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MARQUES

ET

SIGNATURES DE POTIERS

TROUVÉES

DANS LE BOURBONNAIS.

Sur les vases en terre cuite de l'époque gallo-romaine, on trouve fréquemment des marques imprimées dans l'argile; depuis longtemps les archéologues avaient remarqué ces empreintes, mais sans les étudier spécialement ; Caylus pensait, cependant, que ces mots pourraient bien se rapporter à la destination des vases. Plus tard, lorsque M. de Caumont eût publié dans son cours d'archéologie, une première liste de marques, l'attention des antiquaires se porta sur ce sujet de recherches, des collections se formèrent bientôt, et, aujourd'hui, on est arrivé à constater plus de trois mille empreintes différentes imprimées sur des produits céramiques. La collection de M. de Lorgpérier dépasse même ce chiffre.

Dès le début, un court examen avait suffi pour faire reconnaître dans les empreintes dont il s'agit, des noms propres de potiers ; quelques exceptions, fort rares, indiquent seulement le lieu où était située la fabrique.

Le nombre considérable de marques déjà cataloguées, a fait naître un vif intérêt de curiosité pour la découverte de

noms nouveaux. Dans ce genre de recherches, la Société d'Emulation de l'Allier a été particulièrement privilégiée. Un de ses membres lui ayant signalé un champ rempli de fragments de poterie, ce lieu a été exploré avec succès, et non seulement une fouille a fourni des empreintes inédites, mais elle a encore fait découvrir sur des moules de figurines, quatorze signatures de céramistes, la plupart d'origine ro maine (1). Le musée possédait déjà des empreintes recueillies dans le département de l'Allier; la réunion de ces marques nous a paru assez intéressante pour engager la Société d'Emulation à publier une liste des sigles et autographes des antiques potiers de notre pays.

La description des noms estampillés nous a paru nécessiter quelques observations préliminaires; les signatures trouvées sur des moules, formeront la troisième et dernière section.

I.

Les argiles qui se trouvent dans toute l'étendue du bassin de l'Allier, sont aussi remarquables par le nombre des dépôts, que par la variété de leur composition; le kaolin et les argiles réfractaires, ces belles pâtes où l'union de la silice et de l'alumine est presque sans mélange, se trouvent très-près de nous; depuis ces terres de qualités supérieures jusqu'aux argiles impures ou caillouteuses, employées dans la grosse poterie, il est rare de rencontrer une série aussi riche que la nôtre.

L'exploitation de ces argiles ne pouvait manquer de fixer l'attention des céramistes romains; tout concourt, d'ailleurs,

(1) Ce sont exclusivement des membres de la Société d'Emulation qui ont pris part à la fouille du champ de Lary, particulièrement MM. Bertrand, Esmonnot, Tudot, de Payan, et Michelon; toutefois le présent fait à la Société d'une série complète de moulage des figurines, est entièrement dû à M. Esmonnot, architecte, dont la générosité a beaucoup contribué au développement si rapide du Musée.

à prouver qu'ils ont exercé leur art dans nos contrées dès les premiers temps de la conquête des Gaules; peut-être même n'ont-ils pas été les premiers.

Des archéologues de la Provence, les frères Bosq, en fouillant un établissement de poterie antique, ont découvert des sigles écrites en lettres grecques; à la partie supérieure des déblais, ils avaient trouvé des marques latines. D'autres faits analogues ont conduit ces antiquaires à penser que les Grecs avaient importé, dans leurs colonies des Gaules, l'art de la poterie.

On ne retrouve pas, il est vrai, de nos côtés, des traces évidentes de l'art grec; cependant parmi les vases en terre fine et mate provenant de notre fouille de Varennes (4), il en est dont l'ensemble élégant, la finesse de dessin, les moulures et une certaine disposition des anses, rappellent la plus ancienne et la plus belle époque de l'art céramique. Quelques noms, parmi ceux que nous donnerons, paraissent appartenir à la langue hellénique; mais ce ne sont encore que des indices incertains.

Il n'y a plus d'incertitude avec l'art romain; il se révèle, de nos côtés, aussi bien par l'ampleur des formes et la richesse de l'ornementation, que par l'abondance des produits. C'est surtout dans la poterie lustrée que ces caractères sont plus prononcés; aussi croyons-nous que les vases de ce genre, si communs chez nous, et qu'on nomme vases samiens, à cause, sans doute, de la couleur de la pâte, ne sont pas d'origine grecque; par les formes et la fabrication, ils nous paraissent essentiellement romains. Toutes les pièces qu'on retrouve sur beaucoup de points du département, à Néris, Bourbon, Diou, Trezelle, Lapalisse, Vichy, Thiel, etc., ont un même caractère: Ce ne sont plus les lignes souples et d'une exquise délicatesse des vases grecs, c'est un autre genre de beauté, où la force et la grandeur dominent.

(1) Bulletin de la Société d'Emulation de l'Allier, tome IV, pag, 356.

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