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PREMIÈRE PARTIE

Morphologie, Historique et Usages

CHAPITRE PREMIER

Le Dirca palustris dans la classification végétale : ses caractères extérieurs

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Le Dirca palustris L. fait partie de la famille des Thyméléacées, et avec le Dirca occidentalis Asa Gray, il constitue tout le genre Dirca. Nous rappellerons que les Thyméléacées sont des Apétales hermaphrodites qui, avec les Eléagnacées et les Lauracées, forment le groupe des Daphnoïdées. Cette manière de voir est celle de BENTHAM et HOOKER (1), ainsi que de M. le Professeur GUIGNARD (2); cependant quelques auteurs,

(1) G. BENTHAM et J. D. HOOKER. Genera plantarum, III, Londini, 1883, p. v. Ce groupe comprend en outre les Protéacées et les Pénéacées.

(2) L. GUIGNARD. Le Jardin botanique de la Faculté de Pharmacie de Paris, 3e édit., Toulouse, 1922, p. 75.

G. BONNIER en particulier, rangent les Thyméléacées parmi les Dialypétales.

Les plantes qui composent cette famille sont en général des arbustes. Les feuilles sont presque toujours isolées, simples, entières, sans stipules. Les fleurs, hermaphrodites, sont formées d'un calice ayant ordinairement quatre sépales soudés pétaloïdes. L'androcée, diplostémone, possède des étamines insérées sur le tube calicinal. L'ovaire, uniloculaire ou biloculaire, renferme un ovule épitrope pendant. Le fruit est le plus souvent une baie, mais peut quelquefois être un akène ou une drupe; il ne contient qu'une seule graine, tantôt albuminée, tantôt sans albumen.

D'après la nature bicarpellée ou monocarpellée de l'ovaire, la plupart des auteurs divisent cette famille en deux tribus (1):

1o Les Aquilariées, qui possèdent deux carpelles. 2o Les Thymélées, qui n'en ont qu'un seul. C'est dans cette seconde tribu que prend place le genre Dirca.

La classification de BENTHAM et HOOKER est un peu plus détaillée (2) :

Ovaire uni-loculaire, un seul ovule; fruit in

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BENTHAM et HOOKER placent le genre Dirca parmi les Euthymélées.

(1) H. BAILLON. Histoire des Plantes. p. 100-103 et p. 115.

Paris, 1877, VI,

(2) G. BENTHAM et J. D. HOOKER. Op. cit., III, p. 186.

Cette division, fondée sur la conformation de l'ovaire, correspond à des caractères histologiques assez tranchés. C'est ainsi que HoULBERT, en 1893, signala l'existence chez les Aquilariées de liber intraligneux, alors qu'il n'en trouvait pas chez les Thymélées (1).

La même année, VAN TIEGHEM, se basant uniquement sur la structure histologique de la tige, élabora une nouvelle classification (2):

Endoderme lignifié. Pas de fibres libériennes. Pas de tubes criblés périmédullaires. Bois secondaire normal...

Endoderme non lignifié. Des fibres libériennes. Des tubes criblés périmédullaires. ...

1. Drapétées.

Bois secondaire
normal. . . . . 2. Thymélées.

Bois secondaire

à îlots criblés. 3. Aquilariées.

Cet auteur range le genre Dirca dans la tribu qui compte le plus grand nombre de représentants, celle des Thymélées. A l'aide de caractères histologiques accessoires, VAN TIEGHEM s'efforce de différencier tous les genres les uns des autres.

De ces diverses classifications, celle de BENTHAM et HOOKER paraît la mieux établie et, en tout cas, la plus précise. Quant à celle de VAN TIEGHEM, plus complète, elle mérite d'être revisée, car cet auteur place dans une tribu qui ne contient pas d'îlots criblés intraligneux, le Dirca palustris qui, pour nous, semble bien en être pourvu. Nous reviendrons d'ailleurs sur cette question.

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(1) C. HOULBERT. Recherches sur la structure comparée du bois secondaire dans les Apétales. Ann. Sc. natur., Botanique, 1893, (7),17, p. 90.

(2) PH. VAN TIEGHEM. Recherches sur la structure et les affinités des Thyméléacées et des Pénéacées. Ann. Sc. natur., Botanique, 1893, (7), 17, p. 268-274.

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Le Dirca palustris, qui ne s'est pas répandu hors de la région dont il est originaire, a cependant été décrit ou cité par de nombreux auteurs dans des ouvrages de Botanique ou de Matière médicale.

Cette plante est un arbrisseau qui mesure en général 1 m. 50 à 1 m. 80 de hauteur; on l'a vu, mais exceptionnellement, atteindre plus de 2 mètres.

Son tronc est droit, glabre, de teinte brun grisâtre, d'un diamètre de 2 à 3 centimètres; il émet latéralement des rameaux alternes, cylindriques, glabres, qui paraissent composés d'articles emboîtés les uns dans les autres. Les branches et les feuilles possèdent une tendance marquée à s'étaler horizontalement.

Les feuilles sont isolées, quelquefois très rapprochées les unes des autres, ovales, entières, longues de 7 à 10 centimètres, larges de 4 à 6; le limbe, symétrique de part et d'autre de la nervure médiane, est obtus au sommet et atténué vers la base. La face supérieure est glabre et d'un beau vert, la face inférieure un peu plus pâle.

Ces feuilles sont pourvues d'un pétiole de 2 à 3 millimètres de longueur, dont le mode d'insertion est assez particulier. En effet, lorsque la plante est garnie de ses feuilles, aucun bourgeon n'est apparent, mais, sur les rameaux, au niveau de chaque nœud, on voit une brusque protubérance latérale, supportant le pétiole à base très renflée. Si l'on détache ce dernier, on remarque que sa base est intérieurement creusée en cupule et qu'elle sert en réalité de couvercle à une dépression correspondante, existant dans la protubérance caulinaire. L'ensemble forme donc une sorte de boîte, dans laquelle est logé un bourgeon très velu, dont la pointe

vient se prolonger dans la cavité ménagée à la base du pétiole (fig. 1).

Cette interprétation sera d'ailleurs confirmée par l'examen des coupes pratiquées à différents niveaux du rameau et du pétiole. Aucun auteur ne fait mention de cette disposition des bourgeons chez le Dirca palustris

FIG. 1.

Dessin schématique montrant le mode d'insertion
de la feuille sur le rameau.

et, à notre connaissance, aucun fait analogue n'a été signalé chez quelque autre végétal.

Les bourgeons sont de deux sortes les uns foliaires, les autres mixtes (foliaires et floraux). Les bourgeons foliaires sont situés sur le côté du rameau; ils sont plus petits que les bourgeons mixtes et donnent seulement naissance à une ou deux feuilles, portées par un rameau le plus souvent court et grêle. Les bourgeons

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