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été interrogé par Philadelphe sur le nombre des volumes qui composaient sa bibliothèque, il répondit qu'il y en avait déjà 200000, mais qu'il espérait qu'elle irait bientôt à 500000. Voyez combien il l'a augmentée luimême, et combien ne l'a-t-elle pas été par la suite sous les successeurs de Philadelphe? Agellius (1) la fait monter à 700000 mille. Le grand nombre de volumes, dit-il, qui ont été acquis (soit originaux, soit copiés) par ordre des Ptolomées, et qui sont déposés dans la bibliothèque d'Alexandrie, est à peu près de 700000. Ammien (2), que nous citerons bientôt, en rend le même témoignage. Isidore (3) en parle aussi, mais il

Westein, 1681, 1 vol. in-folio, avec figures: on recherche aussi celle de Bruxelles, 1701, 5 vol. in-8.

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Eusèbe, surnommé Pamphile, évêque de Césarée, vivait dans le quatrième siècle : il composa beaucoup d'ouvrages estimés. Les principaux sont 1.o l'Histoire ecclésiastique en 10 livres, dont la meilleure édition grecque et latine est celle de Cambridge 1720, 3 vol. in folio; le président Cousin l'a traduite en 4 volumes in-4, ou 5 vol. in-12; 2.° la vie de l'empereur Constantin, qui est comprise dans l'édition grecque et latine de l'Histoire ecclésiastique; 3.° un Traité contre Hiérocles; 4.° les livres de la Préparation et de la Démonstration évangélique, dont la meilleure édition est celle grecque et latine de Paris 1628, 2 vol. in-folio ; 3. une Chronique, traduite par saint Jerôme, etc.

(1) Liv. VI, chap. VI. Agellius, évêque d'Acerno, est connu par des Commentaires sur les pseaumes, sur Jérémie, sur Habacuc, et il a travaillé à la Bible des septante de Rome.

(2) Ammien Marcellin, historien, vivait dans le quatrième siècle: il a écrit une histoire en 18 livres, en latin assez dur, mais elle est intéressante: la meilleure édition et la plus ample est celle de Gronovius, Leyde, 1693, I vol. in-folio.

(3) Isidore, auteur grec,,a composé plusieurs traités historiques et une description de la Parthie, publiée par David Hæschelius, et

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faut rectifier une erreur qui s'est glissée dans ce que nous allons citer de lui. Du tems de Philadelphe, ditil, il y avait septuagenta millia, soixante-dix mille volumes: il a voulu dire septingenta, sept cent mille. O trésor vraiment précieux ! hélas ! tu ne pouvais pas durer éternellement ! Dans la guerre civile de César et Pompée (une bibliothèque devait elle en étre la victime?), tu fus consumé par les flammes! César entré dans Alexandrie, combattant avec les habitans, fit, pour sa sureté, mettre le feu à ses vaisseaux ; le feu gagna les lieux voisins, ainsi que la bibliothèque et tout fut bientôt réduit en cendres. O malheur irréparable! Tu en es la cause, César, mais la cause innocente. Tu as passé sous silence cet événement dans tes Commentaires (1). Hirtius depuis n'en a point non plus parlé; mais d'autres, comme Plutarque, Dion (2) et

qui se trouve dans un ouvrage intitulé: Geographia veteris scriptores graci minores, Oxfort, 1703, 4 vol. in-8. Il vivait sous le dernier des Ptolomées, environ 300 ans avant J. C.

(1) Il y a beaucoup de bonnes éditions des Commentaires de César la plus recherchée est celle de Londres, Tonson 1712, 1 vol. in-folio, grand papier, avec 87 belles gravurès. On estime celle des Elzevirs, in-12, 1637; celle de Leyde, in-8, 1713; celle à l'usage du dauphin, in-4, 1678, et enfin celle de Londres, Tonson, in-12, 1716. Louis XIV a traduit une partie du premier livre des Commentaires qui traite de la guerre des Suisses, Paris, imprimerie du Louvre, 1651, 1 vol. in-fol. avec figures.

(2) Plutarque, philosophe, historien et orateur grec, vivait dans le deuxième siècle : les meilleures éditions de ses ouvrages sont celle grecque et latine d'Henry Itienne, 1572, 13 vol. in-8, et l'édition du Louvre de 1624, 2 vol. in-folio. Quant aux traductions, celle d'Amyot est encore préférée aujourd'hui à celle de Dacier. On admire, à juste titre, l'édition de Vascosan, en 13 vol.

Livius, en ont fait mention, et on peut aussi s'en convaincre dans Sénèque, qui ajoute à la citation cidessus Un autre en aura fait l'éloge, comme Livius, qui assure que cette bibliothèque était le plus beau monument que l'on dût à la magnificence des rois. Ce sont les propres paroles de Livius sur cet incendie, sur cette bibliothèque et sur ses illustres fondateurs. Ammien (1) s'exprime ainsi sur cet accident: Entre tous les temples qui sont à Alexandrie, on remarque celui de Sérapis, où était jadis la superbe bibliothèque des Ptolomées: on raconte qu'elle était composée de 700000 volumes, qui ont été dévorés par les flammes lors de la prise de la ville par le dictateur César. Mais cet auteur prétend que c'est dans le sac de la ville que la bibliothèque a été brûlée, et que ce n'est point par un événement fortuit. Agellius (2) est de son avis. Tous ces volumes, dit-il, furent brûlés dans la première guerre d' Alexandrie (il se trompé, c'était sous Antoine); l'incendie de la bibliothèque n'était point prémédité, il fut général et out lieu par l'aveugle fureur du soldat lorsqu'il s'empara

in-8, dont six imprimés en 1567, pour les hommes illustres, auxquels il serait bon d'en joindre un septième, traduit de différens auteurs par Allègre, et imprimé aussi in-8 par Vascosan, la même année, et sept pour les œuvres morales, imprimés en 1574. Cussac en a également donné une belle édition dernièrement, en 22 vol. in-8, avec les notes de Brotier et de Vauvilliers.

Dion Cassius, historien grec, vivait dans le troisième siècle: on a de lui une Histoire romaine écrite en grec, dont il ne reste qu'une partie. La meilleure édition grecque et latine est celle de Hambourg, 1750, 2 vol. in-folio. Boisgilbert en a donné une traduction à Paris, en 1674, 2 vol. in-12.

(1) Liv. XXII.

(2) Liv. VI

de la ville. Il excuse non-seulement César (qui d'ailleurs est connu par son amour pour les lettres), mais même les soldats romains; il rejette toute la faute sur les soldats auxiliaires. En consultant Plutarque et Dion, on verra qu'ils ne pensent point que la bibliothèque fut brûlée dans le sac de la ville. Telle fut la fin de cette magnifique collection, qui, après avoir subsisté 224 ans, fut détruite dans la cent quatre-vingt-troisième olympiade.

Cependant on chercha à réparer cette perte en rétablissant une semblable bibliothèque dans le même endroit où était la précédente, c'est-à-dire, dans le temple de Sérapis. La belle Cléopâtre, fameuse par les amours d'Antoine, forma cette entreprise : elle commença cette nouvelle collection par la bibliothèque attalique, ou de Pergame, qui en fut la base on la lui avait donnée. Elle l'enrichit et l'augmenta beaucoup, de sorte que cette bibliothèque était encore très-renommée du tems des chrétiens, car Tertulien dit (1):

(1) Apologet., chap. XVIII. Tertulien, prêtre de Carthage, vivait dans le deuxième siècle, et mourut dans le commencement du troisième, sous Antonin Caracalla. Il fut d'abord catholique, et composa les livres de la prière, du baptême, de l'oraison; l'apologétique pour la religion, le Traité de la patience, l'exhortation au martyre, le livre à Scapula, le Témoignage de l'ame; les Traités des spectacles et de l'idolâtrie, et le livre des Prescriptions. Devenu montaniste, il composa les Traités de l'ame, de la chair de J. C., de la Résurrection de la chair, le Scorpiaque, le livre de la Couronne, celui du Manteau, le Traité contre les Juifs, !es 4 livres contre Marcion; les écrit; contre Praxéc, contre Hermogène et contre les Valentiniens; les livres de la pudicité, de la fuite dans la persécution; des jeûnes contre les Psychiques; de la monogamie et de l'exhortation à la chasteté. La meilleure édition des œuvres de Tertulien est celle de Nicolas Rigault. Paris 1964 a un volume in-folio.

Aujourd'hui l'on voit encore dans le temple de Sérapis la bibliothèque de Ptolomée, où l'on trouve des ouvrages en caractères hébreux. Remarquez que cette bibliothèque était dans le temple, c'est-à-dire, dans les galeries du temple, et Strabon, ainsi que plusieurs autres auteurs, nous apprennent que ce temple était près du port et de l'arsenal d'Alexandrie: remarquez encore qu'il est dit Bibliothèque de Ptolomée, quoiqu'elle ne soit plus la même, mais une semblable, puisque les textes hébreux et la traduction des septante avaient été la proie du feu. Cependant il parait qu'on pourrait ajouter foi à l'antiquité de cette bibliothèque, puisque Tertulien y convoque les gentils. Pour moi, je crois que le temple, qui était d'une structure étonnante et qui formait une masse énorme, a duré autant que le culte de Sérapis, et qu'enfin les chrétiens l'ont démoli, sous l'empire de Théodose le grand, comme monument de superstition, ainsi que le rapportent plusieurs auteurs ecclésiastiques (1).

CHAPITRE II I.

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Des Bibliothèques grecques. De celles de

Pisistrate et d'Aristote.

Constantinople.

De celle de

Ce que nous venons de dire des bibliothèques d'Egypte est bien peu de chose pour un sujet aussi vaste et aussi riche; mais il faut s'en prendre aux ténèbres que les siècles ont répandues sur cette matière. Il en est de même des bibliothèques grecques. Athenée (2), en

(1) Ruffin, Socrate, Sozomène, etc.

(2) Livre premier.

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