aux beaux-arts, etc. sont renfermés dans les livres. dogmatiques ou scientifiques.

Les littéraires contiennent toutes les productions du génie, relatives aux belles-lettres, tels que l'éloquence, la poésie, l'art dramatique, etc.

» Il existe un livre unique; c'est celui dont l'em» pereur Rodolphe offrit onze mille ducats, et qu'on » a vu en 1640 dans le cabinet du prince Lingen: » c'était le livre de la passion de J.-C. avec des figures » et des caractères d'aucune matière. Les feuilles de » ce livre étaient des parchemins sur lesquels on avait » découpé tous les traits des lettres qu'on a coutume d'imprimer sur le papier; de sorte qu'en mettant » entre les feuilles un papier noir, ou bien en les regardant par le revers au grand jour, tous les » mots pouvaient être clairement lus. V. la biblio»graphie instructive, premier vol. pag. 124.

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Passons au matériel des livres.

Quand les hommes eurent atteint l'art d'exprimer leurs pensées par la parole, il fallut trouver l'art, non moins précieux, de les transmettre à leurs descendans par l'écriture; on inventa donc des caractères représentatifs des idées, et on les grava ou on les copia sur des corps solides. Voilà l'origine des livres ; il est présumable que les premiers étaient très-volumineux; car que pouvait-ce être, sinon des massifs en pierre ou en bois qui ont servi aux premières empreintes ?

Si nous voulons suivre les progrès de cet art, nous verrons les premiers écrivains passer alternativement de la pierre à la brique, de la brique aux feuilles de palmier, aux pellicules, à l'écorce intérieure du

tilleul, au liber des arbres; de là nous les verrons employer les plaques de plomb, les tablettes de bois, de cire et d'ivoire, le papyrus des égyptiens, le parchemin, le papier de coton, de l'amyante, de l'asbeste; enfin, dans ces derniers siècles, le papier fait de vieux chiffons ; celui-là sera sans doute à l'abri de l'inconstance des hommes et de la faulx du tems. Il est plus universellement répandu et plus précieux que ceux qui l'ont précédé, par les différens usages auxquels on l'emploie. D'ailleurs, il n'est pas dispendieux; car c'est «le simple produit d'une substance » végétale, inutile d'ailleurs, pourrie par l'art, broyée, » réduite en pâte dans de l'eau, ensuite moulée en » feuilles carrées de différentes grandeurs, minces » flexibles, collées, séchées, mises à la presse, et » servant dans cet état à écrire ses pensées et à les » faire passer à la postérité. » ( DIDEROT.)

C'est dans le quatorzième siècle, qu'un habitant de Padoue inventa le papier. On ne le connut en France que sous le règne de Philippe de Valois, à-peu-près en 1328: on se servait avant de parchemin.

Il y a des papiers de différentes grandeurs et qualités, dont la connaissance peut être utile; en voici l'état.

Les papiers dont l'imprimerie fait le plus d'usage, sont le carré fin, moyen et bulle d'Auvergne, et le carré fin, moyen et bulle de Limoges.

On vend le papier par feuille, par cahier, par main et par rame. La feuille est pliée en deux; le cahier en contient six, la main vingt-cinq, et la rame 500.

Sans entrer dans aucun détail sur la forme des livres anciens, dont les uns étaient carrés, les autres oblongs, ceux-ci en rouleaux ou volumes, et ceuxlà de la forme que la nature avait donnée aux feuilles

ou aux peaux d'animaux qui les composaient, nous dirons qu'on les divise en

Livres en papier, écrits sur papier de toile ou de coton ou sur le papyrus des Egyptiens;

Livres en parchemin qui sont écrits sur des peaux d'animaux et principalement de moutons.

Livres en toile tendue sur des blocs ou sur des tables, tels que livres des Sybilles.

Livres en cuir; livres en bois ou tablettes; livres en ivoire.

Quant à la manufacture, les livres se distinguent en manuscrits autographes (1) ou copiés, et en imprimés. Les livres imprimés ont différens formats, dont tout bibliographe doit connaitre la dénomination.

L'in-folio a la feuille pliée en 2, contient 4 pages

L'in-4°. plié en 4 contient 8 pages, pontusceaux horis.

On appelle pontusceaux des raies transparentes qui traversent le papier entièrement dans la distance de douze à quinze lignes, selon la grandeur de la feuille ; elles coupent à angle droit d'autres raies extrêmement rapprochées et moins sensibles, que l'on

nomme vergeures.

Les éditions, papier vélin, n'ayant pas de pontusceaux, on a recours aux réclames, et aux signatures. La réclame est le mot qui se trouve au-dessous d'une page verso et qui est le même que celui qui recommence la page suivante. La réclame se place ordinairement à la fin de chaque cahier, quand la feuille est partagée en plusieurs cahiers; mais toujours au bas de la dernière page de la feuille. On nomme signatures les lettres de l'alphabet que l'on met au bas des pages recto (1), au-dessous de la dernière ligne pour faire connaitre l'ordre des cahiers et des pages qui les composent. S'il y a plus de cahiers que de lettres on multiplie l'alphabet par minuscules ensuite de la majuscule autant de fois qu'il est nécessaire. Pour indiquer l'ordre des feuilles qui composent chaque cahier, on ajoute à la lettre initiale quelques chiffres qui ne passent pas le milieu du cahier, et qui, par leur nombre, marquent le format de l'édition.

Comme l'in - 24 est quelquefois incertain, il faut, pour savoir au juste sa détermination, ouvrir le livre entre les pages 48 et 49; si la réclame se trouve au bas de la page 48 et la signature première,

(1) La page recto est celle qui est à droite du lecteur; le chiffre qui se trouve au-dessus à l'angle à droite, et qui indique le nombre de cette page, est toujours impair: le verso est l'opposé du recto.