La légende des siècles, Volume 2

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Méline, Cans, 1859

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Pagina 174 - Tout à coup, au moment où le housard baissé Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure, Saisit un pistolet qu'il étreignait encore, Et vise au front mon père en criant : Caramba! Le coup passa si près que le chapeau tomba Et que le cheval fit un écart en arrière. — Donne-lui tout de même à boire, dit mon père.
Pagina 107 - L'espèce immense entra dans cette forme noire ; Et, comme le marin voit croître un promontoire, Les dieux dressés voyaient grandir l'être effrayant ; Sur son front blêmissait un étrange orient; Sa chevelure était une forêt ; des ondes, Fleuves, lacs, ruisselaient de ses hanches profondes ; Ses deux cornes semblaient le Caucase et l'Atlas ; Les foudres l'entouraient avec de sourds éclats ; Sur ses flancs palpitaient des prés et des campagnes...
Pagina 248 - Nef magique et suprême ! elle a, rien qu'en marchant, Changé le cri terrestre en pur et joyeux chant, Rajeuni les races flétries...
Pagina 91 - Les forêts sont le lieu lugubre ; la terreur, ' Noire, y résiste même au matin, ce doreur ; Les arbres tiennent l'ombre enchaînée à leurs tiges ; Derrière le réseau ténébreux des vertiges, L'aube est pâle, et l'on voit se tordre les serpents Des branches sur l'aurore horribles et rampants...
Pagina 225 - La brume redoutable emplit au loin les airs. Ainsi qu'au crépuscule on voit, le long des mers, Le pêcheur, vague comme un rêve, Traînant, dernier effort d'un long jour de sueurs, Sa nasse où les poissons font de pâles lueurs, Aller et venir sur la grève, La Nuit tire du fond des gouffres inconnus Son filet où luit Mars, où rayonne Vénus, Et, pendant que les heures sonnent, Ce filet grandit, monte, emplit le ciel des soirs, Et dans ses mailles d'ombre et dans ses réseaux noirs Les constellations...
Pagina 185 - II s'en va dans l'abîme et s'en va dans la nuit. Dur labeur! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit. Dans les brisants, parmi les lames en démence, L'endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense, Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant, Où se plaît le poisson aux nageoires d'argent, Ce n'est qu'un point ; c'est grand deux fois comme la chambre.
Pagina 198 - C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ; Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous. Cela nous grimpera le soir sur les genoux. Ils vivront, ils seront frère et sœur des cinq autres.
Pagina 237 - Oh! ce fut tout à coup Comme une éruption de folie et de joie, Quand, après six mille ans dans la fatale voie, Défaite brusquement par l'invisible main, La pesanteur, liée au pied du genre humain, Se brisa ; cette chaîne était toutes les chaînes ! Tout s'envola dans l'homme, et les fureurs, les haines, PLEIN CIEL. 305 Les chimères, la force évanouie enfin, L'ignorance et l'erreur, la misère et la faim, Le droit divin des rois, les faux dieux juifs ou guèbres...
Pagina 88 - II dit la sève ; il dit la vaste plénitude De la nuit, du silence et de la solitude, Le froncement pensif du sourcil des rochers ; Sorte de mer ayant les oiseaux pour nochers, Pour algue le buisson, la mousse pour éponge, La végétation aux mille têtes songe ; Les arbres pleins de vent ne sont pas oublieux ; Dans la vallée, au bord des lacs, sur les hauts lieux...
Pagina 190 - Tu diras en pleurant : Oh! s'ils étaient petits! Elle prend sa lanterne et sa cape. — C'est l'heure D'aller voir s'il revient, si la mer est meilleure, S'il fait jour, si la flamme est au mât du signal. Allons ! — Et la voilà qui part. L'air matinal Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche Dans l'espace où le flot des ténèbres s'épanche. Il pleut. Rien n'est plus noir que la pluie au matin; On dirait que le jour tremble et doute, incertain, Et qu'ainsi que l'enfant l'aube pleure...

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