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mixtes sont les plus gros et se rencontrent d'ordinaire à l'extrémité des rameaux poussés l'année précédente. Ces bourgeons mixtes ont ceci de particulier que, outre les fleurs, ils donnent aussi naissance à un rameau portant de deux à cinq feuilles (le plus souvent quatre), ce rameau atteignant des dimensions sensiblement plus grandes que celui qui naît des bourgeons simplement foliaires.

Au printemps, le développement des bourgeons a lieu de la façon suivante. C'est le bourgeon florifère qui s'ouvre le premier. Dès qu'il émerge de la cavité, des bractées protectrices, au nombre de quatre, s'écartent et leur revêtement pileux apparaît avec netteté; elles vont désormais garantir les jeunes fleurs, qui, éclosent au nombre de deux ou de trois, portées par des pédoncules assez courts, en partie concrescents.

Ces fleurs sont longues de 1 centimètre à 1 centimètre 5, verdâtres ou d'un jaune pâle, tout à fait pendantes et légèrement divergentes (Voir pages 13 et 17, fig. 2 et 3.)

Le calice, à quatre pièces soudées, affecte la forme d'une petite cloche; il est rétréci à sa base, avec une légère contraction vers son milieu et se dilate ensuite pour former un limbe campanulé, dont les bords épaissis sont pourvus de quatre dents inégales, courtes et irrégulièrement disposées. Ce calice constitue à lui seul tout le périanthe.

Les étamines, au nombre de huit, sont attachées vers le milieu du tube calicinal par des filets capillaires, exserts; quatre de ces filets sont plus longs que les quatre autres, avec lesquels ils alternent. Tous sont surmontés par des anthères droites, un peu ovales et obtuses.

L'ovaire est supère, ovale et placé obliquement; il est orné d'un petit disque annulaire et porte un style

paraissant naître de la paroi. Ce style, très fin, est un peu plus long que les étamines et légèrement recourbé à son sommet. Il se termine par un stigmate simple.

Quelques jours après l'épanouissement des fleurs, on voit émerger à côté de celles-ci, et également entouré par les bractées, un ramuscule portant des feuilles naissantes, petites et couvertes de poils à leur face inférieure. Le ramuscule grossit rapidement, en même temps que les fleurs se fanent et que les bractées disparaissent. Au bout de quelque temps, il a acquis un volume suffisant pour remplir presque toute la cavité qu'occupait le bourgeon; il a comprimé les pédoncules des fleurs, qui maintenant sont transformées en fruits.

Le fruit du D. palustris est une petite baie rouge, d'un demi-centimètre de longueur, ovale, pointue, presque sèche, ne contenant à maturité qu'une seule graine, de même forme, avec albumen réduit.

Pendant le développement du rameau et des fruits, les feuilles ont grandi et ont perdu les poils qu'elles portaient. Bientôt les fruits se détachent en entraînant leurs pédoncules et il ne reste plus, à la place du bourgeon, qu'un rameau portant des feuilles complètement épanouies.

A l'automne, les feuilles tombent et découvrent de nouveaux bourgeons qui, l'année suivante, se développeront de même façon que les précédents. Les appendices qui entouraient les bourgeons ne disparaissant pour ainsi dire jamais, subsistant de nombreuses années à la base des rameaux, donnent à la plante cet aspect spécial d'articles fixés les uns au bout des autres, à la façon des brins d'une canne à pèche, ce dont on se rendra parfaitement compte en se reportant aux gravures reproduites (fig. 2 et 3).

CHAPITRE II

Historique de l'espèce

Pour trouver la première mention qui ait été faite du Dirca palustris, il faut remonter jusqu'à l'année 1739. C'est GRONOVIUS, un botaniste hollandais, qui, dans une « Flore de la Virginie », fait une description (1), d'ailleurs très succincte, d'une nouvelle plante qu'il a rencontrée dans cette partie de l'Amérique. Il la décrit comme suit, la rapprochant des Thymelaea qu'il avait pu observer en Europe:

« Thymelaea floribus albis, primo vere erumpentibus, foliis oblongis acuminatis, viminibus et cortice valde tenacibus. »

Plus tard, en 1751, un élève de LINNÉ, du nom de Leonhard Joh. CHENON, parle un peu plus longuement que GRONOVIUS de cette plante, cite deux noms populaires qui, en Amérique, servent à la désigner et, chose importante, lui donne son nom scientifique de Dirca palustris qu'elle a conservé jusqu'à nos jours.

« Anglis Leatherwood seu Mousewood (2). Habitat in paludibus, solo pingui humido. Frutex altitudine humana. Facies Daphnes Mezerei. Flores sub frondescentia terni, e singula gemma, pedunculis propriis brevissimis insidentes, nutantes. Ligni substantia

(1) GRONOVIUS. Flora virginica. Lugduni Batavorum (Leyde), 1739-1743, p. 155. (2)« Moosewood » (Voir plus loin).

tenacissima vix absque cultro frangenda. Cortex itidem tenacissimus. » (1)

Il reproduit en outre l'aspect d'un rameau florifère de cette espèce nouvelle (fig. 2).

d

FIG. 2. Aspect d'un rameau de Dirca palustris,
d'après CHENON (1751).

LINNÉ mentionne le D. palustris dès la première édition du Species plantarum (2) et lui fixe comme habitat les marais de la Virginie : « in Virginiae paludosis ».

(1) L. J. CHENON.

Nova plantarum genera, in LINNE: Amoenitates Academicae. Upsaliae, 19 oct. 1751, III, p. 12 et 13,

tab. 1, fig. 7.

(2) C. LINNÉ.

Species plantarum. Holmiae, 1753, I, p. 358.

En 1755, DUHAMEL DU MONCEAU, dans son Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre décrit à son tour le D. palustris et fait ensuite quelques commentaires que nous reproduisons en partie ci-dessous (1). Il est en particulier à remarquer que c'est DUHAMEL DU MONCEAU qui, le premier, mentionne le nom populaire « Bois de plomb ».

« Le Bois de plomb, dit-il, est trop rare pour que nous puissions décider de l'usage qu'on pourroit en faire pour la décoration des jardins nous remarquerons seulement que, comme il fleurit de très-bonne heure, il annonce le printemps, ce qui est toujours agréable. Il ne paroît pas qu'il puisse être d'une grande utilité pour les Arts, non-seulement parce qu'il ne forme qu'un arbrisseau, mais encore parce que son bois est fort tendre et léger... Quoique cet arbrisseau ait été plusieurs années au Jardin du Roi, je ne puis rien dire sur sa culture. M. SARRAZIN nous apprend seulement qu'en Canada il se trouve dans les lieux gras et humides. »

Michel ADANSON, en 1763, dans ses « Familles des Plantes », divise les Thymelaea en deux sections: la première « A Tube très-court au Calice qui imite une Corolle », et la deuxième « A Tube long au Calice qui imite une Corolle » (2).

Dans cette dernière section, il place les genres Belvala Adans., Dessenia Adans., Sanamunda, Stellera L., Lachnæa L., Thymelaea et enfin le Dirca de LINNÉ et de DUHAMEL, pour lequel il propose le nouveau nom de Dofia, nom qui d'ailleurs ne lui a pas été conservé.

ADANSON fait aussi une remarque très intéressante au

(1) DUHAMEL DU MONCEAU. Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre. Paris, 1755, I, p. 212 et pl. 88.

(2) M. ADANSON. 285.

Familles des Plantes. Paris, 1763, 2, p. 278

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