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les veilles laborieuses que lui préparoit la formation du catalogue le plus nombreux qui jamais eût été projeté. Jaloux de l'amitié d'un parent qu'il aimoit et respectoit, animé par son exemple, il l'entreprit avec courage.

Munis d'un quart de cercle mural de sept pieds et demi de rayon, fait de la main de Bird, artiste célèbre de Londres, et d'une excellente pendule de Lepautre, ils commencèrent ensemble ce grand ouvrage en 1789, à l'Observatoire de l'ancienne Ecole Militaire. Ayant formé le dessein de ne laisser échapper que très-peu d'étoiles à leurs observations, ils divisèrent le ciel par bandes de deux degrés, et dans les deux tiers de la zône comprise entre le pôle et le tropique, ils observèrent en moins de six mois trois mille étoiles boréales, c'està-dire plus que n'en avoit observé Flamsteed dans un espace d'environ vingt-huit ans.

En 1790, lorsqu'ils eurent achevé la partie du ciel qui s'étend depuis le pôle jusqu'à 45 degrés de déclinaison, le nombre des étoiles de leur catalogue s'éleva jusqu'à huit mille, parmi lesquelles se trouvoient toutes celles qu'avoit observées Flamsteed dans cette partie du ciel. Ce catalogue s'accrut prodigieusement d'année en année, par les soins et le zèle de M. Le Français-Lalande. Près de la fin de sa longue carrière astronomique, et dans un âge qui ne pouvait plus supporter les fatigues de l'observation, Jérôme Lalande en confia l'exécution à l'active jeunesse de son neveu qui s'en occupa constamment jusqu'en 1799, époque à laquelle il fut achevé et porté jusqu'à cinquante mille; il avoit ainsi coûté plus de dix ans de travaux, temps qui doit paroître très-court pour l'immensité de l'ouvrage.

Si d'après les vues de son auteur, cette révision générale

rale du ciel devoit fournir aux astronomes les moyens de suivre la marche des comètes aux époques de leurs apparitions, ou même encore de découvrir quelques phénomènes de ces astres brillans placés à des distances presque infinies au-dessus de nos têtes, elle exigeoit dans les déterminations prises sur les positions des étoiles, une exactitude que l'on ne pouvoit attendre que d'un temps très-considérable, peut être même du concours de plusieurs coopérateurs.

Cependant le catalogue de M. Le-Français-Lalande peut être regardé comme une entreprise vaste et hardie; il peut même fournir souvent aux observateurs d'utiles secours. Etonnant par le nombre d'étoiles qu'il renferme, il eût fait l'admiration de l'antiquité, et ne peut être cité qu'avec éloge parmi les travaux des Hipparques modernes.

Ce catalogue a donné lieu de remarquer qu'au nombre des étoiles observées, on en compte cent quarantequatre qui ne setrouvent plus aux places qui leur avoient été assignées par Hévélius et Flamsteed. Ces étoiles ontelles été mal observées ou inal calculées? dans leur nombre

ne s'est-il pas trouvé plusieurs planètes, peut-être celles

que

l'on a découvertes au commencement de ce siècle ? d'autres enfin ont-elles disparu, et quelle peut être la cause de ces disparitions apparentes ou réelles? les foyers brûlans des différens systèmes des mondes sontils sujets à s'éteindre? après avoir été resplendissans de Jumière, doivent-ils finir par être plongés dans d'éternelles ténèbres, et n'être plus comptés pour rien dans l'immensité des cieux? Nous sommes encore sur cet objet condamnés à l'ignorance; peut-être l'Astronomie future dévoilera ces mystères.

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ARTICLE III.

CATALOGUES RÉFORMÉS

PAR MM. DELAMBRE ET DE ZACH.

Au nombre des auteurs des catalogues d'étoiles peuvent être aussi comptés leurs réformateurs; tels sont M. Delambre en France et M. de Zach en Allemagne.

Le premier s'est occupé des corrections à faire aux ascensions droites des étoiles contenues dans les catalogues de Bradley, de Mayer et de Lacaille, afin de les concilier. Ces corrections ont été déterminées par un grand nombre d'observations faites avec un soin qui pouvoit promettre à l'observateur la précision même du catalogue de M. Maskelyne.

Le second a mis les mêmes soins à corriger les ascensions droites des étoiles zodiacales du catalogue de Flamsteed. Ses travaux, couronnés du même succès que ceux de M. Delambre, ont eu pour résultat deux nouveaux catalogues, l'un de 400 étoiles principales, publiés en 1792, et l'autre de 1200, publié quelques années après. Ce dernier est regardé comme supérieur au premier et comme digne de rivaliser avec les ouvrages les plus parfaits que l'observation ait produits jusqu'ici dans ce genre.

ARTICLE IV.

CATALOGUE DE M. BODE.

Un autre catalogue qui mérite encore une place distinguée parmi les plus modernes, est celui de M. Bode, astronome célèbre de Berlin. La naissance de ce cata

logue est liée à celle de son grand Atlas céleste en vingt feuilles. Il avoit formé le projet de reproduire celui de Flamsteed, augmenté des constellations australes de Lacaille, des nébuleuses de M. Herschel, et de toutes les étoiles observées dans le dernier siècle. Le nombre de celles qu'il devoit contenir étoit de 17240; il en calcula les ascensions droites et les déclinaisons, et les réduisit en catalogue, en prenant pour époque l'année 1801. Elles y sont rangées par constellations, suivant la méthode des anciens et non pas suivant l'ordre dont elles se succèdent dans leurs passages au méridien. Le catalogue de M. Bode et son Atlas céleste, peuvent être regardés comme des ouvrages très-précieux pour quiconque se livre à

l'étude du ciel.

ARTICLE V.

CATALOGUES DE MM. CAGNOLI ET PIAZZI.

Voilà le précis de ce qu'ont fait depuis trente ans l'Angleterre, la France et l'Allemagne pour le dénombrement et les positions des étoiles; mais la patrie de Galilée et de Dominique Cassini doit appeler aussi notre attention; elle n'est pas étrangère à ces sortes de travaux. Sous le beau ciel de l'Italie, l'Astronomie est toujours cultivée avec succès. Cette contrée, heureuse pour les sciences comme pour les arts, compte encore aujourd'hui plusieurs astronomes dont la renommée publie les noms et les ouvrages à côté de ceux des savans les plus illustres, MM. Oriani et Reggio à Milan, M. Cagnoli à Vérone, M. Piazzi à Palerme. Ces deux derniers ont aussi consacré leurs veilles à la formation de deux nou

veaux catalogues. Celui de M. Cagnoli, composé de 473 étoiles boréales et de 28 australes, a paru pour la première fois dans les Mémoires de la Société italienne, à laquelle il fut présenté en 1802. Il a été ensuite publié à Modène, en 1807, avec les corrections qu'exigeoient quelques erreurs dépendantes des réductions et reconnues par l'auteur, d'après la comparaison de son catalogue avec celui de M. Piazzi, imprimé à Palerme en 1803.

Le catalogue de M. Cagnoli n'a été emprunté d'aucun autre. Il est, à quelques observations près, qui lui ont été communiquées par Cesaris, astronome de l'Observatoire de Milan, le résultat de ses propres travaux. Ces observations, ainsi que les siennes, ont été assujetties à l'ascension droite de la Chèvre, qu'il a déterminée avec soin, au moyen de vingt-quatre comparaisons au soleil. De cette ascension droite il a déduit celles de toutes les autres étoiles, et même la précession annuelle des équinoxes qu'il a faite de 50",292, quantité moindre à la vérité que celle qu'adoptoient les astronomes, il a cinquante ans (1), pour le mouvement rétrograde des points équinoxiaux, mais cependant encore trop forte. D'après les observations de plus de 1200 étoiles comparées par M. Delambre avec les observations de Mayer, Lacaille et Bradley, ce mouvement se réduit à 50",10.

y

Les travaux de M. Cagnoli pour la formation de son catalogue, ont été commencés à Paris et continués à Vérone. Il n'a rien négligé pour en déterminer les latitudes (2); il a eu soin d'observer dans la détermination

(1) Précession des équinoxes d'après les observations de Copernic et de Tycho

(2) Latitude de Paris déterminée par Cagnoli. Latitude de Vérone.....

50",33. 48°50′ 14′′

45°26′ 7

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