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Juge Mage de Tarantaise; leur nom de famille était Vichard. L'abbé reçut au baptême le nom de César; à l'égard du nom de SaintRéal, c'était celui d'une terre qui appartenait à la famille: ce nom est devenu propre dans la suite, et il y a actuellement, à quelques lieues de Chambéri, des descendans de cette famille qui portent le nom de Saint-Real. L'abbé vint fort jeune en France; il y apporta des dispositions na

SAINT - REAL, (l'abbé de) aj. Peu d'écrivains ont acquis une réputation plus brillante que Saint-Réal. Plu-turelles pour les sciences, et sieurs de ses ouvrages sont mis en effet au rang des meilleures productions du second ordre du siècle de Louis XIV; mais ce qu'il y a d'étrange, c'est que tandis que la conjuration de Venise, et plusieurs autres écrits de cet auteur sont connus de l'Europe entière, la vie privée de ce savant est restée couverte de nuages qui en ont voilé jusqu'ici les details les plus importans. Nous sommes cependant parvenus à percer ces ténèbres et à découvrir quelques faits intéressans, qu'il nous a paru nécessaire d'ajouter au jugement purement littéraire que nous avons porté sur les ouvrages de cet ecrivain dans notre6. volume. L'abbé de Saint-Réal naquit à Chamberi quelque tems après le commencement du dix-septième siecle. Son père, qui était Conseiller au Sénat de Chambéri, était fils d'un

Tome VII.

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un goût décidé pour l'étude, dont il pensa de bonne heure à faire usage. Ce fut ce qui lui fit embrasser ce genre de vie retirée qu'il a conservé presque toute sa vie, et qui a été cause sans doute de l'obscurité dans laquelle sa personne a été ensevelie, tandis que son nom et ses ouvrages lui acqueraient de jour en jour la plus brillante réputation. Il fit connaissance à Paris avec le fameux Varillas; le commerce qu'il eût avec un savant aussi laborieux, le fortifia encore dans le penchant naturel qu'il avait pour le travail. A son exemple, le genre historique devint son occupation favorite; peut-être aussi, sous un maître qui était alors en réputation, et qui ne faisait pas difficulté de sacrifier quelquefois la vérité de l'histoire aux agrémens du style et de la diction, contrac ta-t-il l'habitude d'étre peu

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Il est contenu en sept dis cours précédés d'une introduction dans laquelle l'auteur s'élève contre la méthode avec laquelle on étudie l'histoire. On s'attache, dit-il, à se char

scrupuleux sur les anecdotes, et de chercher dans la fécondité de son imagination, des ressources contre la stérilité de l'histoire. L'abbé de SaintRéal ne vécut pas longtems avec Varillas; celui-ci se plai-ger la mémoire du fardeau gnit qu'on lui avait enlevé quelques papiers; il en accusa Saint-Réal : la querelle s'échauffa entre eux, ils se séparèrent. L'abbé rendu à lui-même, n'en devint que plus retiré uniquement occupé de ses études, il pensa alors à s'y livrer plus que jamais, et saus aspirer à rien de plus dans l'état ecclésiastique qu'à la simple clérica ture, où il resta toute sa vie, il consacra à des travaux utiles ce tems précieux de la jeunesse, qu'on emploie ordinairement, ou qu'on perd à faire de mauvaises études. Avec beaucoup d'esprit et de pénétration, joints à un travail assidu et opiniâtre, formé d'ailleurs par les leçons, et peut-être même par les défauts d'un maître qui jouissait de quelque réputation, l'abbé de Saint-Réal ne pouvait manquer d'être bientôt en état d'enrichir le public de ses productions; ses ouvrages furent parfaite ment bien reçus; on les trouva intéresssans, purement écrits, et remplis de remarques solides et de réflexions ingénieuses. Sou premier ouvrage parut en 1671, il était intitulé: de l'Usage de l'Histoire,

peu utile des dates, des noms et des événemens. Etudier l'histoire, continue Saint-Réal. c'est étudier les motifs, les opinions, les passions des hommes, pour en connaître tous les ressorts, les tours et les détours, enfin toutes les illusions et les surprises qu'elles font à l'esprit et au cœur ; en un mot, il veut que les faits historiques ne soient considérés que comme des autorités qui appuient la raison, ou comme des sujets qui l'exercent. Il avertit à la fin que les sept discours qui sont le corps de cet ouvrage, ne sont que des extraits qu'il écrivit dans sa jeunesse, presque sous la dictée d'un homme d'un rare mérite, qui lui donnait des idées pour l'étude de l'histoire. L'année suivante parut Dom Carlos, nouvelle historique, qui fut imprimée à Amsterdam, en 1672. On sait que la fin tragique de Dom Carlos fut une suite du malheureux amour que ce prince conçut pour sa belle-mère, Elisabeth de France, femme de Philippe II.Comme bien des personnes ont cru que cette princesse avait quelque part à la passion du jeune prince, l'abbé de

| de Charles-Emmanuel II qui régnait alors. L'abbé de SaintReal partit donc de Paris, et se retira à Chambéri en 1675, pour ecrire la vie de ce prince.

moins habile, et en inêmetems moins scrupuleux pour faire à tous égards un por trait avantageux d'un souverain qui véritablement avait de grandes qualités, mais qui se conduisait ordinairement par des principes d'une politique trop rafinée. Jamais prince n'eut plus de courage et d'esprit; mais il n'en est point aussi qui ait été plus ambitieux et moins fidèle à sa parole et à la religion des traités. Intrépide, entrepre

Saint-Réal crut devoir instruire le public de quelques particularités propres à justifier la mémoire de la reine : cette histoire est parfaitement écrite; mais on accuse l'au-Il ne fallait pas un peintre teur d'avoir fait un roman. Deux ans après, l'abbé de Saint-Réal publia son Histoire de la conjuration que les Espagnols formèrent en 1618, contre la république de Venise. Cet ouvrage fut imprimé à Paris, en 1674, in-12. Ce morceau d'histoire est un des plus brillans écrits de l'auteur. Le dessein qu'il paraît avoir eu d'imiter un des meilleurs morceaux de l'antiquité, c'est-à-dire, la conjuration de Catilina, écrite par Salluste, l'a engagé à ré-nant, dissimulé, il excita la pandre dans cet ouvrage tous jalousie des rois de France les agrémens que la vivacité et d'Espague, et s'attira la de son esprit et la fécondité haine de ses voisins; chacun de son imagination ont pu lui prit les armes contre lui, et fournir. L'auteur moderne ce ne fut qu'avec des efforts n'est point resté au-dessous incroyables qu'il fut possible de l'original qu'il s'était pro- d'entamer ses Etats. Cepenposé pour modèle; il y en a dant quelque difficulté qu'on même qui prétendent qu'il éprouvât alors pour y entrer, l'a surpassé; la vérité histo- on disait de lui communérique de cet événement en ment, que son cœur était ena un peu souffert; et il paraît core plus inaccessible que son que l'historien s'est plus at- pays. Un auteur qui sait habilement écarter ou travestir ce qu'il trouve de peu avantageux dans des vérités historiques, était assez propre à répandre un vernis éblouissant sur une vie dans laquelle la vérité toute simple ne fesait voir qu'un mélange singulier de bonnes et de

taché a la recherche de ce qui pouvait embellir son sujet, qu'à donner une relation exacte et fidelle. Ce talent singulier de prêter des couleurs avantageuses aux sujets qu'il avait à traiter, le firent rechercher de la cour de Savoye pour être l'historien

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mauvaises qualités. L'abbé de Saint-Réal l'entreprit; mais il y a apparence que rebuté par la difficulté du travail, illu d'y fixer sa demeure. Il y

renonça à son projet; car personne n'a jamais dit qu'il l'eût exécuté, L'abbé de SaintRéal ue resta pas long-tems à Chambéry; un événement qui fit alors beaucoup de bruit, lui fournit une occasion pour passer en Angleterre. La belle Hortence nièce et héritière du cardinal Mazarin, crut pouvoir se soustraire à l'humeur singulière du due de Mazarin, son mari. Elle partit de France, et se réfugia en Savoye; elle vint demeurer chez un des parens de l'abbé de SaintRéal. Cet abbé, dejà connu par des ouvrages qui annonçaient beaucoup d'esprit et de délicatesse, fut invité à son arrivée à Chambéry, à quitter ses livres pendant quelque tems pour augmenter la cour d'une dame qui rassemblait auprès d'elle partout où elle séjournait, tout ce qu'elle trouvait de gens de mérite. On voit par le portrait que Saint- Evremont nous en a laissé, et qu'il ne donne encore que comme une faible esquisse de la réalite, qu'on ne pouvait voir Madame de Mazarin sans y prendre quelqu'intérêt. La philosophie de l'abbé de Saint-Real se dérida peu-àpeu; il commença à avoir de la complaisance, et il la

poussa au point de consentir à passer en Angleterre avec la duchesse, qui avait réso

arriva vers la fin du mois de décembre 1675. C'est sans doute la liaison, dans laquelle il a été avec cette dame, qui a été l'unique cause qu'on lui attribue différens ecrits en faveur de Madame de Mazarin. On convient aujourd'hui qu'ils ne sont point de lui. Unhomme aussi studieux que l'abbé de Saint - Réal, devait se trouver extrêmement déplacé dans le nouveau genre de vie qu'il menait alors; il paraît qu'il s'en lassa bientôt ; il partit de Londres, peu de tems après y être arrivé, et vint à Paris pour s'y consacrer à l'étude et à la retraite. Le premier fruit qui en résulta, fut la Vie de Jésus Christ, qui parut d'abord in-4°. Il la dédia à Louis XIV. Quelque temps après la publication de cet ouvrage, l'abbé de SaintRéal fit un voyage en Savoye, où il séjourua pendant quelque tems à Turin, Ce fut pendant ce séjour que l'Académie de cette ville le nomma un de ses associés. SaintRéal ne resta que peu de temps à Turin. Il revint à Paris, où il continua ses travaux littéraires. Ce fut à cette époque qu'il publia la Relation de l'Apostasie de Ge. nève. Deux ans après, il fit paraître Cesarion, Il donna en

1688, le discours sur la Valeur, qu'il adressa à l'électeur de Bavière. Son Traité de la Critique fut imprimé à Paris en 1691. La traduction des lettres de Cicéron à Atticus, suivit de près le Traité de la Critique, et parut la même année en 2 volumes in-12. Cet ouvrage est précédé d'une longue préface, dans laquelle l'auteur expose le dessein qu'il a eu en l'entreprenant. Sa traduction est accompagnée de notes tantôt historiques, tantôt critiques. Le but de ces notes n'est pas 'de dire tout ce qu'on pouvait remarquer sur Cicéron, mais seuleinent de mettre les endroits les plus difficiles à la portée de ceux qui n'ont pas une connaissance approfondie des antiquités romaines. Quelque tems après, l'abbé de Saint-Real quitta Paris, pour faire un voyage dans sa patrie; mais ce fut le dernier car il mourut à Chambery, vers la fin de 1692.

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SAINT-VAST (Olivier de) jurisconsulte, aj. Mort à 80 ans. SAINT-VENAY (Mademoiselle). Olimpia. Constance, ou la Destiuée, 2 vol. in-12, fig. Pigoreau.

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SALMADE (M. A.) docteur en médecine, membre de la Société médicinale de la Société académique des sciences de Paris. - Précis d'observations pratiques sur les

maladies de la lymphe, ou affections scrophuleuses et rachitiques, un vol. in-8°. Merlin.

SALMON. aj. Différens auteurs, 5 vol. in-12.

SARRABA, jésuite de Toulouse. L'Académie de Bordeaux a couronné de lui des Mémoires fort ordinaires relatifs à des questions de physique, sous ces titres: Dissertation sur les variations de l'aiguille aimantée. Bordeaux, 1727, in 12. Sur la salûre des eaux de la mer, 1728. Sur les causes et variations des vents, 1730. Sur la sève des plantes, 1733. Bordeaux in-12. 9

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SARRET (J. B. ) aj.— Observations pour les instituteurs, in-8°.

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SAUGER-PRENEUF. Connaissance de la langue française, considérée sous le seul rapport de l'orthographe, ouvrage utile aux personnes de l'un et de l'autre sexe, un vol. in-8°. Baudouin.

SAULAT (Jacob) sieur des Marez, a publié un recueil fameux parmi les bibliomanes, et sur-tout parmi les alchymistes, intitulé: Mutus liber. Larochelle, 1677, in-folio. Des figures hyéroglyphiquespour la découverte de la pierre philosophale, composent ce singulier volume. Il n'y a rien d'écrit que le frontispice. Cet au

teur a caché son nom sous

celui d'Altus; aussi, n'est-il

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