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mais

d'autres n'acquéraient pas sans gloire peut-être ; ne portons point envie à cette gloire, à ces combats, trop souvent ils furent mêlés de deuil et de sang; ne regrettons point l'enivrement de ces victoires, la plupart trop chèrement payées ; - opposons-leur nos vieilles libertés coutumières; rappelons-nous nos antiques franchises, chez nous la liberté a devancé la gloire ! (43)

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(43) Vers la fin du XIIIe siècle, Valenciennes a eu aussi, ponr la défense de ses libertés et de ses franchises, ses jours de gloire et de

combats.

NOTICE

SUR LES

Cours d'Amour en Belgique.

[Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur donnant la notice suivante du Baron de Reiffenberg, sur une matière piquante et toujours nouvelle. Ce sujet n'y est traité, à la vérité, par le spirituel bibliothécaire du Roi des Belges, que d'une manière très-superficielle et sans entrer dans le fond des choses; mais tel est le dessein de M. de Reiffenberg: ce n'est, pour ainsi dire, qu'un programme, que l'auteur mieux que qui que ce soit, eut pu étendre et compléter en puisant dans les trésors de son immense érudition et en s'aidant duriche dépôt qui lui est confié. Un jour sans doute M. De R. songera sérieusement à nous donner une histoire véritable des Cours d'Amour en Belgique; en attendant, on ne lira pas sans plaisir ce court essai où se révèle l'esprit, le savoir et le tact que M. de R. met dans ses écrits petits et grands.

Nos lecteurs remarqueront ici que l'auteur n'a pas voulu entrer dans les détails que lui offraient les manuscrits ; il s'en est tenu simplement à la réunion de quelques faits déjà imprimés et épars dans plusieurs ouvrages. Si son plan l'eut permis, il n'eut pas manqué de nous montrer les questions d'amour des Jeux-Partis comme les véritables plaidoieries des Cours d'Amour et de nous citer les Jehan Bretel, les Renier de les Quaregnon, les Andrieu Douche, les Adam de Givenchy, Colart-le-Changeur, les Jehan de Renti, les Guillaume-li-Winiers, les Robert Delepierre, et tant d'autres, qui furent, à vrai dire, tantôt les greffiers des cours amoureuses dont ils enregistraient les jugemens d'amours, et tantôt les plaideurs ou les avocats de ces mêmes tribunaux, quand ils débitaient contradictoirement les contredits sur les questions galantes qu'ils soutenaient.

Les manuscrits contenant les poésies des XII., XIII°. et XIV. siècles abondent en documens sur les Cours d'Amour du Nord. Outre le Dict des trois jugemens du bon Seneschal de Hainaut, le Jugement d'amors de Gillebert de Berneville et le Dit d'amours de Nevelos Amions, que nous avons déjà cités autre part (1), on trouve que des comtesses d'Artois, de Flandre et d'Audenarde, ont présidé des Cours et des Puis d'Amour, où se débattaient des questions galantes et courtoises. Lambert Ferris termine ainsi une de ses pièces :

Dame d'Artois, contesse d'onorance
Oez mon chant que j'ai au Pui chantey
Et si vos proi (prie) qu'adès en léautey
Serves amors, c'est ce qui plus avance.

Un autre Trouvère du même tems présente ainsi requête à

(1) Discours préliminaire des Trouvères de la Flandre et du Tournaisis, par Arthur Dinaux, Paris, Técheuer. 1839, grand Trouvères Artésiens, article Nevelos in-8°. Pages 46 à 54. Amions (sous presse).

une comtesse de Flandre pour ouvrir un débat sur une question d'amour :

Chanson, dis moi la contesse à vis (visage) cleir
Ke de Flandres tient la grant signorie,

Ke je li veul enquerre et demandeir

Lou keil des dous me volrait muels (mieux) loéir
Ou raison croire, ou per amors améir.

Enfin, li Romans du vergier et de l'arbre d'amour, rapporte des circonstances curieuses d'une cour d'amour tenue en Flandre, et dans laquelle on jugea sévèrement des dames qui n'aimaient pas loyalement; on les retint captives (sans doute avec tous les adoucissemens désirables / jusqu'au jour du jugement qui fut rendu par deux nobles chatelaines désignées dans les vers suivants :

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NOTICE

SUR LES

Cours d'Amour en Belgique

PAR

Le Baron de Rociffenberg,

Dédiée à M. Le Glay.

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Si les cours d'amour n'avaient été qu'un passe-temps frivole, sans liaison avec les mœurs, elles seraient dignes au plus, malgré les idées grâcieuses qu'elles réveillent d'une rapide mention dans l'histoire. Mais elles contribuent à faire connaître l'état social du moyen-âge, et les idées morales qui réglaient les plus vives passions du cœur humain à ce titre, elles méritent l'attention des penseurs.

graves

Vers quelle époque peut-on fixer l'origine des cours d'amour? Voltaire en rassemble une autour de la Reine Berthe, sans doute cette bonne Berthe au grand pied, dont le nom est devenu proverbial; mais Voltaire faisait un conte (1) et son autorité ne tire pas à conséquence.

(1) Ce qui plaît aux dames.

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