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tèrent de les livrer à une commission militaire. La procédure n'était qu'une vaine formalité; elle ne consistait qu'à demander aux victimes, déjà vouées à la mort, si elles avaient émigré : quoique les religieuses et les prêtres pussent, par attachement à la vie, ne pas considérer leur voyage de Mons comme une émigration et répondre à cette question d'une manière évasive, ils ne voulurent en aucune façon altérer la vérité et leur sentence de mort s'ensuivit. On les envoya à l'échafaud comme émigrés-rentrés. Les exécutions commencèrent le 23 septembre 1794 et se terminèrent le 13 décembre suivant. Il y eut onze exécutions collectives et soixante-sept victimes. Les ministres de la religion et les religieuses, qui furent alors mis à mort marchèrent au supplice avec une résignation d'ame et une sérénité de visage dont quelques vieillards ont gardé le souvenir; sur les marches de l'échafaud, ils chantaient des litanies et adressaient à Dieu des prières qui attestaient la vivacité de leur croyance, et qui, plus d'une fois, émurent jusqu'aux larmes leurs bourreaux eux-mêmes.

Voici la liste exacte de ces victimes qui jusqu'ici n'a été publiéé nulle part.

FUSILLÉS COMME ÉMIGRÉS AYANT PRIS SERVICE A L'ÉTRANGER. 25 Septembre.

M. Raigecourt, de Grosieux-lez-Metz, 40 ans, soldat au régiment

de la Tour.

M. Ducroisié, de Nion, 34 ans,

M. Devel, de Bruxelles, 20 ans,

idem.
idem.

M. Tourville, de Romans, 20 ans, soldat au rég. de ligne.

M. Grand-Maison, de Mâcon, 20 ans.

5 Octobre.

M. Clément, de Mayence, 53 ans, musicien au rég. de ligne.
M. Bon-Hayez, de Valenciennes, 44 ans, huissier.

M. Lecerf, de Maing-lez-Valenciennes, 26 ans, chirurgien.
M. Lalinière, de le Vigan, 62 ans, officier de cavalerie.
GUILLOTINÉS, COMME ÉMIGRÉS OU DÉSERTEURS.
13 Octobre.

M. P.-Martial Godez, de Valenciennes, 36 ans, capucin.

devenue cette précieuse capture; alors les députés firent arrêter tous les étrangers et campagnards réfugiés en ville pendant le siège, tous les fonc tionnaires et magistrats qui avaient tenu des emplois pendant l'occupation étrangère. On emplit une église, transformée en prison, de cette masse de détenus, et, heureusement ils furent soustraits à la commission militaire et envoyés au chef-lieu à Douai, où ils furent sauvés par la question intentionelle. On jugea que ce n'avait été que comme contraints et forcés qu'ils avaient servi l'étranger et se trouvaient dans la forteresse reprise par les armées républicaines.

M. P.-Hubert Pavot, de Poix, 39 ans, récollet.
M. P. Larivière, d'Iway, 36 ans, bénédictin.

M. Brunet, de Vendegies sur-Ecaillon, 32 ans, sergent.
M. Pelsez, de Landrecies, 32 ans, chasseur.

M. Hamel, de Morange-lez-Paris, domestique du prince Lambesc.
GUILLOTINĖS, COMME DEPORTÉS RENTRÉS PAR SUITE DE
L'OCCUPATION.

15 Octobre.

M. Libert, de Jeanlain, 66 ans, curé de Sebourg.

M. P.-Damas Bétrémieux, de Watrelot, 63 ans, récollet.
M. P.-Landelin Guyot, d'Onnaing, 66 ans, provincial des récollets.
M. D.-Charles Lecoutre, de Beuvry, 58 ans, chartreux.

M. D.-B. Selosse, de Wambrechies, 50 ans, curé de Notre-Dame, à Valenciennes.

M. D.-Bernard Ledoux, de Brebières, 44 ans, chartreux.
M. D.-Crysogone Honoré, de Vermeille, 59 ans, idem.

17 Octobre.

Mme. Marie-Louise Vanot, de Valenciennes, 66 ans, ursuline.

Mme. Gne. Reine Prin, de Valenciennes, 47 ans

idem.

Mme. Hyacinte Bourla, de Condé, 48 ans

idem.

Mme. S.-Marie-Louise Ducret, de Condé, 38 ans,
Mme Déjardin, de Cambrai, 35 ans,

idem.

idem.

M. Cagnot, de Valenciennes, 32 ans, assistant au chapitre de St.-Géry.

M. C.-M.-J. Vienne, du Cateau, 50 ans, vicaire à la Chaussée. M. Luc-Antoine Paniez, d'Armentières, 56 ans, curé du Faub.

19 Octobre.

M. D.-François Dubois, de Renty, 59 ans, chartreux.

M. Mabille, de Taisnière, 42 ans, curé d'Onnaing.

M. Pierre-Joseph Pontois, de Valenciennes, 48 ans, curé d'Haspres. M. Gosseau, de Valenciennes, 52 ans, curé de St-Géry.

M. Auchin, de Seclin, 50 ans, curé de Curgies.

M. Malaquin, de Bermerain, 66 ans, curé d'Escarmain.

23 Octobre.

M. Laisney, du Quesuoy, 53 ans, vicaire de Maing.
M. Druez, de Berlaimont, 39 ans.

Mme Marie-Clotilde Paillot, de Bavay, 55 ans, supérieure des
Ursulines de Valenciennes, où elle entra le 18 octobre 1756,
sous le nom de Ste Marie-Augèle-Clotilde -Joseph -Saint-
François-Borgia.

Mme, Marie-Marguerite Leroux, de Cambrai, 48 ans, ursuline. M. A.-M.-Jh. Leroux, de Cambrai 46 ans, urbaniste.

Mme Jeanne-Louise Barrez, de Sailly, 46 ans, ursuline.

M. Liévine Lacroix, de Pont-sur-Sambre, 40 ans, urbaniste.
Frère Joseph Saudeur, de Douai, 46 ans, capucin laïc.
M. Brulé, d'Evreux, 56 ans, prêtre.

27 Octobre.

M. Lecerf, de Maing, 30 ans, prêtre.

M.Hannequan, du Čateau, 66 ans, curé de Poix.

M. Brisson, de Gomegnies, 58 ans, prêtre bénéficier.
M. Preux, de Montai, 63 ans, curé de Câtillon.
M. Richez, de Solesmes, 49 ans, prêtre curé.

M. Breuvart, d'Arras, 34 ans, vicaire à St-Jacques.
6 Novembre.

M. Lamoiau, de Solesmes, 79 ans, curé de Jolimetz.
Frère P.-L. Hansart, de Monchicourt, 62 ans, capucin laïc.
M. Levecque, d'Inchy-Beaumont, 53 ans, vicaire des Récollets.
M. Danjou, de Montoi, 34 ans, vicaire à Condé.
M. Huvelle, du Quesnoy, 41 ans, prêtre.

13 Novembre.

M. Largilière, du Quesnoy, régent au Quesnoy.

M. Pierre-Eloi Delahaye, du Quesnoy, gardien des récollets.
M. Duconseil, du Quesnoy, prêtre.

M. Pierre Trouillet, de Maroille, marchand de vin.
M. Boulenger, de Dourlers, marchand bijoutier.
M. Chastenet, de Thours, 21 ans, noble étudiant.
M. Peugnier, de Devrancourt, 25 ans, mulquinier.
M. Peugnier,
idem,
26 ans,
M. Bridel, de Vaux, 32 ans, charpentier.
M. Pierre Dey, de Paris, 27 ans.

13 Décembre.

M. Pierre Nancy, de Priches, 39 ans.

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frères.

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

95.

THEATRE MORAL DE LA JEUNESSE, par M. P. Leveque, professeur de littérature à la maison d'éducation de Buissaert Si bonus est finis, totum laudabile tunc est). Calais, imprimerie de D. Leroy. Se trouve à la librairie classique de Perisse frères, à Paris et à Lyon. 2 vol. in-12. 1840.

Imprimé dans nos contrées et composé par un écrivain auquel on ne peut refuser le droit de bourgeoisie parmi nous, puisque depuis 16 ans il respire notre pabulum vitæ et que maintenant il rédige, avec autant de talent que de bonne foi, la Gazette de Cambrai, le Théâtre moral de la Jeunesse mérite une mention dans le bulletin que les Archives destinent à l'enregistrement des productions littéraires que le nord de la France met au jour. Et, comme personne ne l'a encore fait, qu'il me soit permis de réparer cette lacune par l'analyse succincte qui suit :

Le premier volume du Théâtre de la Jeunesse a 271 pages et renferme cinq pièces ainsi dénommées: 1o Le Joueur ou les deux frères, comédie en 3 actes et en prose. 2o Vildac, comédie

en 3 actes et en prose.

3o Le Proscrit, drame en 3 actes et en prose. 4o Le Savetier et le Financier, vaudeville en 1 acte. 5o Le Neveu, en 3 actes et en prose.

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Le second volume, qui a 275 pages, est composé des quatre pièces suivantes: 1o Peintre et Musicien, ou les deux cousins, 2o Le Collège et le Monde, comédie 3o La Malédiction, drame-vaudeville

en 3 actes et en prose.

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en 3 actes et en prose. en 5 actes et en prose. 4o Alain Blanchard, ou le siége de Rouen, drame en 3 actes et en vers.

N'ayant point la prétention de nous ériger en Aristarque, nous nous bornerons à énoncer qu'il nous semble que l'auteur a rem pli les conditions essentielles à tout homme écrivant pour des jeunes gens amuser et instruire. En effet, il instruit en s'élevant contre le jeu, l'ingratitude, l'ambition, la cupidité, la mauvaise conduite, en exaltant l'amour de la vertu, la foi dans la Providence, l'amour filial, le dévouement à la patrie. Il amuse, donnant à plusieurs de ses personnages des allures si comiques, si bouffonnes, que, fut-on un Héraclite, on ne saurait conserver son sérieux. Nous n'examinerons pas chaque pièce en particulier ;

en

seulement, nous dirons qu'Alain Blanchard renferme de trésbelles scènes, beaucoup de vers pleins de feu et de poésie, et qu'à l'aide de quelques amplifications et modifications scéniques, ce drame figurerait tout aussi dignement sur un grand théâtre que celui de MM. tels et tels, dramaturges de la capitale.

L. D. N. B.

96. Biographie DES HOMMES CÉLÈbres de la Belgique, tels que littérateurs, poètes, professeurs de belles-lettres, jurisconsultes, historiens, grammairiens, etc., etc. Tournay, imprimerie de L.-A. Robert, in-18 de 153 pp. (sans date).

Ce petit livre, dont la préface est signée par J.-B. Flamme, auteur d'une Histoire de la ville de Leuze mentionnée au no 47 du Bulletin bibliographique du tome 2o des Archives (nouv. série), est une compilation renfermant 121 notices biographiques réparties alphabétiquement entre les 9 provinces dont se compose le royaume actuel de la Belgique. Elles sont de bon choix et faites avec une extension généralement suffisante. Malheureusement, la partie bibliographique y est entièrement négligée par le tems qui court, c'est une hérésie. En augmentant son ouvrage de quelques feuilles, l'auteur aurait pu parler de beaucoup de personnages importans et célèbres qu'on regrette de n'y point rencontrer à côté de tels autres, peu connus ou peu dignes de l'être. Quoi qu'il en soit, cet opuscule mérite d'ètre recommandé, en ce qu'il popularise l'histoire des hommes qui font la gloire de leur pays.

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Il serait à désirer qu'on fit pour notre beau département du Nord ce que M. Flamme a eu l'idée de faire pour la Belgique, car, comme il le dit judicieusement: «La connaissance de l'histoire » du pays est nécessaire à tout homme qui a la noble ambition de » lui devenir utile dans quelque fonction que la Providence l'appelle. Rappelons, avant de terminer, qu'outre les grandes biographies de Foppens, de Paquot et autres, il en existe une petite, mais intéressante, qui a paru dans le siècle dernier, sous le titre de Dictionnaire historique ou Histoire abrégée de tous les hommes nés dans les 17 provinces Belgiques, qui se sont fait un nom par le génie, les talens, la vertu, les erreurs, etc., depuis la naissance de J. C. jusqu'à nos jours, pour servir de supplément aux Délices des Pays-Bas. 2 vol. in-12, Anvers, Spanoghe, 1786. C'est un extrait du Dictionnaire de l'abbé X. de Feller.

L. D. N. B.

97. TRAITÉ DE JURISPRUDENCE MÉDICALE tendant à organiser les différentes branches de l'art de guérir, accompagné de la réfutation des erreurs et des injustices contenues

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