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Une dernière observation.

Tous les tirages à part dont les folios ne sont pas changés, ne sont que de faux extraits, qui ne sauraient avoir aucune valeur bibliographique ni commerciale, et les amateurs n'y attachent absolument aucune importance.

ALKAN AÎNÉ.

NOUVELLES ET VARIÉTÉS.

LE TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE EN 1772.

L'Intermédiaire nous

révèle un fait curieux qu'il a découvert dans la Correspondance inédite de Mme du Deffand publiée par M. de SaintAulaire (Paris, 1859). Il s'agit de certains phénomènes magnétiques qui donnèrent lieu à l'abbé Barthélemy de pressentir, il y a cent ans, l'établissement des télégraphes électriques.

Voici ce fragment très-curieux :

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....

Je pense souvent à une expérience qui ferait notre bonheur.... On dit qu'avec deux pendules dont les aiguilles sont également aimantées, il suffit de mouvoir une de ces aiguilles pour que l'autre prenne la même direction, de manière qu'en faisant sonner midi à l'une, l'autre sonnera la même heure. Supposons qu'on puisse perfectionner les aimants artificiels au point que leur vertu puisse se communiquer d'ici à Paris. Vous aurez une de ces pendules; nous en aurons une autre; au lieu des heures, nous trouverons sur le cadran les lettres de l'alphabet. Tous les jours, à une certaine heure, nous tournerons l'aiguille. M. Wiart (le secrétaire de Mme du Deffand) assemblera les lettres et lira : Bonjour, chère petite fille, je vous aime plus tendrement que << jamais!... » Ce sera la grand' maman (la duchesse de Choiseul) qui aura tourné. Quand ce sera mon tour, je dirai à peu près la même chose. Vous sentez qu'on peut faciliter encore l'opération; que le premier mouvement de l'aiguille peut faire sonner un tim

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bre qui avertira que l'oracle va parler. Cette idée me plaît infiniment. On la corromprait bientôt en l'appliquant à l'espionnage dans les armées et dans la politique. Mais elle serait bien agréable dans le commerce de l'amitié.... »

UNE HABITUDE DE CH. NODIER. Recueillons dans une notice sur Peignot, publiée dans la Revue de France, par M. Honoré Bonhomme, un trait piquant sur Charles Nodier.

Peignot s'était plaint de son ami et confrère en bibliographie qui avait négligé de lui envoyer son discours de réception à l'Académie française.

M. Bonhomme explique le fait par un passage d'une lettre de Weiss à Amanton qu'il a entre les mains.

« Si Nodier, dit-il, ne vous envoie pas ses ouvrages, non plus qu'à M. Peignot, c'est une manie de sa part. Il se pique de n'en avoir pas un seul chez lui, et de n'en avoir jamais offert un exemplaire à qui que ce soit. Pour mon compte, je puis vous assurer que j'ai été obligé d'acheter ses Questions de littérature légale, quoiqu'il me les eût dédiées. Cela vous paraîtra bien singulier, mais c'est un fait que je vous affirme. »

L'Union Centrale des beaux-arts appliqués à l'industrie empressée à admettre tous les moyens d'établir de nouvelles communications entre elle et les amis des arts, vient de fonder une revue mensuelle, sous le titre de Bulletin de l'Union Centrale. Deux numéros ont déjà paru.

Le premier renferme un très-rapide exposé des circonstances qui ont donné naissance à l'Union Centrale, et fournit la nomenclature des membres qui en font partie. Après quelques indications sur son organisation, il arrive à l'histoire de la quatrième exposition de l'Union.

Cette histoire se continue dans le second numéro, qui, à propos de l'exposition des dessins des écoles, consacre un certain nombre de pages très-intéressantes à la question fondamentale de la méthode dans l'enseignement du dessin.

Cette publication, émanant d'un groupe d'intelligences aussi important que celui qui préside à l'action de l'Union Centrale, promet à tous ceux qui s'intéressent au développement des arts une lecture intéressante et profitable.

L'Union Centrale vient d'enrichir sa double exposition d'une

annexe qui répond à un sérieux besoin d'étude et de curiosité. Elle a ouvert, à l'extrémité des Galeries de l'histoire du costume, une vaste bibliothèque contenant les ouvrages d'art les plus importants publiés par les librairies Morel, Firmin Didot, Ducher, etc. Elle y a joint d'excellents ouvrages empruntés à sa riche collection de la place Royale, et les principaux albums dans lesquels elle a réuni les matériaux précieux d'une histoire générale des tissus.

Le succès de cette innovation est complet. Cette salle d'étude ne désemplit pas. Il est, en effet, excessivement curieux de trouver dans cette bibliothèque les documents nécessaires pour résoudre une foule de questions qui se présentent à l'esprit des visiteurs, tandis qu'ils examinent les milliers d'objets, la plupart inconnus, réunis dans le Musée de l'histoire du costume.

NÉCROLOGIE.

On annonce la mort de M. le baron Anselme de Rothschild, membre de la chambre des seigneurs d'Autriche. Il compta parmi les collectionneurs célèbres de son temps, et on lui accordait un goût très-sûr et une grande érudition.

En dehors des beaux panneaux décoratifs de Prud'hon qui provenaient de l'hôtel de la rue Laffitte, tout le luxe du défunt, dans sa vaste et imposante demeure de Vienne, était concentré dans ses collections de tableaux, d'objets d'art et de haute curiosité. Il laisse une réunion d'ivoires et de bois sculptés incomparable, des armures de la plus rare beauté, d'admirables manuscrits, une série très-importante de tabatières enrichies d'émaux et de miniatures, des tableaux de choix des Hollandais surtout

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et des gouaches de Van Blarenberghe, exceptionnelles dans son œuvre par leurs dimensions et leurs mérites artistiques.

ACTES OFFICIELS. M. Taschereau, administrateur général de la Bibliothèque nationale, est admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite pour cause d'infirmités.

Il est nommé administrateur général honoraire de la Bibliothèque nationale.

M. Léopold Delisle, conservateur sous-directeur au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, est nommé administrateur général dudit établissement, en remplacement de M. Taschereau.

-M. Léon Lavedan, préfet du département de la Loire-Infé

rieure, est nommé administrateur général adjoint de la Bibliothèque nationale.

- A la suite de l'Exposition de Vienne, M. Mame, libraireéditeur à Tours, a été nommé commandeur de la Légion d'hon

neur.

MM. G. Hachette et G. Masson, libraires à Paris, ont été nommés chevaliers.

CONFLIT ACADÉMIQUE. L'Académie française n'est pas tous les jours << cette honnête fille qui ne fait jamais parler d'elle, »> ainsi que semblait vouloir le faire entendre un éloge célèbre qui était en même temps une épigramme très-fine.

Elle a eu naguère deux ou trois séances secrètes fort troublées, lorsque l'illustre Guizot, faisant un retour un peu tardif sur ses anciennes préférences, prit à partie certain académicien nouvellement admis non sans quelque mauvaise grâce.

L'Intermédiaire a fait, au sujet des séances secrètes, une trouvaille de laquelle on peut conclure que, comme dans l'Olympe des dieux de la Fable, un accord parfait n'a pas toujours régné au séjour des Immortels d'au delà du pont des Arts.

Voici l'anecdote qu'il extrait d'une lettre de Bernardin de Saint-Pierre à sa femme, écrite le 23 septembre 1806.

« J'ai bien envie de te revoir; je dépense ici mon temps en menue monnaie, et quelquefois en disputes. J'en ai eu une vive à l'Institut. Imagine-toi qu'ils ont mis dans leur nouveau dictionnaire, au mot APPARTENIR Il appartient à un père de chátier ses enfants. Je leur ai dit qu'il était étrange que, de cent devoirs qui liaient un père à ses enfants, ils eussent choisi celui qui pouvait le leur rendre odieux. Là-dessus, Morellet, le dur; Suard, le pâle; Parny, l'érotique; Naigeon, l'athée; et autres, tous citant l'Écriture et criant à la fois, m'ont assailli de passages, et se sont réunis contre moi, suivant leur coutume. Alors, m'animant à mon tour, je leur ai dit que leurs citations étaient de pédants et de gens de collége, et que, quand je serais seul de mon opinion, je la maintiendrais contre tous. Ils ont été aux voix, levant tous la main au ciel; et, comme ils s'applaudissaient d'avoir une majorité trèsgrande, je leur ai dit que je récusais leur témoignage, parce qu'ils étaient tous célibataires. Telles sont les scènes où je m'expose, quand je veux soutenir quelque vérité naturelle; mais il me

convient de temps en temps de défendre les lois de la nature contre les gens qui ne connaissent que celles de la fortune et du crédit. »

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VENTE BARKER. Ce n'est pas seulement à Paris que les prix des beaux livres à figures, revêtus de riches reliures, s'élèvent jusqu'à des hauteurs vertigineuses, sur les ailes des enchères.

Le Journal général de la Librairie nous apporte quelques échos de la vente Barker qui vient d'avoir lieu à Londres. Un coup d'œil jeté sur les prix des principaux ouvrages montrera la faveur dont jouissent outre Manche, les productions des auteurs, des graveurs et des relieurs français, surtout quand ils sortent d'une bibliothèque aussi célèbre que l'était celle de M. Alexandre Barker.

Nous citerons particulièrement : Choix de chansons mises en musique, par La Borde, gravures d'après Moreau, etc., 4 vol., grand papier, reliure en maroquin rouge par Derome (a appartenu à la bibliothèque de M. Debure), vendu 2,575 fr.; Contes et Nouvelles de La Fontaine, édition des fermiers généraux, avec les gravures du Cas de conscience et du Diable de Papefiguière, dans le premier état, 2 vol. maroquin bleu magnifiquement reliés par Bradel, exemplaire provenant de la bibliothèque de M. Slade, 1,475 fr.; Fables de La Fontaine, 6 vol. avec gravures, Paris, 1765-75, 1,000 fr.; Le Sage, Gil Blas, gravures en taille-douce, 4 vol., Paris, 1771, 750 fr.

Longus, les Amours pastorales de Daphnis et Chloé, traduit du grec par Jacques Amyot, gravures en taille-douce par Benoît Audran, d'après les dessins de Philippe duc d'Orléans, Paris, 1718. Ce charmant petit volume, dans un étui en maroquin rouge, provient de la bibliothèque de M. Pixérécourt et a appartenu à M. Chastre de Cangé, valet de chambre du Régent; il est enrichi de notes marginales par Antoine Lancelot, érudit, dont on a fait usage dans l'édition 1745. Il contient en outre un portrait d'Amyot, gravure avant la lettre; un dessin original à la plume par le Régent, gravé dans le recueil et connu sous le nom des Petits Pieds; un dessin à la plume du même sujet, par Massé; une gravure à l'eau-forte du même sujet, par le comte de Caylus, en 1728, avec contre-épreuve; une autre gravure du même sujet, qui n'a pas été publiée, et enfin un feuillet contenant une liste de gra

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