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conseil d'administration. En 1814, M. Roederer devint étranger à toute fonction publique. Dans les cent jours, en 1815, il fut envoyé, en qualité de commissaire, dans neuf départemens du Midi, et ensuite nommé pair. Au mois d'avril 1816, après la seconde rentrée du roi, il fut éliminé de l'institut. Le titre de grand-officier de la légion-d'honneur lui restait; un brevet du roi du 5 juillet 1821 le lui confirma. Il avait été nommé deux fois au sénat; la première par le sénat même, la seconde par le premier consul; et trois fois à l'institut; la première par l'institut même, la seconde par les membres de l'ancienne académie-française, qui formèrent, en 1800, une société libre, et la troisième, par le décret qui forma une nouvelle académie-française dans l'institut, et y fit entrer l'ancienne académie. M. Roederer était, en 1789, membre de la société royale des sciences et arts de Metz. En 1800, il fut élu associé honoraire de l'athénée de Lyon; en 1802, membre honoraire de la société des sciences et arts de Mayence; en 1803, de la société d'instruction de Bastia; en 1804, associé correspondant de l'académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen; en 1820, membre honoraire de la société des lettres, sciences et arts de Metz. Retiré, depuis 1814, à la campagne, M. Roederer s'est livré tout entier à des occupations littéraires. Il a publié, en 1820, un ouvrage considérable sous le titre de Mémoires pour servir à une nouvelle histoire de Louis XII. Il s'en fait en ce moment (1825) une nouvelle édition accompagnée d'un

autre Mémoire pour servir à une nouvelle histoire de François 1a, ensemble, 2 volumes in-8°. On lui attribue encore un autre ouvrage intitulé : le Marguillier de Saint-Eustache. Le fond des écrits de M. Roederer est abondant en observations et en idées. Son style dans les discussions politiques est remarquable par la force et souvent par l'autorité; dans les discussions économiques, par la sagacité, l'analyse, la simplicité; dans l'histoire, par une dignité soutenue quand il parle de la nation, et par une causticité sans ménagement quand il parle des historiens de mauvaise foi.

ROEHN (ADOLPHE), peintre, né à Paris, s'est fait remarquer parmi les peintres de genre; les expositions publiques du musée du Louvre ont, pour la plupart, offert des tableaux en grand nombre de cet artiste. On a distingué au salon de l'an 9, outré une Marine et un Marché, deux compositions représentant, l'une la Chaste Suzanne, et l'autre la Séduction de Joseph; au salon de l'an 10, l'Arracheur de dents; de l'an 12, une Parade de Charlatans, et une Halte de Soldats; de 1808, l'Entrevue de LL. MM. II. l'empereur Napoléon et l'empereur Alexandre sur le Niemen; de 1811, le Bivouac de S. M. l'empereur Napoléon; de 1812, l'Entrée de S. M. l'Empereur et Roi dans la ville de Dantzick, et la Réception de drapeaux à Millesimo; de 1814, Louis XVI, au séjour des bienheureux, reçoit le duc d'Enghien; de 1819, une Récréation militaire à la porte d'une auberge; l'Enthousiasme des Français pour Henri IV,

et un Corps-de-garde d'officiers du siècle de Louis XIII; de 1822, Philippe Wouvermans à ses derniers momens; le Pauvre Aveugle; l'Enfant prodigue, une Foire de village, et une Vue d'un port de mer, effet de soleil; enfin, de 1824, l'Incendie, une Scène de voleurs et une Vue prise de Neuilly. Le musée royal du Luxembourg renferme trois tableaux de ce peintre : l'Hôpital militaire des Français et des Russes à Marienbourg (exposé, en 1808, avec l'Entrevue des empereurs Napoléon et Alexandre), l'Abbaye de Molk, bâlie sar des rochers qui baignent dans le Danube, et l'Empereur Charlemagne se rendant à la cathédrale de Worms: le monarque est entouré de ses barons et reçu par le clergé. M. ROEHN FILS a fait exposer au salon de 1822 et à celui de 1824: Joseph expliquant les songes; le Retour de l'Enfant prodigue, le Pauvre Aveugle, et les Ruines de l'abbaye de Bonneval.

ROELL (LE BARON GUILLAUME FRÉDÉRIC), né à Amsterdam en 1768, d'une ancienne famille noble d'Allemagne, établie depuis long-temps en Hollande. Après avoir achevé ses études à l'université de Leyde, où il fut gradué en philosophie et en droit, il entra dans la carrière administrative, et fut nommé échevin à Amsterdam en 1793. Au commencement de l'année suivante, il obtint la place de conseiller-pensionnaire de cette ville, et en remplit les fonctions importantes jusqu'à l'époque de la révolution de 1795. M. Roell, attaché à la maison d'Orange, s'était vainement opposé à cette révolution, et ne voulat oc

en

cuper aucun emploi dans l'administration nouvelle. Ce ne fut qu'après la paix d'Amiens, 1802, lorsque le stathouder et les princes de sa maison parurent avoir renoncé eux-mêmes à tout espoir de reprendre, dans la république des Provinces - Unies, leur ancienne autorité, qu'il accepta la place de membre du conseil, député de la province de Hollande, et ensuite, en 1804, celle de secrétaire-général des états provinciaux de la Hollande, et de membre du conseil de surintendance des digues. Quand Louis Bonaparte fut reconnu roi de Hollande par les autres souverains de l'Europe, il nomma M. Roell ministre secrétaire-d'état, et lai confia, en 1808, le département des affaires étrangères. Ce prince, si malheureux sur le trône, et qui ne fut jamais le maître de faire le bien que son cœur généreux désirait opérer dans le royaume dont il était devenu, malgré lui, le souverain nominal, avait une estime et une confiance particulière en M. Roell. Il se fit accompagner par lui dans ses divers voyages à Paris, et le chargea de toutes les négociations difficiles, tendant à terminer à l'amiable les différens qui s'élevaient sans cesse entre lui et l'empereur, son frère. M. Roell, à cet effet, eut de fréquentes conférences avec le duc de Cadore (voyez CHAMPAGNY), alors ministre des affaires étrangères en France. Il eut d'abord l'espoir d'arriver à un arrangement convenable aux intérêts de son pays; mais s'aperce vant enfin que la soumission abso. lue de la Hollande entrait irrévo

cablement dans les vues de l'empereur Napoléon, il s'expliqua avec toute l'énergie d'un vrai pa triote, et ne voulut plus prendre part à des pégociations qui n'étaient continuées que pour amener un pareil résultat. La conduite courageuse et loyale du ministre hollandais n'obtint point l'approhation du prince qui était peu accoutumé à une opposition ferme et raisonnée. De retour à La Haye, M. Roell offrit, à diverses reprises, sa démission de la place de ministre des affaires étrangères; mais le roi Louis se refusa constamment au désir qu'il témoignait de se retirer des affaires. Il ne put obtenir que la permission de se rendre aux eaux pour rétablir sa santé. Il y était encore quand Louis, de plus en plus accablé du poids de sa couronne, prit la résolution d'abdiquer et de quitter en secret son royaume. Le gouvernement provisoire invita alors M. Roell, comme le plus ancien des ministres, et conformément aux dernières volontés exprimées par le roi avant son départ, de venir prendre la présidence ; mais il refusa de se rendre à cette invitation, et donna définitivement sa démission de toute fonction publique. Il prédit à ses anciens col lègues que l'abdication du roi Louis, faite en faveur de son fils, n'aurait d'autre effet que la réunion forcée de la Hollande à l'empire français. M. Roell rentra dans la vie privée, et resta tranquille spectateur de tout ce qui se passa dans le gouvernement de sa patrie jusqu'au moment où elle reprit une place parmi les nations indépendantes. Vers la fin de

1813, il fut nommé, par le nouveau souverain des ProvincesUnies, membre de la commission chargée de rédiger un projet de loi fondamentale. Celui qui y fut arrêté ayant été accepté, au mois d'avril 1814, par une assemblée de notables, convoquée à Amsterdam, M. Roell fut appelé au ministère de l'intérieur, et fut confirmé dans ce poste, le 16 septembre 1815, lors de la réunion des provinces belges et du pays de Liége à la Hollande , pour la formation du nouveau royaume des Pays-Bas. I remplit ce poste jusqu'en 1817, où le mauvais état de sa santé l'engagea à donner sa démission, que le roi accepta à regret. M. Roell a laissé les plus honorables souvenirs d'intégrité, de patriotisme et de talens, dans les différentes administrations dont il a fait partie. Le roi lui a accordé, depuis sa retraite, le titre et le rang de ministre-d'état, et l'a nommé, en outre, grand'croix, chancelier de l'ordre du Lion Belgique, et membre de la première chambre des états-généraux, qu'il a présidée pendant les sessions de 1818 et 1819. Il est aussi chevalier des ordres de SaintAndré de Russie, de l'Aigle-Noire de Prusse, et de l'Aigle-d'Or de Wurtemberg.

ROENTGEN (N.), mécanicien allemand, né dans la Moravie, et mort en 1809, se fit connaître par des ouvrages d'ébénisterie si parfaits, qu'il fut appelé à la cour de Russie, où il embellit te palais impérial et l'ermitage de chefsd'oeuvre de son art. L'ouvrage principal qu'il exécuta fut un bureau, dont l'impératrice Catheri

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ne II fit présent au muséum de l'académie de Saint-Pétersbourg, et qu'elle paya. 25,000 roubles. Ce bureau est décoré de morceaux de sculpture et de mécanique, exécutés avec un talent extraordinaire. Roentgen employait toute sorte de bois à la confection de ses ouvrages; mais, par une préparation particulière, il savait leur donner un lustre parfait et une dureté qui les mettait à l'abri des injures du temps.

ROESSIG (CHARLES GOTTLOB), littérateur et agronome allemand, naquit à Marsebourg vers 1752, d'une famille honorable, qui lui fit faire de bonnes études à l'université de Léipsick. I suivit la carrière de l'enseignement, et de

vint successivement, dans la même université, professeur de philosophie en 1784, et professeur du droit de la nature et des gens en 1793. Partageant son temps entre les devoirs de son professorat et les études agronomiques, il a donné, comme auteur, `ou comme simple compilateur, une foule d'ouvrages utiles à l'économie rurale et à l'économie politique, qui eurent du succès, et dont plusieurs ont été réimprimés. Il mourut, le 20 novembre 1806, dans la ville où il avait fait ses études et passé depuis lors sa vie entière. Roessig a publié : 1a Essai d'une histoire de la science économico – politique dans les temps: modernes, surtout au 16° siècle, Léipsick, 1781, tom. Ier et 1re partie du tom. II, in-8°; 2° Manuel de la science de la police, Iéna, 1 vol. in-8°, 1786; 3o Police concernant l'eau, 2 vol. in-8°, Léipsick, 1789-1799; 4° Manuel de la science financière, Léipsick, 1

vol. in-8°, 1789; 5° Manuel de Tachéologie, 1 vol. in-8°, Iéna, 1790; 6° Manuel pour les amateurs de plantations anglaises, Léipsick, 2 v. in-8°, 1790-1796; 7° Encyclopédie de la science administrative, Léipsick, 1 vol. in-8°, 1792; 8° Antiquités des Allemands, 1 vol. in-8°, 1792; 9° Principes du droit naturel et des peuples, et Principes du droit public et civil, Léipsick, 2 vol. in-8°, 1794; 10° Projet d'un code de commerce de Léipsick, 1 vol. in-8°, Léipsick, 1796; 11° Projet d'une encyclopédie de toutes les sciences concernant l'économie politique, Léipsick, 1 vol. in-8°, 1797; 12° Histoire du droit privé allemand, Léipsick, 1 vol. in-8°, 1801; 13° De la Police concernant la cherté des grains, Léipsick, 2 vol. in-8°, 1802; 14° De la Littérature moderne, concernant la police et la science administrative, Leipsick, 2 vol. in-8°, 1802; 15° Manuel du droit concernant la librairie, 1 vol. in-8°, Léipsick, 1804; 16° Manuel de la politique, Léipsick, 1 vol. in-8°, 1804; · 17° Rêveries dans le domaine de la police et de la politique, Léipsick, 1 vol. in-8°, 1806; 18° enfin différentes Monographies des roses, tulipes, jacinthes, pavots, etc.; différens Traités sur les prairies, sur les remplaçans du sucre, sur les fourrages, etc.

ROGATI (FRANÇOIS-XAVIER DE'), conseiller à la cour suprême de justice, membre de l'académie italienne, de celle d'Herculanum, etc., est né en 1748 à Bagnuolo, petite ville de la principauté ultérieure, dans le royaume de Naples. Il commença ses études sous les jésuites, à Rome, où il eut l'a-. vantage d'apprendre le grec, par

les soins du célèbre Lagomarsini. Destiné à la profession d'avocat, il se rendit à Naples pour y suivre les cours de droit et le barreau. Moins occupé de questions judiciaires que de recherches philologiques, il eut plus de vogue parmi les littérateurs qu'auprès des magistrats; ce qui ne l'empêcha pas de le devenir à son tour. Vers l'année 1771, il écrivit un drame intitulé: Armida abbandonata, mis en musique par Jomelli, et joué avec un grand succès sur le théâtre de Saint-Charles, à Naples. C'est de tous les opéras de M. de' Rogati, le seul qui soit imprimé : il parut à la suite de sa belle traduction en vers des odes d'Anacréon et de Sapho, publiée en 1782. Ce travail augmenta la réputation de l'auteur, que les Italiens regardent encore comme celui qui a le mieux rendu les inimitables beautés de l'original. L'ancien gouvernement napolitain ne voyait en M. de' Rogati qu'un poète en 1806, on crut pouvoir en faire un administrateur, et on le nomma préfet de la Calabre ultérieure. Une destination plus analogue à ses études lui fut donnée en 1810, époque à laquelle il vint siéger parmi les juges de la grande-cour de cassation, où il s'est toujours rangé du côté de la justice. Ses occupations et son âge ne l'ont jamais éloigné de la littérature, qu'il cultive avec autant d'ardeur que de succès. Il est à souhaiter qu'il ait le temps de donner une nouvelle édition de ses poésies, qu'il pour rait enrichir de plusieurs morceaux inédits, entre autres d'une traduction de l'Alceste, d'Euripide, qu'il a arrangée pour la scène. Son an

cien recueil est intitulé : le Odi di Anacreonte e di Saffo recate in versi italiani, Colle, 1782-1783, 2 vol. in-8° : il en existe une réimpression, exécutée en 1818, in-8°.

ROGER (MICHEL), dit L'OISEAU, naquit à Toul, département de la Meurthe, en 1771, et émigra au commencement de la révolution. Il passa de l'armée du prince de Condé au service de l'Autriche, où il fit quelques campagnes, et alla en Angleterre rejoindre son frère, ancien chef de chouans. Lorsque les provinces de l'Ouest se soulevèrent pour la troisième fois, en 1799, les frères Roger revinrent sur le continent; mais l'aîné ayant été tué, Michel fut chargé du commandement de la cavalerie, sous les ordres de Georges CADOUDAL, et retourna en Angleterre, après le traité de Montfaucon, qui pacifia de nouveau la Vendée. Michel Roger, étant à Paris avant le 3 nivôse an 9, entra dans le complot de la machine infernale; mais il échappa, et retourna à Londres. Admis dans la conspiration de Pichegru, Cadoudal, etc., il reparut encore à Paris en 1804: cette fois il ne put échapper au sort des autres conjurés, et fut exécuté avec eux le 24 juin 1804.

ROGER (N.), juge royal à Simmore avant 1789, fut nommé alors député aux états - généraux par le tiers-état du pays de Comminges et Nebourzan. M. Roger se livra spécialement au travail du comité des biens domaniaux de l'assemblée constituante, dont il devint secrétaire au mois d'avril 1791. Il se prononça pour la suppression des ordres religieux, et fut l'un des auteurs du décret qui

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