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brûléau moins trois fois : d'abord,sous Néron, 60 ans après Jesus-Christ; puis, par Septime-Sevère; enfin, par Attila, en 443. Le style de ces mosaïques semble se rattacher à ces époques désastreuses, bien qu'elles puissent leur être antérieures. La première, plus simple, annoncerait le commenment de cet art dans les Gaules; la deuxième, plus historiée, indiquerait le tems où le luxe de ces peintures était en vogue: et la troisième, plus grossière, sans variété de couleurs, conviendrait très-bien au tems de la décadence de l'Empire. Sur cette dernière, on a rencontré plusieurs objets intéressans, entre autres, deux bustes en marbre grec, de style romain, grands comme nature, l'un avec une longue barbe, l'autre sans barbe tous deux d'un âge avancé. Ils sont maintenant sous les portiques du Musée lapidaire. C'étaient vraisemblablement les images de deux Lyonnais qui avaient fondé quelque établissement, ou qui avait choisi leur sépulture en cet endroit. A côté de ces portraits, on a rencontré des plaques de marbre de couleur, contre lesquelles ils avaient été adossés; des ferrures de porte recouverts de lames de cuivre, et plus loin, une médaille de Sévérina, femme d'Aurélien. Ce bronze nous a donné l'idée que ce lieu aurait pu commencer à être bouleversé sous cet empereur qui vivait pendant les guerres des trente tyrans. Près de la mosaïque de l'Amour et du dieu Pan entourée des saisons, on voyait trois réservoirs revêtus en béton de six pieds en carré, et le long d'une muraille, un canal en pierre de choin de fay, de 18 pouces de large. Tous les deux recevaient les eaux d'une source voisine encore existante il paraît que ce pavé et d'autres qui fesaient suite, appartenaient à des bains; nous en jugeons par la mosaïque du gourguillion, représentant Pan et l'Amour, qui, destinée au même usage, avait aussi près

d'elle un canal alimenté jadis par les eaux de la conserve des Ursulines; nous en jugeons encore par la mosaïque de M. Michoud de Sainte-Colombe, offrant la même composition, et qui fesait partie d'une salle de bains dont nous avons levé le plan. Tout porte à croire que l'emplacement de la déserte, où l'on a trouvé, en différens tems, de riches fragmens d'antiquités, renfermait les bâtimens dépendans de l'amphithéâtre naumachique, c'est-à-dire, les salles de réunion pour les autorités et les députés des soixante nations; les logemens des inspecteurs, les jardins publics, les thermes, etc. Če qui fortifie cette opinion, c'est la découverte récente d'un aviron en bronze doré qu'un maçon a déterré dans ce local et qu'il a vendu, à l'insu de son maître. Cet instrument, de trois pieds quatre pouces de long sur six pouces de large dans sa partie inférieure, a été préservé d'une destruction totale par un jeune homme passionné pour les arts, M. Carrond, à l'instant où un orfèvre allait en détacher la dorure; mais, ce qui donne beaucoup de regrets, et qui devrait exciter en ce moment la sollicitude des magistrats, c'est que cet aviron paraît avoir été fixé par deux tiges à une statue de fleuve ou de Neptune qui était sans doute d'une grande richesse, et qu'on découvrirait vraisemblablement dans le même terrain, s'il était possible de reconnaître l'ouvrier qui l'a exhumé. Quant à la peinture allégorique de l'Amour et du dieu Pan dont nous avons parlé, ce sujet était sans doute particulièrement consacré aux pavés des thermes, dont les eaux salutaires excitent les forces et inspirent la volupté; nous croyons que ces deux divinités athlétiques, placées dans l'enceinte d'un gymnase, représentent la nature aux prises avec un sentiment dont on ne peut se défendre.

Imprimé par G. Schulze, 13, Poland Street.

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LIGNE (CHARLES-JOSEPH, PRINCE DE.)

à

Naquit à Bruxelles, en 1735, d'une ancienne famille des Pays-Bas; son père et son aïeul étaient tous deux feld-maréchaux au service d'Autriche. Il embrassa l'état militaire, avant d'avoir la force d'en supporter les fatigues; des l'âge de huit ans, il avait été témoin d'une bataille, et s'était trouvé dans une ville assiégée. Impatient de signaler son courage, et ne voulant surtout devoir sa fortune qu'à son propre mérite, il était convenu, à quinze ans, avec un capitaine du régiment français de Royal-Vaisseaux, en garnison Condé, que, dans le cas où la guerre éclaterait, il s'échapperait de la maison paternelle, et s'enrôlerait dans sa compagnie. Enfin, en 1752, on lui permit d'entrer au service; il obtint d'abord un drapeau dans le régiment de son père, et quatre ans après, le brevet de capitaine. Le jeune officier donna des preuves éclatantes de valeur, dès sa première campagne en 1757, et notamment à Breslau et à Leuthen, où il prit le commandement de son bataillon, en l'absence du major. Il contribua, en 1758, à la victoire de Hochkirchen, en s'emparant d'un poste important, ce qui

lui valut le grade de colonel. Jamais sa valeur ne fut plus brillante que dans les dernières campagnes de la guerre de sept ans. Il s'y fit une réputation méritée, et l'impératrice Marie-Thérèse, en lui annonçant sa nomination à un nouveau grade, lui dit: "En prodiguant votre vie, vous m'avez fait tuer une brigade, la campagne dernière; n'allez pas m'en faire tuer deux pendant celle-ci ; conservez-vous pour l'état et pour moi." A l'époque du couronnement de Joseph II, il devint général-major et sut plaire à ce prince, qu'il accompagna à son entrevue avec Frédéric II, en 1770. Il en parle dans sa correspondance, et donne des détails très-curieux sur le caractère des deux souverains, et sur les différentes circonstances de leur entrevue. L'année suivante, il fut élevé au grade de lieutenant-général, et devint propriétaire d'un régiment d'infanterie. Dans la guerre de la succession de Bavière, en 1778, il commanda l'avant-garde de Laudon, et quoique cette guerre ait été peu féconde en événemens, il y déploya de nouveaux talens militaires. A la paix, il tourna du côté des lettres l'activité de son esprit; des voyages en Italie, en Suisse et surtout en France l'occupèrent alors tout entier.

Il avait déjà paru avec éclat dans ce dernier pays, en 1759, lorsqu'il y fut envoyé pour faire part à Louis XV de la victoire de Maxen. Dans ce nouveau voyage, il fut encore mieux accueilli, et la reine Marie-Antoinette l'accueillit elle-même avec beaucoup de bonté. Ce fut alors qu'il connut la marquise de Coigny, l'une des femmes les plus spirituelles de ce tems-là. Elle laissa dans l'esprit du prince de Ligne des souvenirs qui le suivirent jusqu'aux rives du Borysthène, d'où il lui adressa des lettres, formant une des parties les plus remarquables de la correspondance imprimée dans ses Œuvres. Le regret qu'il éprouve de vivre loin des Français, y est exprimé à chaque ligne. Mais lorsqu'il est instruit de leurs premiers troubles politiques, c'est alors qu'il s'afflige sincèrement, et que sa prévoyance lui fait redouter pour eux des malheurs encore plus grands. Le prince de Ligne remplissait alors une mission importante en Russie. Dès l'année 1782, Dès l'année 1782, il avait été envoyé auprès de Catherine II, et jouissait à la cour de la plus grande faveur. I obtint de Catherine le titre de feld-maréchal, et une terre en Crimée; elle lui accorda encore la permission de l'accompagner, lorsqu'elle se rendit dans cette contrée avec Joseph II. Le prince de Ligne a fait de ce voyage une description remarquable, et où les portraits d'un grand nombre de personnages distingués par leur haute naissance ou par des qualités supérieures, sont tracés d'une manière aussi originale qu'ingénieuse et piquante. En 1788, il reçut de Joseph 11 le grade de général d'artillerie, et fut envoyé, muni d'instructions militaires et diplomatiques, auprès du prince Potemkin, occupé du siége d'Oczakow. Cette opération difficile, à laquelle il prit une part très-active, l'exposa aux plus grands dangers; et aucune partie deses écrits n'offre peut-être plus d'intérêt, que les rapports qu'il en transmit à son souverain. L'année

suivante, il partagea avec Laudon la gloire de la prise de Belgrade, à la tête d'un corps de l'armée autrichienne dont il avait le commandement. La révolte des Pays-Bas qui eut lieu à cette époque, le priva un instant de la confiance de l'empereur: on savait que sa fortune et ses affections devaient l'attacher à cette contrée, l'un de ses fils ayant embrassé le parti des insurgés; mais malgré les raisons qu'il pouvait avoir d'abandonner la cause de son prince, il lui resta constamment fidèle, et Joseph II, qui d'abord l'avait mal jugé, appréciant enfin son généreux dévouement, lui dit, à son lit de mort: Je vous remercie de votre fidélité; allez aux Pays-Bas ; faitesles revenir à leur souverain, et si vous ne le pouvez, restez-y: ne me sacrifiez pas vos intérêts; vous avez des enfans." Le prince de Ligne était loin de céder à de pareils conseils; outre l'éloignement qu'il avait pour les révolutions, les idées religieuses qui fesaient agir les Brabançons n'exerçaient pas sur lui le même empire. Néanmoins les surgés essayèrent de l'attirer dans leur parti. Le prince répondit à Vandernoot, leur chef, qu'il se hâtât de se soumettre, pour éviter une mauvaise fin. Lorsque après la répression des troubles il se rendit dans cette contrée pour présider les états du Hainaut, il leur parla d'une manière plus claire encore. Il rend compte lui-même d'une séance qu'il présidait." Je trouvai, dit-il, un reste d'aigreur et d'indépendance qui me donna de l'humeur; j'en témoignai un jour plus qu'à l'ordinaire dans une assemblée de mes Pères conscrits; et voyant qu'on me la rendait, je leur dis que, si je n'avais pas été en Crimée avec l'empereur Joseph et l'impératrice de Russie, lorsque leur sotte rébellion éclata, je l'aurais arrêtée, d'abord en leur parlant en concitoyen fidèle, zélé et raisonnable; et ensuite, si je n'avais pas réussi, en général autrichien, à coups de canon sans boulet, mais qui les eussent fait

in

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