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A mes besoins tout seul je pourvoirai;
J'irai, viendrai, resterai, chasserai,

Sans qu'un tyran à son gré me l'ordonne :
De tout péril je serai dégagé,

Et n'aurai plus à craindre qu'une belle
Dise partout que je suis enragé,
Lorsque je suis courageux et fidèle.
C'est décidé, je veux vivre pour moi.
Il le croyait ; mais cette triste vie
En peu de temps le fatigue et l'ennuie :
Vivre en autrui, c'est la première loi
Des malheureux capables de tendresse.
Médor bientôt, accablé de tristesse,
Songe au passé, regrette jusqu'aux coups
Que lui donnaient son maître et sa maîtresse :
П sent contre eux expirer son courroux,
Et va chercher jusque dans son village
Son premier garde, avec lui se rengage
Dans ses premiers, dans ses plus chers liens;
Et, tout honteux devant les autres chiens,
Il leur disait : J'ai tort, je le confesse;
Mais vous voyez jusqu'où va ma faiblesse
Pour ces humains qui ne nous valent pas.
'Accordez-moi le pardon que j'implore.
Il est affreux de chérir des ingrats;
Mais n'aimer rien est cent fois pis encore.

A UN AMANDIER.

TRADUIT DE L'ESPAGNOL.

LE triste hiver durait encore,
A peine un timide zéphyr

Des beaux jours si lents à venir
Nous annonçait de loin l'aurore;

QUAND je t'ai vu, pâle amandier,
Déployant ta douce verdure,
Solliciter de la nature

L'honneur de fleurir le premier.

Tu fleuris rien n'osait éclore;
Levant seul un front couronné,
Tu te crus le plus fortuné
Des fils de Pomone et de Flore.

PAUVRE amandier, ta vaine erreur
Ne fut pas de longue durée ;
Hélas! un souffle de Borée
Emporta tes fruits et ta fleur.

COMME toi, ma folle imprudence
A trahi mes plus tendres vœux :
Trop tôt je voulus être heureux,
Et perdis pour toujours Hortense.

DE IGNEZ DE CASTRO,

NO POEMA

OS LUSIADAS DE CAMOENS.

Canto III. oit. 118.

PASSADA esta tão prospera victoria,
Tornado Afonso à Lusitana terra,
A se lograr da paz com tanta gloria,
Quanta soube ganhar na dura guerra:
Oh caso triste, e digno da memoria,
Que do sepulchro os homens desenterra!
Aconteceo da misera e mesquinha,
Que despois de ser morta foi rainha.

Tu sò, tu, puro Amor, com força crua
Que os coraçoens humanos tanto obriga,
Deste causa à molesta morte sua,
Como se fora perfida, inimiga :
Se dizem, fero Amor, que a sede tua
Nem com lagrimas tristes se mitiga,
He porque queres, aspero e tyrano,
Tuas aras banhar em sangue humano.
ESTAVAS, linda Ignez, posta em socego,
De teus annos colhendo doce fruto,
Naquelle engano da alma, ledo, e cego,
Que a fortuna não deixa durar muto

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