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RICHOND, député au conseil des cinq-cents, fut d'abord chargé de fonctions municipales, puis de la présidence de l'administration du département de la HauteLoire, dont les électeurs le nommèrent, en 1798, député au conseil des cinq-cents. Pénétré de cette vérité, que le gouvernement ne devait pas chercher à influencer les élections, il proposa, le 18 mai 1799, dans un rapport à l'assemblée, d'annuler celles de Jemmapes, dans lesquelles le commissaire du pouvoir exécutif s'était fait nominer. A la révolution du 30 prairial, il se déclara contre les membres du directoire renversés, et fit renvoyer devant une commission les pièces qui devaient servir à les poursuivre. Le 4 août, il voulut faire déclarer la patrie en danger, mais sa proposition ne fut pas accueillie. Républicain trop sévère, il cessa ses fonctions au 18 brumaire an 8, dont il désapprouva la révolution, et ne fut pas réélu depuis.

RICHOUX (H. J.), membre de la convention nationale, où l'avait nommé le département de l'Eure, il fut du nombre des députés qui, dans le procès de Louis XVI, votèrent pour le bannissement après la paix. Attaché au parti des Girondins, il parut s'en éloigner le 2 juin 1793, lorsque les sections de Paris vinrent demander leur arrestation; mais il n'en fut pas moins incarcéré lui-même avec les 73 députés, qui rentrèrent dans la convention après la révolution du 9 thermidor an 2. Sur sa demande, les monumens élevés par la Montagne, pour constater son triom

phe sur les fédérés, furent alors détruits. Richoux alla ensuite en mission dans les départemens du Hant et du Bas-Rhin, où il comprima la terreur. De retour à Paris, il parla différentes fois sur l'administration, et provoqua une décision de l'assemblée sur le sort des députés mis hors la loi sous le régime de Robespierre. Membre du conseil des anciens, après la session conventionnelle, il travailla d'abord dans le comité des finances, et fut nommé secrétaire de l'assemblée à la fin de l'année 1796. Richoux embrassa le parti dit de Clichy en 1797, et soutint à la tribune la cause des émigrés du département du Bas-Rhin Inserit sur les listes de proscription faites après la journée du 18. fructidor, il en fut cependant rayé sur la demande de Dumont (du Calvados). En 1798, il cessa de faire partie de l'assemblée, et a renoncé dès ce moment aux affaires publiques.

RICHTER ( JEAN-PAUL), célèbre écrivain allemand. On a peu de détails sur sa vie ; il est né vers 1763, à Wowriedel, dans le pays de Bareuth. Son caractère bizarre l'entraîna de bonne heure vers des études abstraites et mystiques. Théologien comme Sterne, avec lequel il a plusieurs points de resseinblance, il abandonna la carrière de l'église, et se livra exclusivement à la littérature. Dénué de goût et de règle, son génie s'est précipité dans tous les écarts, et s'est élancé vers les pensées les plus sublimes et les créations les plus hautes. Obscur, gigantesque et vague, quand son talent s'égare, il devient tout-à-coup sa

tirique profond, poète énergique, philosophe sage. Tantôt Richter a voilé son génie sous les nuages de l'abstraction, tantôt il l'a dégradé par la bassesse du style, d'autant plus coupable, que cette affectation malheureuse naissait de la force même et de la conscience de ses facultés. Devenu populaire en Allemagne, on le nomme Jean-Paul, comme nous disons Jean-Jacques. Quels que soient les défauts volontaires qui ont altéré le mérite de ses ouvrages, on doit reconnaître le talent d'inventer, des conceptions simples et élevées, une inépuisable fécondité d'idées, une vigueur de satire, et une connaissance du cœur humain, qui se trouvent réunis chez bien peu d'écrivains de tous les pays et de tous les siècles. Barbare, trivial, prodigue d'énigmes, il s'est plu à publier des ouvrages inintelligibles, ou à se cacher sous des pseudonymes ridicules. Nous citerons les titres de ses principaux ouvrages: 1° les Procès groënlandais; 2o les Extraits des papiers du Diable; 3° la Loge invisible; 4° Husperus, ou Quarante-cinq jours de la poste aux chiens; 5 Vie de QuintusFinlein; 6° Amusemens biographiques sur le crâne d'une géante;

Fleurs, Fruits et Épines; 8 la Vallée campanienne; 9° Lettres de Jean-Paul; 10° Titan; 11° Claris Fichtiana; 12° le Désert et la Terre promise; 13° l'Adolescence de J. P.; 14° Lévana, ou l'Éducation; etc., etc. Le caractère particulier de Jean-Paul Richter, considéré comme écrivain, est ce mélange de grandeur et d'ironie, de comique et de terrible, de va

gue et de positif, qui secouent puissamment l'imagination et l'ébranlent tout entière. C'est un écrivain inimitable, dont l'école ne peut être que nuisible et digne de mépris; c'est un homme d'un génie vaste, c'est un écrivain de très-mauvais goût.

RICHTER (OTTO-FRÉDÉRIC ), voyageur russe, naquit en Livonie, vers 1792, d'un conseiller de régence. M. Richter père confia le soin de l'éducation de son fils à M. Ewers, qui lui enseigna particulièrement l'ethnographie et les antiquités. Lejeune Richterserendit, en 1808, à Moskou pour y apprendre le grec moderne; il alla ensuite à Heidelberg, y suivit les cours de M.. Wilken, qui professait l'arabe et le persan. II parcourut ensuite la Suisse, l'Italie et l'Allemagne. A Vienne il continua ses études sous M. de Hammer. Son projet était de venir en France; mais un vif désir de voir Constantinople changea la direction de son voyage il partit de Vienne pour Dorpat, en passant par la Silésie et la Pologne; de la ville d'Odessa, qu'il voulut visiter, il alla à Constantinople. Là, il se perfectionna dans l'étude des langues orientales, et accompagna en Égypte M. Lidmann, secrétaire de l'ambassade suédoise. Mehemed-Ali accueillit très-favorablement les deux voyageurs, et facilita leur voyage qu'ils poussèrent jusqu'en Nubie. Dans ce voyage, ils recueillirent un grand nombre d'observations, notes et de sins; et de retour à Alexandrie, ils s'embarquèrent pour Jaffa, d'où ils allèrent à Jérusalem. M. Lidmann quitta Richter dans cette ville, parce qu'il était

rappelé à Constantinople. Richter continua seul son excursion scientifique, et parcourut la Palestine, la Syrie, F'Asie-Mineure, et repartit pourConstantino ple, où il déposa le fruit de ses nombreuses recherches. L'empereur de Russie l'ayant attaché à son ambassade de Perse, il se rembarqua pour l'Asie; mais sa santé ne put résister aux fatigues de ce nouveau voyage, et il mourut au mois d'août 1816. M. Ewers, à qui les collections et manuscrits de Richter furent enyoyés, a publié (à Berlin, eu un vol. in-8°, avec atlas in-fol.) Otto Friedrich von Richter's Wall falertenim Morgenlande.

RICHTER (CHARLES-FRÉDÉRIC), pasteur à Schneeberg, naquit en 1773, à Fryberg, en Saxe, et mourut dans la ville où il remplissait le ministère évangélique, le 4 septembre 1806. Il a publié les ouvrages suivans: 1°Essai historique et critique sur la dynastie des Arsacides et Sassanides, Léipsick, in-8°, 1804 : cet ouvrage a été rédigé d'après des renseignemens puisés dans les auteurs persans, grecs, et romains. 2o Explication de tous les passages du Vieux et du Nouveau-Testament, qui ont été attaqués comme inintelligibles et erronés, 1805-1808, 2 vol. in-8°. Un autre RICHTER, portant les mêmes prénoms, et que l'on confond quelquefois avec le précédent, était prédicateur à l'église neuve de Berlin. I naquit à Ratzow en 1754, et mourut dans la même ville en 1805. On lui doit : 1° Sermons pour les fêtes religieuses, Dantzick, 1784, in-4"; 2" Sermons sur les

évangiles des dimanches et fêtes, Berlin, 1794, 3 vol. in-8°.

RICORD (N.), avocat à l'époque de la révolution, dont il se montra un des partisans les plus chauds, fut nommé, en 1792, membre de la convention nationafe; dans le procès de Louis XVI, il vota avec la majorité. Envoyé en Italie avec Robespierre le jeune, il demanda au sénat de Gênes la réparation du massacre commis sur des Français sous les remparts de cette ville, mit Marseille en état de siége, rendit des services importans lors de la reprisede Toulon, et contribua à chasser les Anglais et les Piémontais de l'ancienne Provence. Rentré dans le sein de la convention, il s'occupa d'objets d'administration, et fut arrêté en l'an 3, comme ayant pris part aux mouvemens du i prairial. En l'an 5, il fut traduit devant la haute-cour de Vendôme avec Babeuf, et fut acquitté malgré les conclusions de l'accusateurpublic. Etranger dès-lors aux affaires, il attira cependant l'attention de la police sous le gouvernement impérial, et il subit plusieurs détentions. Pendant les cent jours, en 1815, il fut nommé lieutenant de police à Bayonne, et, par le département du Var, membre de la chambre des représentans, où il ne siégea point. Il est sorti de France en 1816, par suite de la loi dite d'amnistie du 12 janvier de cette année.

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RICORD L'AÎNÉ (ALEXANDRE), né à Marseille en 1770, suivit Mirabeau à Paris, et travailla à la rédaction du Courrier de Provence. Nommé administrateur et procureur-syndic du département

des Bouches-du-Rhône, il conserva cette place jusqu'en 1793, et fat alors employé à l'armée d'Espagne, en qualité d'accusateur-public près le tribunal militaire. Quelques années après, il voulut établir une maison de commerce à Paris, et se chargea de la direction du théâtre de Nicolet; mais il ne réussit pas dans ces entreprises, et quitta la capitale. En 1812, à l'époque de la conspiration du général Mallet, M. Ricord donna lieu à de violens soupçons contre lui, et fut alors incarcéré. Mis en liberté depuis la première abdication de l'empereur, en 1814, il fut obligé de se cacher pendant les cent jours, en 1815, et revint en suite à Paris, où il s'occupa de littérature. Il avait déjà publié : 1o une ode sur l'Ambition, 1808, in-8°; 2° des Réflexions sur l'art théâtral, 1811, in-4°, réimprimées depuis; 3° Le Banqueroutier du jour, comédie en 3 actes, 1812, in-8°. M. Ricord est auteur du Journal général des théâtres, qui a paru en 1815 et 1816, et qui a été continué, en 1818, sous le titre d'Archives de Thalie, ou Observations sur les sciences, les arts et la littérature. Il était encore un des collaborateurs du journal le Bon Français, qui a cessé de paraître en 1818. RIDOLFI (ANGE), professeur à l'université de Padoue, est né à Vérone, d'une ancienne et illustre famille. A l'âge de 14 ans, il entra dans l'ordre des Olivetains, où il entreprit ses études qu'il alla achever à Pavie. Il y devint répétiteur de logique et de méthaphysique, et plus tard, en 1794, il fut chargé d'y remplacer Georgi Bertola, dans la direction des écoles

secondaires. Pendant les derniè res années de son séjour à Pavie il a été professeur d'histoire générale et de géographie comparée à l'université, et sous-directeur, bibliothécaire et répétiteur de droit naturel au collège Ghisilieri. En 1804, le gouvernement de Milan l'appela à Bologne, où il resta jusqu'à l'année 1815, en qualité de professeur de droit public et des gens. Après la mort de son collègue Pozzetti, M. Ridolfi réunit à cette chaire celle de diplomatie et d'histoire, lesquelles regardées apparemment comme inutiles par le pape, furent toutes supprimées aussitôt que les léga tions rentrèrent sous son pouvoir. Parcette mesure, M.Ridolfi se trouva privé de toutes ses places, et obligé de chercher quelques nouvelles occasions pour reparaître dans la carrière de l'enseignement. Heureusement pour lui, il a pu' faire agréer ses services à l'empereur d'Autriche, en offrant d'apprendre aux Italiens la langue de leurs maîtres. Il est maintenant professeur de pédagogie, de langue et de littérature allemandes à l'université de Padoue. Ses ouvrages sont 1° Storia dell' umuno intelletto, trad. de l'allemand, de Flogel, avec un discours préliminaire du traducteur, Pavie, 1788, in-8°; 2° Dell' Istruzione pubblica nelle umane lettere, discours suivi des pensées de J. J. Sulzer sur la meilleure manière de lire avec les jeunes gens les ouvrages classiques des anciens, ibid., 1802, in-8°, 2" édit.; 3° Pensieri intorno allo scopo di Niccolò Macchiavelli nel libro del Principe, suivis d'une note bibliographique sur l'édition

de 1550, et d'une lettre inédite de Macchiavelli, Milan, 1810, in-8°; 4° Del diritto sociale, libri 11, ouvrage dont l'impression a été suspendue à cause des principes énoncés au chapitre XIII, relativement à l'autorité des souverains, sur quelques points de discipline ecclésiastique, Bologne, 1808, in-8°; le tome I seulement : il en reste quatre autres à paraître. 5o Descrizione delle pitture del giardino della Viola nella città di Bologna, en forme de dialogue, Venise, 1812. La plupart des notices relatives à ces peintures ont été tirées d'un ouvrage inédit de Sab. batino degli Arienti, l'auteur des nouvelles Porettane. 6° Elogio di Pompeo, Neri, Padoue, 1817, in-8"; Prospetto generale della letteratura tedesca, ibid., 1818, in-8°• ouvrage dans lequel on a marqué les époques principales des progrès de la langue et de la littérature allemandes, en y ajoutant quelques renseignemens sur les principaux auteurs et leurs travaux respectifs.

RIEDESEL (LA baronne FrédéRIQUE-CHARLOTTE-LOUISE DE), fille du ministre prussien Massow, mérite une place distinguée parmi les femmes qui se sont élevées au-dessus de leur sexe par leur courage et par les qualités d'un esprit supérieur. Cette dame, née en 1746 à Brandebourg, épousa, à l'âge de 17 ans, à Minden, où son père était intendant-général de l'armée alliée, le lieutenant-colonel brunswickois, baron de Riedesel, que ses talens et sa valeur firent parvenir, vers la fin de sa carrière, au grade de général. Lorsqu'il n'était encore que lieutenant-colonel, il fut

chargé de conduire en Amérique les troupes brunswickoises, auxiliaires de l'Angleterre dans la guerre que cette puissance faisait à ses colonies,et dont les résultats furent l'indépendance américaine. Mede Riedesel partit, en 1777,avec son mari et ses trois jeunes enfans; elle supporta avec beaucoup de courage les périls et les fatigues de la guerre, et partagea volontairement la captivité de son mari, lorsque celui-ci eut été fait prisonnier. Attachée à la cause britannique, que servait le baron de Riedesel, elle écrivit dans le cours de cette guerre un grand nombre de lettres, où elle retrace avec énergie la marche des événemens, l'esprit qui anime les deux partis, et les résultats qu'elle espère de celte grande lutte. Mme de Riedesel n'est pas toujours juste envers les Américains, et ses opinions n'ont pas été prophétiques; mais ces mêmes opinions à part, son ouvrage est curieux et tracé avec talent. Il fut publié, en 1799, par les soins de son gendre, le maréchal de la cour de Prusse, Henri comte de Reuss, et réimprimé, en 1801, sous le titre de : V oyage de mission en Amérique, ou Lettres de Me la baronne de Riedesel. La guerre de l'indépendance terminée, cette dame et son mari revinrent, en 1783, en Europe; le baron de Riedesel mourut en 1800, et elle-même le 29 mars 1808, à Berlin, où elle s'était fixée dès la première année de son veu-vage. Elle avait fondé à Brunswick une distribution d'alimens pour les pauvres; à Berlin, elle était comptée au nombre des personnes généreuses qui soutenaient

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