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puis quelque tems suspecte et mystérieuse; amené devant la justice, il se déconcerte et finit par avouer qu'il a commis le meurtre dont on accusait le conseiller.

Je suis, dit-il, le coiffeur de ce magistrat ; j'étais l'amant de la femme de chambre qui servait l'épouse du malheureux président; ayant appris que ma maîtresse me trahissait et recevait la nuit un homme chez elle, je devins jaloux, furieux, et je résolus de me venger. Profitant du moment où le conseiller qu'on accuse injuste ment de mon crime était hors de chez lui, je prends ses pistolets, je me couvre de son manteau, je me glisse furtivement dans la maison du président, je me cache dans le corridor, près de la porte de mon infidèle ; j'entends les pas d'un homme qui s'avance, je crois frapper mon rival, et je tranche ainsi les jours d'un vénérable magistrat, auquel je voudrais, aux dépens de tout mon sang, pouvoir rendre la vie. Le conseiller sortit triomphant de cette affreuse accusation. L'assassin expia par la mort sa méprise et son crime, et personne ne douta de l'apparition du fantôme et de sa prophétie.

Dans ce bon vieux tems qu'on vante et qu'on regrette si emphatiquement, les archives de nos tribunaux* étaient remplies de fables semblables, d'accusations de magie, de contes de sorciers. On n'y voit que trop d'arrêts sanglans qui consacraient de telles chimères. Heureusement la lumière de l'imprimerie a effrayé ces fantômes, que l'enseignement mutuel chassera probablement des villages, comme ils le sont déjà des cités.

Les hommes sont de grands enfans, ils aiment les contes, et se sentent, presque tous, un penchant secret pour le merveilleux. Chacun de nous a son genre et sa dose de crédulité. Pour moi, j'avoue que, si ma raison me met suffisamment en garde contre les fables et les chimères qui plaisent aux imaginations exaltées, elle n'a pas

Il faut se rappler que c'est un Français qui parle.

la même force contre les inspirations du cœur; et je suis parfois tenté de croire aux prodiges opérés par un sentiment profond.

Une de mes voisines, madame de M***, femme aimable et spirituelle, qu'il est difficile de ne pas aimer quand on la voit, et de ne pas croire lorsqu'on l'écoute, me racontait dernièrement que son enfant étant tombé malade, elle avait éprouvé toutes les alarmes, toutes les angoisses que le plus vrai, le plus tendre des amours, l'amour maternel, peut seul sentir et peindre. Elle avait passé plusieurs jours et plusieurs nuits sans repos et sans sommeil ; enfin l'enfant se trouve mieux, les accidens cessent, on le dit hors de tout danger, et madame de M***, cédant aux vives instances de sa famille et de ses amis, rentre chez elle, se couche, et s'endort paisiblement. Tout à coup, au milieu de la nuit, elle croit voir près de son lit son médecin qui l'appelle et qui lui dit : Que faites-vous, malheureuse mère ? vous dormez, et votre enfant se meurt.

A ces mots elle jette un cri perçant, se réveille, se lève et court precipitamment dans la chambre qu'elle avait quittée peu d'heures avant avec tant de sécurité; elle appelle en gémissant la nourrice; cette femme, qui était couchée, lui demande le motif de cette vive frayeur votre enfant, ditelle, est bien et tranquille, il repose à présent sur mon sein; ces paroles ne peuvent rassurer une mère encore troublée par un rêve effrayant; elle prend une lumière, s'approche de l'enfant; sa paleur, la contraction de ses traits, ses yeux tournés et fixes redoublent sa terreur: elle l'arrache des bras de la nourrice, s'asseoit, cherche vainement à le rechauffer, à le ranimer; l'infortuné meurt sur ses genoux.

Il est facile de concevoir que la tendresse maternelle voie la nuit, dans ses rêves, l'image des périls dont elle a frémi pendant le jour; mais, quoique l'accomplissement de cet oracle nocturne ne soit qu'un effet singulier du hasard, il remue le cœur, étonne. l'esprit et trouble la raison.

LETTRE SUR LA SUISSE.

LETTRE SIXIÈME.

Unterseen, ce 17 Août.

JE n'arrêterai pas long-tems les regards sur l'aspect enchanteur qu'offrent les rivages du lac de Thun, et dont je t'ai déjà entretenue. C'est ici, suivant la remarque de M. de Stapfer, que s'ouvre la grande école du paysagiste; et, pour en recueillir toutes les images, il vaut mieux suivre à pied la rive septentrionale du lac, par un sentier quelquefois escarpé et fatigant, mais qui n'est jamais dangereux, que de traverser directement le lac, comme font la plupart des voyageurs qui se rendent de Thun dans l'Oberland. Ce voyage, de quatre ou cinq lieues, m'a pris toute une journée, mais que j'ai été bien dédommagé de la fatigue de la route, par la multitude et la variété des sites pittoresques que l'on y découvre à chaque pas ! On passe en quelques endroits sur le flanc de rochers calcaires, coupés à pic, au-dessus desquels la vue se porte sur les sommets blanchis des Hautes Alpes. Je vis plus distinctement que je ne l'avais fait encore les cimes de la Jungfrau, des deux Eiger, du redoutable Schrekhorn, et de ce sublime Finsteraarhorn, le plus élevé des pics des Alpes après le Mont-Blanc, et qui de tems en tems semblait s'élancer du milieu des sapins, sous la forme d'une éblouissante aiguille de glace.

On

Les bords du lac de Thun se recommandentencore par un autre genre d'intérêt. Le charme des souvenirs historiques y ajoute un nouvel attrait aux rians tableaux de la nature. aperçoit à l'entrée du vallon que domine le majestueux Niéson, les ruines du château de Spièz, qui fut, aux jours de la chevalerie, le siége d'une cour brillante, et qui depuis, occupé successivement par les maisons patriciennes de Bubenberg et TOME III.

d'Erlach, s'ennoblit encore des images de la valeur et de la vertu républicaines. Sur la rive que je suivais, le château d'Oberhofen rappelle le crime et le malheur de ce seigneur d'Eschenbach, l'un des quatre assassins de l'empereur Albert Ier d'Autriche. Obligé, pour se dérober aux suites de son attentat, d'abandonner l'antique manoir de ses pères, il vit éteindre en lui une race de chevaliers long-tems illustres, et après avoir passé des mains des puissans princes de Kibourg, au pouvoir de la république de Berne, l'asile du meurtrier devint avec le tems le siége d'un baillif. Je ne ferai qu'une réflexion sur ce tragique et célèbre événement. La mort d'Albert ler, tué au moment où il préparait une expédition contre les trois cantons libres, cette mort si favorable par conséquent à l'affermissement de l'indépendance helvétique, fut reçue, dans la Suisse même, avec une indignation égale à celle qui souleva tout l'Empire. Les assassins ne purent trouver un seul asile parmi leurs compatriotes, si ce n'est aux pieds des autels d'un dieu qui pardonne tout au repentir. En d'autres tems et en d'autres lieux, on eût sans doute prodigué à ces meurtriers d'un prince, les honneurs dus aux héros de l'hu manité mais aussi le quatorzième siècle était encore bien gothique.

:

D'autres ruines, parmi lesquelles on distingue celles de Ralligen, restes d'un château et d'un village détruits par la chute d'une montagne, exci tent encore un genre d'intérêt particulier. Je traversai, un peu plus

* Le lieu où fut tué Albert, le Ier Mai 1308, porte depuis cette époque le nom de Koenigsfeld, le Champ du Roi. Il est situé au canton d'Argovie, sur le grand chemin, entre Windisch et Bruck. Voyez les détails de ce mémorable événement dans Mallet, Histoire des Suisses, T. I, F 212 et suiv.

E

loin, le village de Merligen; dont les habitans ont une singulière réputation. Ils passent pour les meilleures gens, ce qui en Suisse même signifie les plus niais des hommes. Tous les traits de balourdise et de stupidité qu'on peut citer ou imaginer, sont toujours mis sur leur compte; et dans toutes les farces populaires de ce pays, le personnage dupé est indispensablement un habitant de Merligen. En un mot, ce sont les Béotieus de la Suisse, quoiqu'il soit vrai de dire qu'ils ne peuvent pas, comme ceux de la Grèce, se défendre de la bêtise qu'on leur impute, par les noms d'un Pindare, d'un Epaminondas et d'un Plutarque. Je ne pus au reste, en traversant leur pays, m'assurer si leur réputation est bien ou mal acquise; et je t'avouerai franchement que je me serais bien gardé de provoquer un éclaircissement à cet égard. Ces bonnes gens sont à peuprès les seuls qui ne conviennent pas du genre de mérite qu'on leur attribue; et sans doute, pour démentir leur prétendue bonté, ils entrent dans des accès de fureur épouvantables à la moindre allusion qu'on peut se permettre d'y faire. Des rixes sanglantes ont souvent été amenées par des plaisanteries de cette espèce; et comme on peut être à la fois fort sot et fort robuste, l'avantage à ce dernier combat n'a pas toujours été du côté des rieurs. Cette disposition irascible des habitans de Merligen me rappelle une particularité assez curieuse que j'ai lue dans le voyage M. de Stopfer, concernant la peuplade aussi énergique que spirituelle de l'Entlibuch, au canton de Lu

cerne:

de

"Le dernier Lundi de Carnaval, nommé Hirmonstag, le poëte de chaque village se rend dans la commune voisine, poury chanter, aux habitans de l'endroit rassemblés, en vers plus ou moins harmonieux, mais qui recèlent souvent des étincelles d'un véritable talent, l'histoire secrète de toutes les folies et de toutes les sottises qu'ils ont faites depuis un an. Le peuple s'y rend en foule; les per

sonnes mêmes qui sont le sujet des reproches ou des railleries de ces bardes, sont contraintes par l'usage de se trouver à ces réunions, et il n'en résulte jamais des animosités fâcheuses. Cette espèce de gistrature morale, exercée par des chantres rustiques, sans autre mission que celle de leur talent poétique, est une coutume peut-être unique dans l'histoire de la civilisation."

ma

La route que jesuivais le long du lac me conduisit à la fameuse grotte de S. Béat, ou Beatenhoehle, dans laquelle, suivant une tradition respectable, mais encore plus romantique, le premier apôtre du christianisme en Helvétie, termina sa longue vie, et reçut, jusqu'à l'époque de la réforme, les hommages de nombreuses générations. La grandeur et la beauté des images dont la nature a décoré ce lieu sauvage, ne peuvent que donner une idée bien touchante de la dévotion du moyen âge. Quel théâtre plus propre, en effet, à être consacré par les fêtes de la religion, que celui où la nature se montre ainsi dans toute sa grâce, dans toute sa majesté primitive! Et comment ne pas déplorer le zèle austère des magistrats de Berne, qui en dépouillant ce lieu des objets et des souvenirs sacrés qu'il renfermait, abolit pour toujours ces pieux pélerinages, sources à la fois de tant de consolations et de lumières, à une époque où les hommes ne se rencontraient guère que pour se dépouiller ou pour se battre, et ne laissa plus subsister que l'attrait vulgaire de la curiosité, là où les peuples, fatigués de guerres, venaient, dans des réunions religieuses et patriotiques, resserrer les liens de leur commune origine, adoucir la rudesse de leurs mœurs, et chercher d'agréables distractions ou d'utiles allégemens à leurs misères !

Il était déjà nuit, lorsque j'abordai à Newhaus (la Maison Neuve), hôtellerie solitaire, construite à l'extrémité du lac de Thun. Je me vis bientôt environné de plusieurs habitans d'Unterséen, qui s'offraient à me servir de guides, et qui excitaient pour

le moins mon embarras autant que ma confiance, par les emphatiques éloges qu'ils se donnaient les uns aux autres. Ce fut dans leur compagnie que j'arrivai à Unterséen, petite ville située à peu près à une égale distance des deux lacs de Thun et de Brientz, dans un vallon agréable, et dont la surface parfaitement unie est proté gée de toutes parts par des montagnes d'une extrême élévation; à droite l'Abendberg et le Morgenberg; à gauche, le Battenberg, et en face le mur perpendiculaire du Harder. Je parviendrais difficilement à rendre maintenant l'impression que fit sur moi l'aspect de ces montagnes, à l'heure où je traversais la plaine qu'elles dominent. Je me voyais pour la première fois resserré entre ces masses prodigieuses, dont les ombres gigantesques remplissaient le vallon et sem blaient peser sur ma poitrine. J'éprouvais véritablement un serrement de cœur inexprimable; je ne respirais qu'à peine, et tandis que ma vue mesurait avec effort l'espace du ciel compris entre ces cimes menaçantes, il me semblait que j'étais gêné dans l'espace encore plus étroit qui séparait leurs bases. J'arrivai ainsi à Unterséen, et le premier aspect de ses maisons n'était pas propre à dissiper cette impression pénible. De fragiles habitations de bois, dont les toits chargés d'énormes pierres paraissent prêts à fondre sous le poids qui les protége, m'offraient un asile bien peu rassurant; et je t'avoue qu'il a fallu l'éclat d'un beau jour, pour chasser complètement les images dont mon imagination gardait encore ce matin la redoutable empreinte.

Mais que cette contrée, vue à la clarté du soleil, a bien changé de face à mes yeux! Abrité contre l'haleine glacée des vents qui soufflent des Hautes-Alpes, embelli de la végétation la plus riante, et traversé par l'Aar, dont les eaux ont déjà déposé dans le lac de Brientz une partie du gravier et des pierres qu'elles charriaient depuis leur source, le vallon où est bâti Unterséen est vérita

en

blement l'Arcadie de la Suisse. Le tertre arrondi du Petit Ruggen, au pied de l'Abendberg, est la seule élévation que le terrain y forme dans l'espace d'environ une lieue en longueur, aussi bien qu'en largeur. De magnifiques noyers y offrent l'ombrage le plus agréable et le plus frais, et je n'ai encore vu nulle part une pelouse si verte et si unie. L'Aar qui, tout près d'Unterséen, se précipite cascade du haut d'une longue digue, forme, au même endroit, plusieurs îles; il semble qu'enchanté luimême dans ce délicieux séjour, le dieu du fleuve veuille l'enlacer de ses bras amoureux; et l'on serait tenté d'expliquer son murmure, au moment où, prêt à l'abandonner, il reprend comme à regret sa course impétueuse. Enfin l'aspect imprévu des glaces de la Jungfrau, qui, par plusieurs interstices des monts, apparaissent de si loin encadrées dans de vertes forêts, et placent ainsi au milieu des plus riantes images du printems, le siége de l'éternel hiver, cet aspect, dont il est impossible de détacher ses yeux et de ne pas sentir à chaque instant son imagination émue, couronne par le contraste le plus extraordinaire, l'un des tableaux les plus gracieux qui soient au monde.

L'isthme nommé Boedelein qui sépare les deux lacs, et qui fut autrefois couvert de leurs eaux, est maintenant l'une des régions les plus habitées de la Suisse. On y trouve en effet, sur un espace très-circonscrit, plusieurs paroisses considérables, et deux préfectures; Unterséen, Interlacken, G'steig Wildershwyl, Bonigen, sans compter une foule de maisons et de chalets disséminés dans la plaine et sur la croupe des monts qui en forment l'enceinte. Aux avantages qu'il tient de la nature, sous le rappport de la fertilité et de l'agrément, ce vallon Joint encore celui de sa position à l'entrée des pittoresques vallées de Lauterorunnen, de Grindelwald et d'Ober-Hasli, les plus célèbres de toute

la Suisse. Aussi l'affluence des étrangers est-elle toujours considéra

ble à Unterséen et à Interlacken; et les agrémens dont on y jouit sont tels, que la plupart des curieux, qui comptaient à peine y passer une journée, y prolongent leur séjour pendant des semaines entières; souvent même des familles étrangères viennent s'y établir pour tout le tems de la belle saison, et trouvent, sous l'humble toit du paysan, un accueil hospitalier, qui à peu de frais fortifie la santé et charme perpétuellement l'esprit et le cœur par le spectacle du bonheur de la vie pastorale et des plus sublimes objets de la nature. M. l'ambassadeur de France passe ordinairement tout l'été à Interlacken. Madame la duchesse de Raguse y occupe également une de ces maisons de bois dont j'ai parlé; et ce n'était pas à mes yeux une des singularités les moins piquantes de ce pays-ci, que de retrouver, au pied des Alpes et en présence des glaces éternelles, quel ques-unes des plus jolies Françaises, entourées là, comme au boulevard de Gand, des brillans colifichets de Paris.

étu

C'est à Unterséen que j'ai pu dier de plus près et avec le plus de plaisir le système de cette architecture rustique, à laquelle les étrangers font généralement si peu d'attention. J'ai trouvé les maisons de ce pays conformes à la description qu'en fait Schiller dans son Guillaume Tell: "Ces maisons nouvellement construites du plus beau bois de nos forêts, dont l'équerre a réglé les jointures, brillent de l'éclat de nombreux vitraux, qui transmettent une vive lumière aux appartemens commodes qu'elles renferment. Des armoiries bigarrées de diverses couleurs sont peintes sur leurs façades, entremêlées de sages maximes, le passant s'arrête pour les lire et en admirer la justesse et le sens." Et en effet, ce que Schiller a pu dire avec vérité du tems de Guillaume Tell, est encore vrai du nôtre; parce qu'ici l'industrie humaine, asservie à une nature qui ne change pas, suit invariablement le premier modèle qu'elle s'est tracé. Au reste, tout ici offre le même ca

Ces

ractère de fixité et de durée. habitations, si fragiles en apparence, et qu'il semble que le moindre souffle doive renverser, durent souvent plusieurs siècles; et j'ai lu sur une des maisons d'Unterséen la date de 1530, et sur une autre, celle de 1650: que de florissans empires ont été détruits dans cet intervalle, tandis que l'humble toit héréditaire du pâtre des Alpes est demeuré debout!

Rien n'est plus intéressant aussi à contempler, même après les imposantes images de la nature, que la population du vallon d'Interlacken. Je n'ai vu nulle part encore des physionomies si agréables, des visages si rayonnans des brillantes couleurs de la santé et de la joie. Les femmes surtout sont si généralement jolies, que je ne crois pas en avoir remarqué une seule de laide; et la blancheur de leur teint, la finesse et la délicatesse de leurs traits, l'expression de leur sourire et de leur regard, feraient sûrement envie à nos plus jolies dames. Leur costume est aussi plus agréable que celui des paysannes de la campagne de Berne. Elles ne portent pas, du moins habituellement, cette espèce de collet de velours noir, qu'on nomme' goeller, il est remplacé par un mouchoir, ordinairement jaune ou rouge, et négligemment jeté sur les épaules. Leurs bonnets de velours ne sont plus entourés de cette auréole si large et si roide de dentelle noire, qu'on a comparée, avec plus de justesse que de galanterie, aux ailes étendues d'une chauve-souris ; et le plus souvent leur tête ne porte d'autre ornement que leur blonde chevelure, dont les longues tresses descendent jusqu'au talon. Ces femmes ont aussi l'esprit plus cultivé et la conversation plus vive, que dans aucune autre peuplade helvétiqne.

A une petite lieue d'Unterséen, sur une éminence qui semble fermer l'entrée de l'étroit vallon qui conduit à Lauterbrunnen, on distingue des ruines amoncelées de la manière la plus pittoresque; on les dirait placées là tout exprès, pour faire contraster le pouvoir destructif du tems avec l'é

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