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"mier qui parla de l'inoculation de la pe"tite vérole..

"Mille connoiffances devenues aujourd' "hui familieres, étoient le partage d'un "petit nombre de Savants, qui ne se don"noient pas la peine de les rendre publi"ques, ou qui ne l'ofoient pas. Le théa"tre, fur-tout, étoit presque toujours "fans. ротре,, fans appareil. On y vo"yoit rarement de ces grands, coups qui "frappent les yeux en remuant le cœur. "Les tragédies étoient, (fi on en excepte Athalie, tirée de l'ancien Teftament, "un tiffu de converfations amoureuses, mêlées avec quelques intérêts d'état. Il "fut le premier qui fit des tragédies profanes fans amour comme Mérope', "Orefte, la Mort de Céfar. Ce fut une "entreprise par laquelle il détruifit le pré"jugé où l'on étoit en France, que l'a"mour devoit être le premier mobile de "la Tragédie.

"Il traita l'Hiftoire dans un goût nou"veau; elle n'étoit auparavant qu'une "fuite d'évenements; il en fit l'hiftoire

"de

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"de l'efprit humain, & l'écrivit en Philofophe. Les fables que que tant d'Ecrivains "copioient de fiecle en fiecle, ne furent "point ménagées par lui; il devint utile "aux hommes par une fage hardieffe, & "ne fut jamais découragé par les cris de "ceux qui croyoient les anciennes erreurs. "refpectables..

"Le Lecteur trouvera dans ce Recueil "tous les genres de Littérature. On ne "s'étonnera pas qu'un homme qui a cou"ru tant de carrieres, & qui avoit pres"que toujours un caractere de nouveauté, "ait été exposé à l'envie. & à la perfécu❝tion; il le fait affez entendre dans plu"fieurs de fes pieces fugitives que nous avons recueillies:

"ne

"On a pouffé le ridicule de la calom"nie jusqu'à dire qu'il avoit fait fa fortupar fes ouvrages, quoiqu'affurément "ce ne foit pas le chemin de la fortune. "Il y a bien peu de fes pieces de théatre "qu'on n'ait effayé de faire tomber aux "premieres représentations. Les louanges "qu'il donna au fage Locke, aigrirent

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"contre lui les fanatiques. Il prit le parti "de quitter Paris, qu'il regardoit comme "un féjour charmant pour ceux qui fe ❝contentent des douceurs de la fociété, "& fouvent très-dangereux pour ceux "qui aiment la vérité & qui cultivent les "arts. Il a vécu long-temps dans la re"traite; c'est là que nous l'avons connu, "& qu'il nous a confié les ouvrages que "nous préfentons aux amateurs."

Il n'eft pas poffible que nous rendions compte des vers changés ou ajoutés à la Henriade, parce que cela nous conduiroit trop de détails.

Le fecond tome de tout le recueil, qui eft le premier du théatre de Mr. de Voltaire, contient Edipe, Mariamne, Brutus, la Mort de Céfar, Zaire, Alzire, avec toutes les pieces relatives à ces Drames. A la tête eft le portrait de l'Auteur peint par la Tour, & gravé par Cathelin, avec la devife:

Poft-genitis hic carus erit, nunc carus amicis.

Un

Un avertiffement qui précede les pieces, nous affure que cette édition fera la feule correcte & complette; que celles de Paris font très-informes; que les étran gers ne trouveront dans cette édition, "rien qui offenfe une langue devenue "leurs délices, & l'objet conftant de leurs "études;" & que les Editeurs donnent toutes les variantes qu'ils ont pu recueillir.

Avant l'Edipe on trouve un court avertiffement; une lettre de Mr. de Voltaire au P. Porée; & une préface dans laquelle on combat le fentiment de Mr. de la Motte fur la Poéfie. Après cette tragédie on lit fix lettres écrites en 1719, qui contiennent la critique de l'Edipe de Sophocle (*), de celui de Corneille, & de celui de l'Auteur.

Suit

(*) Nous remarquerons à cette occafion combien différent les jugements que les hommes les plus éclairés portent fur des matieres de goût. Mr. de Voltaire dans la troifieme de fes lettres trouve de la groffiéreté, de l'invraisemblance, de Pab

As

Suit la préface de la premiere édition de Mariamne; cette piece revue & cor

rigée.

l'abfurdité, des contradidions, dans l'expofition,. dans la conduite, dans les récits &.dans les dialogues de Sophocle. Il pense que hi malgré tant d'imperfedions, Sophocle a furpris l'admiration. de fon fiecle, c'est parceque l'harmonie de fes vers, & le pathétique qui regne dans jon ftyle, ont pu féduire les Athéniens, qui, avec tout leur efprit & toute leur politesse, ne pouvoient avoir une jufte idée de la perfection d'un art qui, étoit encore dans son enfance. Mr. le Comte Algarotti dit. au Marquis Albergati (Oeuvres Tom. VII. p. 283: & fuivante de F'édition italienne de Livorne chez: Marc Coltellini 1763, & pag. 305, & fuivantes. de l'édition françoise de Berlin chez Decker 1772 ), L'Oedipe de Sophocle eft peut-étre, après l'Iliade & l'Odyffée, le plus beau, monument de l'efprit humain. Il a rérité de fervir de regle à. Ariftote, qui en a tire une bonne partie de fa poétique. Et je ne vois pas comment, d'autres ont of traiter le même sujet, Mais il y a eu un la

Mothe qui a ofe refaire l'Iliade,

Infelix puer,, atque impar, congreffus, Achillei.. Les beautés de cette piece, ne vous feront certainement pas échappées; la terreur, & la pitié porties au plus haus, point, la bienséance des mœurs, Pimportance des affaires publiques qu'on y traite, une fimplicité, inimitable, une parfaite unité de

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