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De même Inez, à peine en ses beaux aus,
A descendu dans la nuit éternelle;
Sur son visage une pâleur mortelle
A remplacé les roses du printemps,

LE Mondego, dans sa course lointaine,
N'entend partout que de tristes regrets;
Tout est en deuil : des nymphes des forêts
Les pleurs bientôt se changent en fontaine.
Ce monument dure jusqu'à ce jour,
Dans tous les temps mille fleurs l'environnent,
Et ce beau lieu que des myrtes couronnent,
S'appelle encor la fontaine d'amour.

Inez, chargée de fers, sous le glaive des bourreaux, et s'efforçant d'émouvoir la pitié de son juge, ne devrait peut-être pas commencer son touchant discours en rappelant l'histoire de Sémiramis nourrie par des oiseaux de proie (que presque tout le monde ignore), et celle de Romulus et Rémus allaités par une louve : mais on s'est attaché dans tout ce morceau à être de la plus scrupuleuse fidélité; et cette attention, qui ne peut être sentie que par ceux qui savent le portugais, les rendra peut-être plus indulgens sur les défauts de cette traduction, surtout s'ils veulent considérer qu'à la difficulté extrême de traduire en vers l'inimitable Camoëns s'est jointe celle de le rendre octave par octave, et presque vers par vers.

I sigh and lament me in vain,

These walls can but echo my moan
Alas! it increases my pain,

When I think of the days that are gone.

Thro' the grate of my prison I see
The birds as they wanton in air :
My heart how it pants to be free,
My looks they are wild with despair.

ABOVE tho' oppressed by my fate,
I burn with contempt for my foes:
Tho' fortune has alter'd my state,
She ne' er can subdue me to those.
False woman, in ages to come
Thy malice detested shall be;

And when we are cold in the tomb,
Some heart still will sorrow for me.

YE, roofs where cold damps and dismay
With silence and solitude dwell,
How comfortless passes the day!

How sad tolls the evening bell!

The owls from the battlements cry, Hollow winds seem to murmur around:

O Mary, prepare thee to die.

My blood it runs cold at the sound.

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En vain de ma douleur afircuse

Ces murs sont les tristes échos :
En songeant que je fus heureuse,
Je ne fais qu'accroître mes maux.
A travers ces grilles terribles
Je vois les oiseaux dans les airs;
Ils chantent leurs amours paisibles,
Et moi je pleure dans les fers.

QUEL que soit le sort qui m'accable,
Mon cœur saura le soutenir.
Infortunée, et non coupable,
Je prends pour juge l'avenir.
Perfide et barbare ennemic,
On détestera tes fureurs,
Et sur la tombe de Marie

La pitié versera des pleurs.

VOUTES Sombres, séjour d'alarmes, Lieux au silence destinés,

Ah! qu'un jour passé dans les larmes
Est long pour les infortunés!

Les vents sifflent, le hibou cric,
J'entends une cloche gémir;

Tout dit à la triste Marie :
Ton heure sonne, il faut mourir.

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