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bonheur de recevoir d'honorables représentants de la Société Nivernaise et de la Société Eduenne.

Nous avons à regretter cette année la mort de deux de nos membres correspondants. M. Alfred Meilheurat a été enlevé loin de nous, et bien jeune encore, à des travaux qui donnaient les plus hautes espérances. M. Boyer a terminé dans la ville qui l'avait vu naître, une longue vie noblement remplie par l'accomplissement de tous les devoirs, el par des recherches studieuses dont il aimait, jusqu'à la fin, à faire profiter ses collègues. Mais si à ces deux pertes si regrettables sont encore venus s'ajouter une démission et un changement de résidence qui nous ont privés de deux associés libres, ces vides ont été remplis par l'admission de deux membres titulaires, d'un associé libre et de sept membres correspondants.

Enfin, notre compagnie n'a pas décliu du rang qu'elle occupe parmi les Sociétés ses émules, ni de la faveur qu'elle a obtenue dans notre département. Les travaux de 1856 ont fourni comme ceux de 1855, la matière d'un volume complet. M. le Ministre de l'instruction publique, le Conseil général et la ville de Moulins sont encore venus en aide à l'insuffisance de notre budget. Si nous regrettons le patronage et l'appui de M. Delahante, nous savons déjà que nous pouvons compter sur le concours bienveillant de son honorable successeur. En revendiquant avec un empressement si flatteur pour nous le droit d'assister quelquefois à nos séances, droit que lui donnait par avance sa haute position, et que nous eussions été si heureux d'offrir au savant jurisconsulte, à l'éloquent orateur, à l'administrateur habile et dévoué d'une de nos grandes cités, M. Genteur nous a donné un éclatant témoignage de sa bienveillance et de l'indulgence avec laquelle il veut bien envisager nos travaux.

Vous le voyez, Messieurs, si l'année 1856 n'a pas été, sous tous les rapports, aussi bonne que celle qui l'a précédée, elle n'a pas été absolument mauvaise, et nous n'avons pas lieu

de la marquer d'une pierre noire. Mais il y a mieux à faire. certainement, et si vous voulez me permettre de terminer par quelques conseils cet exposé, déjà trop long peut-être, je dirai à la classe des sciences:

Vous avez à solder pour 1857 la dette de deux années, et, si vous le voulez bien, les travaux ne vous manqueront pas. Sans prétendre empiéter sur les attributions des Sociétés nos émules, vous pouvez étudier dans leur application à notre département la géologie, l'hygiène, la statistique, les sciences naturelles, les arts industriels et mécaniques. C'est à vous de tenir la Société au courant des progrès si rapides des sciences, surtout des sciences naturelles et des sciences appliquées à l'industrie, et s'il vous fallait des exemples, vous en trouveriez de précieux dans ceux que nous ont laissés des membres dont nous regrettons la perte à divers titres, MM. d'Avout, Gouillaud, Pernet, Cadet et plusieurs autres.

La classe des arts a, dans l'étude et la description des monuments de notre province, un aliment qui ne lui manquera pas de longtemps. Du reste, elle marche dans cette voie avec une ardeur qui n'a pas besoin de stimulants. La Société pourrait peut-être seulement lui demander quelquefois de rendre ses études plus profitables à tous en les généralisant davantage, en comparant leur résultat avec ce qui se fait dans les autres provinces, et en faisant quelques excursions hors du domaine de l'archéologie.

La classe des lettres est celle qui a le champ le plus vaste à parcourir. M. Méplain nous a depuis longtemps appris quels charmes une diction élégante et des vues non moins larges que judicieuses peuvent jeter sur une étude aride en apparence: celle de nos coutumes locales et de nos vieux jurisconsultes. M. Chazaud a su mettre à la portée de chacun de nous, avec une merveilleuse lucidité, les antiques documents de notre histoire provinciale, et doubler ainsi la valeur des pièces inédites qu'il vous a mis à même de publier.

La faveur avec laquelle vous avez accueilli les beaux travaux de MM. Dubief et Legagneur, doit être un encouragement pour ceux qui ne voudraient pas se renfermer dans des sujets d'un intérêt purement local. Enfin, les comptesrendus des publications qui nous sont adressées, des ouvrages nouveaux de quelque importance, les notes prises dans vos lectures toutes les fois qu'il est question du Bourbonnais, sont autant de matières sur lesquelles personne ici n'a le droit de se déclarer incompétent.

Je dirai donc à tous les membres de nombreux sujets d'étude se présentent à vous. Ce n'est pas assez d'applaudir aux succès des travailleurs ; ce n'est pas même assez de stimuler le zèle de ceux qui sommeillent. Retournez quelquefois contre vous-mêmes l'aiguillon que vous seriez tentés d'employer contre vos collègues, et remplissez, dans la mesure du temps dont vous pouvez disposer, les engagements que nos réglements vous imposent. Donnez un éclatant démenti à ceux qui prétendent que, par une incroyable contradiction, l'air de notre province est aussi fatal à l'activité qu'il est favorable à l'intelligence, et laissez-nous vous dire que si les gens d'esprit ont le droit d'être, comme le héros de Beaumarchais, paresseux avec délices, c'est à la condition expresse de l'être seulement à leurs heures et de se réveiller à temps. Surtout n'oubliez pas que notre existence ne dépend pas moins de la variété de nos études que de notre union à tous, au dehors comme au-dedans, et que si l'un de nous craint que l'une des sections de la Société ne tende à remplir seule nos séances et nos bulletins, il n'est qu'une manière de prévenir cet envahissement : c'est d'apporter bien vite soi-même des travaux d'un autre genre.

J'aurais peut-être à dire aussi quelque chose au Président... mais je craindrais d'aller trop loin, et si vous le voulez bien, je garderai dans mon for intérieur ma sévérité envers moi_ même. Je me contenterai donc de vous prier encore une fois d'agréer l'assurance de mon zèle pour les intérêts de la

Société, et de ma vive reconnaissance pour la bienveillance dont ses membres m'honorent, tout en espérant que cette année il me sera donué de vous témoigner autrement que par des paroles, les sentiments qui, toujours, dirigeront ma conduite.

Moulins, le 7 février 1857.

Cte MAX DE L'ESTOILLE.

RAPPORT

SUR LES

OBJETS TROUVÉS DANS LES FOUILLES

FAITES A TOULON-SUR-ALLIER

PAR

M. L. ESMONNOT, ARCHITECTE DU DÉPARTEMENT,

LU A LA SÉANCE extraordinaire du 17 aout 1856.

Si le Bourbonnais offre à l'étude de l'archéologue de nombreux vestiges de l'art chez les anciens, c'est surtout en produits de l'art céramique à l'époque Gallo-Romaine.

Déjà, d'intéressantes communications vous ont été faites sur les résultats des fouilles de Néris, Varennes, Plaisance, Laforêt, Lucenay, Diou, Bourbon-l'Archambault, etc. Dans ces localités, partout le fer du cultivateur ramène à la surface du sol des débris de briques striées, de tuiles à rebord, de poterie de toute nature. Si nous venons vous parler de nouvelles recherches, c'est qu'elles se présentent sous un nouveau point de vue, et que le lieu où elles ont été faites ne vous avait pas encore été signalé,

C'est à l'initiative de M. Bertrand, membre de la Société

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