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voir arbitraire qu'elle s'arrogeait sur les citoyens, en lui défendant d'arrêter à l'avenir aucun individu, sans auparavant en prévenir le roi; mais le retard d'un jour, apporté à la signature de ce décret, donna le temps à Vallejo d'en faire changer les dispositions; ainsi le sort de don Raymond de Salas demeura tel qu'il était, et les inquisiteurs conservèrent toute leur puissance. Depuis ce moment, il se livra plus que jamais à la culture des lettres, et ne se vengea des injustices dont il était la victime, qu'en répandant sur son pays l'illustration qu'il s'était acquise par ses talens. SALAS (DON JOSEPH-IGNACISJOVEN DE), issu de la même famille que le précédent, devint ministre de la junte suprême, et fut chargé des affaires contentieuses à l'ancien conseil de Castille, lors du voyage de Ferdinand VII à Bayonne, en 1808, et de son séjour en France. Le roi JOSEPH (Voy. BoNAPARTE) étant monté sur le trône d'Espagne, nomma conseiller-d'état, le 18 mars 1809, don de Salas, qui s'était prononcé en sa • faveur. Un discours dans lequel celui-ci célébrait les talens et les vertus du nouveau monarque, fit connaître à l'Espagne entière sa reconnaissance et celle de ses collègues. Peu de temps après il fut nommé président de la section de l'intérieur; mais la chute du prince qui l'avait élevé entraîna la sienne, et il disparut de la scène politique.

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SALAVILLE (JEAN-BAPTISTE), littérateur, est né le 20 août 1755. I adopta avec sagesse les principes de la révolution, et concourut

à la rédaction de plusieurs journaux patriotiques, où il continna à développer ces mêmes principes sans se laisser intimider par le choc des partis. Il avait fait paraître, au mois de mai 1789, un article con tre la différence de costume des députés aux états- généraux, et prétendu que ce n'était qu'un moyen de plus pour ajouter à la distinc→ tion des ordres, déjà si contraire aux principes de la régénération politique. » On lui doit : 1° l'Homme et la Société, ou Nouvelle Théo rie de la nature humaine et de l'état social, 1799, in-8; 2° De la revolution française comparée à celle d'Angleterre, ou Lettre au repré sentant du peuple Boulay de la Meurthe, sur la différence de ces deux révolutions, 1799, in-8°; 3° De la Perfectibilité, 1801, in-8°; 4° De l'Homme et des animaux, ou Essai sur cette question que l'Institut avait proposée : Jusqu'à quel point les traitemens barbares exercés sur les animaux intéressent-ils la morale publique ; et con• viendrait-il de faire des lois à cet égard ? 1804, in-8°. Au rapport de M. Barbier, M. Salaville aurait encore composé : Théorie de la royauté, d'après la doctrine de Milton, traduction de l'anglais, 1789, in-8°, et Lettres du comte de Mirabeau à ses commettants, 1791, in-8°.

SALDANHA-OLIVEIRA-DAUN (LE COMTE JOSEPH-SÉBASTIEN DE), commandeur de l'ordre du Christ, membre du conseil du priuce-régent de Portugal et du tribunal des colonies, est né dans la ville d'Arinhaga, d'une famille distinguée. Il acheva ses études au collége des nobles à Lisbonne, alla

s'instruire à Coïmbre dans le droit et les sciences naturelles, s'y fit recevoir docteur en droit, et fut peu de temps après nommé membre du conseil du département des colonies. Le duc de Sussex, sixième fils du roi d'Angleterre, s'étant rendu en Portugal en 1802, le prince-régent voulut qu'il fût constamment accompagné d'un membre de la noblesse portugaise, qui remplirait près de lui les fonctions d'aide-de-camp, et le choix tomba sur M. de Saldanha, qui reçut à cette époque le brevet de capitaine de cavalerie. Lorsque la cour partit pour le Brésil, en 1807, n'ayant pas été nommé pour être du voyage, il resta en Portugal; mais le général Junot, lui donna l'ordre de se rendre à son quartier-général, où il lui enjoignit de partir pourBayonne avec des dépêches adressées à l'empereur. Déjà dix mille Portugais, l'élite de l'armée, étaient en route, ainsi qu'une députation de plusieurs seigneurs de la première noblesse. M. de Saldanha dut obéir comme les autres; il approchait des frontières lorsque la révolution qui éclata en Espagne, l'obligea de retourner sur ses pas; il se retira à Cintra, en attendant la retraite de l'armée française, qui ne tarda pas à s'effectuer. Il demanda alors à prendre du service; une intrigue fit rejeter sa demande; il fut même arrêté deux ans après, et conduit en Angleterre sur une frégate anglaise; mais malgré la déclaration officielle du gouvernement de Lisbonne,qui traitait cette arrestation de mesure de précaution, le public apprit bientôt qu'elle avait pour but de l'empêcher de suivre un

I. xvin.

procès de la plus haute importance qu'il soutenait depuis neuf ans pour défendre les droits de sa femme et de ses enfans, et qui fut enfin jugé en sa faveur. M. de Saldanha a, depuis plusieurs années, rempli des fonctions diplomatiques. Il résidait, en 1820, près la cour de Saint-Pétersbourg, en qualité de ministre plénipotentiaire du Brésil. Il a été perdu de vue depuis les changemens survenus dans cette cour.

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SALFI (FRANÇOIS), në le t janvier 1759, à Cosence, dans la Calabre Citérieure, commença à se faire connaître, en 1783, à la suite des désastres qui venaient d'affliger les Calabres. Témoin des effets moraux que ces désastres avaient produits sur les peuples de ces contrées, il les publia sous ce titre : Essai de phénomènes anthropologiques, relatifs aux tremblemens de terre arrivés dans les Calabres en 1783. C'était continuer l'histoire de l'homme que Boulanger avait déjà considéré sous l'influence des déluges, des volcans, etc. Cet ouvrage l'ayant mis en relation avec quelques savans de Naples, il alla habiter cette ville, et y publia, en 1788, un Mémoire pour arrêter les dilapidations qui absorbaient les revenus de l'hôpital de Gosence, sa patrie. Les prétentions de la cour de Rome éprouvèrent à cette époque de vives résistances de la part de celle de Naples, et plusieurs écrivains se mêlèrent de la querelle. Les uns traitèrent la question en canonistes, d'autres en jurisconsultes : Salfi la traita en publiciste et en philosophe, sous la forme d'une Allocution, adressée au pape par

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un de ses cardinaux. La précaution qu'il avait prise de garder l'anonyme le fit échapper aux recherches qui furent faites pour en découvrir l'auteur. Cet ouvrage fut immédiatement suivi de ses Reflexions sur la cour de Rome, publiées à Naples sous la rubrique de Londres, et de ses Vœux d'un citoyen, adressés à son roi, imprimés à Florence. Il enrichit aussi l'édition qu'on fit alors à Naples, des Principes de législation universelle, par Schmidt d'Avenstéin, de plusieurs discours ápologétiques; il se chargea encore de ce qui regardait la philosophie et l'histoire ecclésiastique dans le dictionnaire biographique, qui se publiait à cette époque dans la même ville. Le gouvernement, appréciant dès-lors le mérite du jeune Salfi, le gratifia d'une commanderie. Malgré ses études sérieuses, il avait conçu un goût très-vif pour le théâtre. La politique de la cour de Rome, qui dans les temps anciens avait eu des effets funestes qui pouvaient se renouveler encore, lui parut un sujet digne de Ja muse tragique: il choisit l'infortune de Conradin; mais en peignant la catastrophe de ce jeune prince, d'une manière à en faire voir toute l'atrocité, ses allusions aux circonstances présentes parurent trop sensibles, et la pièce n'eut pas

le succès qu'il s'en était promis. Il fut plus heureux dans sa seconde tragédie, intitulée le Spectre de Tecmesse. Plusieurs autres pièces, entre autres : Médée, tragédie; les Précieuses ridicules du temps, d'après Molière; Idoménée, scène lyrique; Saül, opéra, etc., qui se succédèrent assez rapi.

dement, lui firent la réputation. d'un des meilleurs poètes dramatiques de l'Italie. Les troubles politiques, dont Naples ne tarda pas à être agitée, l'obligèrent à chercher un autre asile, pour échapper aux soupçons d'un gouvernement ombrageux; il se retira à Gênes, où il ne resta que jusqu'à l'entrée des troupes françaises en Italie. Alors, il alla reprendre à Milan ses études littéraires, et coopéra à la rédaction de quelques journaux. Bientôt il ne fut plus maître de se livrer à ses goûts; il remplit successivement la place de secrétaire du comité de législation que lui offrit le gouvernement de Brescia, celle de secrétaire de l'instruction publique, près le gouvernement cisalpin, et enfin les fonctions de membre et de secrétaire-général du gouvernement de Naples, qu'il abandonna pour revenir à Milan, lorsque les Français y rentrèrent en 1800. Il accepta, en 1801, les fonctions d'inspecteur des grands théâtres à Milan, et de professeur d'idéologie et d'histoire à l'université de Brera; il accepta aussi, en 1807, la chaire de diplomatie, et celle de droit public, en 1809. Ces diverses occupations ne l'empêchèrent pas de publier vers cette époque plusieurs ouvrages, dont les principaux sont: l'Eloge d' Antoine Serra, ses Leçons sur la philosophie de l'histoire, et un Discours sur la maçonnerie, considérée d'après Lessing, sous le rapport de la perfectibilité humaine. La tragédie de Pausanias, pièce relative à la situation de l'Europe, en 1808, parut en même temps, ainsi que la traduction en vers italiens du Fénélon de Chénier; celle des

Templiers de M. Raynouard, et enfin un petit poëme en 3 chants, intitulé Iramo. Lors des événémens de 1814, Salfi, rappelé par son gouvernement, rentra dans sa patrie, et y fut honorablement accueilli; mais peu confiant en la tranquillité apparente qui y régnait alors, il lui préféra la France et vint s'établir à Paris, où il cultive les lettres. Il a donné, en 1817, un Discorso su la Storia dei Greci, qui sera suivi de 3 autres discours sur les Romains et les Italiens. On lui devra aussi la continuation de l'Histoire de la littérature italienne, de Ginguené: c'est un hommage rendu à ce littérateur célèbre, qui fut son ami. Enfin, M. Salti a soigné d'une manière particulière la publication de la Correspondance de Galiani, Paris, 1818, 2 vol. in-8°.

SALGUES (JACQUES-BARTHÉLEMI), ancien professeur d'éloquence au collège de Sens, se montra partisan de la révolution, car il obtint à ce titre une place qu'on n'accordait alors qu'aux hommes dont les principes étaient bien connus, celle de procureur de la commune. Plus tard, il fut dénoncé aux représentans du peuple en mission dans son département, qui le signalèrent à FouquierTainville. Ce n'était pas une époque d'indulgence; il faut que sa justification ait été bien complète, pour échapper à cet imminent danger. Quoi qu'il en soit, M. Salgues atteignit tranquillement la fin du régime de la terreur. En 1797, il publia un Journal des Spectacles, qui n'eut pas de succès. Sous le gouvernement impérial il vécut ignoré. Avant le

retour de Napoléon de l'île d'Elbe, il publia contre ce prince, dans le Journal de Paris, des articles qu'il fit même afficher sur les murs de Paris; tout le monde se souvient encore de l'espèce de croisadé qu'en missionnaire politique, il prêchait dans son fameux placard : Des armes et du courage! Napoléon revint, et M. Salgues ne fut nullement inquiété. Depuis la seconde restauration, il a élevé une maison d'éducation, destinée particulièrement à de jeunes étrangers. Passant depuis 20 ans, de journaux en journaux, il est aujourd'hui (1825) rédacteur de l'Oriflamme, recueil périodique qui ne paraît pas destiné à avoir plus de succès que le Journal des Spectacles. M. Salgues a publié : 1o Le Paradis perdu, traduction nouvelle, 1806, in-8°; 2o Des erreurs et des préjugés répandus dans la société, 1810-1813, 3 vol. in-8°; 5° De Paris, des mœurs, de la littérature et de la philosophie, 1813, in-8°; 2° Mėmoires pour servir à l'Histoire de France pendant le gouvernement de Napoléon Bonaparte et pendant l'absence de la maison de Bourbon, 1814 et années suivantes. Il passe pour auteur et éditeur d'upe Théorie de l'ambition, attribuée à Hérault de Séchelles (voy. ce nom), et des Mélanges inédits de littérature de Laharpe, qui ont été publiés en 1810. Le numéro du 27 juillet 1815 du Journal de Paris, contient une réponse de M. Salgues à un article de l'Indépendant, qui l'avait traité de dénonciateur pour avoir dit que le préfet de Seine-et-Marne s'était montre, pendant les cent jours, un des préfets les plus dévoués à Napo

léon. La réponse n'étant point de nature à rien ajouter à la réputation littéraire de M. Salgues, nous nous abstiendrons de la rappor

ter ici.

SALICETTI (CHRISTOPHE), naquit au Saliceto, canton de Rostino, le 15 juin 1756. Le même canton avait donné naissance au général Paoli. Issu d'une des familles distinguées de la Corse, Salicetti reçut de bonne heure une éducation soignée, et perfectionna à Pise, où il fut envoyé pour étudier le droit, les heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. A son retour dans l'île, il exerça, d'une manière brillante, les honorables fonctions d'avocat au tribunal de la Porta, alors chef-lieu de juridiction. La confiance méritée de ses concitoyens le porta à la députation aux étatsgénéraux, où il siégea parmi les partisans de la réforme et les amis de la liberté. Il ne tarda pas à s'y faire remarquer, par un coup-d'œil sur dans les affaires politiques, et par l'élégance de ses manières, bien plus que par des talens de tribune, qu'il ne possédait pas à un haut degré. Lorsqu'après avoir terminé la noble tâche de la régénération politique du royaume, l'assemblée nationale constituante se sépara', Salicetti devint procureur-général syndic de son département. Mais l'habitude qu'il avait acquise d'un plus grand théâtre lui fit désirer de nouveau les fonctions législatives, et il reparut, au mois de septembre 1792, à la convention nationale. Dans ce procès déplorable qui viola tous les principes, Salicetti, sous l'ascendant du parti qui

dominait alors, céda à l'impulsion qu'il en reçut, et concourut, par son vote, à cette catastrophe politique, dont les suites furent si fatales à la France. Envoyé aux armées en qualité de représentant du peuple en mission, il contribua puissamment à la reprise de Toulon par son courage et par les ressources d'un esprit supérieur. Rappelé à Paris, et frappé d'un décret d'accusation, il chercha sa sûreté dans la fuite et dans l'exil. Mais bientôt rendu à sa patrie et aux affaires, il fut nommé commissaire à l'armée d'Italie, où débutait avec tant d'éclat dans la gloire militaire le général Bonaparte. Salicetti y fut chargé de l'administration du

pays conquis, et de l'organisation des nouveaux gouvernemens estimé de l'armée, également estimé des Italiens, il laissa dans leur belle pa

trie d'honorables souvenirs. Nommé, en l'an 5, au conseil des cinqcents, il y siégeait encore à l'époque du 18 brumaire, qu'il avait prévu, qu'il avait cherché à empêcher, et qui lui fit perdre un instant sa liberté. Le premier consul Bonaparte crut néanmoins que ses talens ne devaient pas rester oisifs, et le nomina à l'ambassade de Gênes, qui amena la réunion de cette ville et de toute la Ligurie à la France. Une si belle acquisition se fit sans violence parce qu'elle était dirigée par un génie puissant, et conduite par un homme d'une haute capacité. Ce même homme proposa ensuite à Napoléon de lui donner Rome comme il lui avait donné Gênes; mais le moment de la réunion des états romains à l'empire fran

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