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Mères de famille qui m'écoutez, pardonnez à notre nom grec, et lisez-nous, cela vous permettra de ne pas laisser impunément traîner sur les tables de vos salons tant de romans, tant de livres trop séduisants par leur couverture originale et leur style brillant, mais si pernicieux pour vos fils et vos filles.

Et vous, Messieurs, aidez-nous à répandre cette revue de plus en plus pour affirmer continuellement sa supériorité et sa spécialité, car, en bibliographie, le Polybiblion est unique au monde, et, grâce à lui, les catholiques sont maîtres.

Vous me permettrez d'associer à son nom celui du rapporteur, M. Gaudot, qui nous apporte chaque jour un fructueux concours dans la rédaction et l'administration de la Revue.

M. de Beaucourt vous a encore exposé les excellents travaux de cette Société d'histoire contemporaine, qui a à tâche d'apporter le flambeau de la critique parmi les mensonges plus ou moins intéressés de la Révolution et de nos jours. C'est ainsi que, gràce à un travail assidu, il est arrivé à dégager complètement la figure admirable de cette Reine de France qui fut une martyre, Marie-Antoinette.

Voilà l'œuvre principale et les filiales qui s'offrent devant vous et que vous connaissez bien d'ailleurs, témoin le beau rapport de M. Roussel sur le comité de Nancy.

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Mais vous n'avez pas voulu seulement apporter individuellement, et pour ainsi dire isolément, votre pierre à l'édifice. Sachant que par nos congrès provinciaux nous allions par la France faire une bibliographie historique, qui sera l'honneur de notre Société et un des travaux les plus considérables de ce temps, vous avez demandé qu'après les marches d'Aquitaine, après le Languedoc au ciel bleu et aux vignes superbes, vînt la belle, l'opulente Lorraine, une de ces provinces dont on peut dire depuis vingt-cinq ans qu'elles sont doublement chères aux coeurs français.

Réunis sous la présidence d'honneur de Mgr Turinaz, votre grand évêque, vous avez confié à un comité où les savants les plus renommés, les anciens magistrats qui n'ont su défendre que le droit et la liberté, les anciens fonctionnaires accomplis, les membres du barreau toujours prêts pour les nobles causes, enfin les professeurs des grands

établissements religieux de Nancy, se sont rencontrés avec le plus complet dévouement.

Votre secrétaire, M. des Robert, rappelait l'autre soir, dans des termes que vous avez applaudis, les travaux de cette commission, composée de M. le chanoine Mangenot, dont le nom va revenir pour ainsi dire à chaque page de notre rapport, président; de MM. l'abbé Eugène Martin, professeur à Saint-Sigisbert, et Léon Germain, secrétaire perpétuel de la Société d'archéologie lorraine, vice-présidents; de M. P. Boyé, avocat à la cour d'appel de Nancy, trésorier; de MM. le comte de Lambel, ancien conseiller général; le chanoine Marton; l'abbé Bernhardt; le comte de Landrian, ancien receveur particulier; Henri de Vienne, ancien magistrat; l'abbé' Jérôme, professeur au grand séminaire; Pierre de Lallemand de Mont, membres.

Avec de tels éléments le succès était assuré ; les travaux affluèrent, sûrs d'avoir la digne place qui leur convenait, et les adhésions les plus précieuses nous furent apportées de ce côté de la frontière et d'au-delà.

J'ai hâte d'arriver à l'admirable ensemble des travaux sur l'histoire et les institutions locales que, grâce à M. le chanoine Mangenot, le si dévoué organisateur de ce Congrès, vous avez pu réunir et offrir à l'admiration de la France entière.

Vos séances ont été divisées, pour ainsi dire, en sept groupes qui ont visé plus généralement, l'un, l'histoire générale; le second, les bibliothèques, établissements scientifiques, sociétés, etc.; le troisième, les paroisses et corporations; le quatrième, les abbayes; les derniers, la Révolution, les divers travaux ne rentrant pas dans un cadre particulier, et enfin saint Nicolas.

1°. Histoire générale.

Dans l'histoire générale de la Lorraine trois points principaux ont attiré votre attention.

Notre jeune et éminent confrère, M. Pierre Boyé, a fait preuve des. plus solides qualités d'érudition en retraçant un tableau saisissant des corvées en Lorraine pour la construction des grandes routes sous l'intendance de la Galaizière (1). La section qui l'a entendu a jugé que

(1) Chapitre détaché de l'Histoire de Stanislas le Bienfaisant.

ce travail méritait d'être lu en séance publique. Vous allez prouver à l'auteur que les applaudissements sont doux à recueillir deux fois.

Ce n'est pas à Nancy qu'il faut faire l'éloge du talent de critique consommé que possède M. F. des Robert et dont il nous a donné une preuve si parfaite dans son étude sur les seigneurs de Saulny-enMoselle.

Avec une rare sagacité, M. l'abbé Eugène Martin a démontré que toutes les présomptions sont contraires à l'opinion qui fait venir saint Mansuy à Toul au 1er siècle, et il est très probable que l'Eglise leuquoise ne remonte qu'à la première moitié du ive siècle.

La découverte, faite par Pibon au XII° siècle, de quatre corps d'évêques, confirme l'attestation du Catalogue épiscopal, car les six premiers évêques de Toul ont été enterrés dans l'oratoire Saint-Pierre. (plus tard abbaye de Saint-Mansuy), et les ossements des saints Mansuy et Amon avaient déjà été levés de leur tombeau et portés à la cathédrale, où il n'en reste que quatre, et il n'y a pas de lacune dans le catalogue. De plus, l'absence de persécution, l'absence d'ornements chrétiens dans les tombes, confirment cette opinion... Quant à saint Euchaire, s'il fut évêque, il ne le fut pas de Grand, car Grand n'a jamais été cité épiscopale (1).

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II me semble encore entendre le spirituel mémoire de M. l'abbé Alfred Martin, sur une fête célébrée à Strasbourg, le 14 août 1621, à l'occasion de la fondation de cette célèbre Université, dont les orateurs et sermonaires faisaient remonter l'origine jusqu'à Adam. Oui, Messieurs, Adam, le premier homme et le premier des universitaires (2) !

Grâce à un guide anonymne, mais savant autant que modeste, nous avons eu l'histoire et le détail des bibliothèques et sociétés savantes de Nancy, la bibliothèque de la ville, celle de l'Université, celle du grand séminaire, celle du couvent des Dominicains (qui fut cause du choix fait par l'illustre Lacordaire, de Nancy, pour y établir la pre

(1) Cette étude fera partie de l'Histoire du diocèse de Toul, que prépare M. l'abbé E. Martin.

(2) Une Fête à l'ancienne Université de Strasbourg, Nancy, 1897, 20 pages.

mière maison de l'ordre). Nous avons jeté un coup d'œil sur les archives départementales. Enfin, les grandes sociétés, dont le renom est universel, l'Académie de Stanislas et la Société d'archéologie lorraine, n'ont plus de secrets pour nous.

Qui pouvait mieux nous dire que M. le chanoine Vacant les ‹ arcana » de la bibliothèque du séminaire (1) ou les ressources si précieuses de la bibliothèque circulante de revues à l'usage des membres du clergé, appelée Bibliothèque Gorini ?

Mon ami, mon ancien élève, M. l'abbé Beugnet, professeur au grand séminaire, me permettra de me souvenir de ce double titre pour applaudir à sa communication sur les Gesta episcoporum Tullensium, dont, il y a dix ans, nous jetions les bases ensemble.

M. l'abbé Chapelier, curé de Lamarche, nous a donné une substantielle bibliographie des panégyriques du bienheureux Fourier. Erudit consommé, M. le vicomte de Bizemont a bien voulu exposer les fruits d'un immense travail sur les nobiliaires lorrains.

C'est à M. l'abbé Paulus, curé de Puzieux, qu'était revenu l'honneur si mérité par lui de nous donner le compte rendu des travaux de la Société d'archéologie et d'histoire de la Lorraine annexée. Après une revue rapide des sociétés d'histoire et d'archéologie qui se sont succédé ou existent encore dans le pays de Metz, il a abordé l'examen des travaux publiés par la Société actuelle, il en a cité les principaux et indiqué en quelques mots et le but et l'importance, en suivant l'ordre logique des matières archéologiques, préhistoriques, romaines, moyen âge, sources de l'histoire, histoire religieuse, civile, générale et particulière. Comme supplément, il a joint à son travail une bibliographie complète de toutes les publications de la Société, depuis sa fondation jusqu'à 1895.

Nous sommes encore sous le charme de l'importante communication faite par M. le docteur Eugène Muller, sur les derniers travaux d'archéologie chrétienne en Allemagne.

Vous me permettrez de lui consacrer quelques lignes. Il a esquissé d'abord, en un tableau général, le mouvement des études d'art et d'archéologie chrétienne dans l'Allemagne moderne, signalé les principaux promoteurs, indiqué la part qu'y a prise la science pro

(1) La Bibliothèque du grand séminaire de Nancy, dans les Annales de l'Est, 1897.

testante. Venant ensuite à l'énumération des travaux d'archéologie les plus remarquables publiés depuis cinq ans, il passe d'abord en revue les ouvrages traitant tout l'ensemble ou tout un grand domaine de l'archéologie chrétienne (tels ceux de MM. Kraus, Kuhn, Frantz, Detzel, Dihes et Betzold). Quant aux nombreuses monographies, il les rattache aux grandes époques de l'archéologie (chrétienne) et aux problèmes qu'elles ont suscités. Telle la question des catacombes et de leurs peintures, celle des origines de l'architecture chrétienne, des origines et de l'influence de l'art byzantin, des origines de la basilique romane en forme de croix et à voûte d'arête, de la peinture et enfin de la statuaire monumentale du moyen âge, que la science allemande reconnaît comme une des plus sublimes créations de l'esprit français. En terminant, le rapporteur indique la part qu'a eue l'Alsace dans ce mouvement scientifique.

Le bureau du Congrès regrette que le temps ne lui permette pas de faire lire en séance publique une œuvre aussi remarquable. Et vous voudrez bien joindre vos applaudissements aux nôtres pour saluer ces deux derniers rapports qui viennent de Metz et de Strasbourg.

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L'aumônier du cercle catholique d'Epinal, le pieux et savant abbé Barotte, nous a fait revivre les corps de métiers d'autrefois, notamment les boulangers et les maréchaux.

M. Sorlat, avocat, a su retrouver l'origine du nom de Moyen, et nous écrire l'histoire des premiers temps de cette paroisse.

Tandis que M. Viansson-Ponté nous a donné des Aperçus historiques sur le pays de la Woepvre, M. l'abbé Charles Marchal, curé de Saint-Germain, a résumé l'histoire de la paroisse dont il est le pasteur.

La confréric de l'Immaculée Conception à Jezainville, en Meurtheet-Moselle, à partir du xve siècle, a fourni le sujet d'une très inté ressante monographie de M. l'abbé Parisot.

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L'antique abbaye de Vergaville a comme historien M. l'abbé Jean, curé de Châteauvoué, qui en a critiqué et commenté la charte de fondation.

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