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très-commune. La capitale est Santa Maria le Prainah.

5° Graciosa. Dix milles de long et 8 de large, et de 7 à 8,000 habltans. L'île produit du froment et du vin inférieur à celui de Pico, que l'on convertit en eau-de-vie. Quelques pâturages permettent de faire et d'exporter du beurre et des fromages. La ville principale est Santa Cruz.

6° Flores doit sans doute son nom à la multiplicité des arbustes fleuris qui l'embellissent. Cette île a près de 30 milles de long et g de large, et compte de 13 à 14,000 habitans. Lagens est la principale ville.

7° Corvo, rarement visité par les étrangers, ne paroît être qu'un rocher nu on y compte pourtant 700 habitans très-pauvres qui exportent un peu de blé et quelques cochons.

8° Terceira. En 1766, le roi de Portugal a mis toutes ces îles (1) sous l'autorité d'un gouverneur qui réside à Angra, ville fortifiée et capitale de l'île de Terceira. C'est aussi la résidence de l'évêque des Açores. Les églises y sont nombreuses, et on y compte trois couvens d'hommes et quatre de femmes. Angra a été rendue célèbre par la captivité du roi Alphonse V, que son frère, don Pèdre, y retint prisonnier de 1668 à 1675 (2).

(1) Il faut sans doute excepter Santa Maria, qui est administrée par le gouverneur de San Miguel.

(2) Vertot donne à ce prince le nom d'Alphonse VF.

L'île de Terceira a 34 milles de circonférence. Sa plus grande longueur est de 25 milles on y compte de 35 à 38,000 habitans. Le vin qu'on

y

fait est bon, quoique inférieur à celui des Canaries et de Madère. On y recueille beaucoup de froment, et une variété prodigieuse d'oranges et de citrons.

NOTICES

SUR

DIVERS LIEUX DE L'INDE;

Extraits du journal de Calcutta et d'autres recueils publiés dans l'Indoustan.

BÉNARÈS.

LA ville de Bénarès étant beaucoup plus connue, au moins de nom, des savans de l'Europe que la plupart des autres cités de l'Indoustan, il ne sera pas hors de propos de donner quelques détails authentiques sur son origine, son histoire et son état actuel.

L'origine de Bénarès, de même que celle de la plupart des anciennes villes de l'Indoustan, se perd dans la nuit des temps; mais la fable a suppléé au défaut de renseignemens véridiques. Suivant le Casi-Fouran, il est impossible de jamais savoir par qui ou à quelle époque Bénarès fut fondé. Toutefois une assertion si positive peut être révoquée en doute, et ce livre se contredit lui

même sur ce point, car il se met aussitôt à raconter que Bénarès, ou, pour mieux dire, Casi, fut bâti par Mahadeva à l'époque de la création du monde. Un des principes de la morale des Indous, c'est que rien ne résiste aux prières et aux pénitences. C'est pourquoi Mahadeva ne fut pas plus tôt assis tranquillement sur son nouveau trône, qu'un certain radja déotas le contraignit, par la force de ses prières, à l'abandonner, et s'en empara. Cependant Mahadeva, qui n'étoit pas d'humeur à se soumettre tranquillement à une expulsion de ce genre, envoya quelques-uns de ses déotas ou disciples pour chasser le radja. Mais les prières de celui-ci étant les plus efficaces, il l'emporta sur Mahadeva, et les déotas furent obligés de se retirer. Mahadeva, bien loin de se rebuter de ce contre-temps, envoya Jounechi qui eut le bonheur de chasser l'usurpateur. A la suite de cet exploit mémorable, Mahadeva rentra dans sa bonne ville, et y régna cinq mille ans. Mais laissons là le Pourana. Le nom primitif de cette ville étoit Casi, on ne sait pas bien précisément à quelle époque il fut changé en celui de Bé

narès.

Une de ses principales curiosités est une mosquée construite, en 1677, par le cruel et dévot Aureng-Zeb, sur l'emplacement où se trouvoit le temple indou de Beni-Madhot. Les deux minarets de cet édifice ont cent quatre-vingts pieds de

TOME XVII.

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hauteur. Il y en a un qui menace ruine. On peut encore monter au sommet de l'autre par un escalier tortueux de cent trente marches de la construction la plus grossière. La vue d'en haut est très-belle; on a au-dessous de soi la ville et ses mille temples. Les dômes peints de Ramnougon, palais des radjas de Bénarès, brillent au soleil, et les murailles blanches de Tchounargouh à la distance de vingt milles se montrent à l'extrémité de l'horizon.

On suppose que Bénarès renferme un million d'habitans. Sur ce nombre on compte quatre cent mille Mahométans, tout le reste est Indou; on estime que les femmes forment les trois cinquièmes de la population totale, et que chaque jour il entre dans la ville et il en sort vingt-cinq mille brahmines, marchands, voyageurs, etc. On évalue le nombre des maisons en brique à cent mille. La ville a cinq milles de long et quatre de large. Cent mille dévots se promènent dans ses rues; la quantité de brahmines, de fakirs et de sauniasis qui vivent d'aumônes est immense. On y voit cinquante places publiques où l'on distribue gratuitement des vivres, du sel, du bois et de l'eau ; des bâtimens particuliers offrent des cuisines où l'on peut faire cuire ses provisions sans rien payer. La population y est quatre fois plus considérable qu'à l'époque à laquelle les Anglais se rendirent maîtres de la province, et s'ac

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