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l'amirauté, il fut acquitté honorablement. Il encourut le blâme public en parlant, en 1807, contre le bill d'abolition de la traite des Noirs, et en votant le rejet de cet acte. « En 1810, il prononça un discours à la chambre des pairs pour s'opposer à l'adresse d'usage au roi d'Angleterre, faisant allusion à l'expédition contre le Danemark, qu'il qualifia d'acte coupable, blâma l'expédition de sir John Moore, et conclut en annon-, çant que l'Angleterre était dans une situation qui rendait la paix avec la France inévitable. » Ce discours le fit ranger dans la classe des membres de l'opposition; mais sa conduite subséquente paraîtrait prouver qu'il n'avait fait, dans ces diverses circonstances, qu'énoncer son opinion personnelle.» Lord Saint-Vincent fut atteint, en 1816, d'une maladie grave à la quelle son âge avancé faisait craindre qu'il ne succombât. Il eut le bonheur de se rétablir, et il jouit encore aujourd'hui de l'estime et de la considération de ses concitoyens.

SAINT-VINCENT (J. F. F. DE), né à Aix en 1718, d'une famille de robe, fut reçu, jeune encorc, conseiller, et devint ensuite président du parlement de cette ville. Magistrat intègre et éclairé, il consacrait ses momens de loisir aux sciences et aux lettres. Il a fait des recherches sur les monnaies de la Provence et les monumens de Marseille, et a publié sur ces objets de savans Mémoires qui lui ouvrirent, en 1785, les portes de l'académie royale des inscriptions et belles-lettres. Vauvenargue et Mazangues faisaient

de ce magistrat un cas particulier. Il ne fut point atteint par les orages de la révolution, et mourut à Aix le 22 octobre 1798; il a laissé des manuscrits précieux sur l'état du commerce, des sciences et des arts, pendant les 15°, 14 et 15o siècles.

SAISSY (JEAN-ANTOINE), médecin, naquit dans un village, près de Grasse, département dụ Var, le 2 février 1756. Il mou-, rut à Lyon le 27 mars 1822. Son père, cultivateur aisé, le destinant à le remplacer dans la direction des travaux de son état, s'occupa peu de lui faire donner une éducation libérale, et, à l'âge de 22 ans, le jeune Saissy n'avait encore reçu d'autre instruction que celle de l'école de son village, Mais quelques livres de médecine, que le hasard fit tomber entre ses mains, et qu'il lut avec unc extrême avidité, décidèrent sa vocation; il quitta secrètement la maison paternelle, se rendit à Paris, où, à force d'études et de veilles, il se mit en état d'être reçu, en 1783, chirurgien interne du grand HôtelDieu de Lyon. De nouveaux travaux, et quelques prix d'anatomie physiologique qu'il remporta, lui valurent son admission au collége des chirurgieus de la même ville, et la place de médecin-chirurgien major de la compagnie royale d'Afrique. Il se rendit sur-le-champ à sa destination, et dès son arrivée il mit en usage, dans le traitement des maladies graves, auxquelles les Européens étaient en proie dans ces climats brûlants, les méthodes qu'il avait puisées dans les cliniques, pleincs de sagesse, de MM. Vitet et Gilibert.

Des succès multipliés signalèrent son instruction, sa prudence et son zèle infatigable. Le dey de Constantine, qui l'avait appelé pour traiter un de ses enfans, qu'il guérit, voulut l'attacher à sa personne en qualité de premier médecin. Saissy préféra revenir en France, et il arriva à Lyon au commencement de 1789. Il continua la pratique de son art dans cette ville, et y devint membre de l'académie et des sociétés, de médecine et d'agriculture. En 1808, la classe des sciences physiques et mathématiques de l'institut impérial de France, mit pour la troisième fois au concours l'importante question de déterminer, par une suite d'observations et d'expériences, la cause de la lethargie plus ou moins profonde, dans laquelle certains animaux passent la saison froide. Saissy remporta le prix, et publia son ouvrage en 1808, in-8°, Lyon, sous le titre de : Recherches expérimentales, anatomiques, chimiques, etc., sur le physique des animaux mammiferes hybernaux, notamment les marmottes, les loirs, etc. On trouve un examen de cet ouvrage et des détails sur la vie de l'auteur, dans le Compte rendu à la société d'agriculture de Lyon, par M. Grognier (Lyon, in-8°, 1822, pag. 208-313). L'ouvrage de Saissy rendit constant : « Que dans la léthargie la respiration comme la sensibilité, le mouvement comme la digestion, sont suspendus; que la circulation est très- ralentie; que Ja nutrition, ainsi que la transpiration, sont réduites à peu de chose; que le sang semble quitter les extrémités et engorger les vaisseaux de l'addomen; que la cha

leur vitale des animaux engourdis n'est guère plus élevée que celle de l'air qui les environne; mais qu'une fois éveillés, ils prennent subitement leur chaleur naturelle, quelle que soit la température extérieure. Ce n'était pas là sans doute la solution complète du problême, trop difficile, proposé par l'institut; cependant les faits physiologiques, établis par Saissy, furent jugés assez intéressans pour mériter une place dans le magnifique tableau des progrès de l'esprit humain, que l'éloquent pinceau de M. Cuvier a tracé, en 1810, sous le titre de Rapport historique sur les progrès des sciences nalurelles en France, depuis 1789. Saissy s'est beaucoup occupé des maladies d'oreille et des moyens de les guérir. Il a prétendu le premier que plusieurs d'entre elles • qui paraissent incurables ne sont pas au-dessus de la puissance de l'art; nous lui devons une méthode savante et des intrumens ingénieux pour faire parvenir les médicamens dans les profondeurs de l'oreille interne, en leur faisant suivre la voie des narines. L'efficacité de ce procédé et son innocuité parfaite furent révélées principalement par la cure d'une surdité complète, avec mutisme, dont une jeune fille était atteinte depuis sa tendre enfance. Un livre classique sur les maladies de l'oreille, sur sa physiologie et ses affections pathologiques est resté dans le portefeuille de Saissy: mais quelques fragmens de ce travail important ayant été envoyés à l'académie de Bordeaux, en réponse à une question proposée par cette compagnie savante, mė

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ritèrent, en 1814, un prix à leur auteur; des fragmens plus étendus du même ouvrage ont enrichi le 28 volume du Dictionnaire des sciences médicales. C'est ainsi que les idées principales d'un livre encore inédit ont circulé dans le monde savant. » On verra encore dans le Compte rendu, etc., de M. Grognier, que Saissy « s'était beaucoup occupé de la chimie pneumatique ; c'est ainsi qu'ayant pris connaissance de l'ingénieuse expérience de son ami, M. Mollet, et s'étant assuré que l'air atmosphérique, fortement comprimé dans un cylindre, laissait échapper du calorique et de la lumière, M. Saissy imagina que le premier de ces fluides impondérables pouvait être extrait de tous les gaz par la compression; mais que le fluide lumineux ne pouvait émaner que des gaz riches en oxigène; celte conjecture, que le génie des sciences pouvait seul inspirer, fut confirmée par une série d'expériences, suivies avec sagacité.

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SAIZIEU (LE BARON DE), officier de la légion-d'honneur, était parvenu, par ses services, au grade de capitaine de vaisseau, et se trouvait, en 1815, dans les mers du Levant, à la tête d'une division française. Lorsque le retour de Napoléon en France lui fut signifié, ainsi que le rappel de sa division, il était en rade dans l'île de Scio. Arborant alors le pavillon tricolore sur tous les bâtimens de sa flotte, il fit connaître la nouvelle révolution à tous les consuls français des résidences du Levant. M. de Saizieu eut besoin de la plus grande habileté pour échapper aux croisières anglaises; il en vint

heureusement à bout, et rentra dans le port de Toulon le 26 mai 1815. C'est de là qu'il adressa au ministre de la marine un rapport détaillé de toutes ses opérations. Cet officier a cessé, depuis cette époque, de compter parmi les capitaines de vaisseau en activité.

SALABERRY (CHARLES-MARIE D'YRUMBERY, COMTE DE), est né à Paris en 1766. Il émigra en 1790, et passa erisuite en Turquie, où il fit un assez long séjour. Il rejoignit bientôt l'armée du prince de Condé, et, lorsqu'elle eut été licenciée, il se réunit aux armées royales de l'ouest; il profita de la pacification du 2 février 1800 pour rentrer dans un domaine qui lui appartient près de Blois, où il resta en surveillance jusqu'à la restauration des Bourbons en 1814. Il ne fut pas d'abord employé par le gouvernement du roi, et ne sortit de sa retraite qu'au mois de mars 1815, lors du débarquement de Napoléon. Il fut nommé, à cette époque, colonel de la première légion des gardes nationales de l'arrondissement de Blois, et l'un des commandans des volontaires royaux du département de Loir. et-Cher, sous le général d'Andigné. Le roi l'a maintenu dans son grade de chef de bataillon, et l'a créé chevalier de Saint-Louis. Elu député de Loir-et-Cher à la chambre dite introuvable en 1815, il s'y montra un des orateurs les plus prononcés contre les libertés constitutionnelles. Cette chambre ayant été dissoute par l'ordonnance du 5 septembre 1816, M. Salaberry, réélu, en octobre de la même année, siégea toujours à l'extrême droite, et vota, en 1819,

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voir arbitraire qu'elle s'arrogeait sur les citoyens, en lui défendant d'arrêter à l'avenir aucun individu, sans auparavant en prévenir le roi; mais le retard d'un jour, apporté à la signature de ce décret, donna le temps à Vallejo d'en faire changer les dispositions; ainsi le sort de don Raymond de Salas demeura tel qu'il était, et les inquisiteurs conservèrent toute leur puissance. Depuis ce moment, il se livra plus que jamais à la culture des lettres, et ne se vengea des injustices dont il était la victime, qu'en répandant sur son pays l'illustration qu'il s'était acquise par ses talens. SALAS (DON JOSEPH-IGNACISJOVEN DE), issu de la même famille que le précédent, devint ministre de la junte suprême, et fut chargé des affaires contentieuses à l'ancien conseil de Castille, lors du voyage de Ferdinand VII à Bayon ne, en 1808, et de son séjour en France. Le roi JOSEPH (Voy. BoNAPARTE) étant monté sur le trône d'Espagne, nomma conseiller-d'état, le 18 mars 1809, don de Salas, qui s'était prononcé en sa faveur. Un discours dans lequel celui-ci célébrait les talens et les vertus du nouveau monarque, fit connaître à l'Espagne entière sa reconnaissance et celle de ses collègues. Peu de temps après il fut nommé président de la section de l'intérieur; mais la chute du prince qui l'avait élevé entraîna la sienne, et il disparut de la scène politique.

SALAVILLE (JEAN-BAPTISTE), littérateur, est né le 20 août 1755. Il adopta avec sagesse les principes de la révolution, et concourut

à la rédaction de plusieurs journaux patriotiques, où il continua à développer ces mêmes principes sans se laisser intimider par le choc des partis. Il avait fait paraître, au mois de mai 1789, un article contre la différence de costume des députés aux états- généraux, et prétendu que ce n'était qu'un moyen de plus pour ajouter à la distinction des ordres, déjà si contraire aux principes de la régénération politique. On lui doit : 1° l'Hom me et la Société, ou Nouvelle Théorie de la nature humaine et de l'état social, 1799, in-8; 2° De la révolution française comparée à celle d'Angleterre, ou Lettre au représentant du peuple Boulay de la Meurthe, sur la différence de ces deux révolutions, 1799, in-8°; 3° De la Perfectibilité, 1801, in-8°; 4° De l'Homme et des animaux, ou Essai sur cette question que l'Institut avait proposée : Jusqu'à quel point les traitemens barbares exercés sur les animaux intéres➡ sent-ils la morale publique ; et conviendrait-il de faire des lois à cet égard? 1804, in-8°. Au rapport de M. Barbier, M. Salaville aurait encore composé : Théorie de la royauté, d'après la doctrine de Milton, traduction de l'anglais, 1789, in-8°, et Lettres du comte de Mirabeau à ses commettants, 1791, in-8°.

SALDANHA-OLIVEIRA-DAUN (LE COMTE JOSEPH-SÉBASTIEN DE), commandeur de l'ordre du Christ, membre du conseil du priuce-régent de Portugal et du tribunal des colonies, est né dans la ville d'Arinhaga, d'une famille distinguée. Il acheva ses études au collége des nobles à Lisbonne, alla

SALAMON (SIFREIN), évêque d'Orthosia, in partibus infidelium, né à Carpentras d'une famille noble, vint très-jeune à Paris, où il acheta une charge de conseillerclerc au parlement. Ennemi du nouvel ordre de choses, il fut le correspondant du cabinet de sa Sainteté à Paris, depuis 1791 jusqu'au mois de juillet de 1792, époque où il fut enfermé à l'Abbaye; remis en liberté, il reprit sa correspondance et la continua jusqu'à ce que, pour se soustraire à un nouveau décret d'accusation, il quitta Paris, et se réfugia dans des retraites ignorées. On l'avait oublié, lorsque de nouvelles atteintes aux lois le firent poursuivre sous le directoire-exécutif; mais il sut encore se soustraire à la déportation dont il était menacé. Sa Sainteté, pour le récompenser de son zèle, le nomma, en 1806, évêque d'Orthosia, en Carie, et lui refusa néanmoins la faveur que lui avait accordée le roi de France, en le nommant auditeur de Rote; le pape motiva son refus sur ce que Mgr. Joard, nommé par l'empereur, ne pouvait pas être destitué. M. Salamon, revenu à Paris en 1817, a remplacé M. le comte de Cordon, à l'évêché de Belley. Des lettres extrêmement curieuses sur la disposition des esprits à Rome, lorsqu'on y apprit la nouvelle du retour deNapoléon de l'Ile-d'Elbe,au mois de mars 1815, publiées la même année et adressées à M. de Talleyrand-Périgord, grand-aumônier, ont été attribuées à M. l'évêque d'Orthosia.

SALAS (DON RAYMOND DE), sa. vant professeur espagnol, né à Belchite dans l'Arragon, fut nom

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mé, jeune encore, professeur à l'université de Salamanque. La manière distinguée dont il remplit cette place, arma contre lui l'envie, et tout fut mis en œuvre pour le perdre l'inquisition le poursuivit, en 1796, sur le prétexte vague d'avoir adopté les principes des philosophes modernes; ses réponses à tous les chef's d'accusation furent tellement convaincantes qu'on fut forcé de l'acquitter. Ce triomphe irrita de plus en plus la haine religieuse du père Poveda, dominicain, membre du conseil de la Suprême, qui, à force d'intriguer contre Salas, parvint à faire renvoyer son procès aux inquisiteurs, avec l'ordre de faire de nouvelles recherches, ce qui fut rigoureusement exécuté; mais les théologiens qualificateurs et les juges, moins intolérans et moins fanatiques que les moines, persistèrent dans leur premier avis, et confirmèrent pour la troisième fois l'innocence de Salas. Cette modération ne satisfit pas le conseil; don Philippe Vallejo, archevêque de Santiago et gouverneur du conseil de Castille, ennemi particulier de Salas, pour quel-' ques discussions littéraires, où son amour-propre avait été blessé, le fit condamnner à abjurer, à recevoir l'absolution ad cautelam, et enfin à être banni de la capitale. Rendu alors à la liberté, il se retira à Guadalaxara, d'où iladressa des plaintes à son souverain sur l'injustice du conseil de l'inquisition. Les recherches sévères que prescrivit Charles IV firent découvrir toute l'intrigue, et unc ordonnance royale allait enlever pour jamais à l'inquisition le pou.

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