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VII désespérée lorsqu'il vit élevé sur le trône des Espagnes, le frère de l'empereur Napoléon (voy. Joseph BONAPARTE), il s'attacha à la fortune du nouveau monarque, et en obtint le titre de chambellan. Mais bientôt il changea d'opinion et se rangea du côté des mécontens. L'empereur Napoléon regarda cette défection comme une trahison contre la France et l'Espagne, et un décret du 8 novembre 1808, qui le déclarait ennemi des deux couronnes, le condamna à être fusillé. Ce décret applicable à plusieurs autres personnages, qui s'étaient fait remarquer par la même défection, n'était que comminatoire; le marquis de SantaCrux fut arrêté, et ne subit qu'une détention à la citadelle de Turin, d'où il sortit à la rentrée du roi en Espagne, à l'époque des événemens politiques de 1814. Il ne paraît pas qu'il ait pris part aux derniers événemens (1823) de la péninsule.

SAN-MARTIN, général des indépendans américains (voy. SAINTMARTIN).

SANTEN (LAURENT VAN), ancien curateur de l'université de Leyde, poète latin et philologue distingué, naquit en 1746, à Amsterdam, où son père était négociant. Il fut destiné, par ses parens, à suivre la carrière du commerce; mais son penchant prononcé pour les lettres et l'étude des langues anciennes, s'opposa à leur vou, et ils cédèrent enfin au désir du jeune Van Santen de se consacrer à la littérature. Il eut pour professeur le célèbre Burmannus Secundus, bon poète latin et l'un des meilleurs humanistes de son'

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temps. Trois des disciples de ce dernier publièrent, en 1767, petit recueil de poésies latines dédié à leur maître; plusieurs pièces d'une latinité pure et d'une versification élégante, que Van Santen y avait fournies, obtinrent l'approbation générale des amateurs de la langue d'Horace, de Properce et de Tibulle. Sans négliger les muses latines qui lui valurent depuis de nombreux succès, il s'appliqua, pendant quelque temps. à l'étude du droit. En 1774, il vint à Paris et y publia les produits de sa jeune verve, sous le titre de Carmina Juvenilia. Eu 1780, il y joignit un nouveau volume qui fut imprimé à Utrecht. Son ami, M. J. H. Hœuft, qui s'était aussi acquis la réputation d'excellent poète latin, a depuis réuni en un seul volume in-8", publié à Leyde, sous le titre de Laurentii Santenii poemata, toutes les productions en vers de cet auteur, avec une notice intéressante sur sa vie et sur ses ouvrages. Van Santen a encore rendu comme philologue d'importans services à la littérature, en publiant des éditions correctes et soignées de plusieurs auteurs anciens, accompagnées d'éclaircissemens et de remarques judicieuses. En 1780, il fit paraître à Utrecht une nouvelle édition de Properce, enrichie d'un excellent commentaire du professeur Burman, avec une introduction et des notes sur la dernière élégie du poète latin, le tout suivi d'une élégie de Van Santen aux mânes de son maître et de son ami Burman, qui avait commencé cette édition, mais qui était mort avant de l'avoir termi

née. Il publia ensuite: Homeri et Callimachi hymnus in Cererem, et alia carmina minora, Leyde, 1784; Callimachi hymnus in Jovem, 1786; in Appolinem, 1787; Marii servi Honorati centimetrum ex vestussissimis exemplaribus correctum, Leyde, 1788; V. Catulli elegia ad Manlium, 1788; Traité sur le mécanisme des vers, en Hollandais ; Edition nouvelle des Poésies latines de Jean Helvetius; Collection de poésies latines modernes, 8 par ties, Leyde, 1783-1796; Edition des poésies latines de Joseph Farsetus, Leyde, 1785. Parmi ses écrits posthumes, se trouvent des commentaires sur Terentianus Maurus, Callimaque, Catulle, Tibulle et Ovide. Après la révolution de la Hollande, en 1795, les talens, la conduite politique et l'estime générale dont jouissait Van Santen l'avaient fait choisir pour remplir les fonctions honorables de curateur de l'université de Leyde, à laquelle il eut occasion de rendre pendant sa courte administration, d'importans services. Il obtint, entre autres, la création d'une chaire pour la littérature nationale, qui fut confiée à son ami le professeur Siegenbeck. Van Santen mourut à Leyde, le 10 avril 1798, généralement regretté de ses concitoyens.

SANTERRE (N.), commandant de la garde nationale de Paris et général des armées de la république, était un riche brasseur du faubourg Saint-Antoine,qui,ayant acquis dans son quartier une grande influence, s'en servit pour jouer un rôle dans la révolution. Il fut cité, parmi les vainqueurs de la Bastille, à la mémorable époque

du 14 juillet 1789; mais privé des talens qui font les chefs de parti, il se résigna à suivre les inspirations qu'il recevait de quelques chefs du parti populaire. Devenu commandant de bataillon dans la garde parisienne, il figura en preinière ligne dans le mouvement du 20 juin 1792, qui n'eut d'autre but que d'intimider la minorité de l'assemblée législative, et de livrer Louis XVI et sa famille aux outrages d'une populace effrénée. Le 31 juillet suivant, une vive querelle, dont les opinions politiques étaient la cause, s'étant élevée entre les Marseillais et des grenadiers du bataillon des Filles-SaintThomas, à la suite d'un repas civique que Santerre leur donnait aux Champs-Élysées, on accusa celui-ci de l'avoir ménagée, pour préparer les premiers à la journée du 10 août, à laquelle on sait qu'ils eurent une grande part. Nommé, à cette époque, commandant de la garde nationale, il n'usa des pouvoirs de sa place que pour protéger le roi, devenu prisonnier, qu'il fut chargé de conduire à la tour du Temple. Il fut étranger aux massacres des prisons. « Ma»rat, dit Prudhomme, le regardait » comme un homme sans caractè»re. » Le 10 et le 26 décembre, il escorta le roi à la convention nationale, et le 21 janvier 1795, il

commandait la force arinée. On a dit que ce prince, ayant voulu parler au peuple, au moment de sa mort, Santerre avait fait couvrir sa voix par un roulement de tambours; mais on a prétendu, d'un autre côté, que l'ordre en avait été donné par le général commandant alors à Paris. Santerre,

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voulant mériter le grade de général qu'il avait reçu au mois de septembre 1792, s'avisa tout-à-coup d'être guerrier; il forma des plans de campagne contre la Vendée, et les présenta à la convention nationale, qui l'autorisa à les mettre à exécution. Il partit le 10 juin avec 14,000 hommes, pour aller combattre les royalistes. Santerre avait du courage, mais aucune espèce de talent. Après plusieurs affaires où les succès furent balancés, il finit par être complètement battu, et fut obligé de revenir à Paris. Malgré tous les gages qu'il avait donnés à la révolution, privé après la mort de Danton, des appuis qui l'avaient constamment soutenu, il devint suspect au comité de salut-public, et fut arrêté à la fin de germinal an 2 (avril 1794). La révolution du 9 thermidor lui rendit la liberté. Il cessa alors d'être employé, et vécut ignoré jusqu'au 19 fructidor an 5;ce jour même il se présenta au Luxembourg avec quelques habitans des faubourgs, au moment où ses services devenaient inutiles. Il reparut encore, en 1799, au club du manège, et fut admis à la retraite après le 18 brumaire an 8. Santerre était devenu propriétaire d'une partie du vaste enclos du Temple, converti depuis en marché.

SANTIAGO (DON N. ROTALDO), colonel espagnol, peu connu même en Espagne avant la révolu tion de 1820, a fixé sur lui, à cette époque, l'attention publique par un de ces coups hardis qui n'appartiennent qu'aux fortes âmes, animées de l'amour de la gloire et de la liberté. Les trou

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pes que commandait le colonel Quiroga s'étaient insurgées, et se présentaient devant Cadix pour s'en emparer; mais le gouverneur Valdès leur opposa une vigoureuse défense, et rendit leurs efforts inutiles. C'est alors que Santiago forme l'audacieux projet de s'introduire de vive force dans la place: suivi d'un détachement de troupes de ligne et de quelques habitans, animés du même esprit que lui, il s'avance, aux cris de vive la constitution! vivent les cortės! vers la porte de Terre, tout prêt à l'escalader; mais un corpsde garde nombreux protégeait cette porte, et le commandant, averti par le tumulte du dehors des dangers qui le menaçaient, court aux armes ainsi que sa troupe. Un combat s'engage alors; on fait de part et d'autres des prodiges de valeur; mais enfin les assaillans cèdent au nombre et prennent la fuite, laissant quatorze des leurs sur la place. On crut quelque temps que Santiago, comme un des plus acharnés, avait péri dans l'action, mais on ne tarda pas à apprendre qu'il › avait rencontré en se retirant une embarcation qui l'avait transporté au camp des insurgés. Depuis cette époque, il n'a plus occupé l'attention publique, malgré les nombreuses affaires qui ont eu lieu dans la péninsule, avant et depuis l'intervention française,

en 1823.

SANTPONS (DON FRANCISCO), médecin espagnol, naquit vers 1720, à Balbastro, dans le royaume d'Aragon, et fit de bonnes études pour exercer la profession de médecin, à laquelle le desti

nait sa famille, et où il fut porté d'inclination. Distingué comme praticien, et comme auteur d'un grand nombre d'ouvrages, il mérite encore l'estime publique pour avoir pris une grande part à la fondation de l'école de médecine de Barcelone, dans le recueil de laquelle il a inséré un grand nombre de Mémoires et Dissertations. Santpons devint membre de différentes académies d'Espagne et de

la faculté de Paris. Il avait remporté le premier prix proposé par la société de médecine de cette ville, pour le meilleur Mémoire << sur les causes de la maladie des »hôpitaux, appelée muguet, mil» let ou blanchet. » Ce savant étranger consacra la moitié du prix qu'il venait de remporter à l'hôpital des orphelins de Paris. Il inourut en Catalogne, en 1797, dans la 77° année de son âge.

FIN DU DIX-HUITIEME VOLUME.

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BICQUELLEY (PIERRE-MArie, baron de), général de brigade d'artillerie, commandant de la légion-d'honneur,naquit à Toul, département de la Meurthe, le 6 novembre 1771, d'une ancienne famille noble, dont plusieurs membres s'étaient distingués dans la inagistrature, à l'armée, et dans la carrière des sciences et des arts. Destiné dès sa première jeunesse au service militaire, il fut, près avoir subi les examens préaTables exigés des élèves de l'artillerie, admis dans ce corps à l'âge de 19 ans. Nommé bientôt officier dans le régiment d'artillerie à pied, ci-devant de Toul, il fit, avec la plus haute distinction, depuis 1791, toutes les campagnes de la révolution. Son courage, ses talens militaires, et l'avantage qu'il eut de se faire remarquer plusieurs fois en combattant sous les yeux de Napoléon, lui valurent un avancement rapide. Chaque grade fut le prix de quelque service éclatant, et lui fut conféré sur le champ de bataille. Nommé successivement capitaine et colonel du même régiment, où il avait fait ses premières armes, il obtint ensuite, et jeune encore, le grade de général de brigade. Il avait épousé la fille du baron Seroux, général de division d'artillerie. A Landsberg, le même boulet frappa le cheval de son beau-père et le sien, et le blessa lui-même. Son beau-frère, M. Brunel, officier d'un grand

T. XVIII.

mérite, qui avait épousé la seconde fille du général Seroux, fut tué à ses côtés dans la même mêlée. Le général Bicquelley fut encore blessé à la bataille de Friedland, où son beau-père commandait en chef l'artillerie du corps du maréchal Ney, qui contribua puissamment au gain de cette victoire si long-temps disputée. Il eut le malheur d'apprendre depuis que sa jeune femme était morte à Toul, le jour même où la bataille de Friedland avait été livrée. Inconsolable. de cette perte, il n'y survécut pas long-temps, et mourut, à la fleur de son âge, à Villa-Franca, dans le royaume de Léon, le 27 janvier 1809, laissant une famille désolée et de vifs regrets dans le cœur de tous ses frères d'armes.

COLANGELO (FRANÇOIS), évêque de Castellamare de Stabia, grand-maître de l'université, et président de l'instruction publique à Naples, est né dans cette capitale vers l'année 1769. Ayant eu le malheur de perdre son père à l'âge de dix ans, il dut aux soins tendres et bienveillans de sa mère d'être placé parmi les chanoines de Saint-Jean-deLatran, pour y achever son éducation. Il y aurait fait des progrès, s'il ne fût tombé sous la direction d'un maître inhabile, qui ne sut ni seconder ni diriger ses efforts. Un nouveau professeur vint le remplacer, et c'est à lui que le jeune Colangelo dut les connaissances qu'il acquit dans la suite. Eu

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