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jusqu'aux défants des grands écrivains ; mais cette sévérité n'a jamais dégénéré en critique amère. En prononçant sur les productions du génie et de l'esprit, je n'ai point oublié les égards qui leur sont dus. On trouvera cependant, je dois l'avouer, deux ou trois articles où l'on remarquera que j'ai, peut-être, jugé avec rigueur les productions des écrivains que ces articles concernent; mais je préviens que je n'ai fait usage dans cette occasion que du droit d'une légitime défense. Attaqué par ces écrivains d'une manière aussi injuste que peu décente, j'ai dû leur repondre et je l'ai fait avec beaucoup plus de ménagement qu'ils n'en ont eu pour moi. Je me suis d'ailleurs interdit toute espèce de personnalités je n'ai parlé que des talens littéraires des auteurs, et je me suis conformé entièrement à la maxime: Dicere de vitiis sed parcere personis, qui devrait être sans cesse sous les yeux des écrivains dans tous les genres et surtout des écrivains polémiques.

Comme ce dictionnaire est principalement consacré à la bibliographie, j'ai pensé que le bibliophiles me sauraient gré d'avoir mis à la tête de ce supplément, une notice historique sur les

livres et sur les bibliothèques. Elle mérite d'autant plus leur attention, que j'en ai puisé les matériaux dans les meilleures sources. Ceux qui voudront avoir des connaissances bibliographiques plus approfondies pourront consulter le Dictionnaire (1) raisonné de Bibliologie que M. Peignot, bibliothécaire de la Haute-Saône, vient de publier. Ce Dictionnaire, qui est actuellement en deux volumes in 8., va être augmenté d'un troisième volume, qui servira de supplément, et qui contiendra une table générale et raisonnée des matières..olf:

a) On trouve ce Dictionnaire chez Villiers, libraire, rue des Mathurins, et chez Désessarts, libraire place de TOdéon.

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Sur les Livres, sur les Bibliothèques, et principalement sur la Bibliothèque Na tionale de France.

L'ORIGINE des livres est inconnue. Ceux de Moïse sont regardés comme les plus anciens parmi les livres saints : cependant, plusieurs savans ont prétendu que ces livres n'étaient pas les premiers qui aient existé; mais cette assertion n'est appuyée sur aucune preuve.

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Parmi les livres profanes, les poèmes d'Homère sont les plus anciens qui soient parvenus jusqu'à nous. Quelques auteurs grecs parlent de soixante-dix livres qui sont antérieurs à ceux d'Homère tels que les livres d'Hermès, d'Orphée, de Daphné, d'Homs, de Linnus, de Palamède de Zoroastre, etc.; mais il ne nous reste aucun fragment de la plupart de ces livres, ou ce qu'on nous donne pour eux, est véritablement supposé. Le P. Hardouin a poussé la défiance, on pourrait dire l'incrédulité, jusqu'à soutenir que tous les anciens livres tant grecs que latins, excepté pourtant quelques-uns, avaient été composés dans

le treizième siècle par une société de savans, sous la direction d'un certain Severus Archontius ; mais il suffit de présenter ce systême, qui n'a été enfanté que par une imagination en délire, pour en faire sentir le ridicule.

Au reste, on remarque que les plus anciens livres des grecs sont en vers, et qu'Hérodote le premier de leurs historiens, est postérieur à Homère de 400 ans.

Le même usage, qui se remarque chez presque toutes les autres nations, paraît assurer, s'il est permis de s'exprimer ainsi, le droit d'aînesse à la poésie sur la prose.

On s'est plaint dans tous les tems de la multitude prodigieuse des livres. Salomon se plaignait, il y a trois mille ans, qu'on en composait sans fin.

Un écrivain oriental a dit qu'il était plus facile d'épuiser l'Océan, et d'en compter les grains. de sable, que de compter les livres qui existent.

Jamais peut-être ces plaintes ne furent plus fondées que depuis quelques années. Il est vrai que la lecture est devenue un besoin dans l'état actuel. des sociétés et que les livres sont d'un usage indispensable pour toutes les classes qui ont reçu de l'éducation.

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Ceux

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Ceux qui veulent s'instruire des règles qui servent à faire connaître les livres, doivent con şulter les auteurs qui ont écrit leur histoire, tels que Jean-Albert Fabricius pour les grecs et les latins; Wolfius pour les hébreux; Boëcler pour les principaux livres de chaque science; Struvius pour les livres d'histoire, de jurisprudence et de philosophie; Lambecius pour la bibliothèque impériale à Vienne; Lelong pour les livres sacrés et les historiens de France, etc.; Maittaire, Lacroix-du-Maine, Duverdier, Fouchet, Colomiès Baillet, Dupin dom Cellier, Desfontaines Bayle, Bernard, Basnage, etc. pour les livres français.

Les livres se divisent en deux classes: en livres communs et en livres rares. Ces derniers se divisent encore en deux classes; les uns sont rares absolument par eux mêmes, vu le peu d'exemplaires qu'il y en a eu d'imprimés, et les autres ne sont rares qu'à certains égards: les premiers sont donc d'une rareté absolue, et les seconds d'une rareté relative; c'est à ces deux points que se rapportent toutes les règles concernant la rareté des livres et des éditions.

sont,

Les livres, dont la rareté est absolue 1o. les ouvrages dont on a tiré très-peu d'exemplaires, comme les Considérations sur les coups d'Etat, de Gabriel Naudé, imprimées à Rouen,

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