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de moine. Voilà ce que nous pouvons affirmer. Faut-il faire un pas de plus et rattacher le premier Dreu à Odelric de Nancy? On l'a tenté et l'hypothèse est vraisemblable, mais non certaine.

Après un siècle d'obscurité, nous retrouvons, vers 1290, un Thierry de Nancy, qui fut bailli de Lorraine. Il fonda l'église des Cordeliers de Toul, où longtemps l'on montra son tombeau. Le bailli Thierry ou Thiriat est ensuite cité dans une série de chartes. En 1290 et 1291, il achète un important héritage aux frères Fourquignons et Karlas 2. En avril 1293, il reconnaît tenir de l'abbaye de Clairlieu une partie des eaux de la Meurthe 3. En mai 1296, il fait un accord avec le commandeur de Saint-Jean du Vieil-Aître au sujet d'un pré à Laxou. Vers la fin du siècle, il achète du seigneur Olry quelques biens sis à Cercueils. Il paraît avoir été dépouillé de son titre de bailli, s'être révolté contre le duc Thiébaut II avec son fils Gérard; mais Ferri IV, fils de Thiébaut, leur donna en juillet 1309 des lettres de rémission. En août 1313, Thierry et son fils Gérard achetèrent des biens à Ferri de Rosières sis au village de Lenoncourt7. Gérard, à la mort du père, s'appliqua à compléter ces possessions dans ce ban par une acquisition faite en avril 13179; il se fit dans la suite donner le titre de seigneur de Lenoncourt, et pour la première fois il

et perpetualiter concedo ecclesie sancte Marie de Prisneio quicquid infra bannum ville Parnei, que villa predicto castro nostro vicina subjacet, jure elemosine possidet vel sibi collatum deinceps in perpetuum possederit, hoc volente et concedente et ut sigilli nostri impressione id ipsum roboraremus a nobis postulante Symone sanischalco nostro, ad quem prefata villa cum banno hereditaria successione feodaliter dirivatur. » — - Il s'agit ici du duc Simon II.

1. DE LA CHENAYE-DESBOIS, Dictionnaire de la noblesse, article Lenoncourt. On donne à tort la date de 1261. Thierry ne fut bailli qu'après Jean Bollette que nous trouvons en 1270. Cf. infra, p. 155. 2. Chartes de la famille de Reinach déposées aux archives du grand-duché de Luxembourg (dans les publications de la section historique de l'Institut royal grand-ducal, 1877 et 1879), nos 60 et 38. Le no 60 me paraît être de 1290; le n° 38 est de novembre 1291. Dans la table l'on a confondu le bailli Thirion avec Thiriat de Nancy, fils de Gérard la Tartre. Cf. infra, p. 177. Thierry est encore mentionné en 1305 (no 78), en 1307 (no 84), en juin 1309 (no 90 et 93); mais à ces dates il ne porte plus le titre de bailli.

3. LEPAGE, Catalogue des actes de Ferri III, no 488.

4. Ibid., no 538.

5. DUFOURNY, Inventaire (Bibl. de Nancy), t. III (Ms. 757, autrefois 177), p. 164. Cercueil, canton de Saint-Nicolas.

6. DUFOURNY, t. III, p. 14. Blåmont, Layettes, t. I, no 48.

7. Au xme siècle, la terre de Lenoncourt était une terre ducale. En novembre 1294 seulement, le duc Ferri III céda à Ferri de Rosières, fils de Geoffroi de Rosières, contre les droits de celui-ci sur la saline du village, « la ville de Lenoncourt et lou ban entierement de la dite ville et quan qu'il avoit en la dite ville et on ban, c'est asavoir en homes, en fames, en rentes, en censes, en ban, en jostice, en toutes seignories que li dis dus i avoit et avoir pooit sans riens a retenir... Et est li greis lou dit duc que Ferris de Rozieres desus dis et sen hoir en sa mesniée aient lour foeresce et lour usuaire es bois... por son ostel a Lenoncourt. » A. D., B, 879, no 38. Publié en partie par LEPAGE, Les Communes de la Meurthe, article Lenoncourt. Le jeudi avant la Saint-Remi 1310, nous voyons que ce Ferri de Rosières, maintenant nommé Ferri de Lenoncourt, et Colette, sa femme, donnent à noble demoisel Maheu, fils du duc de Lorraine, tout ce qu'ils possédaient sur le moulin qui siet devant la maison de Dameleviere, fut pour raison de fiei, fut pour autre chose. A. D., B, 879, no 61. Ferri de Rosières vendit plus tard ce bien de Lenoncourt à Thierry de Nancy et à sa famille et, par acte d'août 1313, il reconnut en avoir reçu le prix (Chartes de la famille de Reinach, no 110). DE LA CHENAYEDESBOIS cite un acte de 1313 par lequel Thierry de Nancy abandonne à son fils Gérard tous ses droits sur Lenoncourt.

8. Il mourut en septembre 1313. En octobre de cette année, sa femme Helwys est mentionnée comme veuve. (Chartes de la famille de Reinach, nos 113 et 114.)

9. Ibid., no 147.

LES SEIGNEURS DE LENONCOURT.

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apparaît dans l'histoire avec cette dénomination le 6 septembre 1331'. Le jeudi 20 février 1343, il reconnaît solennellement tenir de son cher et aimé seigneur le duc Raoul « sa maison forte de Lenoncourt, la ville et le ban2 ». Ainsi, à une époque très tardive, au XIVe siècle seulement, une famille de Nancy est entrée en possession du village de Lenoncourt et a pris le titre de ce village.

Pourtant, d'assez bonne heure, s'est formée une légende qui a obscurci toute l'histoire des origines de notre ville. L'on a interprété ce titre de Nanceio porté au xne siècle par Dreu, au xm par Thierry, comme s'il signifiait seigneur propriétaire de Nancy; et l'on a soutenu qu'au début le castrum de Nancy appartenait exclusivement à leur famille. L'on a inventé ensuite un faux document, affirmant que le 11 décembre 1155 Dreu de Nancy aurait cédé la ville de Nancy au duc Mathieu Ier, et aurait reçu en échange le château et la châtellenie de Rosières-aux-Salines, de Lenoncourt, du ban Moyen et d'Haussonville; Dreu aurait stipulé, en outre, que ses descendants garderaient à perpétuité le titre de Nancy. Un tel document ne soutient pas l'examen. L'auteur d'une ancienne généalogie des Lenoncourt prétend que copie de cet acte existe au Trésor des chartes de Lorraine; il en donne même une cote précise 3. Pourtant, personne jamais ne l'a retrouvée. La charte est en contradiction avec ce que nous savons de l'histoire de Nancy antérieurement à 1155, avec cette affirmation de Thierry Ier que Nancy est l'un de ses alleux, que le castrum de Nancy lui appartient. Elle ne s'accorde pas davantage avec d'autres documents qui nous montrent Lenoncourt encore au xe siècle en possession des ducs de Lorraine. Il faut entièrement rayer de l'histoire la légende d'un don fait de Nancy au duc de Lorraine par la

1. Gérard paraît dans de nombreuses chartes avec le simple titre de chevalier; ce sont des échanges de terres ou de constitutions de rentes à son profit. (Chartes de la famille de Reinach, nos 150, 155, 168, 176, 179, 186, 192, 206.) Il est mentionné pour la première fois comme seigneur de Lenoncourt

au no 213.

2. « Je Gérars de Nancy, chevaliers, sires de Lenoncourt, fais savoir à tous que je cognois et confesse de ma plainne voluntei que je teng de mon tres chier et amei signour Raoul, duc de Lohereine et marchis et de ses hoirs dus de Lohereine après lui, mai maison fort de Lenoncourt, la ville et le ban, ligement, devant tous homes aidauble et receptauble à tous ses besoins en bone foy, sens mavais engin et eusi les deveront tenir mes hoirs apre me qui lai dicte maison, ban et ville tanront de mon dit signour et de ses hoirs dus de Loherenne apres luy. » (Gérard de Nancy scelle l'acte de son sceau, son fils Thierry, du sien et l'official de la cour de Toul, du sien. Les trois sceaux sont bien conservés.) « Ce fuit fait l'an de graîce notre Signour mil trois cens quarante et doux, le juedi devant la fes e sainct Mathie l'apostre, on mois de fevrier. » A. D., B, 821, no 24.

3. Cette ancienne généalogie a été faite en 1613, comme les manuscrits nous l'indiquent et à l'occasin d'un procès que soutenait cette famille. Le manuscrit original est perdu. Mais M. LEPAGE en connaissait une très belle copie appartenant au baron Saladin et il en donne de nombreux extraits: Recherches sur l'origine et les premiers temps de Nancy (M. S. A. L., 1856, pp. 150 et suiv.). Une autre copie, faite en 1780 par Mory d'Elvange, se trouve à la bibliothèque de Nancy, manuscrit n° 1010 (208). L'auteur avait dépouillé les archives de quelques anciens monastères, ceux de Clairlieu et de Beaupré entre autres; mais il manque totalement de critique. Il se figure que la collégiale Saint-Georges existait dès le xr siècle! Pourtant cette assertion de la généalogie a fait fortune. Elle a été répétée par le chanoine de 1619, Notice de Lorraine, II, col. 71, et ensuite par Doм CALMET, I, col. 1105 (il donne la date 1155 ou 1153); puis l'assertion a été répétée sans cesse. Un seul auteur semble avoir douté, M. DE GIRONCOURT, Nobiliaire de dom Pelletier annoté à la bibliothèque de Nancy, article Lenoncourt.

4. Voir supra, p. 70, n. 7.

maison de Lenoncourt. Tout ce qui est sûr, c'est qu'une famille dite de Nancy a acquis Lenoncourt au début du xive siècle. Il est possible que cette famille se rattache au sénéchal Dreu de Nancy, encore qu'entre Dreu et Thierry de Nancy la chaîne n'ait pas pu être soudée.

Ce faux document, daté de 1155, a justement embarrassé le plus grand des historiens qui se soient occupés de Nancy. Nous avons nommé M. Henri Lepage. Les documents d'authenticité incontestable qu'il avait trouvés dans ses archives lui montraient que, dès le début du xn° siècle, Nancy était en possession des ducs de Lorraine. N'osant pourtant révoquer en doute le prétendu acte de 1155, il a supposé que dans la seule ville de Nancy il y avait deux châteaux, l'un appartenant au duc dans le quartier de la rue de la Monnaie, l'autre situé à quelque distance et appartenant à Dreu de Nancy. En 1155, Mathieu Ier serait devenu propriétaire de tout Nancy'.

Les historiens postérieurs ont saisi cette hypothèse de deux châteaux de Nancy et l'ont dénaturée. Au XIVe siècle, les ducs de Lorraine avaient au sud de Nancy une maison de campagne, sur un petit ruisseau qu'ombrageaient les saules. C'était Saurupt. La villa fut cédée en 1312 par le duc Thiébaut II à son fils Hugues qui s'engageait à renoncer à tout droit de succession au duché, en faveur de son aîné, le futur Ferri IV 2. Plus tard elle fut détruite ; mais, le 8 septembre 1532, l'emplacement fut cédé par le duc Antoine à sa femme Renée de Bourbon; et ici il faut citer les termes mêmes de l'acte. Antoine abandonne « une place où il y a démonstration ou apparence y avoir eu par autre fois bastiment ou commencement de demourance, comme par l'inspection du lieu et des fossés qui y sont peult apparoir, appelé et nommé communément par ung chacun la VIEILLE NANCY, situé en notre bois de Sorroy, ban dudit Nancy3. » Là fut élevée la demeure où la duchesse vint prendre << récréation »>, dans le voisinage de sa capitale. On y fit venir des animaux de toutes espèces, on y établit une garenne, on y creusa des étangs. A la lecture du texte cité, l'imagination de nos historiens s'est échauffée. Le document parle de commencement de demourance et fait allusion à l'ancienne maison de Thiébaut II; ils ont cru que là s'étendait, sur un vaste espace, une ville plus ancienne que Nancy; c'est sur ce ruisseau de Saurupt, à l'entrée de ces bois, qu'il faut chercher, d'après eux, le berceau de notre ville. Ce nom

1. C'est la thèse qu'il a soutenue dans ses Recherches sur l'origine et les premiers temps de Nancy (M. S. A. L., 1856; voir surtout p. 208). Il la soutient encore en 1865, Les Archives de Nancy, I, 11. En 1856, il écrivait : « Dégagé des circonstances dont certains généalogistes se sont plu à l'entourer, et des termes sous lesquels ils l'ont présenté, l'acte d'échange devient un fait historique qui ne paraît pas devoir être mis en doute. » Mais, en 1887, le doute est né en son esprit, il ne parle plus de la charte d'échange qu'au conditionnel. Les historiens, dit-il, n'ont jamais pu en prouver l'authenticité. Il assure que le château du sénéchal Drogon est « très problématique ». (Sur l'origine et les premiers temps de Nancy [Annuaire de la Meurthe, 1887], pp. 22-23.)

2. LEPAGE, Les Communes de la Meurthe, II, 520 (article Saurupt). Nous ne parlerons pas ici des amours du duc Raoul et de la belle Alix de Champé qui auraient été cachées en ce château. Les chroniques auxquelles ce récit est emprunté sont apocryphes.

3. A. D., série B, 21, fo 10. L'acte publié en partie par LEPAGE, Les Communes de la Meurthe, II, 520, et Recherches, l. c., pp. 147-149.

4. LEPAGE, Les Communes de la Meurthe, II, 520. Cf. infra, p. 192, 193.

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de Vieille-Nancy n'est-il pas significatif? Mais, répondrons-nous, il n'a pas plus de valeur que les nombreux lieux-dits; et rien ne nous garantit que le mot vieille veut dire ici ancienne. Il ne faut point attacher d'importance à ce texte unique. Et pourtant, s'appuyant sur lui, quelques historiens ont cru avoir trouvé ce second château de Nancy dont ils avaient besoin. Ici, disent-ils, était le château des ducs de Lorraine, tandis que plus loin vers le nord se dressait celui des Lenoncourt, que Dreu de Nancy céda en 1155 à Mathieu Ier. L'idée d'une dualité de Nancy faisait ainsi des progrès, et un écrivain moderne a donné tout d'un coup à cette thèse une extension nouvelle2. Selon lui, un Nancy ancien s'étendait sur les côtés de Villers et de Vandœuvre, à une époque où la place de la Carrière et les environs ne formaient qu'un marais fétide; c'est « cette cité champêtre » dont Médoald -le monétaire mérovingien était seigneur; c'est d'elle qu'il est question dans le diplôme de Charles le Simple pour Salone3. C'est à elle que s'applique l'ancienne dénomination celtique Nanciacus. La Vieille Nancy, aux confins du bois de Saurupt, marque le dernier souvenir, « la dernière ombre » de la ville celtique. Cette ville de Nanciacus appartenait à Oudry et à Dreu, seigneurs et voués1. A côté de ce grand Nancy, les ducs de Lorraine possédaient dans la plaine, qui peu à peu sortait de la masse confuse des eaux, un simple alleu, Nanceium. En 1155, les ducs acquirent la cité de Nanciacus par échange avec les Lenoncourt; puis, de parti pris, ils l'abandonnèrent, et, à son détriment, favorisèrent la ville naissante de Nanceium. Ce système place au x1° siècle de notre ère les révolutions géologiques dont la date se perd dans la nuit des temps; il nous obligerait à admettre que, par une sorte de fatalité, il y aurait eu deux localités appelées Commerciacus et Commerceium (Commercy), Paterniacus et Parneium (pour tous nos Pagny de Lorraine), Vitriacus et Vitreium pour nos Vitry et Vitrey, etc. La forme Nanceium est une forme intermédiaire entre le vieux mot Nanciacus, d'origine celtique, comme nous l'avons vu, et la forme française actuelle de Nancy. Ces deux expressions sont absolument synonymes. On voit, par ces exemples, quelles conséquences traîne souvent après lui un document faux. L'assertion des Lenoncourt, prétendant que leurs ancêtres ont cédé le territoire de Nancy en 1155 au duc Mathieu Ier, a conduit à la naissance d'hypothèses pleines de fantaisies. Écartons-la, et l'histoire des origines de notre ville redevient claire et nette.

1. Cette thèse a été longtemps soutenue dans l'historique de Nancy, dans les Guides Joanne.

2. M. Paul HANNION, Le Berceau de Nancy. Étude historique et archéologique dans les M. S. A. L., 1892, p. 82. M. P. Hannion a fait des recherches très consciencieuses qui nous ont été très utiles, encore que nous repoussions ses conclusions.

3. Voir supra, pp. 18 et 30.

4. M. Hannion intervertit ainsi l'ordre des facteurs. Il place les Lenoncourt à la Vieille-Nancy, les ducs près de Saint-Evre.

5. Il y a quelques contradictions dans le système. Pourquoi Oudry et Dreu sont-ils presque toujours nommés de Nanceio, et non de Nanciaco, puisqu'ils devaient posséder la cité sur les hauteurs, et non l'alleu près du marécage?

Oudry et les Dreu n'ont pas été les seuls personnages qui, à la fin du xr et au xe siècle, aient ajouté à leurs noms les mots de Nanceio. D'autres encore ont pris une semblable dénomination. Jadis l'on croyait que tous ces Nancy appartenaient à une seule et même famille et ils ont servi aux Lenoncourt à combler la lacune entre Dreu de Nancy et le bailli Thierry du xâ2 siècle1. Mais rien ne nous autorise à supposer qu'un lien de parenté les unissait. Des fonctionnaires divers, employés à Nancy, ont joint à leur nom propre le nom de la cité où ils résidaient. Voici l'énumération, aussi complète que possible, de ces personnages :

1° Dom Calmet cite en 1076 un Lietardus de Nanceio, sans nous dire dans quel document il a trouvé ce nom2; 2o en 1138, le seigneur Waldric de Nancy, dominus Waldricus de Nancei, souscrit la charte par laquelle le duc Mathieu fer confirme la fondation de l'abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois-sousPrény 3; 3o la charte de Mathieu Ier en faveur de l'abbaye du Tart en Bourgogne, de 1142, porte, à côté de la souscription de Dreu de Nancy, celle de Raynerus de Nancey. Et même ce personnage est cité avant Dreu, ce qui semblerait indiquer qu'il occupait une place plus haute dans la hiérarchie+; 4° au bas de la même charte on lit: Galterus præpositus de Nancey, Gautier, prévôt de Nancy. Le prévôt, nommé par le seigneur, administrait le domaine, levait les redevances du maître, rendait même la justice dans un certain nombre de causes. Le prévôt, ce nous semble, tenait la place du duc, tandis que le voué était plutôt le représentant de la population; 5o en 1150, dom Calmet a lu sur une charte, avec le nom de Renier déjà cité, celui de Hugues de Nancy 6; 6o la charte de fondation de Clairlieu en 1159, que nous analyserons plus loin, porte au bas la souscription de Hermandus de Nanceio7; 7° la même charte est souscrite par Walterus villicus de Nanceio, Gerardus quondam villicus. Il semble que Gérard et Walter se sont succédé dans cette charge. Le villicus est le chef des tenanciers des ducs de Lorraine à Nancy. Nommé par le duc, il lève sur eux les cens et les autres redevances. Le même Walter, Nanceiatensis villicus, est cité dans une charte de l'évêque de Toul Pibon, par laquelle il fait savoir que son féal Hugue, avec le consentement de sa femme Sophie, cède des biens nombreux à l'abbaye de Bouxières et à l'abbesse Hawide; 8° en 1165, une autre charte du duc Mathieu ler, constatant que son vassal Wirric de Norberceis a renoncé en faveur de l'église de Beaupré à ses prétentions sur la grange de Relécourt et sur celle de Francheville, porte

1. C'est la thèse de la Généalogie des Lenoncourt, de 1613. Voir plus haut, p. 71, n. 3.

2. DOM CALMET, Notice de Lorraine, I, p. 634.

3. DOм CALMET, II, Preuves, col. 318.

4. Id., II, Preuves, col. 322.

5. Id., ibid.

6. DOM CALMET, Notice de Lorraine, II, col. 634.

7. Dom CALMET, II, Preuves, col. 456, d'après un vidimus aux A. D., série H, 473. Il ne semble pas que Walter puisse être identifié avec le fils du sénéchal Drogon l'aîné.

8. Bibl. nationale, collection Moreau, t. XXX, fo 78. La charte a déjà été citée par M. HANNION, l. I.

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