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de sciences ne s'y trouve pas enseignée par les hommes les plus marquans? quelle partie des connaissances humaines n'y est pas portée au plus haut degré d'érudition ? S'agit-il de théologie? les noms de MM. Schwarts et Paulus présentent la garantie de leur juste réputation ;

-d'histoire? deux auteurs se présentent l'un, le célèbre M. Schlosser, fait connaître les annales du moyen age; l'autre, M. Mone, qui vient de publier la Mythologie du Nord, donne une théorie des constitutions politiques de l'antiquité. M. Creutzer répand toujours l'éclat de son nom sur cette université, où il traite maintenant des antiquités romaines. La jurisprudence s'honore des travaux de MM. Thibaut et Zachariæ, qui attirent par leur présence un concours nombreux d'étudians. La minéralogie et la géologie ont pour professeur un homme cher à la science, M. Leonhard; et l'anatomie est confiée à un savant justement apprécié, M. Tiedmann. Nous n'aNous n'avons point encore parlé de la philologie. Un jeune professeur, avantageusement connu par une édition de l'Alcibiade de Plutarque, M. Bæhr, auteur de plusieurs savantes dissertations, explique Aristophane aux jeunes hellénistes, et les Philippiques de Cicéron aux amis de la littérature latine. Le défaut d'espace nous oblige à passer sous silence beaucoup d'autres noms, dont la plupart appartiennent à la littérature par des ouvrages recommandables.

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écoles de leur religion devra se faire en allemand, mais une disposition du décret leur accorde l'entrée des gymnases et de l'université, et les déclare admissibles aux places entretenues par l'état pour les élèves Les mariages mêmes viennent d'être permis entre juifs et chrétiens, sous la condition néanmoins que les enfans seront chrétiens. Ces mesures, bien plus que les proscriptions et les lois d'exception, ramèneront à un meilleur état cette portion de l'humanité, que la méfiance dont elle a été jusqu'ici l'objet, tient seule séparée du reste de la société.-Nous avons déjà fait remarquer que les états de l'Amérique, où les Juifs jouissent des mêmes droits que les autres citoyens, n'ont jamais eu à se plaindre d'eux.

BERLIN.

Nouveau Journal.-Ila paru dans cette ville, au mois de Mai dernier, le premier numéro d'un journal intitulé: Palacphron et Neoterpe. On fait l'éloge de l'impartialité et du goût avec lequel ce journal, destiné surtout à la critique littéraire, est rédigé. M. Schubart en est l'éditeur et le principal rédacteur.

Nécrologie.-Joh. H. Voigt.-Ce professeur, l'un des plus anciens et des plus distingués de ceux dont s'honore l'université de léna, est mort dans cette ville, le 6 Septembre dernier: né à Gotha, le 27 Juin 1751, il fut d'abord attaché au gymnase de sa ville natale, d'où il vint à léna. Il y exerça, pendant 34 ans, avec un zèle infatigable, les fonctions de professeur, et mérita par ses leçons ses exemples et ses écrits, l'estime générale. M. Voigt était conseiller intime du grand-duc de Weimar, professeur de physique et de mathématiques, et doyen de la faculté de philosophie. Il a laissé une riche collection d'appareils, qu'il avait ras

semblée à ses frais, et que chaque année il augmentait afin de rendre ses leçons plus claires et plus profitables.

FLORENCE.

Traduction du grec.-On trouve de tems en tems, dans l'Anthologie de Florence, des odes de Pindare, traduites en Italien, par le marquis César Lucchesini, avantageusement connu dans le monde littéraire. Si, d'après ce qu'on a vu jusqu'à présent, il est permis de juger du reste, ce nouveau traducteur a beaucoup de verve et d'exactitude, ou, pour mieux dire, une sorte d'originalité par laquelle il devient presque l'émule de son modèle. Nous espérons qu'il pourra publier le plus tôt possible son travail, et qu'il justifiera nos éloges. Nous exprimons aussi le vœu que le chevalier André Maffei continue à traduire le poème héroïque de Jean-Ladislas Pirker, intitulé La Tunisiade. La Bibliothèque italienne a publié la traduction d'un épisode de cette nouvelle épopée; c'est la mort de Mathilde, après avoir mis au monde un enfant, dans une grotte. En lisant ce morceau, on ne sait décider si le charme est dû plutôt au sentiment de l'auteur qu'au talent du traducteur. Plusieurs Allemands ont jugé les vers de Pirker supérieurs aux hexamètres de Klopstock, de Goethe et de Voss : nous pouvous assurer aux étrangers que les vers de Maffei ne le cèdent pas à ceux des plus grands versificateurs italiens.

ROME.

Population.-Le journal intitulé Le notizie del Giorno, publie un tableau de la population de Rome, d'après lequel cette capitale du monde chrétien comptait, en 1823, à Pâques, 136,269 habitans ; elle

n'en avait, en 1814, que 120,505.

Le nombre des décès continue, depuis 1817, à surpasser celui des naissances: l'année dernière, il y a eu 5,480 morts, et seulement 4,365 baptêmes. Les décès sont à la population, comme 1 à 24; les naissances comme 1 à 21. On compte à Rome 27 évêques, 1,395 prêtres, 1,565 moines et religieux, 1,370 religieuses, et plus de 400 séminaires.

BRUXELLES.

Société de bienfesance des provinces méridionales des Pays-Bus.La commission centrale s'est réunie, le 6 Août dernier, sous la présidence du prince Frédéric des Pays-Bas. Elle s'est associée un grand-nombre de membres dont les noms rappellent des services signalés rendus à cette Société, ou qui, par leurs connaissances et leur philanthropie, cherchent à améliorer le sort des malheureux livrés au fléau de la mendicité.

Elle

a admis, au nombre de ses membres honoraires, plusieurs philanthropes étrangers, qui se sont acquis des titres honorables, en employant leurs talens pour soulager la classe indigente; tels que MM. le duc de la Rochefoucault-Liancourt, président de plusieurs établissemens foudés dans l'intérêt des pauvres, à Paris ; le duc de Bedford, à Londres; le conte Batowski, à Saint-Pétersbourg; le comte de Lasteyrie, à Paris ; de Fellenberg, en Suisse; le chevalier de Gruner, à Munich; le comte Alexandre De la Borde, à Paris ; Pictet rédacteur de la bibliothèque universelle à Genève; Pestalozzi, en Suisse, Owen, fondateur des établissemens de New Lanark, en Ecosse; le comte François de Neufchâteau, à Paris; Lainé, ministre d'état à Paris; Joham Daniel Lawaetz, directeur de la colonie de Frédériks Gabe, dans le Holstein.

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MALESHERBES (CHRÉTIENGUILLAUME LAMOIGNON DE), Naquit à Paris le 6 Décembre 1721. La simplicité, la grandeur, les lumiêres et la bonté, réunies dans ce caractère, le rendent unique parmi les modernes. Descendant des Lamoignon, il tenait de sa famille la sévérité des mœurs et l'inaltérable probité. Son aïeul était l'Ariste du Lutrin; son grand-père était le célèbre président auquel est due l'abolition du congrès; et son père, le chancelier de Lamoignon, placé à la tête de ces magistrats vénérables, dont la vertu traversa sans être souillée toute la corruption de l'époque la plus honteuse de la monarchie. Le même jour qui vit naître Malesherbes, vit mourir Cartouche; singulière coïncidence, que lui-même rappelait assez gaiement. L'éducation de Malesherbes, cette première éducation dont toute la vie dépend, fut confiée à une femme aimable, Mme Boujault, dont les soins lui inspirèrent ces sentimens d'humanité tendre, et cette aménité du cœur, qui, toute sa vie, répandirent autour de lui la confiance, et lui valurent le bonheur d'être toujours aimé. A ces douces leçons d'une femme, un neveu de Catinat, l'abbé Pucelle, joignait des leçons plus sévères, et le P. Porée

des préceptes de goût. Ainsi s'éleva le Socrate de notre tems; l'abbé Radonvilliers fut aussi l'un de ses précepteurs. Son intelligence, lentement développée et mûrie avec soin, plutôt que hâtée dans ses progrès, adopta, par devoir et par goût, l'étude de la jurisprudence, et par passion, celle des sciences naturelles. On ne cite de Malesherbes, dans sa jeunesse, aucun trait brillant; il ne dissipait pas en saillies les grandes vues de son esprit, et ne prodiguait pas dans leurs germes ces talens qu'il nourrissait de connaissances positives. En 1741, il fut nommé substitut du procureur-général; charge modeste, où les jeunes magistrats entraient comme les jeunes nobles dans le corps des chevau-légers ou des mousquetaires. C'était une espèce d'apprentissage. Conseiller-d'état à 24 ans, il succéda six ans après à son père, comme président de la cour des aides. Là s'ouvrit pour lui cette carrière de simplicité, de vertu, de dévouement aux intérêts de l'humanité, qui devait remplir sa vie entière. Chef de cette cour, qui opposa toujours des résistances sages aux déprédations des finances, il sut, dans cette position difficile, être juste, intrépide et pourtant modéré dans la guerre qu'il fesait aux ministres; clairvoyant et infatigable dans sa défense du

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