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A DIEU TRÈS GRAND

Et à la mémoire d'Antoine Ruzé d'Effiat. Il vécut 45 ans 11 mois 13 jours. Né d'une illustre famille d'Auvergne, il parvint bientôt, par les degrés successifs des faveurs de la Cour, aux plus hautes fonctions du gouvernement. Capitaine des Chevau-légers, il fut attaché extraordinaire à l'ambassade somptueuse auprès de l'illustre Jacques Ier roi d'Angleterre. Puis chargé seul de l'ambassade en son propre nom, il agit beaucoup par ses paroles et plus encore par ses actes et obtint par son crédit tout ce qu'il voulut du souverain étranger. Ayant bien mérité de son propre maître, il reçut les insignes des ordres de chevalerie et ce fut lui qui le premier fut décoré, quoiqu'absent (chose inouïe) à l'occasion d'une fête de Louis le juste, des colliers d'or des deux ordres (du Saint-Esprit et de SaintMichel). Il émerveilla par l'éclat de sa nouvelle dignité cette cour que la mer sépare de notre continent et conclut définitivement ce mariage qui avait été déjà préparé par un traité. A son retour il fut nommé simultanément gouverneur des villes de Tours et d'Angers. Puis il administra la province de Bourbonnais, illustrée par les princes du sang, et les deux provinces de Haute et Basse-Auvergne son pays cher à son cœur. Il remit en exploitation, comme surintendant, les mines et minières de France. Devenu ministre des finances, chargé des aumônes royales, il remplit le trésor épuisé, prépara les fonds pour les guerres qu'on allait faire et les continua pendant leur durée. Après avoir protégé l'île de Ré des incursions des Anglais, pris la Rochelle, reçu la soumission de Montauban, il jura de renverser les autres citadelles insurgées et fut promu grand maître de l'artillerie. Appelé au secours du duc de Montmorency, il combattit avec lui à Veillanes et devenu à son tour commandant en chef, il défit les troupes réunies des ennemis, chassa les armées de Savoie d'une place forte sur le Pô et repoussa les Espagnols de Casales. La dignité de Maréchal de France lui fut donnée, tout en le maintenant dans ses autres charges et il ne servit pas moins bien l'État dans ses anciennes comme dans ses nouvelles fonctions. Envoyé au secours de l'électeur de Trèves, il détermina le duc Charles de Lorraine à se joindre à lui, au compte de la France pour détruire les villes insurgées et il était sur le point de recevoir la soumission de Strasbourg, lorsqu'au passage de Lutzelstein, en

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Allemagne, il trouva la fin de sa vie, mais non de sa gloire, le 6 des calendes d'Août (27 juillet) l'an 1632. Marie de Fourcy, sa femme, ramena son corps qu'elle transporta à Effiat, par le pays de Metz; elle réserva son cœur qu'elle fit mettre ici, témoignant ainsi sa douleur à son mari qui en était si digne.

INSCRIPTION POUR LE CŒUR DE MADAME LA MARECHALE D'EFFIAT

Ici gît le cœur de Haute et Excellente Dame Madame Marie de Foursy, femme de Mre Antoine Ruzé, marquis d'Effiat, Coner du Roy en ses Con's, chevalier de ses ordres, gouverneur et lieutenāt général pour sa majé ès pays de Bourbonnois et d'Auvergne, surintendant des mines et des finances, grand maistre de l'artillerie et mareschal de France, qui mourut au passage de la petite pierre, en l'an 1632, commandant les armées du Roy en Allemagne, d'où elle fit transporter son corps à Effiat, au monument de la famille, et en retint la plus noble et la plus chère partie en ce lieu qu'elle a choisi de même pour elle, afin que leurs cœurs demeurent unis après la mort ainsi qu'ils l'ont été durant la vie et que leurs esprits le seront en l'éternité. Amen. Elle vécut 81 année.

Et mourut le 17 Janvier 1670.

INSCRIPTION POUR le cœur de MADAME LA MARECHALE DE LA MEILLERAYE

Cy gît le cœur de Haute et Excellente Dame Made Marie Ruzé, fille de Monseigneur le Mareschal d'Effiat et femme de Mre Charles de la Porte, Seig de la Melleraye, Coner du roy en ses Con's chler de ses ordres, gouvern1 de la ville, chasteau et comté de Nantes, et lieutenant gnal por sa majé en la duché de Bretagne, grand mre de l'artillerie et maresch1 de France, à qui elle ne laissa por tous enfants qu'un fils du nom d'Armand, de l'âge de 10 mois quand elle mourut le 18 avril 1633 ayant passé seulement 3 ans deux mois et huit jours de mariage, et de vie en tout 18 ans, un mois et huit jours. Aussi madme la mareschalle d'Effiat, sa mère, se trouvant réduite à lui rendre le dernier office qu'elle attendait d'elle, a fait apporter le cœur ici por être à toujours en repos, avec celui de son père et le sien dont le mouvement n'a jamais été sans tendresse pour elle.

Quod fas parenti facere debuit Filia,

hoc immatura Mors facit ut faceret parens.

priez Dieu pour elle

Ce qui se traduit ainsi : Le Devoir qu'une fille aurait eu le droit de rendre à sa mère, une mort prématurée est cause que la mère le rendit à sa fille.

INSCRIPTION POUR LE CŒUR DE L'ABBÉ D'EFFIAT

Ci-gît le cœur de Haut et Puissant Seigneur Mre Jean Ruzé d'Effiat marquis de Cinq Mars et de Rillé conr du Roy en ses conels et au parlem de Toulouse à cause de son abbaye de S. Sernin, abbé des trois Fontaines et prieur de St Eloi les Loniumeau, décédé à Paris au chau de l'arsenal le 17 octobre 1698 agé de 77 ans, mis ici avec les mots cy après pour marques de sa piété en exécution de son testament : « Tibi dixit cor meum: Sero te amavi ô Bonitas! Priez Dieu pour lui.

Traduction : « Mon cœur vous a dit: Bonté divine! je vous ai aimé trop tard !

EXHUMATION DU CORPS DE L'ABBÉ D'EFFIAT

(Extrait du registre municipal).

Le vendredi 11 novembre 1791 ont été exhumés de l'Eglise du ci-devant prieuré et inhumés dans la nôtre de St-Etienne de Chilly les restes du corps de Mr Jean Ruzé d'Effiat, abbé commendataire des abbayes de Notre-Dame des Trois Fontaines et de St-Sernin de Toulouse, prieur de St-Eloi lès Lonjumeau-Chilly-Mazarin, et dans notre cimetière les restes des corps de plusieurs chanoines réguliers de la Congrégation de France et ceux de différents particuliers. Les dites exhumations et inhumations ont été faites en présence de Jean-Baptiste Lacourière, maire, de Jean Louis Lion, notable, et de Louis Porcherot greffier de la municipalité de ce lieu qui ont signé :

LACOURIÈRE, LION, PORCHEROT, PIPAULT, DUPERRat, curé.

L'Epitaphe du corps de l'abbé d'Effiat se trouve retranscrite dans l'histoire du canton de Longjumeau par M. Pinard, page 12.) Enfin il me reste à donner au grand complet la longue épitaphe du corps de la maréchale d'Effiat qui a été reproduite partout d'une manière incomplète à cause des mutilations du marbre.

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