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sujet de cette dernière section des Thymelaea : « Les graines et l'écorce des plantes de la deuxième section, dit-il, sont des purgatifs violens, et souvent émétiques. » Il est donc le premier auteur qui fasse mention des propriétés purgatives du Dirca palustris.

LAMARCK, en 1786, l'a vu vivant au Jardin du Roy et rappelle (1) dans son Encyclopédie >> ce qu'en a dit DUHAMEL.

C'est en 1789 que A.-L. DE JUSSIEU fit paraître son Genera plantarum, dans lequel il divise tous les végétaux en quinze classes (2). La sixième classe est composée des «< Plantae dicotyledones apetalae; stamina perigyna» et comprend deux ordres: celui des Elaeagni, les Chalefs, et celui des Thymelaeae, les Thymélées. A.-L. DE JUSSIEU divise cet ordre des Thymelaeae en onze genres différents, le Dirca venant en tête, suivi des genres Lagetta, Daphne, Passerina, etc. Il donne de cette plante les caractères suivants :

DIRCA L. Calix coloratus turbinatus, margine inaequali. Stamina 8 exserta, inaequalia, Stylus filiformis, Bacca 1-sperma. Gemmae 3-florae axillares.

La même année, un continuateur de LINNÉ, SCHREBER, dans la huitième édition du « Genera plantarum », reproduit les caractères botaniques de l'espèce qui nous intéresse; il regarde le périanthe comme une COrolle (3), tandis qu'ADANSON et A.-L. DE JUSSIEU le considéraient comme un calice pétaloïde, opinion qui est encore admise généralement aujourd'hui dans les cas analogues.

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(1) J.-B. DE LAMARCK. Encyclopédie méthodique. Botanique. Paris, 1786 (13 vol. in-4°), 2, p. 289.

(2) Antoine-Laurent DE Jussieu. Genera plantarum secundum ordines naturales disposita. Parisiis, 1789, p. 73-77.

(3) Chri. SCHREBER, in LINNÉ. Francofurti ad Moenum, 1789,

p.

Genera plantarum, ed. octava,

260.

Jusque là, bien que décrit ou cité par plusieurs auteurs, le Dirca palustris ne présentait d'intérêt que pour la botanique théorique et n'était pas rangé parmi les espèces utilisables soit au point de vue industriel, soit au point de vue médical. Ce n'est qu'en 1817 que nous le voyons l'objet d'une étude sérieuse. Jacob BIGELOW, dans son admirable travail sur les plantes médicinales américaines, consacre plusieurs pages (1) au Dirca palustris. Il fait de la plante une description très complète, accompagnée d'une planche que nous reproduisons ici (fig. 3).

Il cite les différents endroits où elle pousse, expose ses caractères morphologiques, et traite ensuite assez longuement de ses propriétés médicinales. Ayant préparé des extraits des différentes parties de la plante, il expérimenta leurs effets sur l'organisme humain, soit à l'intérieur comme éméto-cathartique, soit en applications externes comme rubéfiant. Il fit également quelques essais chimiques et cite enfin les expériences réalisées par quelques-uns de ses contemporains.

Après BIGELOW, le Dirca palustris tombe pendant plus d'un siècle dans un oubli presque complet. En fait, de 1817 à 1923, année où M. le Professeur LECOURS fit connaître le résultat de ses travaux sur le Dirca, on ne relève rien de bien important touchant cette plante. Les auteurs ne font guère que citer son nom dans des ouvrages de Botanique et répéter ce qu'en ont dit leurs devanciers.

En 1841, Edouard SPACH écrit quelques mots sur sa culture et les usages que l'on en fait en Amérique (2). John LINDLEY, en 1853, fait remarquer que le fruit du

(1) Jacob BIGELOW.

American medical Botany. Boston,

1817, 2, p. 154-159 et pl. XXXVII.

(2) Edouard SPACH. Histoire naturelle des végétaux. Paris, 1841, 10, p. 436.

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FIG. 3.

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Rameau de Dirca palustris et organes floraux, d'après BIGELOW (1817).

1, branche feuillue; 2, rameau florifère; 3, fruits; 4, style et ovaire, très grossis; 5, fleur (ouverte et grossie); 6, fleur (grossie environ 3 fois).

Dirca palustris jouit de propriétés narcotiques (1) qui se traduisent par une action semblable à celle de la Stramoine.

ASA GRAY, en 1856, parle assez longuement de la plante (2) et commente le nom scientifique de Dirca que LINNÉ lui a donné.

En 1862, PROVANCHER cite la plante dans sa « Flore canadienne » (3).

Une espèce voisine, le Dirca occidentalis, est décrite pour la première fois en 1873 par ASA GRAY (4); l'habitat de celle-ci paraît limité à la Californie.

En 1890, nous voyons GORDON (5) recommander, pour la préparation d'un cataplasme, l'écorce du Dirca palustris, divisée et bouillie afin de la rendre plus tendre.

Au point de vue histologique, M. le Professeur P. GUÉRIN a étudié, en 1914, la structure de l'ovule et de la graine des Thyméléacées (6). Le Dirca palustris est au nombre des espèces qu'il a examinées; nous reviendrons sur ce point au cours d'un des chapitres suivants.

Enfin, en 1923, notre Maître, M. le Professeur LECOURS, de l'Université de Montréal, reprend l'étude pharmacologique du Dirca palustris (7). Depuis si longtemps qu'il The vegetable Kingdom, 3th. edit., LonManual of the Botany of the Northern U. S.,

(1) John Lindley. don, 1853, p. 531. (2) ASA GRAY.

2o ed., New-York,1856, p. 380.

(3) L. PROVANCHER.

II, 1862, p. 502.

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Flore canadienne (2 vol.). Québec,

(4) ASA GRAY. Proceedings Amer. Acad., 1873, 8, p. 631. (5) W. J. Gordon. - Foundry 1890, in New English Dictionary, edited by Sir J. A. H. MURRAY. Oxford, 1908, 6, p. 648. (6) P. GUÉRIN. Recherches sur la structure anatomique de l'ovule et de la graine des Thyméléacées. Ann. du Jardin botanique de Buitenzorg, 1914, (2o s.), 14, p. 3 à 35 et pl. 1, fig. 6 et 10. (7) J. E. W. LECOURS. Le bois de plomb (Dirca palustris). Société de Biologie de l'Université de Montréal, 24 avril 1923, in Bull. des Sc. pharmacol., Paris, 1924, 31, p. 112-116.

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entend parler de cette plante, dont les vertus purgatives sont presque légendaires au Canada, il veut s'assurer si vraiment ce « Bois de plomb » mérite la réputation dont il jouit. Après avoir traité l'écorce de la plante par divers dissolvants, il en retire des extraits qu'il administre à un sujet de bonne volonté, et, d'après les effets obtenus, il conclut que le Dirca palustris possède véritablement les propriétés qu'on lui attribue dans les campagnes canadiennes.

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