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fiques, des bassins, des cascades, des statues, de vastes allées, rappelaient les splendeurs du parc de Versailles (1).

Les lettres patentes de Louis XIV que l'on va lire sont intéressantes, non seulement pour Chamarande, mais encore pour les localités voisines qui dépendaient de sa seigneurie. Par ces mêmes lettres, le Roi y institue une foire annuelle avec les conditions et privilèges qu'il y attache. Cette foire a disparu depuis longtemps déjà. Ce document est-il inédit? je ne puis l'assurer, mais il est peu connu, c'est pourquoi il m'a paru utile de le reproduire ici Je l'ai transcrit sur une copie du temps qui m'a été communiquée par un de nos plus sympathiques collègues, qui l'a découverte à Pithiviers où il habite, et qui a eu l'amabilité de me l'envoyer; je l'en remercie bien cordialement.

En 1358, Jean Coquatrix était seigneur de Bonnes, c'est probablement le même personnage, porteur des mêmes nom et prénom, qui a possédé la terre et le château du Val Coquatrix situés à SaintGermain-lès-Corbeil, domaine qui, après des additions successives, est devenu la magnifique propriété connue aujourd'hui sous le nom de Château de Saint-Germain.

Le souvenir de ce seigneur s'est conservé à Chamarande puisqu'il y existe encore une voie conduisant vers Corbeil et qui est dénommée Chemin Coquatrix.

Mais sans remonter aussi loin, nous rappellerons que Chamarande resta longtemps dans la famille d'Ornaison, car à la mort du dernier seigneur de ce nom, il devint la propriété de son gendre, M. le Marquis de Chalmazel, comte de Chamarande, plus connu sous le nom de marquis de Talaru. Il était lieutenant général des armées du Roi, grand'croix de l'ordre de St-Louis, etc. Le dernier Talaru qui a possédé Chamarande fut le marquis de Talaru, ancien Pair de France, qui mourut en 1850 et fut inhumé dans un caveau qui a son ouverture dans le cimetière de Chamarande, mais qui se prolonge jusqu'au-dessous d'une chapelle latérale du choeur de l'église.

Le château de Chamarande fut acquis ensuite par le duc de Persigny, qui joua un rôle important sous le second empire. Il est possédé aujourd'hui par M. le Dr Amodru, député d'Etampes.

(1) Cette description est empruntée à Champin qui écrivait vers 1845.

A. D.

LETTRES PATENTES DE LOUIS XIV

érigeant BONNES en Comté de CHAMARANDE

Louis par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre à tous présens et à venir salut!

La satisfaction que nous avons des grands et agréables services que rend a nostre personne depuis 40 ans le sieur Leclair Gilbert Dornaison de Chamarande, Chevallier conseiller en nostre conseil d'etat, gouverneur des villes et chasteaux de Phalsbourg et Sarrebourg et premier Maistre d'Hostel de nostre très chère et très amée fille la Dauphine, nous auroit fait désirer qu'il vendist la terre et comté de la Bastie qu'il possédoit dans la principauté des Dombes, pour en acquérir une semblable dans nostre royaume et près de nous, afin qu'il púst encore avec plus d'aplication nous rendre le service qu'il nous doit et a nostre ditte fille.

Lequel sieur de Chamarande pour exécuter nostre volonté auroit en effet vendu [au] mois de novembre dernier la dite terre et comté de la Bastie, et des deniers et du prix de la vente, auroit, au mois d'octobre ensuivant, acquis la terre et seigneurie et paroisse de Bonnes, sittuée dans nostre duché d'Estampes, laquelle est en titre de haute moyenne et basse justice, décorée d'un chasteau considérable, entouré de fossés d'eau vive à fond de cuve, et d'un parc orné de plusieurs canaux et bassins et fontaines, avec la terre, seigneurie et paroisse de Mauchamp, consistant aussy en haute, moyenne et basse justice, sur les hommes et vassaux de la dite seigneurie, et sur les habitans de Lemondant, sur Trois-Maisons, la terre seigneurie et paroisse de Villeconin, consistant aussy en droits de haute, moyenne et basse justice, les terres et seigneuries de Vaucelas et de la Grange, sur le dit Villeconin, aussy consistant en droits de haute moyenne et basse justice, avec les terres et seigneurie du Grand Boinville et Dardenelle et justice en dépendant,

et la seigneurie en partie de la voirie d'Estréchy, et justice haut e moyenne et basse sur les hommes et vassaux demeurant au dit Estréchy, les maisons et hostels esquels il a droit de censive à cause de la dite seigneurie de Vaucelas, ensemble les fiefs et seigneuries du bois des Notes, Grand et petit Valsalmont et du Coulombier, vassaux, arrière-vassaux, censitaires, tenanciers, et plusieurs autres beaux droits, apartenances, circonstances, et dépendances, des dittes terres, fiefs et seigneuries.

Ce qui auroit fait désirer au dit sieur de Charamande de réunir en un seul corps de terre et seigneurie celles qui sont mouvantes de nous, et en séparer celles qui relèvent des seigneuries particulières, et pour cet effet nous auroit suplié de vouloir joindre et unir les dites justices haultes, moyennes et basses qu'il y a dans l'estendüe des dittes paroisses, terres et seigneuries de Bonnes, Vaucelas, Estréchy, Mauchamp et Villeconin, avec les fiefs, terres, seigneuries et çensives qu'il a en et au dedans des dittes paroisses, estendües et ressorts des dites justices, haulte, moyenne et basse, ensemble la ditte terre et seigneurie de Boinville mouvant et relevant de nous à cause de nostre chasteau et grosse tour d'Estampes ; et en séparer la terre et seigneurie, haulte moyenne et basse justice, de la Grange, sur le dit Villeconin, et les dits fiefs et seigneuries Dardenelle et du Coulombier, ensemble la justice, haulte, moyenne et basse, droits de rouage et pesche, et partie des censives du dit Boinville, relevant et mouvant comme dit est de seigneurie particulière, que le dit seigneur de Chamarande entend posséder séparément et indivisément ausquelles mouvances il n'entend préjudicier; comme aussy qu'il nous plust descharger la mouvance de partie de la ditte terre de Bonnes, de la ditte terre et seigneurie du grand Boinville, possédée par le dit sieur de Chamarande et tenue par conséquent en arrière-fief de nous, et la transférer à nostre dit chasteau et grosse tour d'Estampes, pour estre unie à la mouvance de la justice de l'autre partie de la seigneurie du dit Bonnes, mouvante de nous, pour ne composer plus ensemble qu'un même fief et mouvance, et le tenir doresnavant à une seule foy et hommage de nostre dit chasteau et grosse tour d'Estampes, et d'y créer et establir un tabellion [pour] instrumenter et exercer ledit office en son nom dans l'estendüe des dittes justices, paroisses, terres, fiefs et seigneuries, tant celles qu'il entend réunir que celles qu'il possède séparément, avec pouvoir d'en commettre dans les différents lieux

pour la commodité de nos sujets; laquelle terre et autres y annexées, estant situées en pays très fertille en toutes sortes de commodités, il désireroit encore pour l'augmentation et décoration d'icelle, qu'il nous plust y créer et establir une foire par chascun an à perpétuitté.

Laquelle terre ainsy unie, il nous auroit suplié de vouloir honorer et décorer de la même qualité, titre et dignité de comté qu'a la dite terre de la Bastie sous le seul nom et appellation de Comté de Chamarande, auquel nom il nous auroit aussy suplié de changer celuy de Bonnes, que le lieu seigneurial, chasteau et paroisse auroient porté jusques icy et de comprendre dans la dite union et comté les acquisitions qui pouroient être faites par cy après pour augmenter yceluy comté.

A quoi ayant égard et voulant témoigner au dit sieur de Chamarande la satisfaction que nous avons des grands et assidus services qu'il nous a rendus depuis nostre avènement à la couronne, et ceux qui ont aussy esté rendus par ses ancestres aux Roys nos prédécesseurs dans les armées, et mettant aussy en considération les services qu'il nous a rendus [et] nous rend journellement, et que nous nous promettons que nous rendra le sieur Louis Dornaison de Chamarande, Marquis de Busancy, son fils, colonel du régiment de Périgord et premier [maistre] d'hostel en survivance de nostre dite fille, la Dauphine; auquel le dit sieur de Chamarande père a donné la dite terre entre vifs, et voulant en laisser des marques à la postérité et l'engager d'autant plus [lui] et ses dessendans à suivre de si bons et si grands exemples; à ces causes et autres à ce nous mouvans, de nostre grâce spécialle, pleine puissance et auctorité royalle, Avons par ces présentes, signées de nostre main, joint, uni et incorporé, joignons, unissons et incorporons les dites justices, terres et seigneurie de Bonnes, terres et seigneurie de Mauchamp, haute moyenne et basse justice sur les hommes et sujets de la dite seigneurie, et sur les habitans de Lemondant, de Trois-Maisons, terres, seigneuries et justices de Vaucelas et de Villeconin, seigneurie et partie de la voirie d'Estréchy et justice au dit bourg d'Estréchy, tant à cause de la dite voirie que de la haute moyenne et basse justice appartenant au dit sieur de Chamarande sur les hommes et sujets demeurant au dit Estréchy, ès maisons et hostels esquels il a droit de censive, à cause de sa dite terre et seigneurie de Vaucelas, ensemble les terres, fiefs et seigneuries de

Boinville, du bois des Notes, grand et petit Valsalmont, les rentes domaines, vassaux, arrière-vassaux, tenanciers et censitaires, circonstances et dépendances des dites justices, paroisses, terres, seigneuries et fiefs, même ce que le dit sieur de Chamarande et ses successeurs pourroient cy-après acquérir de proche en proche, et dans les mêmes enclaves, pour composer une seule terre sous le nom, titre et seigneurie de Chamarande, auquel nous avons changé et commué le nom que le lieu seigneurial, chasteau et paroisse de Bonnes ont eu jusques à présent, pour être tenu de nous, à cause de nostre chasteau et grosse tour d'Estampes, à une seule foye et hommage; et pour cet effet, nous avons des chargé la mouvance de partie de la dite seigneurie de Bonnes du dit lieu et seigneurie du grand Boinville et l'avons transférée à nostre dit chasteau et grosse tour d'Estampes.

Avons aussy donné et accordé, donnons et accordons par les dites présentes, audit sieur de Chamarande, les droits de voirie et tabellionnage dans toutte l'estendüe des dites paroisses, terres, seigneuries et fiefs réunis et non réunis, avec pouvoir de commettre des tabellions en plusieurs endroits de la ditte terre pour le soulagement de nos sujets; laquelle terre ainsy composée et réunie nous avons créée, érigée et instituée, créons, érigeons et instituons à perpétuité, à titre et dignité de comté, sous le nom et appellation de Chamarande, pour estre possédée par le dit sieur de Chamarande, le dit sieur son fils et leurs hoirs, successeurs et ayant cause, tant masles que femelles, au dit titre de comté de Chamarande, duquel nous voulons et nous plaist qu'ils se puissent dire, nommer et qualifier ès tous actes tant ès jugemens que dehors, et qu'ils jouissent de pareils honneurs, droits d'armes, blasons, auctorités, prérogatives, prééminances, en paix et guerre, assemblées d'état, de noblesse et autrement, tout ainsy que les autres comtes de nostre royaume, encore qu'ils ne soient icy spécifiés et particulièrement exprimés, et que tous les vassaux, arrière-vassaux et autres tenans, noblement ou en roture des dites terres, reconnoissent pour comte le dit sieur de Chamarande, ses hoirs, successeurs et ayans cause, leur fassent leur foye et hommage, baillent leurs aveux, dénombre mens et déclarations, le cas y eschéant, sous le nom de comté de Chamarande, et que les officiers exerçant la justice dudit comté intitulent leurs sentences et jugemens sous le nom, tiltre et qualité de comté, sans qu'iceluy comté de Chamarande puisse estre sujet à réversion ny

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