PIERRE-AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS naquit à Paris le 24 janvier 1732. Son père étoit horloger, et il le fut d'abord lui-même, sous le nom de Caron, qui étoit celui de sa famille. Nul auteur ne mena une vie plus agitée. Tout le monde a entendu parler de ses procès; et ses mémoires, qui viennent d'être réimprimés, l'ont rendu bien autrement célèbre que son théâtre. Mais c'est à parler de ce dernier que nous devons nous borner: on y trouve cinq pièces composées pour le théâtre Français. Eugénie, drame en cinq actes, en prose, parut, pour la première fois, le 29 janvier 1767, et fut joué seize fois avec succès. Les deux Amis, drame en cinq actes, en prose, représenté, pour la première fois, le 13 janvier 1770, fut donné douze fois. Le Barbier de Séville, comédie jouée d'abord en cinq actes, et réduite depuis à quatre, fut donnée, pour la première fois, le 23 février 1775: elle eut alors treize représentations; on la revoit toujours avec plaisir. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, comédie en cinq actes, en prose, plus connue sous ce dernier titre, parut, pour la première fois, le 27 avril 1784. Elle fut jouée soixante-treize fois de suite. Une indisposition d'acteur en fit alors suspendre les représentations: elles furent bientôt continuées, et allèrent au-delà de cent. L'Autre Tartufe, ou la Mère coupable, drame en cinq actes, en prose, avoit été joué le 26 juin 1792 au théâtre du marais; mais l'auteur, sur la demande des acteurs du théâtre Français, la leur fit représenter le 5 mars 1797. Beaumarchais fut honoré, pendant sa vie, de la protection de personnages puissants et respectables. Il se vit en butte à toutes sortes de peines, et comblé de succès en tous genres; il a laissé le public incertain de l'idée qu'il devoit se faire de cet homme extraordinaire. Il mourut dans la nuit du 17 au 18 mai 1799, d'une apoplexie qui le frappa au milieų de son sommeil. |