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poléon le désigna au roi de Saxe comme un des officiers de son armée qui avaient le plus bravement combattu, et qui étaient le plus chargé de blessures honorables. En 1814, après la bataille de Brienne, le général Dulong, à la tête de 1,800 hommes d'infanterie et de 150 dragons de la garde, avec deux canons, fut chargé d'une reconnaissance de l'armée ennemie. I remplit avec succès sa mission, eut encore un cheval tué sous lui, et soutint plusieurs combats glorieux pour les troupes françaises, et particulièrement pour les braves dragons de la garde, qui combattaient un contre dix. Il venait d'être attaché comme général de brigade à la division des grenadiers de la vieille garde, quand l'empereur fit son abdication, et se trouva à la tête de ce formidable corps rangé en bataille sur la route de Saint-Denis, sous les ordres du brave général Friant, pour recevoir le roi, qui faisait son entrée à Paris. En 1815, le comie Rosnay Dulong fut promu au grade de lieutenantgénéral. Il est aujourd'hui lieutenant d'une des compagnies des gardes-du-corps du roi. Cet officier a reçu, pendant le cours de sa glorieuse carrière, onze blessures graves, a eu 9 chevaux tués sous lui, et quoique privé de l'usage de son bras droit, n'en a pas moins constamment combattu, jusqu'en 1814, sans autre interruption que le temps nécessaire pour se guérir de ses blessures.

ROSSI (JEAN-GÉRARD DE), che valier de l'ordre de Saint-Jacques de l'Épée, directeur de l'académie des beaux-arts de Portugal,

il

à Rome, est né dans cette ville, en 1754. Destiné au barreau, le quitta, sans regret, lorsque son père, qui s'était ruiné dans le commerce, l'appela à son secours, pour relever leur fortune. Au milieu des affaires, le jeune de Rossi sut trouver le temps de cultiver les belles-lettres et les arts, pour lesquels il avait du penchant. L'amitié de la célèbre Corilla le rendit poète et improvisateur; celle du sénateur Rezzonico l'attacha à la rédaction d'un journal intitulé: Memorie sulle belle arti; dont le succès lui gagna l'estime et l'amitié du cardinal Buoncompagni, secrétaire-d'état. En 1778, M. de Rossi, pour satisfaire le goût d'une dame, esquissa le plan de quelques comédies, dont il augmenta ensuite le nombre, encouragé par les suffrages de ses amis, et par les applaudissemens du public. Doué d'une grande flexibilité de talent, il publia successivement des apologues, des poésies fugitives, des éloges, quelques discours sur le théâtre, et un grand nombre de lettres sur les beaux-arts et sur les antiquités. En 1795, M. de Rossi fit paraître un joli recueil d'épigrammes, qu'il intitula : Scherzi poetici e pittorici l'édition en fut confiée à Bodoni, qui, par la beauté de l'exécution, ajouta au mérite de l'ouvrage. Pendant la durée de la république romaine, M. de Rossi accepta les fonctions de ministre des finances, qu'il cessa d'exercer au retour du gouvernement papal. Il s'occupa alors à réorganiser l'académie de Portugal, qui fut moutée sur un pied plus imposant. Il prit aussi part

à des travaux archéologiques sans s'engager dans les disputes des antiquaires, et il s'acquit la réputation d'érudit, jouissant déjà de celle de poète, en expliquant les vases étrusques appartenant au duc de Blacas, et en donnant la description des statues et des bas-reliefs du palais Turlonia. Ses autres ouvrages sont: 1° Commedie, Rome, 1778, 4 vol. in-8° : ce recueil ne se compose que de seize comédies: l'auteur pourrait l'augmenter de quarante autres pièces, dont il a déjà tracé le plan et terminé plusieurs scènes. 2° Lettera sal deposito di Clemente XIII, nella basilica Vaticana, Bassano, 1792, in-8°; 3° Vita di Giovanni Pickler, intagliator di gemme, Rome, 1792, in-8°, trad. en français, par Millin et Boulard, Paris, 1798, in8°; 4° Lettera intorno a una serie di gemme intagliate antiche e moderne, Turin, 1793, in-8°; 5o Lettera sopra un monumento (per l'ammiraglio Emo) scolpito da Canova, ibid., 1795, in-8°; 6' Lettera sopra due bassi rilievi modellati da Canova, ibid., 1795, in-8°; 7° Lettera sopra due quadri dipinti da Landi, Rome, 1795, in-8°; 8° Scherzi poetici e pittorici, Parme, Bodoni, 1795, in-fol., in-4° et in-8°: ce recueil se compose de quarante épigrammes et d'un pareil nombre de dessins, gravés au trait par Joseph Tekeira, artiste portugais. 9° Vita di Antonio Cavallucci da Sermoneta, pittore, Venise, 1796, in-8°; 10° Favole, Verceil, 1798, in16; 11° Dell' influenza della religione sull' aumento e vigore delle belle arti, Rome, 1801, in-8°;

12 Lettera sulla statua del Perseo, di Canova, Pise, 1801, in-8°; 13 Lettera sopra in quadro di Landi, Rome, 1804, in-8°; 14° Lettera in cui și descrive il quadro della presentazione al tempio, di Camuccini, Rome, in-4°; 15° et Rosini Lettere pittoriche sul Camposanto di Pisa, ibid., 1810, in-4°, fig.; 16° Vita di Angelica Kauffmann, pittrice, Florence, 1810, in-8°; 17° Storia della religione di Cristo, trad. de l'allemand, de Latter, Rome, 1817, in-8°; 18° Il noce di Benevento, novella, Venise, 1818, în-8°, tiré à 24exemplaires. 19° Epigrammi, Madrigali ed Epitaffi, Pise, 1820, in-16; 20° Novelle, Venise, 1824, in-16.

RUSSO (VINCENT), l'ane des plus intéressantes victimes de la réaction royale exercée à Naples, en 1799, était né vers l'année 1774, dans la petite ville de Palmi, située au pied du Vésuve, non loin de la capitale. Ses parens, sans nom et sans fortune, le placèrent dans le barreau, qui était alors la seule carrière ouverte à tous les talens et à toutes les ambitions. Le jeune Russo, s'éleva par son propre mérite au-dessus de ses nombreux rivaux, et se fit bientôt remarquer parsa probité et par son éloquence. A cette époque, les nouvelles théories n'avaient pas encore envahi le royaume de Naples, trop favorisé par la nature, pour s'occuper d'événemens lointains. Le peuple, qui jouissait de tous les avantages d'un sol fertile et d'un gouvernement nonchalant, vivait sans désirs et sans espérances, et ses besoins n'étaient pas plus étendus que ses idées.

Quelques esprits éclairés, qui avaient le malheureux privilége de voir plus loin que les autres, tenaient les yeux fixés sur la France, et peu satisfaits de l'état de nullité de leur pays, se proposèrent de répandre parmi le peuple les principes nouvellement proclamés par la révolution française. Les succès que Russo obtenait au barreau firent oublier son âge, et le rendirent digne de l'amitié de Pagano, de Pirelli, de Conforti, dont il partagea les secrets. Plus irréfléchi que ses confrères, il s'exposa à de plus grands dangers, et compromit la cause de la liberté, dont il était un zélé partisan. Tombé dans les filets de la police, il n'y échappa que pour retomber dans les piéges de la reine, qui mit son pardon au prix de l'honneur. Russo fut sur le point d'abjurer ses principes, et même de dévoiler ses complices; mais sa conscience lui rappela ses devoirs, et ne lui permit pas d'imiter l'exemple d'un grand mathématicien, dont le nom a été livré à l'infamie. Il sortit du royaume, et alla chercher un refuge à MiJan, que l'armée française avait déjà occupée. Peu habitué aux affaires publiques, il sentit le besoin de s'instruire, et se retira à Genêve, où il rédigea, pour son propre usage, un recueil intitulé: Pensieri politici, dont il préparait une nouvelle édition. Dès que la république fut installée à Naples, Russo appelé par d'honorables suffrages prit place au corps-législatif, en qualité de membre. Aussi sévère dans ses mœurs qu'inflexible dans ses opinions, il ne voulut rien ac

cepter du trésor, et sans sortir de la pauvreté, il remplit avec zèle les fonctions éminentes dont on l'avait revêtu. Cependant ses moyens ne lui suffisaient pas pour s'entretenir dans la capitale; il y venait chaque matin à pied, habillé en soldat, un morceau de pain bis dans sa poche, et après avoir pris part aux travaux législatis, il allait le soir demander l'hospitalité à un de ses amis, à Capoue. Ce jeune homme, dont les dehors n'annonçaient que la misère, avait une âme élevée et des sentimens généreux. Son éloquence était sublime, et rien ne résistait à ses paroles. Malgré ces qualités, le parti exagéré vint à bout de l'éloigner de l'assemblée, où il laissa un vide que personne ne put remplacer. Accusé de modérantisme dans les clubs populaires, et poursuivi comme jacobin devant la junte d'état, il se montra un héros lorsque l'heure de sa mort fut sonnée. Il en écouta l'arrêt avec la plus grande indifférence, et au moment où on l'entraînait au supplice, il prit congé d'un prisonnier qui couchait sur le même grabat, en lui disant « Vous aurez désormais »plus de place: nous étions un » peu trop gênés ensemble. » Parvenu au pied de l'échafaud, il prononça un long discours, dont on ne recueillit que ces derniers mots. a Citoyens vengez mon »sang; je le verse pour la patrie. a C'est ainsi que fut moissonnée, en 1799, à la fleur de l'âge, la vie d'un homme destiné à faire l'orgueil de son pays, et qui ne lúi a laissé que des regrets.

La rapidité avec laquelle a été faite l'impression de l'article de SABATIER (voyez dans ce volume, pag. 316), ne nous a pas laissé le temps d'y faire les rectifications nécessaires. Nous devons à l'estime que nous portons à ce célèbre chirurgien et à sa famille de rétablir ici cet article avec les corrections indispensables.

dont il avait épousé la nièce, le laissa chirurgien en chef de cette maison. La même année, l'académie des sciences l'appela dans son sein concurremment avec Vicqd'Azyr, et à la mort de Louis, l'académie de chirurgie le nomma son secrétaire perpétuel; mais la révolution qui survint alors, ayant détruit cette institution, ne lui permit pas d'en remplir les fonctions. Pendant les premiers temps de nos troubles civils, Sabatier fut laissé, par une sorte de vénération pour ses talens et ses vertus civiques, à sa place de chirurgien en chef de l'hôtel des Invalides, et lorsque des institutions nouvelles vinrent remplacer les anciennes, il y fut aussitôt appelé. Il fut nommé successivement professeur à la faculté de médecine de Paris et membre de l'institut, chirur

SABATIER (RAPHAEL BIENVENU), célèbre chirurgien, naquit en 1732, à Paris, où il fit de brillantes études. Fils d'un chirurgien estimé, et doué pour cet art des plus heureuses dispositions, il fut reçu maître en chirurgie à l'âge de 20 ans, en 1752. Ses talens précoces lui méritèrent la faveur d'être admis aux examens à un âge inférieur à celui exigé par les statuts; il les subit avec éclat, et écrivit et soutint sa thèse en latin, chose peu usitée alors parmi les chirurgiens, et dont le célèbre Louis voy. ce nom) venait récemment de donner un premier exemple. Forcé, par la mort de son père, de se livrer aussitôt à la pratique de son art, il le fit avec succès, tout en poursuivant néanmoins toutes ses études. D'un côté, devenu, par le fait seul de sa réception, membre de l'académie de chirurgien gie, Sabatier coopéra à ses travaux, et y présenta plusieurs Mėmoires qui sont inscrits dans les tomes III, IV et V du recueil de cette compagnie. D'un autre côté, il fit des cours particuliers d'anatomie et de physiologie, et mérita ainsi d'être nommé à l'âge de 24 ans, en 1756, à la chaire d'anatomie, aux écoles de chirurgie, en remplacement de Bassuel. Sa réputation continuant de s'accroître, il fut, en 1759, nommé adjoint à l'hôtel royal des Invalides. En 1761, il en obtint la survivance, et en 1773, la mort de Morand,

consultant de l'empereur et chevalier de la légion-d'honneur. Voici dans l'ordre chronologique les ouvrages qu'il a publié : 1o de Bronchotomia. C'est sa thèse pour son admission à la maîtrise; elle est insérée dans le recueil des thèses de l'école de chirurgie. 2° Abrégé de l'anatomie du corps humain, de Verdier, son maître, avec beaucoup d'augmentations, 2 vol. in-12, 1758; 3° Traité complet de chirurgie, de W. Mansquet de la Motte, avec des additions considérabies, 1771, 2 vol. in-8°; 4° Traité complet d'anatomie, 2 vol. in-8°, 1774. Cet ouvrage, qui a

été traduit en différentes langues, a eu plusieurs éditions successives, l'une en 3 vol. in-8°, en 1781, et une autre, en 1792, en 4 vol. in12, avec figures. Sabatier a joint à celle-ci neuf mémoires sur divers sujets d'anatomie et de physiologie, qu'il avait, en divers temps, présentés à l'académie des sciences, et qui sont aussi insérés dans le recueil de cette compagnie. 5° De la médecine opératoire, ou des opérations de chirurgie qui se pratiquent le plus fréquemment, 3 vol. in-8°, 1796. Une seconde édition de cet ouvrage, qui est le plus beau titre de gloire de Sabatier, fut publié par lui un an avant sa mort, en 1810; et en 1820, MM. Dupuytren, Samson et Begin, en ont publié une troisième en 4 vol., avec de précieuses augmentations. 6° enfin divers Memoires insérés dans le recueil de l'institut. Sabatier mourut à un âge assez avancé, le 19 juillet 1811, entouré de considération et de respect. Une année auparavant, la faculté de médecine avait fait placer son buste en marbre dans la salle de ses

HALEVY (LEON), littérateur, est né à Paris, le 14 février 1802, de parens israélites. Son père s'est fait connaître par des poésies hébraïques, qui lui ont assigné un rang distingué parmi les hébraïsans modernes. M. Léon Halevy fut placé au lycée, aujourd'hui collé ge Charlemagne, et son frère aîné au conservatoire de musique, où il est maintenant (1825) professeur, après avoir remporté le grand prix de composition musicale à l'institut, et fait le voyage de Rome aux frais du gouvernement. M. Léon

séances. I vit approcher ave courage et résignation ses derniers instans, et conserva jusqu'à la fin la force de son esprit. Comme Haller, il jugeait les progrès de sa maladic; et au sortir d'une syncope, dans laquelle il avait failli mourir, il dit à son fils : « Conteinplez l'état d'anéantissement, où la nature vient de me plonger, et apprenez à mourir. » Cet homme, si

recommandable par ses talens, était doux et humain avec les déplorables victimes de la guerre, confiées à ses soins. Il savait préparer la disposition morale du malade, lorsqu'il s'agissait d'une opération douloureuse.... « Pleurez, lui disait-il, pleurez! plus vous exhalerez le sentiment de vos souffrances, plus je me tiendrai attentif à les abréger. » L'un de nos plus jeunes et de nos plus savans médecins, le docteur Adelon, a épousé la fille de Sabatier, et a dedié à la mémoire de cet homme illustre un des plus beaux monumens qui aient encore été élevés à la science. (La Physiologie de l'homme.)

Halevy fit de brillantes études, dont la fin fut signalée par une circonstance assez remarquable. On avait donné aux rhétoriciens, pour le concours général de version grecque, une pièce de vers à traduire. Le jeune Halevy, sans avoir plus de temps que ses condisciples, traduisit ce morceau en vers français, et obtint ce prix, avec d'autres encore, quoique les juges, embarrassés par ce cas imprévu, eussent déclaré qu'ils se montreraient extrêmement sévères sous le rapport de la fidélité et

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