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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

86 CORNEILLE er Gerson, REHABILITÉS DANS L'IMITATION DE JÉSUS-CHRIST, par Onésime Leroy. Un beau volume in8°, orné de miniatures historiques. Prix: 6 francs. Imprimerie de A. Prignet, à Valenciennes, 1841.

M. O. Leroy publie un volume du plus haut intérêt sur Corneille et Gerson dans l'Imitation de J.-C Après y avoir, à l'aide d'éditions rares, restitué au grand Corneille, à nos bibliothèques, à la jeunesse, les plus beaux vers peut-être qui soient dans notre langue, et les avoir habilement interprêtés par Saint François de Sales, Fénélon, Massillon, etc., M. Leroy reprend, complète son travail sur Gerson, déjà couronné par un corps illustre, nous montre l'auteur primitif de l'Imitation dans le texte même du livre, dans le manuscrit français de la bibliothèque de Valenciennes, dans les miniatures qui le décorent, dans la vie entière de Gerson, dans ses confidences intimes et dans d'autres écrits inédits de ce grand homme. La lettre de M. Leroy sur l'immortel inconnu, et la réponse de M. de Lamartine, sont aussi d'un haut intérêt. Enfin des trois lettres qui terminent le volume, l'une à M. Villemain, sur l'éducation des femmes, offre une critique piquante et des conseils dont les familles pieuses profiteront; les autres, relatives à l'établissement d'une bibliothèque populaire à Valenciennes, destinée à combattre la vie de cabaret, ont déjà trouvé dans cette ville et dans plusieurs autres d'honorables sympathies.

/ Moniteur des villes et campagnes. Lettre de

M. l'abbé Dassance).

87 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE DES SCIENCES ET DES ARTS DE L'ARRONDISSEMENT DE VALENCIENNES, tome III, Valenciennes, A. Prignet, 1841, in-8°, fig.

Ce volume est remarquable par l'extrême variété des matières

de

qui y sont traitées. Il aura le mérite qu'on ne rencontre pas toujours dans les publications du même genre, d'être d'une lecture agréable, facile et qui ne fatigue pas l'attention. On y trouve un peu tout poésie, histoire générale, histoire locale, biographie, bibliographie, agriculture, chimie, critique, archéologie, beauxarts, économie politique, et médecine, tels sont les sujets qui ont occupé les membres résidens et correspondaus. Il serait trop long d'analyser des matières si diverses, mais qu'il nous soit permis de signaler du moins les pièces qui nous semblent devoir attirer l'attention du lecteur: nous citerons en première ligne, Notre-Dame du Saint-Cordon, légende en vers, de M. H. Carion, qui emporta la coupe d'argent au concours de 1839; les poésies de M. J. Audenelle, membre correspondant; les rapport et compte-rendu de MM. de Warenghien et Auguste Dubois; les souvenirs de Thérouane, par M. Courtin, la lettre de Maffei à Voltaire, traduite par M Mangeart, avec une élégance qui laisse bien loin derrière la traduction publiée en 1785; enfin, une notice sur Molinet, chanoine de Valenciennes, et une revue des recueils de proverbes, qui, si elle était plus complète, serait un des meilleurs titres littéraires de feu M. Hécart, le doyen des hommes de lettres. Il serait injuste de passer sous silence, dans la partie scientifique, les rapports de MM. Evrard, ingénieur civil, et Edmond Pésier, et le mémoire de M. le docteur Castiaux, de Vieux-Condé, sur la revaccination. Nous devons dire, en finissant, que l'exécution matérielle de l'ouvrage est soignée et fait honneur aux presses de M. A. Prignet. Parmi les figures qui ornent le volume, on doit citer le portrait de Molinet, dessiné par M. Léon.

A. D.

88 BIBLIOTHECA GANDAVENSIS. Catalogue méthodique de la bibliothèque de l'Université de Gand; précédé d'une histoi re de cette bibliothèque et suivi de tables de noms d'auteurs, etc., publiée par le bibliothécaire Aug. Voisin, Jurisprudence. Gand, Annoot-Bracckman, 1839, in-8°, avec une gravure de Ch. Onghena.

M. Aug. Voisin est un des plus laborieux et des plus intelligens écrivains de la Belgique : placé à la tête de la bibliothèque de Gand, qui est le 5o dépôt public du royaume, par ordre d'importance, et qui ne compte pas moins de 52,000 volumes, il donne à cette collection tous les soins qu'un amant dévoué donnerait à l'objet de ses amours. Arrivant dans ses fonctions après les honorables et savans Van Hulthem et Lammens, M. Voisin est digne de leur succéder, et si pas de les faire oublier, au moins d'adoucir les regrets de leur perte. Annaliste distingué du pays, son premier

soin, après avoir été installé à son poste, fut de tracer l'histoire de sa bibliothèque et d'en compléter le catalogue. Le conseil communal de Gand comprit l'importance de ce travail et en ordonna l'impression: c'est la partie de la Jurisprudence, qui ne compte pas moins de 4359 articles, qui eut les honneurs de la préférence pour l'ordre de mise en lumière (1). M. Voisin la fit précéder de Recherches historiques et bibliographiques sur la Bibliothèque de Gand, dans lesquelles on trouve des renseignemens curieux sur le monastère de Baudeloo, dont l'église sert aujourd'hui de vaisseau à la bibliothèque, sur les commencemens, les vicissitudes, les accroissemens et les dispositions de ce même dépôt, sur les savans que la ville de Gand a produits, les manuscrits les plus précieux que sa bibliothèque possède, les incunables, l'origine de l'imprimerie en cette cité, les productions du père de la typographie à Gand, les bibliothèques et cabinets particuliers de cette même ville, etc., etc. Tout cela fournit des préliminaires qui n'ont pas moins de LXXXII pages in8°, qu'on regrette encore de voir si courts quand on les a parcourus. Le volume est terminé par d'excellentes tables qu'apprécieront tous les hommes appelés à faire des recherches bibliographiques.

Nous n'avons que des éloges à faire sur l'érudition du bibliothécaire Voisin; pourquoi faut-il que nous trouvions, page LIII de ses préliminaires, une de ces petites faiblesses, puisées dans des sentimens honorables d'amour du pays, qui tendent à grossir, aux dépens des voisins, la liste des célébrités de la Belgique. Ainsi, loco citato, M. Voisin affirme que Jean le Bouteiller, auteur de la Somme rurale, naquit à Mortagne ( ce qui est vrai ), aujourd'hui dépendance de la commune de Forest, arrondissement de Tournai (ce qui est erroné). Il était donc Belge, ajoute M. Voisin. Mortagne, qui ne dépend nullement de Forest, fait partie aujourd'hui de l'arrondissement de Valenciennes, avant la Révolution française, il faisait partie du Hainaut français. Par une circonstance fort connue dans l'histoire, Mortagne a même appartenu presque de tout tems à la monarchie française et on

comme

(1) L'impression du catalogue des ouvrages d'histoire générale et de l'histoire du pays, portion si intéressante de la bibliothèque publique de Gand, pour la publication de laquelle le conseil communal a voté un subside de 1200 fr., et qui devrait être maintenant terminée, a été ralentie par la maladie de M. de Laval, sous-bibliothécaire, qui a été frappé d'une cécité presque complète, Ce travail va être repris avec une nouvelle vigueur, de même que celui du catalogue alphabétique général, Le zèle toujours soutenu de M. Voisin est un garant du prompt achèvement de ces utiles

travaux.

avait surnommé cette place ainsi que Thérouane, les deux oreillers sur lesquels pouvait se reposer le Roi de France. Une chose malencontreuse pour l'opinion de M. Voisin, qui ajoute en parlant de Bouteillier: « donc il était Belge, » c'est que précisément, Jean le Bouteiller, de Mortagne, se trouvait né sujet du Roi de France, et vécut et mourut serviteur du Roi de France qui le combla de bienfaits! Si nous relevons cette légère erreur de presse " c'est qu'en Belgique on est coutumier d'en commettre du même genre ainsi, nous voyons tous les jours qu'on met Comines et Froissart parmi les Belges, qu'on y ajoute les autres célébrités du Hainaut et de l'Artois, et qu'on fait ainsi un faisceau de fort belles et bonnes illustrations auxquelles il n'y a autre chose à reprocher qu'un péché originel. Nous savons bien que du moment où l'on remonte dans l'histoire, nos annales et nos limites se confondent, et c'est bien pour cela, que nous-mêmes, qui avons plus à démêler avec le passé qu'avec le présent, nous avons réuni dans le plan de notre publication le.Midi de la Belgique au Nord de la France, mais en réservant toutefois à chaque contrée ses droits de nationalité et ses archives de noblesse.

A. D.

89. ETUDES SUR L'HISTOIRE DE HAINAUT, de Jacques de Guyse, traduite par M. le marquis de Fortia d'Urban; par J.-M.-G. Benezech, membre de la Société d'Agriculture, des Sciences et Arts de Valenciennes. Imprimerie de A. Prignet, à Valenciennes, 1839, in-8°, 100 p., avec cartes et fac-simile.

Nous avons déjà annoncé brièvement ce travail estimable avant qu'il fut terminé, nous y revenons aujourd'hui qu'il est entièrement achevé. Nous avons souvent entretenu nos lecteurs de l'immense et louable entreprise de M. le marquis de Fortia d'Urban, qui, aidé par ses connaissances si diverses et si étendues, et sa grande fortune, a livré au public le texte latin des Annales du Hainaut de Jacques de Guise, accompagné d'une traductiou, de notes et d'éclaircissemens. Certes, il fallait un courage de Bénédictin et les forces d'une association pour mener à bien une œuvre aussi colossale M. de Fortia l'a seul terminée. C'est un bienfait que les lettres lui doivent, et le Nord lui porte d'autant plus de reconnaissance, que M. Fortia, né dans le comtat Venaissin, n'a pas ainsi que nous l'intérêt des souvenirs du pays comme moteur et comme encouragement. Mais la science véritable est de tous les pays, et le respectable membre honoraire de l'Académie des Inscriptions nous a prouvé qu'il avait pour le Nord, qu'il ne connaissait que par ses études, autant d'attachement que pour sa terre

natale. Sachons lui gré de cette largeur d'idée et de cette générosité de pensée, et qu'il en trouve ici l'expression de notre reconnaissance.

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Cependant, une traduction d'un ouvrage local faite au loin par un savant étranger au pays, a dû nécessairement laisser échapper quelques erreurs dans les noms de lieu et les noms d'hommes que d'anciens manuscrits écrivirent négligemment et quelquefois d'une manière très-fautive. Cette circonstance a suggéré à M. Benezech, notre compatrioté, l'idée de faire des études sur la traduction de M. de Fortia, et d'expliquer certaines positions de villes, bourgs et villages, de rétablir une foule de lieux inexactement indiqués de mettre ses conjectures à côté de celles du savant marquis, et enfin d'expliquer par les traditions locales, des points qui ont dû paraître obscurs dans la traduction Parisienne. M. Benezech a de plus enrichi ses Etudes sur J. de Guise, d'une carte des villes et villages du Hainaut qui réclamèrent en 1186, l'appui de Baudouin, leur comte, contre les prétentions des évêques de Cambrai et d'Arras. Cette carte, partagée suivant les divisions ecclésiastiques anciennes, qui ne sont autres que la continuation des divisions romaines, est, selon nous, d'un haut intérêt historique. Nous remarquons aussi, à la fin de ce travail utile (septième étude), une indication des sept chaussées romaines qui partaient de Bavai pour aller à Mons, Tournai, Cambrai, Pont, Avette et le Câteau, et la huitième, mentionnée par Bucherius, se dirigeant vers Audenarde et Gand. Nous aurions désiré, à la vérité, que M. Benezech, si bien placé pour cela, donnât à ce chapitre de plus grands développemens; nous l'engageons à y revenir et à diriger ses investigations vers ce point d'archéologie qui mérite bien d'être traité à fond.

A. D.

go. HISTOIRE DE JEANNE DE CONSTANTINOPLE, Comtesse de Flandre et de Hainaut, par Edward Le Glay. Lille, Vanackère, 184, in 8o. Prix : 4 fr.

M. Edward Le Glay, dont nous annoncions naguères les romans historiques, vient de publier un ouvrage purement historique, et nous l'en félicitons. C'est l'histoire de la fille de Baudouin de Constantinople, de cette femme qui fut tant éprouvée par la perte de son père, la longue captivité de Fernand de Portugal, son époux, les malheurs de famille de sa sœur Marguerite, l'audace d'un imposteur qui voulut usurper sa souveraineté par la ruse, et la dureté de Philippe-Auguste et de Louis VIII pour les Flamands ses sujets. Cette sage comtesse, qui eut une vie courte par les années, mais bien longue par les événemens et les peines, est un type historique qui réclamait les honneurs d'une monographie.

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