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sique, en qualité d'adjoint de Lemonnier, il professa 32 ans cette partie de l'enseignement avec un zèle égal à ses talens, et qui, malgré l'austérité de son caractère, lui fit des amis de la plupart de ses élèves. Il existe dans ses manuscrits un discours latin prononcé lors de son installation dans cette chaire, et dont le but est de rechercher à qui nous devons la véritable manière d'étudier les sciences philos. L'auteur montre dans ce discours combien lui étaient -familiers les ouvrages des anciens philosophes, et combien sur-tout il affectionnait ceux d'Archimède et d'Apollonius, dont il fait avec raison le plus grand éloge. Trois ans après, c'est-à-dire en 1769, Cousin fut nommé professeur de mathématiques à l'EcoleMilitaire, et la manière dont il remplit cette nouvelle tâche, ne fit qu'ajouter à la réputation qu'il s'était acquise. S'il eut un défaut ce fut d'être plus savant que professeur; ce qui l'empêcha quelquefois de s'appesantir assez sur les élémens, pour former autant d'élèves que d'autres maîtres moins habiles que lui. Mais ce défaut n'en était point un pour l'académie des sciences où il fut reçu au mois de mars 1772 en qualité d'adjoint-géométre. Ses travaux lui en avaient ouvert l'entrée, il justifia ce choix par les découvertes assez im

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portantes qu'il consigna successivement dans ses mémoi res. Il continuait cependant ses soins aux élèves de l'EcoleMilitaire, où il donna pendant sept ans des leçons aussi précieuses par le zèle qu'il y mettait, que par l'instruction profonde dont elles étaient. remplies. C'était surtout à ceux qui montraient de grandes dispositions, qu'il se rendait utile, en leur communiquant ses précieux manuscrits sur le calcul intégral. Mais sa chaire du college de France et son assiduité à l'académie, l'obligèrent à renoncer à cet autre travail, dont le prix fut cependant senti. Une pension de 600 francs lui fut donnée en 1776: elle est motivée sur les services qu'il avait rendus en qualité de professeur de mathématiques à l'Ecole-Militaire. Il profita des momens de loisir que lui laissait cette diminution de ses élèves, pour publier en 1777, la preinière édition de ses leçons de calcul différenciel et de calcul intégral, en 2 vol. in8°., ouvrage qui atteste la profondeur, l'étendue et la précision de ses idées en géométrie. Il y explique les principes du calcul infinitésimal, avec le secours de cette méthode d'exhaustion par laquelle les anciens y suppléaient, mais qui ne suf fisait pas pour le remplacer. En 1782, il annonça dans un discours lu à la rentrée du

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Paris, et pourvut à la tranquillité de cette grande ville dans des momens difficiles. Il n'en partagea pas moins la

collège de France, une intro- | sistances, il améliora les asyles duction à l'étude de l'astrono-du pauvre, détourna le fléau mie physique, et le gouver-de la famine qui menaçait nement n'attendit pas la publication de ce nouvel ouvrage pour accorder à Cousin, en 1785, une nouvelle pension de 600 francs, en considéra-haine que des révolutionnaires tion de ses services et de ses travaux pour le progrès des sciences. De tels encourage-né Bailly. Il dût à cette haine

exaltés vouèrent à la municipalité que présidait l'infortu

mens ne pouvaient qu'animer une intervalle de repos dout le zèle de Cousin, qui publia il profita pour se livrer à ses en un volume in-8°., en 1787, études favorites. Enfermé au l'introduction qu'il avait pro- Luxembourg en 1793, avec mise. Il y rassemble sous un une foule d'excellens citoyens nouveau point de vue les nou- dont on redoutait les talens velles théories imaginées et les vertus, il y composa depuis Newton, et d'après pour leur instruction comlui, pour l'explication du sys- mune un traité élémentaire tême du Monde. Il y expose de physique aussi clair que dans un ordre lumineux et précis, et qu'il a fait impripropre à en faciliter l'usage, mer au sortir de sa prison en les méthodes des grands géo- l'an 3. Il raconte, dans un mètres. Le rapport qui fut fait avertissement qui est à la têto de cet ouvrage à l'académie, de cet ouvrage, comment les présente le travail de Cousin innocentes réunions dans lescomme très-utile à ceux qui quelles ils s'occupaient à charvoudront approfondir l'astro- mer par l'étude des sciences et nomie physique, ou même des arts, l'ennui de leur capen reculer les bornes. Maistivité, furent travesties en déjà le mouvement imprimé conspiration contre l'Etat ; à tous les esprits par la révo- comment vingt-quatre de cestion française, avait suspen-prétendus conspirateurs péridu les méditations philoso-rent sous le fer des bourreaux, phiques de Cousin, et appelé et comment après avoir été son attention sur des objets lui-même appelé pour se rend'administration. En 1791, dre au tribunal révolution-> la confiance et l'estime géné-naire, il se vit écarter et rémrale dont il jouissait, le firent placer sur la fatale voiture, nommer officier municipal de par un de ses compagnons la commune de Paris. Char d'infortune, M. de Durfort gé en cette qualité de l'admi- anecdote douloureuse dont il nistration importante des sub-conserva toute sa vie un sen

ont occupé les géomètres les plus célèbres, depuis Descartes jusqu'à ceux de nos jours; il les soumet à un examen métaph.qui en éclaire les profondeurs et en écarte les difficultés. Cette entreprise ne peut avoir été conçue et exécutée que par le métaph. le plus profond et l'analyste le plus exercé. Ce travail n'étant que le perfectionnement d'un autre déjà publié, n'empêcha point Cousin de se livrer aux fonct, administr. Après avoir eté présid. de l'admin. départementale, il fut commissaire au Bureau centr. Ces occupations furent encore accompagnées de la public. d'un nouv.

ouvr.

timent profond. Cousin avait | et précision les théories qui composé dans la même prison, où il était encore en 1794, des élémens d'algèbre, destinés à servir d'introduction à son traité du calcul différenciel et du calcul intégral qu'il publia depuis; mais à peine fut-il échappé à ses chaînes qu'il en sortit avec une nouvelle ardeur pour le bien public. Son devoir lui fut plus cher que la vie, et plus d'une fois il affronta la mort pour le remplir, notamment dans les premiers jours de prairial an 3, lorsqu'une faction insensée voulut rétablir le règne de la terreur. Il était alors président de l'administration départementale de la Seine. Comme si la retraite lui eût donné de nouvelles forces, les affaires publiques ne nuisirent point chez lui à l'ensei-genre qui ait paru; nul traité gnement. Non-seulement il d'algèbre n'a encore réuni avait repris l'exercice de sa tant de matières dans un si chaire au col. de France; mais court espace. Toutes les théoen 1795, il fut nommé par un ries nécessaires pour l'intellijury profes. des Ecoles cent.gence du calcul intégral, y pour les mathém, avec Bos- sont simplifiées, ou particu sut, Legendre, Montucla et lières à l'auteur. Cousin porta, Mauduit. L'Acad. des scien- dans l'administ. de sa place de ces, ainsi que les autres Acad. commissaire au Bur. centr. le de Paris, ayant été rempla- même désintéressement, la cées par l'Institut nat. des même sagesse, la même fersciences et desarts,il en fut un meté dont il avait déjà fait des premiers membres. En preuve. Il rendit l'abondance 1796, il publia le 1er. vol. en en rendant au commerce la' 1797, le second de son Traité liberté ; et lorsque le bien lui de calcul différentiel et de parut impossible à faire, il calcul intégral, qu'il porta donna sa démission. Quelques dans cette nouv, édit. à 2 vol. mois après, il fut nommé in-4. Il y expose avec ordre membre du Conseil des anc..

Il fit paraître son Traité élém. de l'Analyse mathém. Cet ouvr. est le 1er. de ce

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Comme législat. il rendit de nouveaux services, et mérita d'être un des premiers membres du Sénat conservat. le 3 niv. an 8. Cousin aurait sans doute profité du loisir honorable dont il jouissait pour enrichir encore la science par de nouv. ouvr., s'il n'eut pas éprouvé, par intervalles, les atteintes douloureuses de la maladie qui l'a conduit au tombeau. Attaqué de la pierre, il feignit long-temps de s'abuser sur son état pour tranquilliser ses amis et sa famille; et lorsque des symptômes plus graves détruisirent cette erreur, un catharre, fixé sur sa poitrine et accompagné d'une toux violente, ne permit plus de songer à l'opération: il expira le 8 niv. an 9, à huit heures et demie du matin, dans la demeure qu'il Occupait au palais du Sénat. Un de ses collègues, Lemercier, exprima dans la séance du même jour des regrets qui furent vivement partagés, et le lendemain, 9 niv. an 9, 30 décemb. 1800, au moment où ses restes furent confiés à la terre, le Sénat, l'Institut, les professeurs du college de France assistèrent en corps à cette cérém. funèbre. Beaucoup d'autres savans et de citoyens accompagnèrent le convoi, et le cit. LefevreGineau, son ami, son élève et son collègue aú collége de France et à l'Institut nat. pronouça sur sa tombe un dis

cours plein d'abandon et de sentiment, où il retraçait en peu de mots les vertus les talens, les services qui avaient honoré la vie de Cousin. « Les hommes que ses leçons ont formés, s'écria-t-il, sont en Europe maintenant au Ier. rang dans les lettres, tandis que les autres, dans les armées, servent la nation avec distinction; tous se glorifient de l'avoir eu pour maître; tous ont cherché avec empressement à le conserver pour ami. Moi-même, dont il accueil lait la jeunesse et qu'il honorait de son amitié je dépose sur sa tombe la douloureuse expression de ma reconnaissance. C'est lui qui ouvrit en moi les sources de la pensée, et puisque l'instruction est si utile aux hommes, je lui dois un bienfait plus grand que celui de la vie.... Présent, comme homme public, aux plus terribles crises de la révol. il ne fut

éloigné que dans les momens

affreux où toutes les vertus étaient suspectes, et son ame fut inébranlable dans les cachots comme au timon des affaires. Il sortit de sa prison pour livrer à la presse un ouvr. qu'il avait composé sous le glaive des bourreaux... Il n'est plus; mais la postérité consacrant nos regrets, inscrira son nom parmi ceux des philosophes bienfaiteurs de l'humanisé. » La vérité de cet éloge fut attestée par les

larmes de tous les auditeurs. Le secrétaire général du Sénat conservateur (Cauchy) a prononcé depuis l'éloge de Cousin dans une séance du Sénat. On trouve ses ouvr. chez Bernard, libraire. COUTEULX DE CANTELEU, (le) Banquier, Membre du Sénat conservat. Rapport des Commissions nommées pour l'examen des Projets de banque. Essai sur les contributions proposées en France pour l'an 7, sur celles qui existent actuellement en Angleterre et sur le crédit public, 1798, in 8°..

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châteaux, et vous prenez les châteaux pour des auberges. >>

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CRACHET, Exposition d'une nouv. doctrine sur la médecine des chevaux, etc. 1800, in-8°.

CRAMER, (Charles- Fré déric) imprimeur - libraire à Paris. Claire Duplessis et Clairant, ou Hist. de deux Amans émigrés, trad. de l'allem. 3 vol. in-8°. Le comte de Donamar, trad. de l'allem, 4 vol. in-12, La bataille d'Herman, Bardiet de Klopstock, trad. de l'allem. 1799, gr. in-8°. - Manuel de littér. classiq. ancienne, trad. de l'allem. 2 vol. gr. in-8°.

CRASSOUS. (Paulin )- Du rétablissement de l'ordre dans les finances par une organis. nouv, de la Trésorerie et de la Comptabilité, 1800, in-8°.

CRÉQUY.– Vie de Catinat, 1774, in-12.-Eloge du Bailly du Froulley; ce dernier éloge n'a pas éte imprimé.

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COYER, (l'abbé) aj. → Euvres complètes, 1782, 7 vol. in-12. Ce n'était pas sans doute un écrivain sans mérite et sans esprit; mais on doit le ranger dans la classe des auteurs qui, n'ayant pas des talens rares ne négligent aucuns des moyens qui peuvent les suppléer pour obtenir une gr. réputation. L'abbé Coyer fut CRETELLE, (la) aîné aj. toute sa vie postulant de l'A- Cet Ecrivain vient de pucad. franç. et inutilement, blier une partie de ses Œuvres quoiqu'on y ait reçu quel- en 3 gros vol. in-8°. Paris, an quefois des gens qui ne le 10.Treuttel et Wurts.-On y valaient pas. C'est lui qui remarque deux productions avait imaginé de s'établir trois très-curieuses; la première mois à Ferney, sans savoir si est un Mém. qu'il a adressé cela conviendrait à Voltaire. au président de l'Institut. nat. Ce dernier, effrayé de l'idée pour faire valoir les droits, d'un si long séjour, fit à son qu'il a pour être admis dans hôte ce compliment: « M, ce corps lit. La 2o, est un l'abbé, savez-vous la diffe-Roman dramat. en 2 parties, rence qu'il y a entre dom Quichotte et vous? c'est qu'il prenait les auberges pour des

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en 5 drames et en 10 actes. CRETELLE (la) jeune, aj. Précis histor. de la Révolut.,

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