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SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

du 21 Juillet 1886

Présidence de M. SERÉ-DEPOIN

M. le Président fait part au Conseil de la mort de M. Jourdain, de l'Institut, l'un de nos membres fondateurs. Les regrets unanimes du Conseil accueillent cette communication.

M. le Président rend compte des démarches faites par lui auprès de M. Vitu, au sujet de la reconnaissance d'utilité publique. Cette affaire sera reprise ultérieurement.

M. le Ministre écrit pour consulter la Société sur le changement proposé pour la date de la réunion des Sociétés savantes.

Le Conseil est d'avis de maintenir la date actuelle.

M. l'abbé Neveu, doyen de Beaumont, envoie à la Société une Notice sur le prieuré de Baillon, en demandant un compte rendu dans les Mémoires. M. Depoin est chargé de ce compte rendu.

M. le Président soulève une objection au compte rendu, adopté à la séance précédente, de la dernière assemblée générale, au sujet du vote sur l'élection des membres du Conseil. La rectification demandée par M. le Président sera faite au procès-verbal.

M. Lechalard dit que, dans les démolitions opérées par M. Marié dans sa nouvelle propriété, au bas de l'escalier du général Leclerc, acquise des héritiers Lointier, on a trouvé des débris de sculptures, notamment de fort beaux chapiteaux.

M. le Président pense que ces murs faisaient partie de la deuxième enceinte de Pontoise.

Sur la proposition de M. Lechalard, M. l'Archiviste est chargé de recueillir ces objets.

M. Lechalard dit aussi qu'en déblayant les voûtes de l'abside de Saint-Maclou, on a trouvé une quantité d'ossements qui ont été réunis et portés au cimetière. Ils provenaient, sans doute, du cimetière périphérique supprimé au XVIe siècle et sur l'emplacement aliéné duquel ont été construites les maisons du chevet de l'église.

M. Lechalard ajoute qu'on vient de mettre à jour et de restaurer les panneaux primitifs de la porte principale de Saint-Maclou, très finement sculptés, qui avaient été recouverts, à une époque assez reculée, de planches unies. M. Le Charpentier avait signalé ce fait dans l'Écho Pontoisien du 29 juin 1882.

La Municipalité ayant prié M. Tavet de faire enlever les restes de la rosace de Saint-Maclou et d'autres objets sculptés, déposés à l'Hôtel-de-Ville, MM. Henri Lebas et Tavet ont bien voulu leur donner asile chez eux. Le Conseil remercie MM. Lebas et Tavet.

M. Depoin, secrétaire du Comité des Antiquités et des Arts de l'arrondissement de Pontoise, signale les faits intéressants pour la Société qui ont signalé la dernière séance du Comité :

Le Comité, persistant dans le vœu émis le 14 avril, sollicite de la Commission centrale le vote d'une somme de 100 francs sur l'exercice 1886, pour la publication des Archives de l'Hôtel-Dieu, entreprise par la Société Historique du Vexin. Le second volume: Pièces curieuses extraites de ces Archives, est en préparation, et la Commission administrative des Hospices, ainsi que la Société du Vexin, ont voté de nouveaux crédits pour venir en aide à cette publication et en hâter l'achèvement.

M. Depoin entretient le Comité d'une proposition qui lui a été faite par M. Auguste 1.ongnon, conservateur aux Archives Nationales, membre du Comité des Travaux historiques, relativement à la publication du Dictionnaire topographique de Seine-et-Oise de notre confrère M. Gauthier. M. Longnon n'hésite pas à promettre tout son concours pour obtenir du Comité une subvention d'au moins 500 francs, pouvant même être portée à 1,000 francs.

La Société du Vexin serait tout à fait disposée à publier ce travail si elle trouvait un appui suffisant. Le Comité a émis le vœu que la Commission centrale sollicite du Conseil général un subside spécial en vue de doter le département de Seine-et-Oise d'un ouvrage du plus haut intérêt pour l'histoire et la géographie locales.

M. Depoin a communiqué, au nom de M. Le Ronne, un dessin d'un petit vitrail de tourelle d'escalier, trouvé par lui dans une maison appartenant à son oncle, M. Fontenay, rue de la Coutellerie, no 30, à Pontoise. Ce vitrail est armorié et l'écu se lit ainsi : Parti au 1, d'azur à la fasce échiquetée de trois pièces d'or et de sable, au lambel à trois pendants d'argent; au 2, d'azur à trois marguerites d'argent, tigées et feuillées de sinople; 2 et 1 au croissant d'or en chef.

Dans cette même maison, on a découvert, servant à boucher une cheminée, une peinture sur toile représentant un jeune seigneur en costume Louis XIII, sans signature ni armes, mais avec cette inscription:

ETAIS SVE 20
ANO 1633

L'attribution du vitrail et du portrait n'a pu encore être donnée. M. Depoin a signalé un testament, trouvé à Versailles dans le fonds de Saint-Martin de Pontoise et qui offre un assez grand intérêt pour l'histoire du pays : ce sont les dernières volontés de Guillaume de Chavençon et de sa femme Hersende; l'acte est daté de juillet

1225.

Les divers legs qu'il renferme constatent à cette époque :

1o La dualité de la cure de Saint-Maclou ;

2o L'existence de la paroisse Notre-Dame en titre, ayant un curé et un chapelain;

3o L'existence de la chapelle de Saint-Hilaire, à laquelle on lègue 12 deniers.

Cette chapelle, située à Saint-Ouen-l'Aumône, n'est signalée dans aucun titre connu jusqu'ici : il n'en restait que le nom porté par un lieu dit. Elle disparut probablement après la fondation, dans son très proche voisinage, de l'abbaye de Maubuisson.

Une des clauses les plus originales de ce testament est la disposition suivante, qui a dû donner quelque souci aux quatre prêtres désignés comme exécuteurs testamentaires : «< Ego vero Hersendis lego pro remedio anime mee, omnia mobilia mea ad me pertinentia ubicumque sint, illis de quibus male extorta sunt. »

Hersende, dont le mari était un homme de robe, avait-elle déjà << du buvetier emporté les serviettes » pour monter sa maison ? Voici, d'ailleurs, le texte de cette charte :

Omnibus Christi fidelibus, Guillermus de Chavencon et Hersent uxor ejus salutem in Domino... Pro remedio animarum nostrarum legamus vicariis, capellanis, diacono et subdiacono S. Melloni Pontis. domum quam acquisivimus que fuit Aden Thorel pro anniversariis nostris... Arpentum vero terre in territorio de Herouvilla quod acquisivimus legamus domui Leprosorum Vallis Regis pro anniversariis.... Ego vero Hersendis lego pro remedio anime mee omnia mobilia mea ad me pertinentia ubicumque sint, illis de quibus male extorta sunt. Super vero partem domus ad me pertinentem quam ego et Hermenot de Chavencon primus maritus meus emimus a Roberto Sache espee, lego xxv sol. par. pro anniversario meo et Hermenoudi, et Guillermi filii mei, videlicet ecclesie S. Andree qumque solidos, scilicet presbitero tres sol., et ad fabricam ecclesie duos sol.; ecclesie S. Petri tres sol. scilicet monachis duos sol. et presbitero duod. denarios; ecclesie S. Macuti tres sol. scilicet duos solidos personis et capellanis duod. denarios. Eccl. B. Marie duos sol. scilicet presbitero duodecim denarios et capellano duod. denarios. Ecclesie S. Martini quinque sol. monachis in pitancia. Domui Dei tres solidos. Sto Lazaro tres sol. Sto Ylario duodecim den. Isti xxv solidi reddendi in festo S. Remigii annuatim... Ad hec omnia supra dicta exequenda ego Guill. de Chavencon et Hersent constituimus executores priorem S. Petri, priorem S. Martini, et officialem, et sacerdotem S. Andree Pontisarensis. Quod ut ratum et gratum permaneat presens scriptum, sigillo officialis Pont. fecimus sigillari. Actum anno Domini м° CCo xxvo mense Julio.

(Orig. sans sceau. Cart. 17.)

M. Depoin a communiqué également au Comité une note extraite du Matheloge ou registre d'inscription de la Confrérie de NotreDame de My-Aoust, dans l'église de Gisors. Cette note, due à M. Le Bret, membre de la Société du Vexin, a trait à l'hermitage de Pontoise. On sait que cet hermitage existait dès le commencement du xvie siècle puisque Jean Dupin, sans doute son premier hôte, mourut le 20 octobre 1504: le nécrologe des Cordeliers le qualifie de vir religiosissimus bonæ memoriæ.

Dom Duplessis, qui donne ce renseignement (Descr. de la HauteNorm., t. II. p. 194) ne signale aucun détail sur les successeurs de Jean Dupin; il dit seulement qu'en 1566 l'archevêque de Rouen permit à des hermites du diocèse de Laon, dont l'habitation avait été brûlée par les reîtres, de s'y réfugier, ce qui suppose qu'il était alors vacant. Or le Matheloge de la Confrérie de Gisors contient à la date de 1536, la mention suivante : « Frere Anthoine Girault et frere Robert le Cerf, hermites de lhermitage de S. Michel de Pontoise, c s. p. » Le droit d'entrée était de 50 sols parisis par personne. Ce texte prouve que l'hermitage de Pontoise était dédié à saint Michel dès l'origine et bien avant son incorporation à l'ordre des Trinitaires ou Mathurins en vertu d'une bulle de Grégoire XIII du 15 mars 1579.

Voici les extraits du Matheloge de la Confrérie N. D. My-Aoust, signalés par M. Le Bret comme concernant Pontoise :

1506.

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Reverend pere en dieu damp Toussaint le couturier natif de gisors Religieux de saint denis en france et abbé de St Martin lez pontoise et a done 1. sp

1519. Reverend pere en dieu jehan harenc abbe de sainct martin pres potoise a done 1. sp.

1520.

Maistre charles dufour pbre en son vivat cure de sainct andri de pothoise a done 1. s.

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1527. Venerable et discrete persone messire jehan le gros pbre cure de sainct martin de pontoise a done 1. s.

1535. — Venerable et discrette persone maistre denis de marivaulx pbre lung des six vicaires de sainct maclou de pontoise 1. sp.

1545. Deffucte Jehane berreger religieuse a maubisso 1. sp.

1551. Maistre henry bellenger pbre organiste de sainct maclou de ponthoise a done 1. sp.

1575. Religieuse dame claude de l'isle dame et prieure de lhostel dieu de ponthoyse a done 1. sp.

M. Bréard a signalé une découverte faite à Louvres - en- Parisis, d'une piscine brisée d'un travail délicat de la fin de la Renaissance et

qui avait été enfouie intentionnellement dans un jardin à une assez grande profondeur. Il serait tenté d'attribuer cette œuvre, dont il enverra prochainement un dessin, à Barthélemy Tremblay, sculpteur de Henri IV, enterré à saint Eustache.

M. Bréard a rappelé aussi d'autres découvertes faites à Louvres, et notamment celle d'une crypte en forme de croix latine existant sous la maison d'un charcutier et dont l'existence, ignorée jusque-là, a été révélée lors des sondages faits par les Prussiens en 1870 alors qu'ils cherchaient partout les objets précieux qu'on aurait pu cacher.

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