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l'armée française; il fit établir un hôpital à Reggio, et en dirigea le service pendant le campement des troupes. Au combat de Bagnara, la division du général Partonnaux fut attaquée vivement par les Anglais, le roi y envoya son médecin porter des secours de l'art aux blessés, et en allant remplir cette honorable mission, son cheval fut blessé d'un coup de mitraille. M. Péborde fut très-utile à cette division pendant le combat. Il ne cessa de donner des preuves de dévouement au roi et à l'armée dans le cours de la campagne. Le roi de Naples prit, en mars 1812, le commandement de toute la cavalerie de l'armée de Russie; M. Péborde fit toute cette campagne à jamais mémorable avec un zèle infatigable et la plus grande activité. Les blessés de l'avantgarde, des combats d'Ostrowno, de Witepsk, de la Dwina, de Smolensk, recurent de lui les premiers secours. C'est sur le champ de bataille de la Moskowa qu'il donna les plus grandes preuves de sangfroid, en se portant au milieu des combattans pour panser les géné raux Belliard, Bordesoult, Desaix, Pajol, Romeuf, et autres officiers et soldats. M. Péborde a reçu un témoignage de justice et de reconnaissance des généraux avec lesquels il a fait les campagnes, lorsqu'à sa rentrée de l'armée de Naples, il éprouva des difficultés au ministère de la guerre, pour y faire reconnaître ses titres et ses services dans les armées françaises. Les généraux auxquels il avait prodigué des soins désintéressés écrivirent en sa faveur, et justice lui fut rendue. Il entra à Moskou, le

14 septembre, avec l'avant-garde, et fut chargé par le roi de Naples de réunir tous les blessés russes, qui se trouvaient dans cette grande cité. Il suivit le roi avec son avant-garde, au-delà de Moskou, et fut d'un grand secours à ce prince, lorsqu'il fut blessé à Cesnisna, sur la route de Kalonga, et aux généraux Lahoussaye et Excelmans. M. Péborde résista à toutes les fatigues de cette terrible campagne; il fit la retraite avec cet escadron sacré, que commandait Joachim; il trouva dans son courage la force de secourir tant d'infortunés dans cette désastreuse retraite. Le passage de la Bérésina lui procura une occasion de se distinguer; il fut envoyé par l'empereur auprès du maréchal Oudinot, blessé grièvement, et aida le brave Larrey, dans l'amputation de la cuisse, qu'il fit au général Zajoncheck, aujourd'hui vice-roi de Pologne. Promu au grade d'officier de la légion-d'honneur (pour la seconde fois le 5 décembre), il reçut la croix de commandeur de l'ordre des Deux-Siciles, et fut créé baron. M. Péborde quitta l'armée à Posen, le 17 janvier, et accompagna à Naples le roi, attaqué de maladie, suite des fatigues de la guerre. En 1813, le baron Péborde rejoignit en Saxe la grande-armée avec le roi de Naples; il se trouva aux batailles de Dresde, de Vachan et Léipsick, où il prodigua des soins aux blessés de ces mémorables journées. Après la retraite de la Saxe, il accompagna le roi de Naples dans ses états, et rentré en France avec ce prince, après la défection de l'armée napolitaine, il suivit Joachim à Can

nes et à Toulon, et, lorsqu'il fut réduit à se cacher dans une petite maison de campagne, M. Péborde le conduisit dans sa retraite avec Joseph Bonafoux, capitaine de fregate, neveu du roi. Ils allaient passer les nuits avec le prince pour lui porter des nouvelles et lui donner les consolations de l'amitié. Une nuit que M. Péborde allait, avec le général Rossetti, visiter Joachim, ils remarquèrent qu'ils étaient observés; ils se détournèrent alors de leur route, et surpris ensuite par une tempête épouvantable, ils perdirent la voie, qu'ils ne purent retrouver que lorsque le jour reparut: c'est la dernière fois que M. Péborde vit le roi. Joachim ayant appris qu'un officier, porteur des dépêches de Fouché, ministre de la police, avait été arrêté au Bausset et reconduit à Marseille, pressa vivement M. Péborde de se rendre à Marseille, persuadé qu'à l'aide des parens de Me Péborde, née dans cette ville, il lui serait possible d'avoir quelques renseignemens. M. Péborde partit après avoir témoigné au roi toute son inquiétude sur la situation critique où il le laissait. Il arriva près de Marseille, à Saint-Geniès, maison de campagne de sa belle-mère; presque aussitôt il fut mandé dans les bureaux de la police, où on l'interrogea avec égard; on lui communiqua même les dépêches du ministre de la police, en lui faisant remarquer que l'existence du roi, celle de sa famille et la sienne propre, étaient en péril, et que le seul moyen de soustraire le prince au danger qui le menaçait, était de faire connaître sa retraite, où

on lui porterait des passeports pour se rendre auprès de la reine, en Autriche. M. Péborde, craignant de mal servir son bienfaiteur en se prêtant à ces offres officieuses, déclara formellement qu'il ignorait sa retraite. On lui ordonna alors de quitter la ville en vingtquatre heures, et de se rendre dans son département. On présuma de cette dénégation que le roi pouvait être caché dans la maison de campagne de Saint-Geniès ou dans celle de Marseille. On fit, en conséquence, cerner les deux maisons pendant la nuit par des troupes; ces recherches furent infruc tueuses. M. Péborde avait fidèlement rempli sa mission; mais étant à Marseille sous une surveillance sévère, il ne lui était plus permis de revenir à Toulon; il se décida à écrire par la poste à une personne de confiance de Toulon, qui communiqua à Joachim le contenu de la lettre. Le ministre Fouché engageait le roi à quitter le séjour de la Provence, qui devenait de jour en jour plus dangereux pour l'existence de ce prince, et à s'embarquer pour le Hâvre, où il recevrait de nouvelles instructions. Le roi goûta cette proposition; on fréta dans le port de Toulon, aux frais de Joachim, un bâtiment pour ce voyage; le bâtiment arriva au Havre; mais ce malheureux prince fut la seule personne qui ne profita point de cette embarcation. (Voy. l'article MURAT.) Nous devons ajouter qu'il paraît constant que ce fut la lettre de M. Péborde qui fit prendre à Joachim la détermination de s'embarquer pour se rendre au Hâvre, et non le duc de Roccaro

mana, son grand écuyer, comme nous l'avons dit à l'article MURAT. Le baron Péborde s'est retiré dans sa famille, à Habas; il jouit d'un traitement de non activité, et exerce avec distinction, mais gratuitement, la médecine et la chirurgie. I emploje ses loisirs à l'agriculture.

PERROT (MICHEL-ARISTIDE), géographe, membre de la société royale académique des sciences, de celle de géographie, de l'athé née des arts, etc.; né à Paris le 24 mai 1793, est élève de l'ingénieur géographe Poirson. Après avoir fait les dernières campagnes dans l'arme du génie, à laquelle il est encore attaché, M. Perrot s'est livré particulièrement à des travaux géographiques. En 1819, il a publié un almanach qui a fait une certaine sensation; il porte pour titre une Victoire par jour, et présente la date de 365 batailles gagnées par les Français, de 1792 à 1815; vers ce temps a paru la Collection historique des ordres de chevalerie, 1 vol. in-4° avec 40 planches, dessinées et gravées par le même auteur. Depuis, M. Perrot a attaché son nom à plusieurs ouvrages de géographie remarquables, le Tableau statistique de la France, qui a obtenu du succès; le nouvel Atlas des départemens de la France, plusieurs atlas d'éducation, des modèles de topographie, un grand nombre de cartes qui accompagnent plusieurs Ouvrages, une belle carte de la route du Simplom, un itinéraire portatif de la France, etc., etc.; enfin en ce moment (1825), M. Perrot dresse le bel atlas qui doit accompagner l'histoire des ducs de

Bourgogne, de M. de Barente.

PIPELET (JEAN-BAPTISTE), docteur en médecine, naquit à Paris, le 6 septembre 1759. Il fit ses premières études au collège Mazarin, et les termina avec distinctinction à l'âge de 16 ans. Issu d'un père justement célèbre et directeur de l'académie de chirurgie, M. Pipelet, après avoir été reçu avocat, se livra à l'étude de l'anatomie et de la chirurgie. Sous les célèbres praticiens, Louis et Desault, qui tous deux le prirent en amitié, il fit de rapides progrès; le 7 septembre 1785, il obtint le grade de docteur en médecine, et devint maître en chirurgie le 22 mars 1786. M. Pipelet père, qui dans le traitement des hernies avait acquis beaucoup de réputation, désira que son fils cultivât spécialement cette partie de l'art de guérir, et M. Pipelet lui succéda d'une manière honorable. Long-temps il remplit les fonctions de chirurgien du roi au Châtelet, et y donna des preuves de son instruction en médecine légale. Il fut reçu successivement chirurgien herniaire de la famille royale, membre de l'académie de médecine de Paris, et de plusieurs autres sociétés savantes. Pendant la révolution, le jeune et malheureux dauphin, renfermé au Temple, reçut les soins de M. Pipelet. Les événemens qui se succédèrent alors, le privèrent de ses titres; mais à la restauration en 1814, ils lui furent rendus, et il obtint une pension du roi en récompense de ses services. En 1813, par suite de circonstances particulières, M. Pipelet s'était fixé à Tours, où il mourut le 13 décembre 1823, dans

la 64 année de son âge. M. Pipelet est l'auteur du Manuel des per`sonnes affectées de hernies, 1 vol. in-12, Paris, 1805, et d'un ouvrage intitulé Cours théorique et pratique de l'art de traiter les hernies et les vices de conformation. Ce cours, où M. Pipelet présente le résultat de ses travaux et de ceux de son père, forme 3 vol. in-8°, avec planches in-4°. La famille de ce praticien se propose de le publier prochainement.

PONCE-CAMUS (MARIE-NICOLAS), peintre d'histoire, est né à Paris, en 1776; il commença ses études au collège des Quatre-Nations: elles furent interrompues à cette époque de la révolution, où les colléges furent suspendus. Son père, voulant en faire un praticien, le plaça chez un notaire; mais le jeune clerc était entraîné par son penchant pour les arts du dessin, et il obtint enfin de sa famille la permission de s'y livrer entièrement. Après avoir acquis les élémens de l'art, il fut admis dans l'école de David, et continua ses études jusqu'au moment où il dut partir pour les armées. Il fit une campagne,et revint dans ses foyers, sur l'ordre du directoire, pour y reprendre ses études à l'école de David. Les devoirs de citoyen remplirent aussi quelques instans de sa jeunesse; il fut nommé, à différentes époques, officier de la garde nationale. En l'an 6 (1798), il exposa pour la première fois, au salon, quelques portraits qui le firent remarquer de ses compétiteurs; à l'exposition suivante, il mit un tableau, portraits historiés, représentant les Jeux de l'enfance. Son tableau de l'abbé de L'Epée

T. XVIII.

fut exposé en 1802. Le genre de ses études le portait à un style plus relevé; il choisit son sujet dans l'histoire du bas-empire, dont les costumes se rapprochaient plus des anciens, et composa son Eginard et Imma, qui fut exposé au salon de 1804: cet ouvrage lui mérita un prix d'encouragement. A l'exposition suivante, il donna son tableau de Rollon et Poppa, qui lui valut un nouveau prix. L'un des peintres nommés par l'empereur Napoléon pour faire les portraits historiés des maréchaux de France, il fut chargé d'exécuter celui du maréchal Mortier, duc de Trévise, qui, aujourd'hui, est un de ceux qui décorent la salle des maréchaux au palais des Tuileries. En 1808, il exposa l'empereur Napoléon au tombeau du grand Frédéric, tableau qui fut demandé et acheté par l'empereur, dont il recueillit les suffrages en même temps qu'il obtint ceux du public. Immédiatement après, il fit son tableau de Napoléon à Osterode, d'après la demande qui lui en fut faite par ordre de ce prince: cet ouvrage lui valut un nouveau prix au salon de 1810. Il exposa. en 1812, l'entrevue de l'empereur Napoléon et du prince Charles, et se fit aussi remarquer par nombre de portraits en pied. Au salon suivant, il exposa son tableau de la mort de Jacques Delille et plusieurs portraits. La philosophie applaudit à son tableau d'Evandre, qu'il exposa en 1817; il fit voir dans cette production qu'il avait su profiter des leçons du grand peintre, son maître, et que le restaurateur du bon goût en peinture, par la bonne direction qu'il avait donnée

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à ses études, lui avait inculqué les moyens de traiter également le haut style du genre héroïque. Il a fait beaucoup de compositions pour différens ouvrages, ainsi que quelques tableaux de chevalet, qui sont répandus dans différens cabinets, tant en France qu'à l'étranger. En 1819, on ne lui permit pas d'exposer au salon le tableau qu'il venait de terminer, représentant Alexandre visitant Apelles: les allusions qu'on crut y remarquer eurent pour cause la première des tination des personnages dans la composition; on les prit pour motif de son exclusion: il n'en montra pas moins son ouvrage au public dans un lieu particulier, où il fit son exposition, et n'en recueillit que plus positivement les suffrages qu'il méritait. Cependant les soins empressés de ses amis, le suffrage de son maître (qui du lieu de son exil témoigna le plus vif intêrêt et l'attachement le plus ten dre à cet élève, le seul parmi les plus remarquables de cet illustre maître qu'un sort malencontreux avait poursuivi), le dédommagèrent de l'injustice qu'on lui faisait éprouver en le privant des faveurs accordées à tant d'autres. On regrette de ne plus voir de tableaux d'histoire sortir de sen pinceau; peutêtre la conduite singulière que l'on avait tenue à son égard l'empêcha-t-elle de ne donner aux expositions suivantes que des portraits: ils lui attirèrent néanmoins, de la part du public et des amateurs, l'accueil le plus favorable que puisse recevoir un peintre après plus de 20 ans de réputation.

PLANCHER, DIT VALCOUR (LOUIS-PIERRE), homme de lettres, naquit en 1751, à Saint-Pier

re-sur-Dive, département du Calvados, et non à Mortagne, comme le dit une notice placée en tê te d'un de ses ouvrages posthumes; il fut l'un des plus ardens défenseurs de nos libertés publiques pendant la révolution. Rédacteur du journal l'Indépendant, sous le directoire-exécutif, il a été longteinps en butte à la haine de cette autorité, surtout après la révolution du 18 fructidor, et il se passait peu de semaines sans que l'Indépendant, dans lequel tous les abus d'autorité, les actes inconstitutionnels et illégaux étaient sévèrement signalés, ne fat saisi et suspendu. Vif, ardent, spirituel et instruit, Plan-` cher-Valcour avait su rendre son journal extrêmement piquant. En général les ouvrages de ce littérateur, dont quelques-uns portent le nom d'Aristide-Valcour, sont empreints de cette originalité qui faisait la base de son caractère, et qui d'ailleurs n'excluait pas la profondeur, ainsi que le prouvent tels chapitres de ses romans, qui sont quelquefois de véritables dissertations historiques on d'économie publique. En l'an 7, Plancher-Valcour fut élu juge-depaix par les citoyens du 5 arrondissement de Paris, qui n'eurent qu'à se louer de leur choix pendant tout le temps qu'il en exerça les fonctions. Il mourut à Belleville, près Paris, le 28 février 1815. Ses principaux ouvrages sont : 1o le journal 'Indépendant, dont nous avons parlé, et dont il a publié plusieurs volumes; 2° les Petits Montagnards, vaudeville en i acte, 1795: jolie pièce de circonstance, dont le vaudeville final, Heureux Habitans des montagnes,

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