aussi souvent qu'on put l'employer. Le vaisseau échappa à la submersion; et après avoir été agité par des vents affreux pendant près de huit jours il fut repoussé par la tempête dans le golfe de Tarente, et entra dans le port au moment où il allait s'entr'ouvrir. Le lendemain, un matelot mourut de la peste. Mais un danger plus grand menaçait les Français. Depuis trois jours la sanglante contre-révolution de la Calabre avait commencé. Les Français furent faits prisonniers, mis à terre, et conduits, au milieu des cris de mort d'une multitude féroce, dans un cachot, ou Dolomieu, le jeune minéralogiste Cordier, son compagnon fidèle, le général Dumas et le général Manscour, furent entassés avec cinquante-trois de leurs compatriotes. Quelque temps après, ses compagnons d'infortune furent renvoyés dans leur patrie, et on précipita Dolomieu dans un cachot, éclairé par une seule ouverture, que par une précaution barbare on fermait toutes les nuits. Cependant le jeune Cordier avait revu la Françe avec les lettres de Dolomieu. A l'instant la nouvelle de ses malheurs se répand dans la république, et relentit dans toute l'Europe. L'Institut national le réclame avec force. Le gouvernement français, redemande un citoyen qui honore son pays, La société royale de Londres et son célèbre président, joi.. gnent aux voeux des savans français l'intervention la plus pressante. Les savans de l'Europe invoquent en sa faveur, et la justice, et l'humanité et la gloire des lettres. Le roi d'Espagne écrit deux fois pour lui. Ses fers cependant ne sont pas brisés; il ignore même si son affreuse destinée est connue de ceux qu'il aime le plus. Peu de jours après éclata un de ces événemens qui décident du sort des Empires. L'admirable et rapide campagne terminée par la victoire de Marengo, affermit la république sur sa base, et régla les destins de l'Europe. Bonaparte donne la paix à Naples, et la première obligation imposée par ce traité, dont la philosophie conservera le souvenir, fut la délivrance de Dolomieu. Son retour au milieu de ses proches, de ses confrères, de ses amis, fut une sorte de triomphe littéraire. A peine arrivé dans le Muséum d'Histoire naturelle, il y donna un cours de philosophie mineralogique. Sa voix se fit entendre du haut de la chaire de Daubenton. Mais bientôt il nous quitta pour aller de nouveau visiter les hautes Alpes qu'il nommait ses cheres montagnes, Il fit ce dernier voyage accompagné d'un savant danois, M. Neergaard, qui en a publié l'intéressante sa prison de Messine, ef dont il venait de faire imprimer un fragment intitulé : De l'Espèce minéralogique. Ce fragment est un monument précieux de son génie et de ses malheurs. Il a été écrit dans son cachot de Sicile, sur les marges de quelques livres qu'on lui avait laissés. Le noir de fumée de sa lampe, délayé dans de l'eau, lui avait servi d'encre. Sa plume avait été un os péniblement usé contre une pierre. C'est dans ce fragment qu'il montre combien le défaut de règle constante dans la fixation des espèces minérales, a nui aux progrés de la minéralogie. Il aurait publié une méthode où cette théorie aurait dirigé la distribution et la description des espèces minérales. Il aurait élevé à un très-haut dégré la science géologique. Il allait acquérir une nouvelle gloire. Vains projets! triste condition humaine! une maladie imprévue l'abat; et il meurt dans les bras de sa sœur, de son frère Alphonse Dolomieu, de son beau-frère de Drée et du législateur La Métherie, le frère de son ami intime, le savant naturaliste de ce nom. relation, et le préfet du Léman. Il vit les plus hauts sommets des environs du SaintBernard, l'endroit fameux par le passage d'un second Annibal, les monts Gemmi, etc. Non loin de-là parurent à ses yeux les montagnes secondaires. En abandonnant les monts primitifs, Dolomieu, comme frappé d'un pressentiment secret, les considéra long-temps, se retourna plusieurs fois, et leur dit un long et triste adieu. Il revint à Lyon par Lucerne, les glaciers de Grindelwald, Genève, les terres de ses pères, où il reçut un accueil si touchant de ceux avec lesquels il avait passé son enfance; et il se hâta de partir pour Châteauneuf, où l'attendaient une sœur chérie et un beau-frère digne de seconder ses travaux par ses connaissances en minéralogie, ainsi que par la formation d'une des plus belles collections de substances minérales. Là, il roula de nouveau dans sa pensée le vaste dessein qu'il avait formé. Il voulait ajouter à toutes ses recherches deux grands voyages, l'un en Allemagne, pour lequel le célèbre Werner et d'autres minéralogistes habiles, devaient venir au-devant de lui, DOMINICY et l'autre en Danemarck, en toine) savant jurisconsulte de Norwege et en Suède. Il au- Cahors, mort à Paris, le 10 rait ensuite publié l'ouvrage mars 1653. Quoique nommé qu'il avait médité sur la phi-historiographe de France, it losophie minéralogique, dans n'a rien écrit sur cette partie. (Marc-An Etat DOPPET, général. moral, physique et politique de la maison de Savoie, 1791, 2. édition, 1792, in-8°. — Mémoires politiques et militaires, contenant des notices intéressantes et impartiales sur la révolution française sur la révolution des Allo voie à la France; sur la guerre dite du Fédéralisme; sur la guerre des Pyrénées orientales jusqu'au moment de la paix conclue entre l'Espagne et la France, 1797, in-8°. L'étude de la jurisprudence l'occupa seul, et ses écrits lui font honneur par des recherches curieuses, une critique judicieuse, et le style nerveux et méthodique. Aucun biographe n'a parlé de cet auteur, dont le nom ne méritait pas d'être condamné à l'oubli. Nous avons de Domi-broges et la réunion de la Sanicy les ouvrages suivans:— De Sudario capitis Christi asservato in Ecclesiâ Cadurcensi, Cahors, 1640, in-4°. - Disquisitio de Allodiis, in Narbonnensi et Aquitanicâ provinciis Paris, 1645, in-4°. Ad canonem concilii Agathensis et Illerdensis, sive de communione peregrinâ dissertatio, Paris, in-4.Assertor gallicus contrà vindicias hispanicas, Paris, 1746, in-4°. Assertoris gallice circa legis salica intellectum explicatio, Paris. - Ansberti familia rediviva, Paris, 1648, in-4°. De Treugâ et pace in Bellis privatis, Paris, 1649, in-4°. - ༄ - DOMINIQUE a donné (avec Romagnesi et Riccoboni) le Sultan poli par l'Amour, parodie de Zaïre, Rouen, 1733, in-8°. DONNANT.Voyez l'addition qui est à la fin du 6. vol. et ajoutez : Elémens de statistique traduit de l'angl. de Playfair, Paris, an 9, 1802, Batilliot. Elémens de cosmographie, ou introduction à la géographie universelle, 1 vol. in-12. La Soirée d'automne, 2 yol, in-12. DORMOY, (madame) Voyez son article dans notre cinquième volume sous le non Crmoy (d') DORIVAL, (Jean-FrançoisFélix ) ex-président-chancelier de la cour souveraine de Bouillon, né à Sedan en 1756, est connu par : Rapport général au peuple assemblé et à ses représentans, Bouillon, 1794, in-4°. de 472 pages. DRALET. L'art du Taupier suivant les procédés du citoyen Aurignac, 1798, in8°. DRAPARNAUD. (J.) Discours sur la vie et les fonctions vitales, ou Précis de physiologie comparée, in-8°. Bossange. DREUX DURADIER, aj. Essai sur les Lanternes. DROZ, aj. Recueil des édits et déclarations du roi, lettres- patentes, arrêts, etc. enregistrés au parlement de Besançon, 1771, in - fol. 6 vol. littérature dans les journaux. Il s'occupait,dans ces derniers temps, d'une Collection des jugemens notables rendus par les divers tribunaux de Bordeaux : le prospectus en a paru en brumaire an 9, in-4°. DROZ,(Joseph) professeur de belles-lettres à l'Ecole du département du Doubs, né à Besançon en 1773, Essai sur l'art oratoire, I vol. iu-8°. Paris, Renouard, an 8. Des lois relatives aux progrès del'industrie,ou Observations DUBOURGUET. - L'Art du sur les maîtrises, les régle- calcul astronomique des namens, les priviléges et lesvigateurs,porté à un plus haut prohibitions, 1 vol. in-8°.degré d'exactitude que celui Paris, Laran, an 9, Dis- auquel il était déjà parvenu, Dis-auquel cours sur le droit public,in-8°. et démontré de manière à an 10, et plusieurs Discours être fort aisément compris snr des sujets relatifs à l'ins- par tous ceux qui ont quel-' truction publique. ques notions des mathématiDUBIGNON DE REDON. (Jean) ques et de l'astronomie, vol. Fables mises en vers, in-18.in-4°. fig. an 10. an 9. DUBROCA, aj. La Vie de DUBOIS. (L.) Koyez l'addi-Toussaint Louverture, chef tion à la fin du 6e, vol. des noirs insurgés de SaintDUBOST, (J. F.) Méthode Domingue, avec son portrait, avantageuse de gouverner les in-8°. Le Guide du jeune abeilles, in-8°. an 9. militaire, ou Instruction d'un père à son fils, sur l'art mili et les talens qu'il exige, par le baron d'A***, nouv. édit. augmentée, I vol. in-12. Principes raisonnés sur l'art de lire à haute voix, suivi de leur application particulière à la lecture des ouvrages d'éloquence et de poésie, ou vrage utile à tous ceux qui se destinent à parler en public, 1 vol. in-8°. an II, 1802. Itinéraire de la Louisiane avec une carte, in-8°. DUBOUCHER, (Matthieu ) homme de loi, né à Dax entaire, ses devoirs, les vertus 1757, mort à Bordeaux le 9 pluy. an 9. Il est auteur d'un Drame révolutionnaire représenté sous le titre de Dorbesson, ou le Dévouement paternel, en vers en un acte, Bordeaux, 1796, in-8°. — L'Amitié, poême, Bordeaux, 1797, in-fol. — Cora, épisode des Incas, opéra en 3 actes, non représenté, Bordeaux, 1798, in-8°. Dans ces divers écrits, il y a quelque couleur de poésie, peu de cha- DUBUT. (L. A.) Archileur et point d'intérêt. Du-tecture civile ; maisons de boucher a fait en outre ville et de campagne de tous quelques Memoires judi-genres, projetées pour être ciaires et divers articles de construites sur des terrains de différentes différentes grandeurs. 1er. cahier in fol. etc. verses anecdotes de la... révo- • 9 DUCHEMIN DE LA Chenaye (Ferdinand Camille) né à Dreux le 18 juin 1740 de la Société Philotecnique, de celle des sciences, lettres et arts de Paris, et de la Société d'Emulation de Rouen, ci-devant président, lieutenant-général, civil, criminelaj. et de police de Mortagne au Perche, ci-devant de l'Acad. des sciences, belles-lettres et arts de Rouen et de celle d'A-démicien. griculture d'Alençon, membre du premier Musée de Paris, etc. Mes Adieux au collége Mazarin, 1758.-Epître à madame de... 1759. A madame. Elegie. 1764. Stances à madame **, sur la mort de sa fille, 1766. -Ode à M. *** sur la naissance de sa fille, 1766. — Ode présentée à la reine sur sa convalescence, 1766.- Essai sur le caractère du magistrat, 1767. Couplets, sur le ma-in-8°. riage de madame de B... 1768. Etrennes histor, du diocèse de Séez et de la province du Perche,1769. Au tomne, Idylle des Fables, des Epîtres et autres pièces fugitives. Recueil de Discours et Harangues pour l'ou verture des audiences, et autres sur divers sujets. Réponse d'un ancien magistrat à un curé sur la constitution civile du Clergé, 1791. Tableau historique des prisons de Vendôme, avec diTome VII Ducos. (B.) → Henri. A " DUDEFFANT, (madame) Quoique cette femme n'ait point été auteur, elle n'en a pas moins droit par les liai sons intimes qu'elle a eyes avec les gens de lettres les plus distingués du dernier siècle, d'obtenir une place à côté de Mme. Geoffriv dont nous avons parlé dans 17 |