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trois nouvelles planètes, ces noms seront-ils moins honorablement désignés à la reconnoissance de la postérité ?

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VESTA.

Il ne nous reste plus maintenant à parler que de la quatrième planète découverte depuis le commencement de ce siècle. Les trois premières n'ont été directement l'objet d'aucune recherche; la découverte de Cérès est due à la formation du Catalogue d'étoiles de M. Piazzi; celle de Pallas, aux recherches faites dans le ciel pour retrouver Cérès, et celle de Junon à la description entreprise du zodiaque des deux premières planètes; la quatrième est la seule dont la découverte ait été faite d'après un dessein formé de la trouver, dessein cependant qui n'étoit appuyé que sur une idée extraordinaire, susceptible d'être combattue, mais trop heureuse dans ses résultats pour encourir la défaveur des astronomes. L'idée et la conséquence appartiennent à M. Olbers.

Cet observateur, pour expliquer les phénomènes de la petitesse des nouvelles planètes et de l'égalité de leurs distances au soleil, a pensé qu'elles pouvoient être des fragmens d'une planète plus considérable qu'une cause extraordinaire avoit brisée en différens morceaux, que ses diverses parties ont continué de se mouvoir autour du soleil, à la même distance et avec des vîtesses égales, que leurs orbites différemment inclinées, devoient avoir dans deux régions opposées du ciel, deux points communs d'intersection. Il pensoit que si l'on vouloit découvrir les fragmens épars de la planète; c'étoit à ces deux passages qu'il falloit les attendre. D'après l'observation des routes qu'avoient suivies Cérès et Pallas, d'après le calcul de leurs orbites,

il trouvoit que l'un devoit être placé vers la constellation de la Vierge, et l'autre vers celle de la Baleine.

La découverte de Pallas dans la première, celle de Junon dans la seconde, sembloient appuyer l'hypothèse ingénieuse de M.Olbers, et l'affermirent dans la résolution de chercher quelque nouvelle planète; résolution soutenue encore par les connaissances qu'il avoit acquises sur les deux régions du ciel dont nous venons de parler; il prit donc le parti de passer en revue trois fois par an, toutes les petites étoiles qui composent les deux constellations opposées de la Vierge et de la Baleine. La fortune favorisa son projet : le 29 mars 1807, il découvrit dans l'aile boréale de la Vierge, une étoile inconnue que son mouvement bien constaté d'un jour à l'autre mit aussitôt au rang des planètes. Elle lui parut d'une lumière blanche et pure, environnée d'une atmosphère moins épaisse que celles de Cérès, Pallas et Junon.

Bientôt elle devint l'objet des recherches des prin. cipaux astronomes de l'Europe. Elle fut observée à Paris, par M. Bouvard à l'Observatoire impérial, et par M. Burckhardt à celui de l'ancienne Ecole Militaire ; à Greenwich, par MM. Maskelyne et Groombridge; à Milan, par M. Oriani ; à Gottingue, par M. Harding.

A la suite de ces diverses observations, MM. Gauss et Burckhardt ont à plusieurs reprises caculé ses élémens (1). (1) Elémens elliptiques de Vesta..

Révolution sidérale,.

Jours.

Demi-grand axe de l'orbite....

Rapport de l'excentricité au demi-grand axe ...

Longitude moyenne à minuit, au commencement de 1801.
Longitude du périhélie à la même époque..

Inclinaison de l'orbite à l'écliptique..

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Longitude du nœud ascendant au commencement de 1801.......

1335,205

2,373000

0,093220

267°25′1′′

249°43'0'

7°8′46′′

103°1′ 0′′ M.

M. Gauss ayant comparé l'une de ses orbites avec vingtdeux observations de M. Bouvard, n'a pas trouvé 17" d'erreur en ascension droite ; il en a trouvé moins encore en déclinaison. Cet astronome aspiroit à une plus grande précision; il croyoit pouvoir la fonder sur des observations antérieures à la découverte de la planète; il espéroit que sa grande lumière l'avait fait observer autrefois comme une étoile fixe, ainsi qu'il était arrivé pour Uranus; mais ses espérances n'ont pas été remplies. Cependant on peut s'en rapporter avec confiance aux calculs des deux astronomes qui se sont disputés en même temps la gloire de tracer les orbites des quatre nouvelles planètes.

Il résulte des valeurs peu différentes qu'ils ont assignées à leurs élémens, que la dernière est d'environ douze millions de lieues moins éloignée du soleil que Cérès, Pallas et Junon, que son inclinaison n'est pas beaucoup plus grande que celle de Mercure, et que son excentricité est à peu près égale à celle de Mars; on peut en conclure qu'elle est moins exposée aux dérangemens causés par Jupiter, et que ceux qu'elle éprouve sont aussi plus faciles à calculer.

Les recherches de M. Olbers dans les constellations de la Vierge et de la Baleine ont été suivies d'un heureux succès; cependant les points d'intersection des orbites de Cérès et de Pallas, de Cérès et de sa nouvelle planète, n'ont pas précisément la coïncidence qu'il avoit présumée; ils sont séparés par une distance angulaire d'environ 20°; ceux des orbites de quelques autres petites planètes encore inconnues, peuvent l'être par des distances encore plus considérables. Il est donc à desirer que les regards des astronomes qui voudroient s'occuper

L

du soin de les chercher, ne se bornent pas strictement aux deux régions du ciel indiquées par M. Olbers; les phénomènes célestes se présentent d'ailleurs sous tant de formes différentes, qu'il importe de ne pas se prescrire des limites trop étroites pour les découvrir.

Le nom et le caractère symbolique de la nouvelle planète sont dus à M. Gauss, qui l'a nommée Vesta, et caractérisée par un autel sur lequel brûle le feu sacré.

Les quatre planètes dont nous venons de parler, offrent un spectacle singulier dans le système du monde. Différentes de toutes les autres, elles ont entre elles de grandes ressemblances et paroissent associées par la nature aux mêmes destinées. Elles remplissent ensemble la lacune que l'on croyoit trouver entre Mars et Jupiter. Placées dans une distance moyenne entre ces deux planètes, elles décrivent des orbites peu différentes par leur étendue et se meuvent à peu près d'un pas égal, en s'écartant plus ou moins du zodiaque. Elles se ressemblent aussi par leur extrême petitesse.

Quelques savans, qui ne voyoient en elles que des apparences de petites étoiles, proposaient de les comprendre dans une classe particulière sous le nom d'astéroïdes; mais l'opinion générale des astronomes les a mises au rang des planètes qui se distinguent des autres astres, non par leur volume, mais par les orbites presque circulaires qu'elles décrivent autour du soleil.

ARTICLE V.

Nouvelles Comètes.

Des astres différens des planètes sont aussi devenus l'objet constant des recherches des astronomes, ce sont les comètes auxquelles ont été consacrées des veilles nombreuses depuis 1781. Trente-une ont été découvertes depuis cette époque, et nous sommes maintenant arrivés à la quatre-vingt-dix-septième dont l'orbite soit connue ; cette dernière est regardée comme une des plus belles qui aient paru depuis près d'un demi-siècle.

Les astronomes qui, dans l'intervalle des trente années qui viennent de s'écouler, ont principalement enrichi le système solaire de ces nouveaux astres, sont, en France, MM. Messier, Bouvard, Méchain et Pons; en Allemagne, M. Olbers; en Angleterre, MM. Herschel, Pigot et mademoiselle Caroline Herschel. Leurs orbites ont été calculées par plusieurs des observateurs précédens, tels que MM. Bouvard, Méchain et Olbers; on peut ajouter à ces noms ceux de MM. de Zach, Saron, Englefield, Prospérin et Burckhardt.

L'objet le plus intéressant que l'on puisse se proposer dans les observations des comètes, est le calcul de leurs orbites; il imprime un caractère aux comètes observées, et donne les moyens de les reconnaître aux époques de leurs nouvelles apparitions. C'est sans doute au desir de prévoir leurs retours, que nous devons les efforts qu'ont faits jusqu'ici les géomètres les plus célèbres pour résoudre le problème général de leurs élémens. Il n'est peut-être aucune question que l'on ait agitée de tant de

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