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OEuf.
Maison.

Tagoullou.

Imma.

Tallou (à Bali)

Ouma (idem).

Une comparaison avec les vocabulaires des îles des Amis, publiés par M. de Rossel dans le Voyage de d'Entrecas

teaux, fournit aussi quelques similitudes, et elles se retrouvent également aux îles Sandwich.

Carolinien. Mariannais. Iles des Amis. Sandwich.

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La comparaison avec l'idiome malais de Battas, nation sauvage, isolée et probablement peu mélangée de l'île de Sumatra, fournit quelques similitudes remarquables :

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Le dialecte évidemment malais des Biadjous ou Dayaks, peuplade de l'île de Bornéo, nous a également présenté des analogies frappantes avec le carolinien :

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Le petit recueil de mots de l'île de Timor, par Hogendorp, nous fournit deux ou trois analogies nouvelles : Tassi, la mer; Bifein, femme; Fioun, étoile; en carolinien, Fiez; enfin Ikan, poisson; en batta, Igg. La ressemblance avec Ichthys, en grec, est curieuse.

La liaison de l'idiome carolinien avec les dialectes dérivés du malais est suffisamment démontrée par ces exemples; mais à quelle famille tient cette autre langue qui évidemment a fourni aux Caroliniens tant de mots absolument inconnus aux autres insulaires de la mer du Sud?

Les vocabulaires de la Nouvelle-Calédonie et de l'île Van-Diémen, publiés par M. de Rossel, paroissent démentir toute liaison des Caroliniens avec ces pays sous le rapport des langues.

Nous avons déjà dit qu'il seroit intéressant de comparer les mots caroliniens qui ne se retrouvent pas dans les dialectes malais avec le bissaye et le tagale, parlé dans les îles Philippines, avec le lieukieu et le japonois; mais le temps et en partie les moyens nous manquent pour le moment. Cependant le petit vocabulaire japonois, publié dans les Transactions de Batavia, nous a fourni les termes de comparaison que voici :

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Mais la totalité des mots que nous avons pu comparer offre une disparité de sons et de forme qui semble indiquer deux familles de langues entièrement différentes. Les mots caroliniens sont très-souvent de quatre, de cinq et de six syllabes; on redouble souvent les mêmes syllabes et les terminaisons des mots, soit en voyelles, soit en consonnes ; les terminaisons paroissent extrêmement variées. Cette langue doit être riche, harmonieuse, et même savamment formée; elle a trente noms différens pour désigner chaque jour du mois; le vocabulaire de M. Gaymard, ou plutôt de D. Louis de Torre, renferme un grand nombre de synonymes pour chaque partie du corps humain, synonymes dont les nuances seront sans doute reconnues un jour par des observateurs qui auront plus de loisir.

M. Arago n'a pas pris goût aux recherches dont cette langue, nouvellement découverte, pouvoit être le sujet.

« Les chansons, dit-il, qui accompagnoient les danses des » Caroliniens étoient toutes sur le même ton, et ne se com»posóient que de deux ou trois notes articulées plus ou >> moins fortement. Je n'en ai entendu aucune à deux voix, >> et nos accords ne leur paroissoient pas harmonieux. Vai>>nement leur avons-nous demandé le sens des paroles » qu'ils prononçoient; ils n'ont pas pu nous satisfaire, mais >> ils nous ont dit que ces chansons leur avoient été trans>>mises par leurs ancêtres, et que probablement le langage >> avoit changé. Le major d'Agagna en a cependant traduit >>une, où il prétend qu'on chante les douceurs de la ma»ternité. Je serois bien surpris d'apprendre un jour que ce >> sont des cris de guerre. »

Rendons grâces à M. Arago de nous avoir rapporté des matériaux dont son genre d'études ne lui permettoit pas de tirer parti. Nous donnons, dans la suite de ce cahier, un

Essai sur les noms de nombres chez les peuples de l'Océanie, où nous profiterons de ces matériaux.

Il est temps d'abréger cette analyse. Les Caroliniens doivent avoir une mythologie très-curieuse, puisqu'ils donnent à un grand nombre de plantes et d'étoiles des noms qui dénotent des qualités personnelles; par exemple: Taïninian, les amis (Castor et Pollux); Eliel, les trois rois (Orion). Ils croient, selon D. Louis de Torre, à une Trinité religieuse, comme les habitans d'Otaïti. Quelle circonstance curieuse! Mais nos voyageurs la traitent presque avec dédain, et n'entrent dans aucun détail.

La religion des Caroliniens, dit M. Arago, se borne à »reconnoître une puissance surnaturelle, maîtresse d'exau, >>cer leurs vœux. Ils brûlent les cadavres, et assurent que >> les hommes qui ont été bons et qui n'ont pas frappé >> leurs femmes, sont reçus au-dessus des nuages pour être » éternellement heureux; tandis que ceux qui ont volé du >> fer sont changés en un poisson dangereux qu'ils appellent » Tibouriou, et qui est continuellement en guerre avec les » autres..... La guerre, chez ces peuples, est la punition » des méchans!.... » Voici, sans doute, une belle idée morale; mais nous aurions aimé quelques détails historiques positifs. La religion d'un peuple qui croit à une Trinité ne sauroit pas être aussi simple.

Le major don Louis assure que, dans tous les villages de cet archipel, il y avoit des écoles de navigation dirigées par les plus habiles pilotes, et que nul Carolinien ne pouvoit se marier avant d'avoir donné des preuves de son adresse à guider un pros. Pour cet examen, on choisit un temps un peu gros; on met à l'écoute de la voile le Carolinien qui se présente, car c'est avec la voile seule qu'ils dirigent leurs embarcations; et là, entouré de rescifs et au

milieu de lames écumeuses, il faut qu'il fasse franchir à son pros une certaine distance, sans que son balancier touche les vagues. « Je n'aurois pas cru à tant d'adresse, » dit M. Arago, si je n'avois pas navigué avec eux. »

Les observations de ce voyageur sur la ville de Sidney et sur plusieurs autres points qu'il a visités pendant son retour sont pleines d'intérêt; mais nous devons nous borner à les indiquer. La Promenade autour du monde doit obtenir un succès de vogue parmi les gens du monde, et ne sera pas inutile aux sciences.

M. B.

II.

MÉLANGES HISTORIQUES ET GEOGRAPHIQUES.

Paris et Londres sous un nouveau point de vue.

Il est bien des faits de la plus haute importance politique, et que cependant nos prétendus hommes d'état ne remarquent pas ou ne comprennent pas lorsqu'il leur arrive de s'en apercevoir. Un de ces faits, et peut-être le plus grand de tous, c'est la solidarité d'opinions et d'intérêts qui existe aujourd'hui entre les nations civilisées; on diroit que l'Europe a certaines pensées communes qui, dans tous les pays, dominent les vieilles maximes d'état, et jusqu'aux préjugés nationaux. Nous n'examinerons pas ici ce qu il y a de vrai ou de faux dans l'ensemble de ces pensées; nous nous bornerons à signaler une circonstance frappante qui n'a été appréciée ni par les humbles panégyristes, ni par les âpres censeurs de ces congrès où

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