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gué, quoiqu'il n'en fut pas moins digne que beaucoup d'autres. Furieux de cette exclusion, il se permit contre le prince cette épigramme véritablement insolente:

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Trente-neuf joints avec zéro,
Si j'entends bien mon numéro,
N'ont jamais pu faire quarante;
D'où je conclus, troupe savante,
Qu'ayant à vos côtés assis,
Clermont, cette masse pesante,
Ce digne parent de Louis,
La place est encore vacante.

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.....

puérile? Au reste si cette anec dote, dont les gens de lettres conservent le souvenir, est vraie, la conduite de M. Palissot, dans cette circonstance, rappelle la fable de La Fontaine, du Renard et les Raisins. Ceux qui liront la nouvelle édition qu'il vient de publier de ses Mémoires sur notre littérature seront certainement étonnés de la manière dont il traite un grand nombre d'é<< Un nègre du comte de Cler- crivains. En voici quelques mont fut chargé de la ven- exemples. Nous sommes bien geance,et en abusa. Roy brisé éloignés d'approuver les sysde coups, ne se releva qu'à têmes qui tendent à priver peine pour aller mourir chez l'homme des ses plus douces lui après quelques jours de espérances; mais nous ne souffrance. « Lorsqu'on réflé- croyons pas que M. Palissot ait chit, observe M. Palissot, offert un modèle de cette déaux haines violentes occasion- cence et de cette urbanité dont nées par la concurence de il fait si souvent l'éloge, lorsquelques places vacantes à qu'il parle de ses amis, en l'Académie et qu'on se adressant cette apostrophe à M rappelle que le célèbre J. B. Naigeon dans l'article de Rousseau en fut la malheu- Montaigne Montaigne, tome 2 , page reuse victime, on est étonné 173: «O! Monsieur Naiqu'une si chetive gloriole ait geon, s'écrie-t-il, nous ignopu devenir l'objet d'une ambi- rons, aussi bien que vous, tion si effrénée: l'on serait ten- quelle est l'étrange substance té de souhaiter qu'à l'exemple qui se trouve dans votre cerdes Romains, qui n'ont ja- veau ; mais s'il vous arrivait mais connu ces puériles dis- de mourir aux Petites-Maisons, tinctions, nous eussions eu la ce qui ne nous surprendrait pas, sagesse de n'en pas vouloir ». il seroit curieux d'eu conEst-ce que M. Palissot ne se naître l'idiosyncrasie. Dans le souviendrait plus du désir cas où ses meninges ne sequ'il a eu, dit on, d'être mem-raient pas à l'épreuve du scalbre de l'Institut national et pel, vous fourniriez à l'anades demarches qne ses amis tomie de meilleures découont faites pour, lui procurer vertes, dont vous lui faites cette distinction qu'il appelle naître l'avant-goût, et qu'elle

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législatif, dont il était membre, il fut le précurseur de tout ce qu'on a écrit de plus insensé contre Voltaire... Vol

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attend avec la plus vive impa- | tience ». Nous ne pensons pas également que M. Palissot se soit renferme dans les limites d'une critique décente et lit-taire fut vengé dans le Jourtéraire, lorsqu'il dit en parlant de M. Collin d'Harleville: «Que Dieu conserve à M. Collin le modeste et généreux ami qui ne fait des vers que pour lui, qui met tout son orgueil dans sa reputation, et tout son bonheur dans ses succès, Félicitons ce nouvel Oreste d'avoir trouvé un pareil Pylade: sans lui, nous n'aurions depuis longtemps que des ouvrages de rebut, des poèmes allégoriques aussi détestables que celui qu'il a intitulé Melpomène et Thalie etc. ce serait un fléau d'ennui, qui, s'il devenait épidémique, ne serait guères moins à craindre que la fièvre jaune, etc ». En parlant de M. Mercier, l'auteur du Tableau de Paris, de la Brouette du Vinaigrier et d'une foule de Drames, M. | Palissot s'exprime en ces termes: «M. Mercier paraît se faire un jeu de se distinguer par la singularité de ses opinions, sans prendre garde au soupçon de démence, que ce travers porté à l'excès peut faire naître. Il conspire contre tous les noms célèbres....... Dans un discours qu'il pro-disons mieux, cette incontinonça le 18 floréal an 4, non pas aux Petites Maisons comme on pourrait le croire, mais à la tribune du Corps

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na! de Paris, par des lettres qui étaient faites pour couvrir de confusion l'auteur de cet étrange discours, si la folie pouvait rougir, etc». Dans l'article de d'Alembert, M. Pafissot dit que sa correspondance avec Voltaire est chargée de turpitudes, et qu'il a employé un style d'anticħambre, qui deshonore presque toutes ses lettres. Dans celui de Marmontel, il l'accuse de bassesse pour avoir adressé des vers à un fermier général et à Mademoiselle Guimard et après avoir rappellé les titres de ses ouvrages, il pousse la rigueur jusqu'à contester le talent de l'auteur des Contes moraux. Il dit à l'auteur du livre des Moeurs : Doucereux Toussaint, ne voyez - vous pas que sous la peau du mouton qui vous couvre, Vous laissés appercevoir trop maladroitement qui vous êtes. En citant les nouvelles traductions en vers qu'on a annoncées de l'abbé de Lille, M. Palissot dit : «< cette prodigieuse fécondité commence à nous devenir suspecte;

nence de vers semblerait annoncer plutôt un relâchement des fibres du cerveau, qu'une fécondité créatrice ». Nous

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ne

ne multiplierons pas davantage les citations: ces échantillons de la critique de M. Palissot suffisent pour donner une idée de son impartialité. Au reste, il est aussi juste dans la distribution de ses éloges. Tout le monde croyait que Voltaire avait laissé une place vacante et difficile à remplir surtout en poésie et en littérature. Hé bien l'on se trompait: M. Palissot nous apprend que l'auteur de la Henriade a un successeur dans M. Chénier. Voici ce qu'il dit, tome premier, page 170 de la nouvelle édition de ses Mémoires : « Si quelqu'un pouvait prétendre à l'honneur d'être regardé comme un des héritiers, non de l'universalité, mais d'une partie des talens de Voltaire, nous croyons que cette distinction brillante ne pourrait appartenir qu'au jeune homme qui, à l'âge de 22 ans, choisit dans notre histoire, le sujet le plus éminemment tragique, qu'elle put fournir, et qui, par sa tragédie de Charles IX, fit sur les théâtres de la France une révolution qui ne s'éteindra pas. Nous terminerons cet article en citant un trait de modestie de M. Palissot. Après avoir déclaré que tous les dictionnaires ne lui ont rien

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appris, et après les avoir tous enveloppés dans proscription genérale, il parle ainsi de ses Mémoires: J'ai Tome VII

voulu dit-il, donner uu essai de la manière dont on aurait dû traiter dans les dictionnaires, les articles des hommes célèbres (1). On sait, ajoute-t-il dans un autre endroit, combien il m'eût été facile de grossir ma liste et combien, avec peu d'idées et beaucoup de citations, il est aisé de prodiguer les volumes...... J'ai préféré d'être court, pour ne pas res→ sembler à ces pauvres d'esprit, qu'on nomme compilateurs, et qui ne sont riches qu'en nomenclature.-Article commmniqué.

ROYER (P. F. J.) médecin, à Nogent sur Seine.

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Les principales connaissauces pratiques médicinales et chirurgicales mises à la portée du peuple, ou élémens de l'éducation du Médecin, 1800, 3 vol. in-8°.

ROYER DE LA BLINIÈRE (J. le) avocat à Rouen. Il a publié un livre de physique non moins rare et obscur, que singulier et mal écrit. En voici le titre, très-connu des alchymistes: Œuvres de messire J. Le Royer, savoir, Le Bâton Universel- L'Art des arts et des sciences. Le Mouvement perpétuel hydraulique.- La Véritable

(1) Les exemples que nous avons cités de la manière dont M

Palissot traite les hommes célèbres, suffisent pour faire apprécier, à sá juste valeur, le nouveau genre qu'il donne comme un modèle. 38

cause des Comètes. Traité de l'influence des Cieux, astres, planètes, aimant, arbres, et des vertus occultes des êtres terrestres, etc. Pa- | ris, 1678, in-8°.

RUAULT Jean) a fait un gros livre sur un petit royaume, dont l'existence est plus que problématique, malgré les recherches érudites de cet auteur. Cet ouvrage est très-rare, et a paru sous le titre de Preuves de l'Histoire du Royaume d'Yvetot, Paris, 1631, ni-4°.

RUE (Gervais de la) né à Caen, le 7 septembre 1751, ancien professeur d'histoire dans l'université de la même ville, membre de la Société des antiquaires de Londres et de l'Académie des belleslettres de Caen, a donné: Dissertation sur la vie et tes ouvrages de Robert Wace, poète normand du 12o. siècle.

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Mémoire sur la vie et les ouvrages de Philippe de Than, de Samson de Nanteuil, de Geffroy, Gaimar, de David, de Benoit, de Sainte-More, et de Guernes de Pont Sainte- Maxence, Trouveres du 12o. siècle. Mémoires sur la vie et les ouvrages de Marie de France. Mémoire sur la vie et les ouvrages de Simon de Langton, de Robert Grosse-Tête, de Denis Pyramus, de GuilJaume de Wadington et autres Trouveres du 13. siècle. Ces ouvrages se trouvent dans

les 13. et 14. volumes de la Societé des antiquaires de Londres. Il a lu daus les séances de l'académie de Caen, et dans celles de la Société d'agriculture et de commerce de la même ville, -Mémoire historique sur le commerce de Caen, depuis le 11. siècle jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes. Mémoire sur l'origine de la fable, qui attribue la fondation de Caen à Caïus, sénéchal du roi Artur, et chevalier de la Table-Ronde.

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RUETTE. Observations cliniques sur une maladie épidémique qui a régné à l'hospice du Nord, in-8°. an 9.

RULHIÈRE, Commissaire envoyé par le général Bonaparte, après la paix de Campo-Formio, pour l'organisation provisoire du département de la Mer-Egée. Essai sur les îles de Zante, de Cerigo, de Cerigotto et des Strophades composant le département de là Mer-Egée, 1799, in-8°.

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RUPHY (J. F.)- Diction- se destinent au commerce naire abrégé, arabe - fran- du Levant, in 8. chez çais, à l'usage de ceux qui Pougens.

SABATIER

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DE - CAVAILLON

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que celui sur les avantages et les désavantages des belleslettres relativement aux provinces, celui sur le tort que fait aux provinces la fureur d'aller à Paris, et d'y vivre; celui sur la necessite d'unir

était professeur d'éloquence (André Hyacinthe) ancien il a donné plusieurs discours professeur d'éloquence au imprimés à Lyon, chez les college de Tournon, actuel-frères Perisse. On y remarlement professeur de belleslettres à l'Ecole centrale du département de Vaucluse, né à Cavaillon en 1726.Quoique nous ayons indiqué les ouvrages de cet écrivain dans notre sixième volume on nous a invité d'insérer l'ar-la musique au gouvernement, ticle suivant qui contient et notamment son discours plus de détails sur cet au- sur les préjugés qui notent teur. Il s'est fait connaître d'infamie les parens des sup à Paris, où il a resté près de pliciés. Ce discours imprivingt ans, par des poésies et mé dix-huit ans avant la répar des morceaux de littéra-volution, fut arrêté et prohiture, insérés dans les jour-bé par l'ancien gouvernement. naux. Son ode sur l'Enthou- Mais l'Assemblée nationale fit siasme eut le plus grand suc-justice de ce préjugé barbare cès. Il se livra à ce genre. Ses odes et ses autres pièces furent recueillies en un volume, et les journaux, tant nationaux qu'étrangers, en

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en l'abolissant. On trouve parmi les discours de cet auteur, l'éloge de madame de Sévigné, l'oraison funèbre de Louis XV. Voyez l'addition de ses œuvres en deux volumes. Il a fait, étant professeur à Tournon, une tragédie en vers et en 5 actes, dont le sujet est Humbert se[cond, ou la Réunion du Dau

donnèrent des extraits. Obligé de quitter Paris pour des raisons de santé, on lui proposa la chaire d'éloquence de Tournon, et la seconde année, les Etats du Vivarais délibérèrent unanimement d'a-phiné à la France. Cette travoir son portrait, ce qui fut gédie fut jouée à Grenoble, exécuté et annoncé dans les et imprimée dans cette ville. 'papiers publics. Pendant qu'il a fait un opéra intitulé:

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