état ordinaire."

Imprimé par G. Schulze, 13, Poland Street,

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Vers consacrés à la Mémoire de

M. l'Abbé Sicard... ........ 280 Islande.-Physique.

Publication nouvelle...

ib.

Beaux-Arts..

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A LONDRES:

CHEZ SAMUEL Leigh, libRAIRE, STRAND, No. 18; SE TROUVE AUSSI CHEZ TREUTTEL ET WÜRTZ, TREUTTEL, JUN. ET RICHTER; DULAU ET Cnie.; BOSSANGE ET Cnie.; ET BOOSEY ET FILS.

A PARIS, CHEZ TREUTTEL ET WÜRTZ; BOSSANGE, PERE; ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES DES PAYS ÉTRANGERS.

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