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Lambert de Leodeport, son beau-père, demeurait à Bourges a jouxte la maison de Pierre Cueur père de Jacques. Or, nous remarquons dans la pièce qui nous occupe, d'abord une circonstance peut-être futile en elle-même, mais que nous ne pouvons cependant pas nous résoudre à passer sous silence et qui nous semble avoir son intérêt. Un des frères Lambert porte le prénom de Ravaut qui, on en conviendra, n'est pas précisément très-commun, et qui est porté par un des associés de Jacques Cœur, pour la fabrication des monnaies à Bourges. Cet associé, ne serait-ce pas le parrain de Ravaut Lambert, et ce fait ne parait-il pas servir à prouver que Jacques Coeur n'était pas sans relation avec SaintPourçain? Ce n'est pas tout les immeubles donnés aux enfants Lambert sont situés pour la plupart dans la rue Roland Cueur, est-il invraisemblable que ce Roland ait été un des ancêtres ou tout au moins un des parents de Jacque-Cueur ? (on sait que telle était alors l'orthographe de ce nom propre). Enfin l'une des maisons données, la plas considérable, n'avait pu appartenir, si l'on songe à ce qu'étaient alors les habitations privées, qu'à un homme d'une position élevée, et très-certainement au propriétaire d'une fortune considérable. Cette maison est donnée avec ses «court, jeu de paulme, célier, estables, et autres ses aisements et appartenances, elle était située en la rue de Roland Cueur; enfin elle avait appartenu à Perrin Cueur, c'est-à-dire au père de Jacques Coeur, le célèbre argentier. On conviendra que si c'est une raison de faire naître Jacques à Bourges, parce qu'on sait qu'à l'époque de son mariage son beau père Lambert de Leodeport habitait une maison voisine de celle qu'occupait alors Pierre Cœur son frère, à Bourges; nous sommes tout aussi fondés à réclamer au nom de Saint-Pourçain, l'honneur d'avoir été la patrie de la famille Cœur en nous fondant, 1° sur ce que cette famille avait donné son nom à une des rués de cette ville; et 2o sur ce que, en 1459, c'est-à-dire du vivant même de Jacques Coeur, on voyait encore à Saint

Pourçain la maison de son père donnée peut-être à un filleul de l'un de ses associés, et qui sait, peut-être à un parent de son beau-père, car Leodeport me semble, pour un bourgeois enrichi, un nom purement de fantaisie ajouté au vrai nom de famille qui serait alors Lambert. En tout cas, sans réclamer pour nous une infaillibilité que nous n'accordons pas à d'autres, on voit qu'il y aurait au moins matière à discuter.

15 novembre 1856.

A. CHAZAUD.

A tous ceux qui ces présentes lettres verront Jacques Dent licencié es loiz conseiller de Monsieur le Duc de Bourbonnois et Dauvergne et tenant le scel de mondit seigneur le duc en sa prevosté de Palluel en Auvergne estably salut savoir faisons que en la court de Palluel personnellement estably honnorable hommo Bernard Pailloux Bourgeois de SaintPourçain lequel de son bon gré pure france et libéralle vonlonté..... pour l'amour charnelle et proximité de parentelle qu'il a envers Guillaume et Ravaut Lambertz frères et Jamette Lamberte leur seur feme de Jehan de Fougières et enffans de feu Pierre Lambert et de Chatherine sa feue feme et pour suvenir et aider à iceulx enffans comme meu de pilie et de miséricorde pour ce quil les voit comme pupilles et exherites et desprouveuz de biens et amys pour les inconveniens de l'espidemic et pestilence que l'année passée a este en la ville de Saint-Pourcein en laquelle annee les diz feuz Pierre Lambert et Catherine pere et mere desdis enffans sont alez de vie a trespassement et aussi par considération de ce qu'il a plusieurs hostelz en ladite ville de Saint-Pourcein qui sont grandement charges de cens et autres charges chacun an mesmement au quartier de la porte de la Graive

Icsquelz hostelz ou maisons vont en friche et se démolissent chacun jour par faulte de tenanciers pour ce qu'ils demorent inhabites à l'occasion des pestilences d'espidémie qui ont este et regné en ladite ville par l'espace de deux annees darnieres passees pour les causes dessus dittes..... icellui Bernard Pailloux quitte cede transporte et delaisse du tout en tout a tousjours mais perpetuellement par donnacion faicte sollempnellement entre vifz.... esdiz Guillaume et Ravaut Lambertz frères et aussi a la dite Jamete Lamberte leur seur femme dudit Jehan de Fougieres et es descendans d'icelle.... en droicte ligne.... les hostels maisons et choses ampres declairees et premierement une maison avec ses aisemens et deppendances assise en la ville de Saint-Pourcein en la rue de la Graviere, en laquelle souloit demorer lesditz feuz Pierre Lambert et Catherine sa feme du temps qu'ils vivoient pere et mere desdiz enffans et laquelle fut de Jehan Galet.... Item plus ung autre hostel ou maison avec les court, jeu de paulme celier estables et autres ses aisemens et appartenances situez et assis.... en la rue de Roland Cueur... lesquelles maisons et appartenances furent de Perrin Cueur.... Item deux autres petites chambres tenans ensemble situeez en ladite rue Roland Cueur.... en payant chacun an les cens et charges deuez et accoutumeez de payer a cellui ou ceulx a qui de raison ilz sont deuez.... fait et donné a Saint-Pourcein le dix-huitiesme jour de may lan mil quatre cens cinquante et neuf - signé Griffet avec paraphe G. Boudet avec paraphe.

POÉSIE.

LA QUITTANCE DU POÈTE.

REMERCIMENT

A MM. LES MEMBRES DU CONSEIL GÉNÉRAL DE L'ALLIER,

A L'OCCASION

DE LEUR ATTRIBUTION DU LEGS ROBICHON, POUR 1856,

PAR M. AD. MICHEL, MEMBRE CORRESPONDANT.

Messieurs, c'est chose faite : aux guichets du Trésor,
Votre bill s'est traduit en belles pièces d'or ;

Et je suis trop exact en toute circonstance
Pour différer d'un jour l'envoi de ma quittance.
Soyez donc mille fois et loués et bénis !
Car ces Napoléons, sous mes doigts réunis

En nombre que jamais n'avait connu ma bourse,
D'aisance et de comfort m'ont ouvert une source;
Et me voilà rêvant bois touffus, prés et fleurs;
Rêves naïfs, teintés des plus douces couleurs!

Oh! viennent maintenant de ces belles journées
Que Dieu fit tout exprès pour les âmes bien nées,
Et trop rares, pourtant, sous le ciel de Paris,
Ce ciel de plomb si terne, et si froid, et si gris!
Viennent de ces beaux jours où toute âme ravie
Respire à pleins poumons le bien-être et la vie,
Jours d'heur et de liesse, inondés de splendeur,
Où Dieu par sa bonté révèle sa grandeur;

Jours de soleil dorés!.... et le pauvre poëte,
Quittant, tout rajeuni, son trou d'anachorète,
Pourra tout un dimanche, ainsi qu'un vrai rentier,
Consigner les ennuis au logis du portier.

Puis, dès l'aube et d'un pas que l'allégresse active,
Gagner l'embarcadère où la locomotive,
Impatient coursier que fouette la vapeur,
Sur le rapide rail rugit à faire peur.

Il va fouler d'Enghien les pelouses soyeuses,
S'égarer sous les bois aux mille voix joyeuses;
Rêver aux bords de l'Oise, ou vers Fontainebleau
D'une austère nature admirer le tableau.

Si de Versaille il fuit les splendeurs trop royales,
Si Saint-Cloud n'a pour lui que des beautés banales,
Il a Verrières, Sceaux où rêva Florian,

Et la Vallée-aux-Loups, chère à Chateaubriand.
Saint-Germain peut encor, si c'est sa fantaisie,
Lui prêter sa terrasse où toujours s'extasie
Le bon parisien, en lorgnant sa cité

Qui remplit l'horizon de son immensité

Oh! que la vie est bonne à l'ombre des grands hêtres! Mais nous payons trop cher tous ces plaisirs champêtres Que l'industrie exploite aux portes de Paris,

Et les diners sur l'herbe, hélas! sont hors de prix.

Le commerce a si haut tarifé la nature,
Que ne fait pas qui veut de la villégiature.
Aussi ne craignez pas qu'à mes rêves d'été
Je prodigue tout l'or dont vous m'avez doté,
Messieurs.... On est cigale à son heure, à sa guise,
Assez fourmi, pourtant, pour songer à la bise,
Et pour savoir qu'au temps de la rude saison,
C'est l'épargne qui doit réjouir la maison.

D'ailleurs, dans ce Paris où le luxe s'impose,
Où l'esprit tentateur jamais ne se repose,
Où la séduction par les plus doux chemins
Vers ses piéges dorés attire les humains,

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